Rodin a produit une œuvre dont l’aspect inachevé et fragmentaire rompant avec la sculpture officielle de son temps a ouvert les portes du XXème siècle. Son admiration pour Phidias et Michel-Ange, loin d’être servile, l’aidait à répondre à des questionnements très contemporains et ses recherches ont fait de lui un pionnier en matière de réemploi des formes par assemblage, répétition, fragmentation, agrandissement. Scénographe de son propre travail, il a envisagé de façon originale la question du socle en négligeant les conventions d’usage. Camille Claudel, qui fut un temps sa collaboratrice, sa maîtresse et sa muse, a laissé des œuvres puissamment expressives qui démontrent son talent et son indépendance stylistique. Il ne fait aucun doute que leur travail à tous deux a contribué à nourrir celui des sculpteurs modernes et contemporains.
Intervenante : Agnès Ghenassia