Le troisième âge vu par les artistes

Enregistrer systématiquement le passage du temps

Cette l’approche a fait l’objet de quelques démarches artistiques célèbres.

Rembrandt à peint plus de 50 fois son autoportrait, et la façon dont il a scruté les traces de son vieillissement est touchante car on y lit en même temps la fin de sa carrière florissante et le passage à une vie plus austère.


Rembrandt – Les autoportraits

John Coplans (1920-2003) est un photographe britannique qui, lorsqu’il s’est senti vieillir (entre 1984 et 2002), a décidé de photographier de très près les détails de son corps, en noir et blanc, avec des tirages de grand format qui leur confèrent une certaine monumentalité. On voit à quel point parfois nous sommes proches de l’animalité.


John Coplans, Hands on knees (Mains sur les genoux) 1984 Tirage sur papier 33 x 40 cm
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John Coplans, la vie des formes

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Roman Opalka, (1931-2011) en 1965, a entrepris de compter le temps au sens propre en écrivant en blanc sur fond noir la suite numérique 1, 2, 3, 4, 5 etc. sur de grands formats de toile, dont il éclaircissait le fond en y ajoutant à chaque fois 1 % de blanc dans le fond noir. Parallèlement à chaque toile achevée correspondait à son autoportrait photographique, vêtu d’une chemise blanche devant un fond blanc, toujours selon le même protocole.


Roman Opalka 1965 / 1- ∞ , détail
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Lorsqu’il est mort en 2011, il y avait déjà plusieurs années qu’il écrivait sa suite numérique en blanc sur blanc.
Sa démarche est remarquable d’un point de vue conceptuel, car elle rend palpable pour nous spectateurs, le fait que le temps est une donnée à la fois objective, neutre, (on compte le temps) et en même temps éminemment subjective, on ne peut compter le temps que le temps de la vie d’un homme.

Esther Ferrer (née en 1937), l’artiste espagnole, avec cette série « autoportrait dans le temps » (1981-2019) prend acte de son vieillissement en accolant deux moitiés de son visage photographiées à des années d’intervalle.


Esther Ferrer autoportrait dans le temps, 1981-2019
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Vieux grincheux, vieilles folles, vieilles avares

Dans les contes pour enfants, la vieillesse est souvent associée à un personnage maléfique ou simplement méchant : la marâtre, la sorcière. Dans la peinture aussi, on prête souvent aux vieillards, et parfois injustement, des défauts que des gens plus jeunes possèdent aussi.

Albrecht Dürer (1471-1528) choisit une vieille femme comme allégorie de l’avarice 1507


Albrecht Dürer l’avarice 1507 huile sur bois 35 × 29 cm Musée d’Histoire de l’art de Vienne
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Abraham Bloemaert (1566-1651), peintre hollandais lui aussi, la vieille avare 1625.


Abraham Bloemaert la vieille avare 1625 huile sur bois 35 × 29 cm Gemäldegalerie Dresde.
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Ainsi que le flamand David Rijckaert qui a réalisé la peseuse d’or ou l’avarice. Une vieille femme est occupée à compter et à peser des pièces d’or et d’argent…

Peter Bruegel le jeune (1564-1636) tête de vieil homme dit l’envie Musée des Beaux Arts Bordeaux.

Rembrandt (1606-1669) la parabole de l’homme riche 1627.


Rembrandt la parabole de l’homme riche 1627 huile sur bois 35 × 29 cm Gemäldegalerie Dresde
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Ce tableau est inspiré par une parabole de Jésus-Christ, tirée de l’évangile de Luc. Il reflète les attitudes de la société néerlandaise du XVIIe siècle envers l’accumulation de richesses.
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David Teniers le jeune (1610-1690) peintre, graveur, dessinateur, peintre miniaturiste et copiste flamand. Vieil homme d’argent et sa femme 1660.


David Teniers le jeune vieil homme d’argent et sa femme 1660, huile sur toile 21 × 16.5 cm Musée royal de Bruxelles
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Entre 1819 et 1822, Théodore Jéricho (1791-1824) a réalisé ces portraits d’aliénés à l’hôpital de la Salpêtrière (les folies étaient désignées alors sous le terme de monomanies). Le peintre traduit dans ces portraits la tension qui traverse les visages et exprime le trouble psychique.


Théodore Géricault la monomane de l’envie ou la hyène de la Salpêtrière vers 1819-1822 huile sur toile 72,1 x 58,5 cm Musée des beaux arts de Lyon
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En sculpture, Ron Mueck sculpteur australien hyperréaliste travaillant en Grande-Bretagne. Deux femmes 2020.


Ron Mueck deux femmes 2020 résine matériaux divers 85 x 48 x 38 cm
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Ce sont deux petites vieilles sous-dimensionnées qui expriment la méfiance et la médisance avec ce regard inquisiteur qui contraste avec leurs postures frileuses.

A l’opposé on trouve de vieux sages et de vieilles femmes pieuses

Ces représentations pullulent dans la peinture du 16e ou 18e siècle. Là encore une injustice, les hommes (saints ou lettrés) apparaissent philosophant ou méditant, les femmes, elles, prient ou lisent la Bible.

Albrecht Dürer (1471-1528) dessinateur, graveur, peintre allemand de la Renaissance. Saint-Jérôme, 1521.


Albrecht Dürer Saint-Jérôme 1521 huile sur bois 60 x 48 cm Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne
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Bernhard Keil (1624–1687), peintre danois et italien de l’âge d’or de la peinture néerlandaise. Le philosophe 1521.


Bernhard Keil le philosophe 1521 huile sur toile 56 x 40 cm
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Bernhard Keil le philosophe lisant 1521.


Bernhard Keil le philosophe lisant 1521 huile sur bois 60 x 48 cm
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Le Greco (1541-1614) peintre, sculpteur et architecte qui fut principalement actif en Espagne. Les larmes de Saint-Pierre 1580.


Le Greco les larmes de Saint-Pierre 1580 huile sur bois 108 × 89,6 cm Bowes Museum Grande Bretagne
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Guido Reni (1575-1642) peintre, fresquiste et graveur italien de la période baroque. Portrait de Saint-Joseph 1640.


Guido Reni portrait de Saint-Joseph 1640, huile sur toile 65 x 53 cm Galerie nationale d’art ancien Rome
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Jacques Blanchard (1600-1638) Saint-Jérôme écrivant.

Portraits de femmes
Elles ont la tête couverte.

Jan Liévens (1607_1674) peintre et dessinateur néerlandais du siècle d’or. Portrait de vieille femme lisant 1631.


Jan Liévens portrait de vieille femme lisant 1631, huile sur toile 74.4 × 62.7 cm Wilton House
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Gabriel Metsu (1629-1667) peintre néerlandais du siècle d’or. Vieille femme méditant 1660.


Gabriel Metsu vieille femme méditant 1660 huile sur bois 27,3 x 23,2 cm Rijksmuseum Amsterdam
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Albert Anker (1831-1910) illustrateur et peintre suisse. Vieille femme lisant la Bible 1904.


Albert Anker vieille femme lisant la Bible 1904, peinture à l’eau sur papier 35 x 25 cm
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Vous avez remarqué, les vieux messieurs sont de beaux vieillards dont on montre encore leur peau, leurs cheveux, leurs muscles même amaigris, alors que les vieilles femmes (il n’y a pas de féminin à beau vieillard) apparaissent prostrées, trop vêtues, trop discrètes.
Il n’y en a qu’une de tonique, c’est la Sibylle de Cumes de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine mais on dirait un homme !


Michel-Ange, la Sibylle de Cumes, 1511
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Dans la mythologie grecque, la Sibylle de Cumes avait demandé à Apollon de la laisser vivre autant d’années que de grains de sable elle pourrait tenir dans sa main. Voilà pourquoi Michel-Ange la représente en vieille femme.
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La mère de l’artiste

C’est un sujet de peinture très souvent abordé, par exemple par Eugène Delacroix.


Henri Edmond Cross Portrait de madame Delacroix, la mère de l’artiste
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Profil d’une femme élégante en chapeau et voilette, originaire de la grande bourgeoisie.

Whistler (1834-1903) arrangement en gris et noir numéro 1 ce tableau mondialement célèbre a immortalisé la mère de l’artiste américain âgée, alors de 67 ans.


James Abbott Whistler arrangement en gris et noir numéro 1, 1871 Huile sur toile 144,3 x 163,0 cm Musée d’Orsay Paris
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Il a été peint à Londres, l’image au mur est une vue de la Tamise et le titre choisi par Whistler avait pour but, disait-il, d’insister sur la qualité musicale de la composition très rigoureuse.
Il a servi entre autres à un timbre émis en 1938 par la poste américaine, en hommage aux femmes du pays, parce qu’on prête à cette femme des qualités de courage dans l’adversité.
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… et vous vous souvenez peut-être des outrages que lui a fait subir Mr Bean !


Staining Whistler’s Mother (1997)

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, née Tapié de Céleyran.


Henri de Toulouse-Lautrec, la comtesse Adèle de Toulouse Lautrec prenant son petit-déjeuner, 1883 Huile sur toile 96 x 81 cm Musée Toulouse Lautrec Albi
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C’est l’une des plus vieilles familles nobles de France. Les parents d’Henri s’étaient séparés et Henri adorait sa mère, il l’a peinte plusieurs fois ici en 1883 en train de prendre son petit déjeuner au château de Malromé (l’une des demeures familiales en Gironde). Puis en 1886 dans le salon au château et au jardin.

Moins connu, la mère de Vincent Van Gogh, qui semble douce et ouverte.


Vincent Van Gogh, la mère de Vincent, 1888 Huile sur toile 40.5 x 32 cm Norton Simon Museum Pasadena
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Contrairement à celle de Maurice Baud (1866-1915), plus revêche. Portrait de la mère de l’artiste 1912 huile sur toile 73.3 x 60 cm Musée des beaux arts de Genève

… et à celle de Suzanne Valadon 1912 qui paraît anxieuse (nous l’avions vue avec son petit-fils Maurice Utrillo).


Suzanne Valadon, la mère de l’artiste 1912 Huile sur toile 82 x 62 cm Centre Pompidou Paris
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La mère de Julio Gonzalez 1925 le sculpteur (1876-1942).


Julio Gonzalez, la mère de l’artiste 1925 Huile sur toile 32 x 26.52 cm Centre Pompidou Paris
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Celle d’Alberto Giacometti (1901-1966) il a peint de nombreux portraits de sa mère qu’il allait visiter à Stampa en Suisse.


Alberto Giacometti, la mère de l’artiste, 1937 Huile sur toile- 60 x 50 cm
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Voir également :
La mère de l’artiste 1947

Pierre Alexis Lesage (1872-1932) peintre nantais.


Pierre- Alexis Lesage, portrait de la mère de l’artiste de trois quart 1912 Huile sur toile 34,6 x 26,8 cm Musée des beaux arts de Nantes
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Lucian Freud (1922-2011) a réalisé plusieurs très beaux portraits de sa mère :


Lucian Freud, la mère de l’artiste 1972 Huile sur toile 17.8×14 cm
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Voir également :
La mère de l’artiste lisant 1975 huile sur toile 65.4 × 50.4 cm Musée irlandais d’art moderne Dublin.
La mère du peintre 1984 91.5 × 91.5 cm.
La mère du peintre au repos 1976, huile sur toile 26 x 40.6 cm

David Hockney (né en 1937) mes parents 1977.


David Hockney mes parents 1977 Huile sur toile 182,9 × 182,9 cm Tate gallery Londres
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… puis sa mère seule dans les années 80-90 accompagnant tous les virages stylistiques de l’artiste :
Portrait of Mother III 1985
Mother 1, Yorkshire moors, 1985 collage photographique.
Portrait de sa mère II 1985
Maman endormie 1999.

Yan Pei Ming (artiste chinois né en 1960 installé en France) a peint plusieurs portraits de sa mère en 2018.


Yan Pei Ming, ma mère, 2018 huile sur toile 350 x 350 cm
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En très grand format et selon sa technique habituelle en grisaille, avec un pinceau brosse grand comme un balai, qu’il manie à distance.

En 2019 il a reçu du musée d’Orsay la commande d’un travail en hommage à Gustave Courbet. Cette commande est arrivée l’année du décès de sa mère. L’artiste a saisi cette occasion pour rendre hommage à la fois à Courbet et à sa mère avec ce triptyque.


Yan Pei Ming, scénographie de l’enterrement à Shanghai, 2019
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Voir l’exposition au musée d’Orsay.


Yan Pei Ming, l’enterrement à Shanghai, 2019 Huile sur toile, 315 x 668 cm
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D’un côté un enterrement à Shanghai qui a la même taille que l’enterrement à Ornans de Courbet montrant les obsèques réelles de sa maman. En face un dernier grand portrait d’elle qui regarde de l’autre côté la montagne céleste.
« C’est une œuvre qui raconte une seule histoire, celle de ma mère. Ma mère fait face à une toile immense qui figure les montagnes célestes où elle a envie d’aller. A ses pieds il y a le loup, mon Jack Russel« .


Hommage de Yan Pei-Ming à Gustave Courbet

La caricature

Il est plus facile et tentant de caricaturer un visage disgracieux qu’un visage idéalement modelé.

Léonard de Vinci (1452-1519), qui était curieux de toutes les formes du vivant, a aimé dans ses carnets croquer des visages étonnants, différents, hors normes.


Léonard de Vinci, carnets 1490
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Voir également :
Profils grotesques.

Quand Jérôme Bosch (1450-1516) a peint le portement de croix, il a pris soin de peindre le Christ et Marie-Madeleine avec des visages doux aux traits harmonieux et de les entourer de têtes grossières et laides.


Jérôme Bosch le portement de croix 1515-1516 huile sur bois 76,7 × 83,5 cm Musée des beaux-arts, Gand
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On pensait, à l’époque, que l’harmonie du visage était révélatrice d’une âme pure, alors que la méchanceté contribuait à déformer les traits.
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Quentin Metsys (1466-1530), vieille femme grotesque ou la duchesse très laide 1513.


Quentin Metsys, vieille femme grotesque ou la duchesse très laide 1513 huile sur bois 62,4 × 45,5 cm National Gallery, Londres
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Ce tableau a de quoi surprendre on a dit que l’artiste flamand s’était inspiré d’un dessin de Léonard de Vinci, ou bien que c’était le portrait de Margarete Maultasch, comtesse du Tyrol.
… enfin, en 1989 un rhumatologue Jan Dequeker prétend que cette femme était atteinte de la maladie de Paget. Ce serait donc le tableau de Quentin Metsys qui aurait inspiré le dessin de Léonard de Vinci, et non l’inverse.

Pour illustrer Alice au pays des merveilles, John Tenniel (1820-1914) s’est inspiré de ce portrait pour la duchesse.

Bartolomeo Passarotti (1529-1592), peintre Italien de Bologne, maniériste du 16e siècle. Le vieux couple 1550.


Bartolomeo Passarotti vieux couple 1550 huile sur bois
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Vision très cruelle.

Francisco de Goya (1746-1828) les vieilles 1810.


Francisco de Goya, les vieilles, 1810 huile sur toile 181 × 125 cm Palais des Beaux-Arts, Lille
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Les deux vieilles femmes décharnées, l’une en blanc l’autre en noir se serrent l’une contre l’autre pendant que la mort, derrière elles s’apprête à les frapper (Chronos le dieu du temps, avec un balai, vient faire le ménage). La femme en blanc porte une robe et des bijoux de jeune femme, dont une flèche de diamant piquée dans ses cheveux. Ce sont ces mêmes bijoux que portait la reine Marie-Louise de Bourbon Parme, dans la famille de Charles IV le portrait collectif peint en 1800, dans lequel Goya n’avait nullement cherché à idéaliser ses modèles. La vieille femme de Goya est une aristocrate décrépite qui observe un portrait miniature d’elle-même, pendant que sa suivante lui tend un miroir au dos duquel on lit « que tal » (comment ça va ?). Au moment où la toile a été peinte, la guerre d’indépendance fait rage et la noblesse espagnole a fui. C’est donc non seulement une vanité que Goya a peint, mais l’annonce que la monarchie va disparaître.
Renoir, en visite au musée du Prado, s’était écrié “le roi ressemble à un tavernier et la reine à une ouvreuse ou pire ! mais quel diamant Goya a peint”.
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Cette vision caricaturale des vieilles annonce les peintures noires des dernières années de l’artiste : deux vieillards mangeant de la soupe 1823.

Gilles Barbier (né en 1965), vit et travaille à Marseille. Il est bien connu pour son humour et a réalisé en 2002 une installation de mannequins grandeur nature intitulée « l’hospice« .


Gilles Barbier l’hospice 2002
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Voir également :
Cat Woman et Captain America sous perfusion
Hulk et Superman en déambulateur
Après tout pourquoi, les héros de notre enfance ne seraient pas soumis aux mêmes lois que nous ?

Cindy Sherman, (artiste américaine née en 1954), questionne avec ses auto-photographies mises en scène, notre société si attachée à l’image. Parmi ses métamorphoses multiples, elle a incarné à deux reprises des personnages de riches américaines à la beauté déclinante, qui dissimulent leur âge sous des fards et des vêtements de luxe.

D’abord entre 1983 et 1993 dans la série fashion,


Cindy Sherman série fashion 1983-1993 photographie
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Voir également :
Autre portrait de la série fashion 1983-1993

puis en 2000-2002 dans la série Hollywood.


Cindy Sherman série Hollywood 2000-2002 photographie
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Voir également :
Autre portrait de la série Hollywood 2000-2002.
Au-delà de la caricature, il s’agit d’une réflexion sur le combat pathétique que certaines femmes doivent mener pour garder une place dans le jeu social.

C’est l’occasion de rappeler que, pour les égéries de la mode comme pour les actrices de cinéma, la date de péremption des femmes se situe bien avant la ménopause. Alors que l’horloge biologique, par contre, ne pénalise pas les hommes (certains même se bonifient avec l’âge).