L’art et la guerre au 20e et 21e siècle

Alors que l’art du passé est ponctué de « peintures d’Histoire » documentant les grands conflits de façon héroïque ou romantique, on peut considérer au XX° siècle que seule Guernica peut encore être qualifiée de peinture d’Histoire.
Pourtant la guerre de 14 -18 a été très documentée par les peintres, puis la seconde guerre mondiale a bouleversé le cours de l’histoire de l’art, tant le traumatisme ne pouvait s’exprimer par les moyens plastiques classiques. La guerre du Vietnam, la guerre dans les Balkans, tous les grands conflits ont trouvé un écho dans la pratique des artistes, jusqu’à l’actuelle guerre que la Russie inflige à l’Ukraine.

Intervenante : Agnès Ghenassia

Rappelons tout d’abord quee le thème de la guerre relevait autrefois de la peinture d’histoire, répondant à une commande officielle.


Vélasquez, la reddition de Breda 1634 huile sur toile 307 x 367 cm musée du Prado Madrid
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Vélasquez, la reddition de Breda 1634 relate la fin de la guerre des Flandres (80 ans de guerre au cours de laquelle les Pays-Bas avait tenté de se libérer du joug de l’Espagne). Alors que pendant le siège de Breda, l’armée espagnole avait admiré le courage de ses ennemis, les généraux avaient ordonné que les vaincus soient bien traités. Vélasquez a peint le moment historique de courtoisie, où le général espagnol Ambrogio Spinola empêche Justin de Nassau de s’agenouiller à ses pieds en lui présentant les clés de Breda. Ce tableau montre la grandeur d’âme des Espagnols.
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David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard 1802 huile sur toile 260 × 221 cm Musée national du château de Malmaison, Rueil-Malmaison
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David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard 1802. C’est un tableau de propagande qui participe au mythe du grand homme attaquant allègrement les Alpes sur son cheval (… ce que l’histoire dément… nous savons en fait qu’il était était sur un mulet).


Goya, Tres de Mayo 1814 huile sur toile 268 x 347 cm musée du Prado Madrid
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Goya, Tres de Mayo 1814. Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808, les soldats français, en représailles à la révolte du 2 mai, ont exécuté les combattants espagnols fait prisonniers pendant la bataille (environ 400 exécutions). Exaltation romantique du courage révolutionnaire. Deux mois auparavant, Goya avait peint la bataille (Dos de Mayo 1814), mais c’est le Tres de Mayo qui a universellement marqué les esprits par son caractère universel et qui reste dans les mémoires.

Yan Pei Ming a repris le Très de Mayo en une exécution après Goya 2008 huile sur toile musée du Louvre Lens. En enlevant les couleurs de la dimension XIXème siècle de l’oeuvre, il renforce encore son caractère universel. C’est encore une véritable peinture d’histoire sur la guerre. Mais tout va changer en 1914.

La guerre de 1914 – 1918

1 – La guerre racontée en images

Dès le début, il y a eu le souci de garder des traces non seulement photographiques, mais en dessins, croquis, peintures. Le musée de l’Armée possède de nombreuses images de la guerre laissées par d’innombrables illustrateurs, témoins des événements, la plupart sont des artistes considérés mineurs, au regard de l’histoire de l’art.

François Flameng (1856-1923) a été missionné sur le front comme observateur, dès 1914. Il était président de la Société des peintres militaires ; ses instantanés paraissent dans la revue « l’illustration ».


François Flameng Au front, Craonne 5 mai 1917 Paris, musée de l’Armée
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Au front Craonne 5 mai 1917 montre une terre trouée par les obus et des cadavres abandonnés au milieu des barbelés. .
Voir également :
D’autres oeuvres de François Flameng.

Georges Bertin Scott (1873-1943)


Georges Bertin Scott effet d’un obus dans la nuit 1915 papier et rehauts de gouache 67 x 101 cm Paris, musée de l’Armée
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Mais dans “Effet d’un obus dans la nuit », 1915, c’est surtout la violence graphique des corps déchiquetés qui frappe. Son travail est paru également dans le journal L’Illustration.
Voir également :
D’autres oeuvres de Georges Scott.

Paul Morchain (1876-1939) a documenté la guerre par de nombreuses aquarelles.


Paul Morchain au poste de secours sur la Suippes devant Auberive 1915 aquarelle crayon 19 x 27 cm Paris, musée de l’Armée
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Ici, “au poste de secours sur la Suippes devant Auberive” 1915, il montre comment on s’efforce de donner les premiers soins sur place, de façon à rassurer les soldats.

Maurice le Poitevin montre le quotidien des soldats, l’heure de courrier 1917.


Maurice le Poitevin l’heure de courrier 1916 crayon
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Les soldats attendent impatiemment l’arrivée du vaguemestre qui distribue le courrier pour avoir des nouvelles de leur famille.
Voir d’autres oeuvres de Maurice Le Poitevin.

Géo Michel ma tranchée à Noulette 1915.


Géo Michel ma tranchée à Noulette 1915 huile sur toile
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Voir d’autres dessins de Géo Michel

Georges Paul Leroux


Georges Paul Leroux Aux Eparges, soldats enterrant leur camarade au clair de lune, 1915 huile sur toile
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Jean Lefort


Jean Lefort le porteur de journaux 1916
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ici sur le front d’Artois en 1916.
Voir d’autres oeuvres de Jean Lefort

Lucien Jonas (1880-1947) Prix de Rome, il a été nommé en 1915 peintre militaire attaché au musée de l’Armée.


Lucien Jonas Bivouac dans les Vosges
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Voir également :
Douaumont 25 Octobre 1916 Lithographie coloriée.
Bombardement nocturne par avions sur une route près de Soissons, 1927.

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) surnommé le “Daumier des tranchées”, a immortalisé les actes du courage ordinaire.


Théophile-Alexandre Steinlen les deux amis, 1917
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C’était un socialiste pacifiste qui cherchait à documenter la guerre avec sincérité, mais ses dessins étaient publiés dans la Victoire un journal belliqueux.
Voir d’autres oeuvres de Théophile-Alexandre Steinlen.

Jean-Louis Forain (1852-1931) patriote, il a fait des dessins un peu humoristiques qui ont été très vite publiés comme propagande dans le Figaro, et même reproduits en carte postale pour contrer les effets anxiogène des photos du front. Ils sont souvent accompagnés de commentaires humoristiques.


Jean-Louis Forain Visite au front 1915
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Le plus célèbre est la borne 1916 qui symbolise l’échec des Allemands devant Verdun, borne infranchissable.

Jean Galtier-Boissière (1891-1966) est le fondateur du journal des tranchées “le Crapouillot


Jean Galtier-Boissière Fête de la victoire, le défilé des mutilés, 1919
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Voir d’autres dessins de la grande guerre

En Angleterre, de la même façon, il y a eu de nombreux témoignages graphiques et quelques peintures.

Éric Kennington (1888-1960), artiste anglais, fantassin au début de la guerre, il est blessé en juin 1915 et évacué. Pendant sa convalescence il a peint par exemple : “les Kenningston’s à Laventie” hiver 1914 en se représentant avec son groupe de fantassins. C’est peint à l’envers sur un verre.


Éric Kennington les Kennington’s à Laventie, hiver 1914 peinture sur verre 139,7 x 152,4 cm
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Cette œuvre exposée à Londres en 1916, a fait sensation, l’artiste a été félicité pour : « la représentation majestueuse de l’endurance humaine et de l’héroïsme tranquille de la piétaille« .
En août 1917 il y retourne, cette fois comme artiste de guerre officiel, et prend pour sujet la vie quotidienne des troupes britanniques : cadrage serré, clair-obscur très contrasté.
Raider with a cosh Pastel sur papier 62,9 × 47,0 cm Tate Londres.
Faire des soldats : Over the top
Un Bantam hercules Tate

John Nash (1893-1977), artiste de guerre lui aussi,


John Nash Over the Top, 30 décembre 1917
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Over the Top, 30 décembre 1917 il représente ici le moment où son bataillon a quitté ses tranchées pour progresser vers Cambrai. Nash est l’un des 12 survivants de cette sortie et il a peint ceci trois mois après.

Voir également :
Peintures canadiennes et britanniques de la Grande Guerre

Même éventail de pratiques du côté allemand.

Karl Lotze est envoyé en mission sur le front de Laon. “attelage dans une explosion d’obus” 1915 c’est un lavis très expressif qui rappelle celui de Georges Bertin Scott.


Karl Lotze attelage dans une explosion d’obus 1915 encre de chine, lavis 47 x 63
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Gert Heinrich Wollheim (1894-1974) enrôlé dans la guerre dès sa sortie des Beaux-Arts de Weimar en 1914. Il a été blessé à l’estomac en 1917 et a peint pendant sa convalescence.


Gert Heinrich Wollheim l’homme blessé 1919 Huile sur Bois
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Voir également :
Dans la tranchée 1915

Voir : Vu du front, Exposition présentée à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), musée de l’Armée

2 – L’art moderne face à la guerre

Les artistes que nous venons de voir, sont considérés comme mineurs, même s’ils jouissaient d’une notoriété locale, parce que leur style est resté académique.
Mais qu’en est-il de l’action des artistes engagés dans la modernité ou dans les avant-gardes ?
Et l’expérience de la guerre a-t-elle joué un rôle dans leur parcours artistique ?

Le gouvernement français souhaitait que des artistes reconnus rendent compte d’un effort militaire sans précédent. En 1916 a été créé à cet effet une commission des missions artistiques aux armées. Mais les résultats n’ont pas été à la hauteur de ses attentes.

Les plus âgées, les Nabis, ont reçu mission, fin 1916, d’aller peindre la guerre.

Maurice Denis a 47 ans en 1917, peintre des scènes paisibles en Bretagne, il est patriote, mais il refuse le tragique dans sa peinture.


Maurice Denis Soirée calme en première ligne 1917 huile sur toile 94 x 194 cm
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Soirée calme en première ligne 1917 est idéalisé par un coucher de soleil.
Batterie de 155 en forêt de Coucy ici la plupart des personnages sont statiques.

Édouard Vuillard a 49 ans en 1917, est un peintre de l’intimité.


Édouard Vuillard L’interrogatoire d’un prisonnier 1917 Tempera 110 x 75 cm
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L’interrogatoire d’un prisonnier 1917 est un huis clos oppressant avec un prisonnier hagard dans son long manteau. (Ce fut sa seule peinture de guerre). Voir un commentaire.

Pierre Bonnard, peintre de la lumière il a 50 ans 1917


Pierre Bonnard Un village en ruine près de Ham 1917 huile sur toile 63 x 85 cm
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Un prisonnier allemand au premier plan à gauche se détache à peine, le rouge envahit la toile.

Chacun de ces artistes, à peine la guerre terminée est retourné à ses thèmes de prédilection sans que la guerre ait laissé de traces..

Félix Vallotton, graveur et peintre (il a 52 ans en 1917). Trop âgé pour être mobilisé. Il s’est d’abord senti inutile, puis en 1917 comme les autres, il est envoyé sur le terrain pour représenter la guerre, mais il n’est pas au cœur de la bataille.


Félix Vallotton Paysage de ruines et d’incendies 1914 huile sur toile 63 x 85 cm
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“Paysage de ruines et d’incendies” 1914 a été peint d’imagination, mais dit-il, « c’est un document sans souffle« .

En décembre 1917 il peint “Verdun”. C’est « un essai d’expression par des droites, ce qui ne veut pas dire cubisme, mais la tentative représenter des forces n’est pas commode, et la droite m’a semblé indiquer d’elle-même pour ces tentatives« .

Dans « C’est la Guerre » qu’il publie avec une série de gravures en 1917, il dit : « Un abîme se creuse entre l’art et la guerre« , et que la guerre « cherche son expression plastique« , et il avoue l’échec des peintres de sa génération à rendre compte de la violence et de l’horreur.

Le cubisme et le futurisme ont-ils été plus efficaces ?

Regardons Christopher Nevinson, un peintre anglais qui change de style en fonction de son objectif d’expression. Il a 25 ans en 1914, et il a découvert le cubisme à Paris en 1900.


Christopher Nevinson Retour aux Tranchées, 1914-15 huile sur toile 51.2 x 76.8 cm Musée des beaux art du Canada
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Il se sert d’un style cubiste géométrique pour traduire le côté inhumain et
mécanique de la guerre.

Voir également :
La mitrailleuse 1915 huile sur toile 50,8 x 61 cm. L’homme et la machine ne forment qu’une seule force.
Les chemins de la gloire 1917 ce tableau a été interdit d’exposition 1918. Son style réaliste à la Courbet, était susceptible de décourager le public. Nevinson refusa de le décrocher et le cacha derrière un papier brun avec le mot “censuré”. En 1957 Stanley Kubrick a repris le titre pour un film dénonçant l’absurdité de la guerre.
Voir d’autres oeuvres de Christopher Nevinson. Elles traduisent le côté mécanique de la guerre

En France, quand éclate la guerre, Picasso en tant qu’espagnol est l’un des seuls, avec Juan Gris, à ne pas être mobilisé. Il a vu partir Braques, Derain et Apollinaire, dont il fait un portrait blessé, en uniforme, décoré de la Croix de guerre.
Braque, blessé lui aussi, n’a rien laissé paraître dans son travail du traumatisme de la guerre.

Matisse, trop âgé pour être mobilisé, apprend la déclaration de guerre alors qu’il séjournait à Collioure.


Henri Matisse Porte-fenêtre à Collioure 1914 huile sur toile 116,5 x 89 x 2,5 cm Centre Pompidou Paris
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“Porte-fenêtre à Collioure” 1914 est une toile sans précédent dans sa pratique (son frère et ses deux fils sont mobilisés à cette date). Aragon écrit : “l’ouverture de la porte fenêtre est faite sur un espace ténébreux, sur l’événement qui va bouleverser dans l’obscurité la vie des hommes et des femmes, sur le silence habité de l’avenir.”

Fernand Léger, 33 ans en 1914 est engagé comme brancardier. Il a réalisé plusieurs dessins, fidèle à son style cubiste et convaincu que ce style est en adéquation avec le sujet. L’image de l’homme machine deviendra son idée fixe.


Fernand Léger Soldats jouant aux cartes, 1917 huile sur toile 129 × 193 cm Musée Kröller-Müller, Otterlo (Pays-Bas)
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Les corps des soldats sont quasiment des robots.

Ossip Zadkine, d’origine russe, installé à Paris à l’age de 19 ans. En 1915, il a 25 ans et il s’engage comme soldat brancardier. En 1917 il est gazé, puis réformé, et séjourne à l’hôpital d’Epernay, où il a réalisé des dessins de guerre, au fusain, dans un style cubiste.


Ossip Zadkine Soldat blessé, 1917 dessin au fusain.
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Voir également :
d’autres dessins d’Ossip Zadkine.
Après la guerre, il reprendra sa sculpture et ses thèmes pacifistes.

L’autre avant-garde qui avait fait l’actualité de l’avant guerre, c’était le futurisme italien. Dès 1909, le poète Marinetti avait publié dans Le Figaro un manifeste, dont certains passages sont extrêmement belliqueux. “Nous voulons glorifier la guerre, seule hygiène du monde, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles idées qui tuent et le mépris de la femme…
L’autoportrait futuriste de Fortunato Depero 1915 est un photomontage qui illustre assez bien tout celà.
Ainsi lorsque l’Italie est entrée dans le conflit, en 1915, Gino Severini (le peintre de la danseuse bleue 1912) a comme ses confrères pris allègrement l’uniforme. La guerre lui a inspiré :


Gino Severini Canon en action 1915 huile sur toile, 50 x 61 cm Cologne, Musée Ludwig
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Si il s’exprime en français (dans le tableau) c’est qu’il a séjourné à Paris depuis 1908 et a épousé une française en 1913.
Voir également :
Synthèse plastique de l’idée de guerre 1915 huile sur toile 60 x 50 cm Galerie municipale d’art moderne, Munich
Train blindé en action 1915 huile sur toile 115,8 x 88,5 cm MoMA New York

Umberto Boccioni peintre sculpteur (forme unique de la continuité d’un espace et dynamisme d’un joueur de foot en 1913) lui aussi s’engage dans l’armée sans état d’âme.


Umberto Boccioni La charge des lanciers 1916 Tempera et collage sur carton, 32 x 50 cm Collection Jucker, Milan
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Il meurt la même année accidentellement au cours d’un exercice militaire.

Le futurisme, en tant que style, avait trouvé dans le thème de la guerre un sujet qui ne lui était pas tout à fait étranger.

En Allemagne, beaucoup d’artistes attribuaient à la guerre des forces cathartiques, capable de détruire l’ancien ordre ressenti comme opprimant et de reconstruire une société meilleure.

A Munich, le groupe du Blaue Reiter n’a pas survécu à la guerre. Kandinsky, qui était à Murnau en 1914 a dû regagner Moscou, Franz Marc, pourtant enthousiaste, est tombé près de Verdun en 1916.
August Macke a été tué en Champagne dès 1914.
A Dresde, le groupe Die Brücke s’est beaucoup impliqué dans la guerre.
Ernst Ludwig Kirchner, le fondateur du groupe, se porte volontaire en août 1914 mais il n’a pas supporté l’armée et la peur de la mort.
Il s’effondre physiquement et psychiquement en 1915, il est alors libéré du front.


Ernst Ludwig Kirchner L’autoportrait en uniforme 1915 Huile sur toile, 69,5 x 60,5 cm, Allen Memorial Art Museum, Oberlin, Etats-Unis
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L’autoportrait en uniforme 1915 exprime sa souffrance. Il se montre dans l’uniforme de son régime en se détournant du nu situé au fond du tableau (qui représente son ancien sujet), il se tourne vers nous avec des yeux vides, et élevant un moignon de bras droit, sanglant, comme symbole de son activité créatrice éteinte. Il fit même une grève de la faim pour ne pas reprendre la vie de soldat.
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Voir également :
Autoportrait comme malade 1917 huile sur toile 59,5 x 69,8 cm Pinacothèque de Munich
Autoportrait avec la mort dansante 1918 gravure sur bois
Même s’il reprit une activité artistique après la guerre, il ne se remit jamais vraiment de ce traumatisme, et il a mis fin à ses jours en 1938.

Max Pechstein, parti en 1914 sur les traces de Gauguin dans les mers du Sud, il regagne l’Allemagne au plus vite, mais lui aussi n’a pas supporté longtemps l’horreur des tranchées. Quelques dessins rendent compte de combats dans la Somme en 1916-1917.


Max Pechstein explosion
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Max Beckmann voulait renouer avec la peinture d’histoire et c’est la raison pour laquelle, il se porte volontaire. Il est envoyé sur le front en Belgique.


Max Beckmann Autoportrait en brancardier 1914
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Il s’est vite rendu compte de sa naïveté.
Voir également :
La déclaration de guerre 1914
Portrait du beau-frère blessé 1914.
Il s’effondre en 1915 et rentre à Francfort.
L’autoportrait au foulard rouge 1917, visage émacié, bouche tordue.
En 1919, il réalise une suite de lithographies qui s’intitule l’enfer.

Otto Dix
En 1914 il part lui aussi comme volontaire à la guerre.


Otto Dix Autoportrait 1913 huile sur papier de 68 x 53,5 cm Galerie Municipale de Stuttgart
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Autoportrait de 1913 il a 22 ans
En 1914, il adopte spontanément un langage expressionniste, violent, avec des couleurs fortes.
Voir également :
D’autres autoportraits après 1914.
Trou d’obus, vers 1917. Gouache 29 x 28,3 cm.
Tranchées 1917