Manet à peint plusieurs bottes d’asperges en 1880.
Connaissait-il celle d’Adrian Corte ? La plus célèbre est celle qu’il destinait à un collectionneur amateur de choses simples, Charles Ephrussi, parce que, celui-ci ayant payé la toile un peu plus cher que le prix attendu, Manet lui offert une asperge solitaire avec ce mot “il en manquait une à votre botte”.
Voir également :
– “Le citron”, la même année.
Cézanne, “trois poires” et de très nombreuses “natures mortes aux pommes aux poires, aux oranges”, dont il avait fait l’un de ses thèmes de recherche privilégiés :
Paul Cézanne, Nature morte aux pommes et bouteille 1890, huile sur toile 65 x 80 cm Art Institute of Chicago
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Subtil jeux d’équilibre et de déséquilibre, avec des distorsions dans la perspective et des drapés qui sont traités comme des plis géologiques … et une présence incomparable des choses qui dialoguent entre elles.
Voir également :
– « Nature morte » (1892)
– « Nature morte aux pommes et aux oranges » (1899).
– « Nature morte poires et pommes vertes » (1894).
– Comment Paul Cézanne est tombé dans la pomme
Renoir, « nature morte aux figues et aux grenades » (1895) avec un traitement très sensuel de la peinture.
Auguste Renoir, nature morte aux figues et aux grenades, 1895, huile sur toile 26.2 x 45.3 cm
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Voir également :
– « Chou-fleur et Grenade » (1895).
Dans un style très différent, Le Douanier Rousseau, “nature morte aux cerises” (1907) pleine de charme et de poésie.
Georgio de Chirico, “mélancolie d’un après-midi”, (1913).
Georgio de Chirico, mélancolie d’un après-midi, 1913, huile sur toile 56,7 x 47,5 cm Centre Pompidou Paris
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Rencontre surréaliste entre une gare de chemin de fer et deux artichauts. Sa mélancolie venait de ses relations difficiles avec son père qui travaillait dans les chemins de fer.
Félix Vallotton, “le panier de cerises” (1921).
Et Matisse, comme Cézanne, a fait de la nature morte un terrain privilégié d’expériences plastiques, noyant ici sa coupe de fruits dans la luxuriance des motifs d’une nappe frontalement redressée “nature morte à la nappe bleue” (1909).
Henri Matisse, nature morte à la nappe bleue, 1909, huile sur toile 88 x 118 cm musée de l’Hermitage, St Petersbourg
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Ou bien faisant de trois aubergines le titre et le centre d’un patchwork de motifs “intérieur aux aubergines” (1911) et “nature morte à la corbeille d’oranges” (1912), peinte au cours de son premier séjour au Maroc en conciliant l’épaisseur du réel et l’expansion décorative des lignes, des motifs et des couleurs.
Henri Matisse, nature morte à la corbeille d’oranges, 1912, huile sur toile 88 x 118 cm musée de l’Hermitage, St Petersbourg
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Tableau acheté par Picasso à Matisse et dont Picasso n’a jamais voulu se séparer.
En 1916 l’audacieuse composition intitulée sobrement “Les pommes” et plus tard en 1943 “avec citron et saxifrages”, l’idée de faire danser des citrons autour d’un vase.
Paul Klee aussi fait preuve d’une grande originalité avec “fruits sur fond bleu” (1936).
Paul Klee, Fruits sur fond bleu, 1936, huile sur toile 100 x 50 cm
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Picasso, en 1919 avec “nature morte au pichet et aux pommes” a fait de sa nature morte une métaphore du corps féminin,
et surtout, en 1932 avec “grande nature morte au guéridon”, sa nature morte très vivante renvoie aux courbes et aux rondeurs de Marie-Thérèse.
Pablo Picasso, grande nature morte au guéridon, 1932, huile sur toile 130 x 96,5 cm Musée national Picasso Paris
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Braque, « nature morte aux citrons » (1960).
Magritte a beaucoup utilisé la pomme,
– coincée dans une chambre trop étroite en 1952,
– masquée incognito en 1966, ou
– remplaçant une tête en 1966
… pour ne citer que quelques exemples.
En 1940, « le principe d’Archimède » est démenti par des pommes en apesanteur sur fond noir.
René Magritte le principe d’Archimède 1940 huile sur toile 60,3 × 66,7 Yale university
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Frida Kahlo, “Viva la vida” (1954), dont le titre est gravé sur la tranche de pastèque centrale, c’est l’une de ses toutes dernières peintures.
Roy Lichtenstein, “nature morte avec coupe de cristal”, (1972).
Roy Lichtenstein nature morte avec coupe de cristal 1972 acrylique sur toile 132.1 × 106.7 cm Whitney Museum of American Art
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C’est la réinterprétation pop artiste d’une nature morte flamande sans le clair-obscur, sans la sensualité, la ramenant à un signe graphique très stylisé.
Alina Szapocznikow, artiste polonaise (1926-1973) « Dessert III » en 1971.
Alina Szapocznikow, Dessert III, 1971 résine de polyester coloré, porcelaine 18 x 24 x 25 cm collection de Piotr Stanisławski
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Se souvenant à quel point les formes féminines ont été associées à celle des fruits, l’artiste sculpteur a fabriqué des seins coupés aux couleurs fruitées qu’elle dresse comme un dessert sur une coupe. Cette œuvre, qui fait partie d’une série, prend un sens particulier lorsqu’on sait qu’elle avait été opérée d’un cancer du sein en 1969.
Zoé Léonard est une photographe américaine née en 1961, connue pour ses engagements militants pour les femmes, les droits des noirs et des homosexuels entre autres.
« Strange fruit » (1992-1997) montre d’étranges fruits éparpillés, qui font penser à cette mosaïque du deuxième siècle avant Jésus-Christ, conservée au musée du Vatican, montrant sur le côté, la chambre non balayée de Soros de Pergame, avec les victuailles du festin que l’on abandonnait aux Dieux sous l’Antiquité. Mais le titre de l’œuvre de Zoé Léonard fait référence à une chanson de Billie Holiday, qui dénonçait les lynchages des afro-américains. Ici ce sont des peaux d’écorces de fruits cousues, ou assemblées avec des boutons dédiées à un de ses amis noir, décédé aux Etats-Unis.
Glenn Brown (né en 1966 en Angleterre), « burlesque », (2008). C’est une peinture à l’huile où l’on retrouve des arrangements de fruits devant un paysage, mais ici tout semble contaminé, avec une angoissante harmonie de couleurs froides, annonçant le pire.
Glenn Brown, burlesque, 2008 huile sur panneaux 122,5 X 203 cm
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Rien à voir avec les natures mortes de fruits et de légumes de Miguel Barceló, qu’il laisse parfois abandonnés aux termites (en Afrique), jusqu’à un état de pourrissement parfois avancé.
Miguel Barceló, deux papayes 2009 Gouache, terre, sable et pépins de papayes sur papier froissé 73 x 103 x 7,5 cm Centre Pompidou Paris
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Voir également :
– « Fruits pourris » (2009),
– « Les Termites – Fruits pourris, » (1994).
Il a consacré de nombreuses peintures au thème des tomates entre 2009 et 2012 dont la couleur rouge semble contaminer le support.
Miguel Barceló, trois tomates coupées 2009 techniques mixtes sur toile 97 x 146 cm
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Voir également :
– « Tomates » (2010) dont les volumes semblent entraîner le volume du support,
– … tout bosselé dans « deux moitiés de tomates » (2010) … et sur de grands formats en 2012.
Miguel Barceló, des figues tardives, 2014 techniques mixtes sur toile 113,5 x 162 x 6 cm
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« Des figues tardives », (2014). La notion de temps inexorablement liée aux fruits, comme aux fleurs, est aussi très présente dans ses travaux.
Voir d’autres natures mortes de Miguel Barceló.
Sam Taylor Johnson, artiste photographe vidéaste née en 1967 en Angleterre. Elle aussi a dû surmonter deux cancers successifs.
Still Life de Sam Taylor Wood de 2001
Elle a fait défiler dans cette vidéo des milliers de clichés pris pendant plusieurs jours sous le même éclairage, sous le même angle, d’un assortiment de raisins, de pêches, de poires et de pommes sur un plateau en rotin posé sur une tablette en bois. Ainsi on voit inexorablement ce qui autrefois, dans la peinture, était le plus souvent suggéré.
Voir : La cuisine entre scène de genre, nature morte, et parabole
7 – Des instruments de musique
Comme les fleurs et le vin, les instruments de musique disent les plaisirs de la vie, comme ici dans la « nature morte à l’échiquier » (1620) de Lubin Baugin, où l’échiquier et les cartes évoquent les aléas du destin. Voir un commentaire.
Chez Nicolas de Largillierre, « nature morte aux instruments de musique » (1685), le violon associé à une partition, à des livres et des objets précieux, évoquent les plaisirs d’une vie raffinée.
Nicolas de Largilliere nature morte aux instruments de musique 1685 huile sur toile, 79 x 87,3 cm Musée des beaux-arts de Quimper
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Voir un commentaire.
Au 18e siècle, Nicolas Henri Jeaurat de Bertry avec « nature morte avec trompe l’œil aux instruments de musique« , permet de lire la partition, qui est celle de Castor et Pollux de Rameau. De cette façon le peintre s’adresse directement à une clientèle privilégiée.
Jean-Baptiste Oudry, « les attributs de la musique » (1760).
Jean-Baptiste Oudry, les attributs de la musique, 1760 huile sur toile, 87 x 104 cm Musée du Louvre
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La présence à droite d’une bougie éteinte rappelle encore l’idée de vanité.
Les femmes aussi, comme Anne Vallayer-Coster, « les attributs de la musique« , (1720).
Au 19e siècle, avec une approche plus romantique.
Charles-Antoine Loyeux « instruments de musique et pivoines ».
Charles-Antoine Loyeux, instruments de musique et pivoines, début XIX °s huile sur toile, 79 x 87,3 cm Musée des beaux-arts de Quimper
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Et on sait que les instruments, guitare, violon, sont omniprésents dans l’élaboration du cubisme entre 1910 et 1913, Picasso et Braque jouant à les déconstruire, à les fracturer pour les reconstruire géométriquement dans une étroite fusion avec leur espace environnant.
Juan Gris aussi, de façon plus décorative, a exploité les trouvailles cubistes (1913-1920).
Juan Gris Guitare et clarinette 1920 huile sur toile, 79 x 87,3 cm Musée des beaux-arts de Quimper
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Et ainsi, lorsque Arman, en 1961, a massacré en public un piano droit lors d’une performance intitulée “colère”, il a ensuite rassemblé tous les morceaux épars en les organisant sur un fond rouge comme, dit-il, « une grande nature morte cubiste » … sous le titre amusant de “Chopin’s Waterloo”.
Arman Chopin’s Waterloo 1961 Éléments de piano fixés sur panneau de bois 186 x 302 x 48 cm Centre Pompidou Paris
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Parmi ses accumulations avec des instruments, notons aussi « Jéricho » 1960, et plus tard en 1985 « portrait robot de Mozart », dans la série des “poubelles” enfermées dans des caissons de plexiglas.
8 – De l’argent
Indispensable pour évoquer la vanité de l’accumulation des richesses, les pièces de monnaie sont très présentes chez les artistes flamands et hollandais.
Hieronymus Francken, “les richesses de l’avare et sa mort” 1600 est très explicite. L’avare se meurt à l’arrière-plan entouré des démons de l’enfer.
Hiéronymus Francken, les richesses de l’avare et sa mort, 1600 huile sur bois 51,5 x 61,5 cm Kunstmuseum de Bâle
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Louis Léopold Boilly, “trompe l’œil aux pièces de monnaie” sur le panneau d’un guéridon (1808-1814). Les pièces, les cartes à jouer se prêtent aux effets de trompe l’œil, ici astucieusement présentées sur un guéridon.
Louis Léopold Boilly, trompe-l’œil aux pièces de monnaie sur le plateau d’un guéridon, 1808-1814 huile sur vélin marouflé sur acajou 48,3 x 60,2 cm Palais des beaux arts Lille
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Victor Dubreuil, “five dollar bill” (1885). Peintre américain venu de France, il a aimé peindre des dollars, seuls, en piles, en tonneaux, ses trompe l’œil étaient si parfait qu’on l’a soupçonné d’être faussaire. Pourtant c’était un peintre pauvre, dont les amis disaient qu’il peignait ce qu’il n’avait pas.
Victor Dubreuil, Five Dollar Bill, 1885 huile sur toile 20,9 x 30, 8 cm
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Voir également :
– « Barrels of Money » (1897).
– Trompe-l’œil aux billets de mille francs et au revolver, 1902.
Andy Warhol aussi a produit de nombreuses sérigraphies de dollars, mais on ne peut guère les considérer comme des natures mortes.
Par contre la photo de Urs Lüthi, “nature morte” série l’ordre universel (1990-91) porte bien le titre de “nature morte” inscrit en noir, et le choix du cadre laqué évoque la peinture traditionnelle.
Urs Lüthi, nature morte (série l’ordre universel) 1990, photographie colorée à la main, acrylique sur plexiglas, cadre laqué, 157 x124 cm
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Artiste suisse né en 1947. Dans sa série « l’ordre universel », il développe sa vision pessimiste et critique de notre société. (Exemple avec la fêlure associée à son autoportrait sculpté).
Esther Ferrer, artiste espagnole née en 1937, “euro-portrait” (2002), l’année de la mise en circulation de l’euro.
Esther Ferrer, Europortrait, 2020 photo noir et blanc, monnaies, 98 x 82 cm, collection particulière
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Par cette image, elle met l’humain au centre (c’est elle), avec une bouche qui dévore, ou qui crache peut-être, c’est aussi une métaphore très forte des relations entre l’art et l’argent, une longue histoire …
Gilles Barbier “the treasure room II” (2019). Cette incroyable salle du trésor est un ensemble de quatre gouaches de 140 x 250 cm chacune, soit en tout 300 x 520 cm représentant un empilement de richesses, dollars, or, chefs-d’œuvre muséaux de toutes les cultures. 8 mois de travail pour évoquer le fantasme, le patrimoine, le capitalisme sauvage, caverne d’Alibaba, Picsou, l’avarice … “J’ai construit treasure room en tapant les mots clés : lingot, coffre, or, argent etc… sur Internet puis en travaillant à partir de cette récolte d’images en les transposant à la main comme on force un coffre”.
Gilles Barbier, the Treasure Room II, 2019 Gouache sur papier 4 panneaux 140 x 250 cm (chaque panneau)
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9 – Des crânes et des bougies
Ce sont des éléments qui désignent de la manière la plus explicite les vanités.
Chez les peintres flamands, comme Franciscus Gysbrechts peintre à Anvers, le crâne est associé aux attributs des arts et de l’érudition.
Franciscus Gysbrechts, vanité 1670 huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
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Actif aussi en Flandre, Sébastien Bonnecroy associe un crâne couronné d’épines à une bougie qui achève de se consumer, une pipe avec son tabac, de la monnaie, et sous la canne présentée en diagonale, une palette de peintre.
Sébatien Bonnecroy, vanité nature morte,1641 huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
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En France, à la même époque, Philippe de Champaigne (né à Bruxelles) après une carrière de peintre décorateur baroque à la cour, s’était rapproché, à la suite de deuils, des milieux jansénistes qui prônaient l’humilité. Dans cette nature morte, le crâne est associé à un sablier et une fleur, trois façons de dire le temps qui passe et la fragilité de nos vies.
Philippe de Champaigne, Vanité ou Allégorie de la vie humaine 1645 huile sur bois, 28 cm x 37 cm musée de Tessé, Le Mans
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Voir un commentaire.
Cézanne lui aussi a peint plusieurs natures mortes avec des crânes qui ont la particularité de ne pas avoir de mâchoire inférieure en les associant à des fruits, comme ses célèbres “pommes nature morte au crâne” 1896
Paul Cézanne, nature morte au crâne, 1896 huile sur toile 54,3 x 65 cm Merion, Pennsylvania
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parfois sobrement alignés sur une table “3 crânes” (1897).
parfois posé sur des motifs d’un tapis “3 crânes sur un tapis d’Orient” (1903).
C’est la guerre qui a conduit Picasso à introduire des crânes dans ses natures mortes : “poireaux, crâne, tête de poisson et pichet”, (1944).
Pablo Picasso, poireau, crâne, tête de poisson et pichet 1944 huile sur toile 50 x 61 cm musée Picasso, Málaga
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Comme ici où le titre le désigne comme un élément parmi d’autres et non comme l’élément central ou “vanité” (1946), où le crâne est associé à un livre et à une lampe.
Gerhard Richter, en 1983 a peint plusieurs crânes avec sa technique légèrement floutée, avec des fonds subtilement grisés. Cela procède de sa volonté, dans son travail, de revisiter toute l’histoire de la peinture.
Le crâne est à l’envers, hommage à Baselitz.
Voir également :
– Crâne (1983).
– D’autres séries de crânes.
… Et pour ne pas finir sur une note grâve, je vous propose cette nature morte de Marcel Broodthaers qui s’intitule “fémur de l’homme belge et fémur de la femme française” (1965).
Marcel Broodthaers, fémur de l’homme belge et fémur de la femme française, 1965 sculpture 9,05 x 43,2 x 8,9 cm musée reine Sofia Madrid
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… et cette photographie de Valérie Belin “still life with dich” (2014), ni tableau de chasse, ni fruit pourrissant, mais des objets de pacotille donnant l’illusion d’une richesse, avec le mot solde bien apparent.
Valérie Belin still life with dich 2014, impression sur papier
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Voir un commentaire.
Valerie Belin présente sa démarche
Voir Les Choses : Une histoire de la nature morte (exposition).
Ainsi les choses ne sont muettes que pour ceux qui ne savent pas les entendre : elles nous parlent de l’abondance, du luxe, ou au contraire de l’écoeurement des excès consuméristes. Elles soulignent la beauté et la fragilité du vivant, elles évoquent nos obsessions et nos peurs, elles sont en lien étroit avec notre vie sociale et intime.
Exposition « Les Choses » au musée du Louvre (12/10/2022-23/01/2023)