Portraits et autoportraits modernes et contemporains (première partie)

Le duo Pierre et Gilles reconnaît qu’à ses débuts, la démarche de Warhol l’a inspiré. Leur procédure de travail est cependant différente, leur esthétique aussi. Pierre est photographe, et Gilles est peintre. Tous deux, dans leur atelier/studio composent, pour chacun de leur modèle, un environnement de fleurs artificielles, de tissus, de toiles de fond. Pierre prend une photo (tirée en grand format), sur laquelle Gilles intervient en peinture. Cette procédure leur permet de transformer en idole, de parfaits inconnus, mais aussi de donner une image féerique des vedettes que nous connaissons.
Leur esthétique emprunte à l’iconographie chrétienne, mais aussi indienne, et au stéréotype du kitsch populaire : Peluches, boules de Noël, miroirs, paillettes. L’ensemble se veut toujours sentimental, et bien sûr second degré.


Pierre et Gilles Lio, la Madone au cœur blessé 1991 Photographie peinte 168 x 130 cm
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Lio, la Madone au cœur blessé 1991 a de grosses larmes qui perlent à ses yeux.


Pierre et Gilles, portraits croisés

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En 1989, deux photographes Alice Springs pour Beuys et Gisèle Freund pour Beckett l’ont accusé de contrefaçon. À la suite d’une longue procédure, il a pu prouver qu’il n’y avait pas plagiat, mais que son but était de réinjecter de la vie, dans ce qu’il considérait comme des images mortes….

Jean Olivier Hucleux (1923-2012), dessinateur et peintre français autodidacte, connu pour son style hyperréaliste incroyablement virtuose. Il s’était spécialisé dans les portraits de célébrités, réalisés à partir de photos, elles-même prises par de grands photographes. Réalisation lente, sans affect, avec l’aide d’une loupe. Il a reçu des commandes publiques, portraits de Georges Pompidou et François Mitterrand, des commandes privées, Paul Bocuse, Peter Ludwig, il a consacré une série aux grands artistes.
Il dessine à la mine de plomb sur papier canson.


Jean-Olivier Hucleux, Portrait d’Antonin Artaud, 1986 (d’après une photographie de Denise Colomb) Mine de plomb 196 x 148 cm
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Voir également :
– Portrait de François Mitterand 1984, (d’après une photographie de Jean-Olivier Hucleux) Mine de Plomb sur papier, 224 x 152 cm.
– Portrait de Francis Bacon 1987, Mine de Plomb sur papier, 171,2 x 151,8 cm.
– Portrait de Joseph Beuys 1987, (d’après une photographie d’Alice Springs) Mine de Plomb sur papier, 191,3 x 149,8 cm.
– Portrait de Giacometti 1987, Mine de Plomb sur papier, 185,3 x 167.2 cm.
– Portrait de César 1988, (d’après une photographie de Peter Knapp) Mine de Plomb sur papier, 162 x 150 cm.
– Portrait d’Arman 1989, (d’après une photographie d’Ewa Rudling) Mine de Plomb sur papier, 124 x 184 cm.
Double autoportrait 1992-93 (d’après une photographie de Jeanne Hucleux) Mine de Plomb sur papier, 197 x 149 cm.


Extrait du film Jean Olivier Hucleux, du travail à l’œuvre

Yan Pei Ming (né en 1960), peintre français, né à Shanghai, arrivé en France à 20 ans, à Dijon, a étudié la peinture aux Beaux-Arts à Dijon puis à Paris. C’est avant tout un portraitiste, qui travaille avec de très grosses brosses, de manière violente et énergique, comme s’il cherchait à la fois à défigurer, et à redonner vie à son portrait. Lorsqu’on le regarde travailler on a le sentiment d’un formidable désordre, qui à la fin, restitue la trace d’un visage parfaitement expressif est identifiable.


Yan Pei-Ming, Mao 1996, Huile sur toile 340 x 400 cm
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Il travaille très vite. En 1996, il a confronté ses grands portraits de Mao à d’autres intitulés l’homme le plus puissant (il s’agissait en fait de son père). En Chine à l’époque de Mao, celà lui aurait valu de la prison … ou pire. Depuis il a fait de nombreux portraits de célébrités à partir de photographies.
Voir d’autres portraits de Yan Pei-Ming.


Le Centre Pompidou présente Paroles d’artistes…

Voir également :
President-elect Trump, 2017 (huile sur toile 80 x 80 cm).
Le prince Charles, 2013 (huile sur toile 200 x 200 cm).
Tout récemment il s’est confronté à Gustave Courbet au même âge, à 59 ans.


Yan Pei-Ming confrontation avec Courbet

Voir d’autres portraits

Le face-à-face avec le modèle : avec ou sans

Pour certains artistes, la présence du modèle est indispensable, pour d’autres, elle est paralysante.

Cézanne est un cas singulier car il n’a pu travailler qu’avec des modèles qui lui étaient très proches, familiers (on se souvient de ses difficultés en présence de Vollard), desquels il exigeait une attitude totalement immobile.


Paul Cézanne, Madame Cézanne cousant 1877, Huile sur toile 61.9 x 51,1 cm
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La série des portraits qu’il a réalisé d’Hortense Fiquet (madame Cézanne) révèle toute la recherche formelle de Cézanne qui donne vie à sa peinture par de subtils jeux, entre équilibres et déséquilibres, et par la délicatesse de sa touche colorée, mais révèle aussi la lassitude, l’ennui de ces séances interminables, pour Hortense, dont la relation de couple avec Paul n’était pas épanouissante.
Dans ses dernières années, Cézanne a pu peindre aussi des paysans dont il était proche.
Voir d’autres portraits de Paul Cézanne
On sent que dans ses portraits, il n’y a aucune recherche de psychologie, mais le but pour Cézanne est plutôt de trouver comment donner vie, par des jeux de déséquilibre, nuancées avec beaucoup de subtilité.

Giacometti aussi était l’homme des portraits interminables, et il était frappé de paralysie en face d’étrangers.
Mais Jean Genet a été son ami, et il a fait son portrait en 1954-55.


Alberto Giacometti, Jean Genet 1954-55, Huile sur toile 61.9 x 51,1 cm Centre Pompidou
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Il a fait deux portraits de jean Genet, l’autre est à Londres. Il n’était jamais satisfait.
Il fait poser son modèle de face, très symétrique, et place la silhouette dans un espace traité avec assez peu d’épaisseur. Il travaille le corps, sans jamais effacer, mais en ajoutant couche après couche, graphisme sur graphisme, par surcharge, et concentre la matière sur le corps, et particulièrement sur la tête, qui fait l’objet d’une telle concentration de matière qu’elle finit par former un relief, une pelote sombre, d’où émergent les deux yeux.

Car Giacometti ne s’intéresse pas à la surface, à l’apparence du modèle, il cherche en saisir l’essence, la vérité profonde de l’humanité (comme en sculpture, avec l’homme qui marche).


Alberto Giacometti, Diego 1954-55, Huile sur toile 61.9 x 51,1 cm Centre Pompidou
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Il a fait de nombreux portraits de son frère Diego,
Voir également :
Diego, 1959 (huile sur toile 61 x 50 cm Tate Londres)
Diego à la chemise écossaise, 1954 (huile sur toile 81 x 65,5 cm Collection particulière)
Diego, 1957 (huile sur toile 76 x 51 cm)
Voir d’autres portraits d’Alberto Giacometti.

… et de sa femme Annette.


Alberto Giacometti, Annette à la blouse jaune, 1964 huile sur bois 50 x 40 cm Kunstmuseum Bâle)
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Voir également :
Portrait d’Annette, 1964 (huile sur toile 56 x 35,5 cm)
Portrait d’Annette au corsage rouge, 1961( huile sur toile 55 x 46 cm)

Tous ces portraits datent des années 50. Mais en 1964 l’écrivain américain a James Lord, (1922-2009) qui s’intéresse à l’œuvre de Giacometti, lui passe commande de son portrait pour expérimenter la façon de travailler de l’artiste.

James Lord qui avait participé, en tant que simple soldat américain, au débarquement en Normandie, s’était installé en France en 1950, et lié d’amitié avec Pablo et Dora, Gertrude et Alice, Eluard, Cocteau, Aragon, Balthus. Giacometti est réfractaire à l’idée de commande. James Lord raconte : “Nous sommes tombés d’accord, que je poserais pour lui, juste une esquisse rapide une heure ou deux l’après-midi. Quand il arrive dans l’atelier, Giacometti travaille à un buste… le temps passe. Lord est assis sur son tabouret et attend… Puis enfin l’artiste s’adresse à lui et commence. Les séances vont se multiplier et s’allonger. Lord doit repousser son départ pour New York. Au huitième jour, Giacometti de plus en plus déprimé lui dit : « ça n’avance pas je n’aboutis à rien, on ne sait pas qui fait perdre son temps à l’autre, je vais vous payer les séances de pose, parce que c’est moi qui commande, mais c’est vous qui décidez. Si vous devez partir, je ne vous retiens pas, simplement le portrait sera si mauvais, qu’il est hors de question que vous partiez avec ». Il a décrit ces séances de pose 20 ans après.

Lucian Freud (1922-2011), petit-fils de Sigmund est un grand portraitiste anglais, qui préfère lui aussi peindre des familiers.

Jamais ses modèles n’occupent un cadre qui soit vraiment le leur. Il les transplante dans son atelier, presque nu, au nord de Londres, avec un mobilier délabré et des plantes vertes. C’est un réaliste, qui se refuse à faire du sentiment.


Lucian Freud, John Deakin 1963-64 huile sur toile 24.8 x 30.2 cm
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Il a le pinceau nerveux, agressif, qui capte chaque bosse et chaque creux de façon impitoyable. Ses modèles sont sans artifices, même nus sans le moindre érotisme, vivants donc mortels, chairs affaissées, visages rougis, parfois obèses, les êtres humains sont vulnérables, et ne résisteront pas à la dégradation physique.


Lucian Freud, Double portrait 1985-86 huile sur toile 88 x 78 cm
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Il a fait une série de portraits avec des chiens.
Son modèle avec le chien est David Dawson un artiste anglais qui a été son assistant.
Voir d’autres portraits de Lucian Freud

Son grand portrait Benefits supervisor sleeping, un portrait de Sue Tilley, surnommée « Big Sue » en raison de ses formes monumentales s’est vendu 34 millions de dollars en 2008.

A l’occasion du jubilé de la reine Élisabeth, il a reçu une commande pour la collection royale. Après six ans de négociation, car l’artiste exigeait que la reine se déplace dans son atelier et se soumettre à 72 séances de pose, alors que la reine n’en accorde que 5, ils ont fini par trouver un accord. Mais Freud a peint un très petit format, et pris le contre-pied de la tradition du portrait Royal officiel.


Lucian Freud, La reine Elisabeth 2001 huile sur toile 23,5 x 15,2 cm
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Il dit qu’il « a vu une septuagénaire rongée par les soucis« . Lorsque le portrait a été officiellement dévoilé, beaucoup de critiques ont été déçus, en remarquant que la Reine, malgré son âge, était encore bien conservée et coquette. Seul le critique d’art du Guardian a écrit : “Elle regarde ses sujets comme si nous n’étions rien, et qu’elle n’était pas grand-chose non plus. C’est le meilleur portrait Royal depuis 150 ans”.

Voir d’autres portraits de Lucian Freud.

Frank Auerbach, peintre anglais né en 1931 à Berlin. Né dans une famille juive, il a été envoyé en Angleterre en 1939 par ses parents, pour échapper à la déportation où ses parents périront. Seul, il a été accueilli dans une école pour réfugiés dans le Kent. Depuis 1954 il dispose à Londres d’un atelier à Camden Town. C’est, comme Freud et Bacon, un artiste reconnu de l’école de Londres.
Lui aussi peint des portraits exclusivement de ses proches, parents et intimes. Au début de sa carrière, il appliquait sur la toile une énorme épaisseur de peinture, qui finissait par former une croûte, qui se projetait en avant du tableau.


Frank Auerbach, Head of E.O.W II, 1961 huile sur carton 43 x 35 cm
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Par exemple les portraits de E.O.W. (Stella) qui était sa compagne au début des années 60, sont des huiles sur carton. Voir également :
Head of E.O.W I, 1960 (huile sur bois 43 x 35,5 cm),
Head of E.O.W, 1959-1960, (Fusain, papier et aquarelle sur papier 78,7 x 58,1 cm),
Head of E.O.W. IV, 1961 (huile sur carton 59.80 x 56.80 cm).


Frank Auerbach, Head of Michael Podro, 1981 huile sur bois 33 x 28 cm
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Puis sa facture a gagné en fluidité, mais reste le fruit de repentirs successifs, dont les couches se superposent au cours de très nombreuses séances de pose.

Des portraits bruts et sincères, résultat d’un regard intense qu’il porte sur les gens. Portraits de J.Y.M. (Juliet) et de Julia, sa femme.
Entre 1956 et 1963, il avait eu cinq expositions personnelles en Angleterre qui ont connu un grand succès, et ce succès l’a paralysé. “Pendant 2 ans j’ai eu l’impression que ce qui était privé était devenu public”.
Voir l’exposition de 2016 à la Tate gallery à Londres

Francis Bacon (1909-1992) lui aussi ne supportait pas la présence de ses modèles dans l’atelier. Tous ses portraits ont été réalisés à partir de photographies, parfois de simples photos prises dans des photomatons, et ses autoportraits à l’aide d’un miroir à trois faces.


Francis Bacon, Three Studies for a Portrait of Lucian Freud, 1965 huile sur toile, chaque panneau 35.5 x 30.5 cm Fondation Yageo Taiwan
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Voir également :
– Portrait de Henrietta Moraes, 1966 (huile sur toile 3 fois 35.5 x 30.5 cm) voir un commentaire.
– Portrait de Isabel Rawsthorne, 1966 (huile sur toile 3 fois 81.3 x 68.6 cm)
– Portrait de Michel Leiris, 1978 (Huile sur toile 35,5 x 30,5 cm)
Bacon malaxe, caresse, déforme, étire les visages, en arrivant pourtant a une ressemblance très juste, très précise. Il tire les portraits vers une sorte d’animalité. Hanté par le sentiment de la mortalité, obsédé par la fragilité de l’humain, Bacon révèle des modèles meurtris, comme après des heures de bagarre. Sa technique superbe et inventive, finit par neutraliser le caractère profondément pessimiste de son œuvre.


Francis Bacon portrait de George Dyer en 1964

Voir d’autres portraits (site officiel de Bacon).

Les trois portraitistes anglais (Freud, Auerbach, et Bacon) donnent tous à voir une réalité beaucoup plus mystérieuse que celle à laquelle nous étions habitués, et que nous prenions pour acquise. Tous trois peignent les hommes dépouillés de leur déguisement social.

L’autoportrait expressionniste

On qualifie d’expressionnisme, les peintures qui déforment le réel à la mesure des émotions, et de la souffrance individuelle.
Si nous nous limitons aux autoportraits, c’est très visible déjà chez Egon Schiele, dont la courte vie (1890-1918) a été marquée à la fois par un certain dandysme, et par l’obsession du sexe et de la mort, que traduisent bien les distorsions de son corps anguleux.


Egon Schiele, Autoportrait avec récipient noir, 1911 huile sur panneau de bois 27.5 x 34 cm
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Voir également :
Autoportrait au gilet debout, 1911. (Gouache, aquarelle et crayon gras sur papier, monté sur carton Ernst Ploil, Vienne).
– Voir d’autres autoportraits d’Egon Schiele.

Otto Dix (1891-1969) a été bouleversé par la guerre, et ses autoportraits traduisent de véritables métamorphoses successives.
En 1912 date, des deux premiers autoportraits, il a vu les peintures de Van Gogh, qui lui ont donné une première impulsion artistique, il a 21 ans. L’année suivante il a vu en Italie, des peintures futuristes. Et en 1914, il s’engage comme volontaire dans la guerre (changement de style).


Otto Dix, Autoportrait en soldat 1914 huile sur papier, 68 x 53,5 cm Galerie municipale, Stuttgart
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Voir un commentaire.
Autoportrait avec casque d’artillerie 1914, (huile sur papier de 68 x 53,5 cm).
Autoportrait en cible, 1915 (huile sur papier de 72 x 51 cm), peint de façon presque naïve.
Autoportrait en mars 1915 (huile sur toile) s’apparente au cubisme avec des formes aiguës et fragmentées équivalent, formelle de l’explosion des grenades.
Tête rouge 1919
autoportrait avec modèle nu 1923, (huile sur toile 105 X 90 cm). Après la guerre, et jusqu’en 1922, il a repris sa formation aux Beaux-Arts de Düsseldorf, là il a renoncé à un langage concentré sur l’expression des émotions.
– Voir d’autres autoportraits.
En 1927 il a été nommé professeur à l’Académie des beaux-arts de Dresde, d’où il a été licencié en 1936, et en 1937 proscrit comme artiste dégénéré. En 1938 il a été arrêté, pour complot contre Hitler, et relâché en 1939. Entre temps, il eu un fils, autoportrait avec Yan. 1941 autoportrait à la palette.


Otto Dix, Autoportrait d’un prisonnier de guerre 1945 huile sur toile, 68 x 53,5 cm Collection particulière
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A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a été capturé par les troupes françaises et fait prisonnier en Alsace.

Dans la série de ses autoportraits, à chaque fois qu’il est dans une situation de guerre, le style est à caractère expressionniste.

Ernst Ludwig Kirchner (1881-1938) est l’un des fondateurs du groupe die Brücke dont la peinture est au début influencée par Van Gogh et Munch et par le primitivisme de Gauguin.

L’autoportrait avec modèle 1910, (huile sur toile 149 x 100 cm Kunsthalle de Hambourg), toujours influencé par Gauguin.
En 1911, il s’installe à Berlin.

Autoportrait 1913, (huile sur toile 68 x 28 cm). Son style devient plus aiguë.
L’autoportrait à la jeune fille, 1914( huile sur toile, 60 x 49 cm).