Cours du 11 mai 2015

Jannis Kounellis né en Grèce en 1936.
En 1960, il fait ses débuts en préparant, à Rome, sa première exposition personnelle à la galerie La Tartaruga.
Les premières expositions qui sont voisines idéologiquement de l’Arte Povera remontent à 1967. Il emploie dans celles-ci des produits et matériaux communs suggérant pour l’art une fonction radicalement créatrice : charbon, feu, coton, pierre, sacs de jute, café, or, perroquets, chevaux, fragments de plâtres antiques brisés. Il situe son travail entre la vie et les mythes.


Jannis Kounellis – Margherita  di  fuoco (1968)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Fleur découpée dans de l’acier, une flamme au centre.

1967 perroquet vivant. Toute surface verticale accrochée au mur renvoie à la peinture. C’est un défit pour la peinture d’égaler la richesse de la peinture d’un perroquet.


Jannis Kounellis – Margherita  di  fuoco (1968)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

7 cactus qui semblent émerger d’un socle poli. Opposition entre le lisse du socle et le piquant du cactus.

Janvier 1969, il introduit 12 chevaux vivants dans l’espace d’une galerie d’art, les chevaux sont accroché aux murs, contrepoint aux géométries construites avec des matériaux qui évoquent la production industrielle. Association de la vie et de l’art.
Évocation de la frise des panathénées sur le Parthénon.


Jannis Kounellis – Sans titre (1969) Plaque d’acier et cheveux 100,5 x 70,5 x 5 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

1968, tresse de cheveux. Opposition entre la vie et la froideur du métal.

Kounellis refuse généralement tout titre à ses œuvres, parce qu’il entend revenir, en deçà des mots et des symboles culturels, à l’immédiateté des sensations. L’image de cette plaque de métal d’où surgit une tresse de cheveux offre à la fois une dimension théâtrale et une invitation au toucher.
En assemblant ces matériaux opposés par leur texture (le froid, le chaud), l’artiste reconstitue une unité par la teinte, comme si ces éléments avaient été liés au-delà de leur stade iconographique. Si la rencontre fortuite entre ces deux objets évoque l’univers de De Chirico, elle ne peut être considérée comme une nostalgie du passé. Kounellis propose un champ de perception, autre que celui du regard cultivé.

Voir également Coton brut qui s’échappe de l’acier (1988).


Jannis Kounellis – Sans titre (1969) Plaque d’acier et cheveux 100,5 x 70,5 x 5 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Installation avec sacs de toile de jute fixés sur les panneaux d’acier. Il associe aux sacs une pierre pour le contraste coloré.

« Même le banal contient un potentiel esthétique ». (J. Cage)

Sacs de charbon.


Jannis Kounellis – Sans titre (1969) Galerie La Salita à Rome (1975)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Il a intégré la dimension théâtrale à son travail. Galerie La Salita à Rome (1975) il est assis à la table, le visage caché derrière un masque d’Apollon. La table est jonchée de marbres antiques, avec une taxidermie d’un corbeau. Un flûtiste joue Mozart.
Il déclare, « C’est le sacrifice d’un corps en morceaux vécu par moi avec le corbeau symbole de la mort« .

Il aime construire des murs de pierres sèches, avec des fragments de marbres antiques.

Voir Mélange bois, pierres (1984).

1985 musée de Grenoble. Sacs de jute, voir un détail.


Rencontre avec Jannis KOUNELLIS par saintetienne_museedartmod
Rencontre avec l’artiste Jannis Kounellis, dans le cadre de son exposition, présentée au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole du 11 octobre 2014 au 4 janvier 2015.

CAPC de Bordeaux. Les murs étaient remplis différemment bois, pierres, jutes.


Jannis Kounellis – sans titre la liberté ou la mort VV (Vivat Marat) VV (Vivat Robespierre) 1969
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Il a dédié une exposition à un peintre d’icônes. Il a le sens du sacré. La liberté ou la mort, vive Marat vive Robespierre.


Jannis Kounellis – Sans titre (1975)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

En 1975, il a recouvert le mur de feuilles d’or, avec un porte manteau et un chapeau noir. Il rappelle les origines de l’or dans l’art byzantin, mais il y a la présence d’un manteau noir et un chapeau accroché nonchalamment sur un porte manteau, comme pour suggérer une salle d’attente. Tragédie civile.
Voir un commentaire.

En 1972 il s’était peint les lèvres en or avec un chapeau de feutre et une couronne de lauriers.
Il utilise les vêtements noirs qu’il ajoute aux matériaux naturels.


Jannis Kounellis – Sans titre (2001), des récipients en acier soudés et marc de café
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Depuis les années 2000 il réalise des installation avec des éléments suspendus, en référence avec le lieu.
Voir également suspensions dans l’Île de San Lazzaro, à Venise.
Installation dans les cuisines du Château de Plieux dans le Gers de 2008 à 2010.

Installation au château de Chaumont sur Loire.
Tissu vêtements noirs fixes a des chevalets.

Manteaux au sol avec des chapeaux posés dessus (galerie Lelong 2015).

En Italie, travail sur le nombre et l’empilement contrairement au mouvement minimalisme.

Voir un commentaire.


Jannis Kounellis – Sans titre (1969)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Perroquet peint a la main.

Son oeuvre, souvent spectaculaire, charge les matériaux du quotidien d’un potentiel poétique et lyrique qui laisse des traces dans la mémoire des spectateurs. Même si on ne trouve pas des mots pour expliquer ce que l’on ressent, cette vision laisse des traces visuelles et esthétiques fortes.
Ses installations font appel à tous les sens (vue, odeur, toucher, être tenu à distance, y circuler etc.)
Il a une stratégie pour occuper les lieux qui nous parle de l’humain.

Voir d’autres oeuvres de Jannis Kounellis.