La modernité a donné naissance à la danse libre qui a profondément changé, pour les peintres et sculpteurs, la façon de représenter le corps. Les recherches communes sur le mouvement, la lumière et le son, ont rassemblé ensuite chorégraphes et plasticiens autour des années 50.
Enfin le désir commun de rapprocher l’art de la vie, réunit la danse contemporaine et l’art de la performance. Les créateurs contemporains se nourrissent de ces influences mutuelles.
Intervenante : Agnès Ghenassia
Auguste Renoir, Bal au moulin de la galette, 1876 huile sur toile 131,5 x 176,5 cm Musée d’Orsay
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À l’époque des impressionnistes, il y a la danse des bals populaires, très appréciée le dimanche, exemple Renoir Le Bal du Moulin de la galette de 1867, une scène de danse animée en plein air : optimisme joie de vivre. Voir un commentaire.
La danse classique à l’Opéra a été très documentée par Degas.
Edgar Degas, les danseuses bleues 1899 Pastel sur papier, 65 × 65 cm, musée Pouchkine, Moscou
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Lorsqu’on pense aux danseurs de Degas, on pense à ses somptueuses compositions de tutus bleus, roses ou blancs, portés par de très jeunes danseuses dont il a saisi les attitudes, on le sait, dans les coulisses de l’opéra Garnier. On sait aussi que, dessinant les danseuses au repos, il a croqué des gestes de fatigue dans des positions parfois disgracieuses. On connaît bien aussi le célèbre foyer de la danse à l’opéra de la rue Le Peletier 1872 (avant le Palais Garnier) montrant le professeur entouré de ses élèves attentives.
Mais ce qu’on ignore le plus souvent c’est que Degas à documenté aussi une réalité assez sordide.
Dans l’étoile, on voit le lever de rideau, au premier plan, la ballerine fait la révérence, dans l’éclat des projecteurs. Mais derrière elle, un homme sombre, bien vêtu, dissimule son visage en coulisse. En effet, la vie était très difficile pour les jeunes danseuses issues de familles souvent pauvres, et les “petits rats” étaient souvent contraints d’accepter des propositions d’hommes riches dans les coulisses. Ce n’est qu’avec un riche mécène qu’elles pouvaient espérer échapper à la pauvreté et réussir une carrière de danseuse.
Edgar Degas, l’étoile 1876 Pastel sur monotype 58,4 x 42,0 cm Musée d’Orsay
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Ces mécènes, étaient les abonnés, le directeur de l’Opéra leur avait accordé le privilège d’être présents dans les coulisses, en n’ignorant pas qu’il favorisait ainsi un véritable trafic sexuel sur des mineurs. Ces abonnés sont présents dans nombre des 1 500 œuvres que Degas a consacré à la danse. Parfois, les mères sont là aussi, elles servent alors entremetteuses.
Voir un commentaire Les Danseuses de Degas : Le Tulle et l’Horreur.
Degas pratique et le modelage pour se “délasser de la peinture”, et il a aussi saisi des attitudes de danseuses en volume.
Edgar Degas, la petite danseuse de 14 ans 1881 Cire d’origine fondue en bronze selon la technique de la cire perdue et patinée 98 × 35,2 × 24,5 cm National Gallery of Art, Washington (États-Unis)
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La plus célèbre est la petite danseuse de 14 ans de 1880, qu’il a réalisée en cire (elle a eu ensuite plusieurs copies en bronze) en prenant pour modèle un petit rat de l’opéra, Marie van Goethem, aux conditions de vie misérables, soumise à la concupiscence des abonnés et au jugement sévère des bourgeois. Dans journal le temps, un critique écrit : « Elle est redoutable parce qu’elle est sans pensée, elle avance avec une bestiale effronterie son visage, ou plutôt son petit museau, pourquoi est-elle si laide ? » Degas fait une œuvre révolutionnaire en habillant sa danseuse avec un vrai tutu, de vrais chaussons et un vrai ruban dans les cheveux.
Tout récemment, cette œuvre, à la fois iconique et sulfureuse, a inspiré toute une installation à Antoine Renard, un artiste né en 1984. Amnesia, exposée dans la galerie Nathalie Obadia.
Antoine Renard , AMNESIA à la Galerie Nathalie Obadia
Ses 27 danseuses, inspirées de la célèbre œuvre de Degas, possèdent leurs formes propres et leurs odeurs distinctes. Réalisées en céramique avec une imprimante 3D, ces sculptures montrent l’intérêt de l’artiste pour la mémoire, à la fois corporelle, historique et olfactive (toutes dégagent une odeur différente : senteurs fleuries, acides mais aussi odeurs de tabac froid etc.), et se donnent à contempler autant qu’à sentir. A travers une interprétation moderne de la petite danseuse, Antoine Renard évoque la question du corps face au numérique, et de l’individu dans notre société où l’attention cherche constamment à être captée.
L’artiste a été marqué, lors d’un séjour au Pérou, par sa rencontre avec des chamans qui utilisent des plantes pour leur odeur et effectuent des rituels de guérison sur de jeunes adolescents affectés par des addictions sévères.
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1 – L’art du corps en mouvement, la remise en cause du ballet classique inspire peintres et sculpteurs
En 1900, la modernité s’empare de la danse. L’exposition du Musée Rodin en 2018, intitulée Rodin et la dance, a révélé la fascination de Rodin pour le corps des danseuses non traditionnelles. Il a fait poser Alda Moreno danseuse et acrobate, pour réaliser des modelages et des dessins, dont 11 figures de terre cuite d’environ 30 cm de haut.
Rodin et la danse
En 1905 à Paris, la troupe du Ballet royal du Cambodge s’est produite en spectacle à l’Exposition universelle. Elle a fasciné Rodin, qui a fait poser quelques-unes des danseuses à son domicile et a écrit à leur départ : “Elles emportèrent la beauté du monde avec elles !” Il les a même suivi jusqu’à Marseille pendant 10 jours. Il a aussi dessiné Isadora Duncan, on sait aussi qu’il a vu danser Nijinski dans l’après-midi d’un faune, en 1912 et on pense que c’est lui qui a inspiré cette œuvre en bronze en 1912.
Ce que Rodin aime dans la danse, c’est qu’elle se libère du carcan académique.
Voir également une exposition d’aquarelles de Rodin.
Agnès Godard est directrice de la photo dans le cinéma. Pour sa série intitulée my favorite dance en 2015, elle a choisi des acteurs, leur a présenté des dessins et des aquarelles de Rodin, et les a laissés improviser. Le résultat est une belle transposition photographique de la délicatesse des dessins de Rodin.
Deux pionnières, ont libéré la danse et ouvert de nouvelles voies :
Isadora Duncan (1877-1927) surnommée « la danseuse aux pieds nus ». Originaire de San Francisco, elle s’est installée à Paris en 1900 où sa manière révolutionnaire de danser connaît vite un succès, mêlé de scandales. Autodidacte, elle prône une danse libre, spontanée, vêtue d’une large tunique légère et les pieds nus, pour disait-elle, renouer avec la nature.
Elle puise son inspiration à la fois dans l’Antiquité grecque, dans la philosophie libératrice de Nietzsche et dans le printemps de Botticelli. Elle fait ses débuts en France en 1901, dans un salon privé accompagnée au piano par Maurice Ravel. Au cours de sa bohème parisienne, elle vit en femme libre, et rencontre de nombreux artistes dont en 1903 Antoine Bourdelle qui a réalisé plus de 300 études et dessins de son corps en mouvement, et il la prend même comme modèle pour les décors des bas-reliefs du Théâtre des Champs-Élysées.
Voir exposition Isadora Duncan au musée Bourdelle.
En 1913 elle perd tragiquement ses deux enfants noyés, et le public s’indigne de la voir reprendre aussitôt ses tournées en Europe, en URSS aux États-Unis. Elle a écrit à ce sujet “Je n’ai fait que danser ma vie”. Elle refusait d’être filmée. Sa mort tragique, en 1927, étranglée par son écharpe coincée dans les roues de sa voiture a achevé d’en faire une personnalité mythique.
Une autre pionnière, c’est Loïe Fuller (186-1928). Contemporaine d’Isadora, et comme elle américaine installée en France, elle pratique une danse éthérée qui ouvre la voie à l’abstraction, grâce à ses voiles de couleur qu’elle anime autour d’elle.
Mallarmé est très enthousiaste et écrit : « La ballerine se pâme certes, au bain de ses étoffes, souple, radieuse, froide et elle illustre tel thème circonvolutoire à quoi tend la voltige d’une trame loin éployée, pétale et papillon géants, conque ou déferlement, tout d’ordre net et élémentaire. L’art jaillit incidemment, souverain…”
Sa première chorégraphie, créée à New York dès 1892, la danse serpentine est très inventive, revêtue d’un voile de tissu de plusieurs mètres qu’elle agite habillement, elle danse sur un sol transparent qui est éclairé par-dessous, de lumières de différentes de couleurs, créant de multiples figures éphémères.
Loïe Fuller dans La danse Serpentine
Danse différente de celle d’Isadora Duncan, danse plus abstraite, pas de mouvements du corps, pas la subjectivité ou le pathos d’Isadora. Elle influencera les futuristes, puis tous ceux qui cherchent à associer lumière, mouvement et musique à la danse.
Toulouse-Lautrec la dessine, voir également Loïe Fuller aux Folies bergères et elle a aussi inspiré Sonia Delaunay dans ses premières abstractions.
Vaslav Nijinski (1889-1950), en 1912, il bouleverse également le monde de la danse, dans l’après-midi d’un faune La musique de Debussy intitulée prélude à l’après-midi d’un faune, elle même composée à partir d’un poème de Mallarmé. Diaghilev, le directeur des ballets, avait confié à Nijinski (le danseur étoile des ballets Russes, qui avait 23 ans), le rôle principal ainsi que la chorégraphie.
L’histoire est simple, dans un paysage sauvage un faune rencontre un groupe de nymphes qui le surprennent dans son sommeil. Elles vont le duper et alors qu’il désire ardemment l’une d’entre elles, il devra se contenter de satisfaire son désir avec une écharpe oubliée…
Nijinsky 1912 L’Après-midi d’un Faune
Choix de la chorégraphie d’un espace sans profondeur, pour évoquer les danses grecques en frise sur les vases, ainsi que les costumes grecs des nymphes.
Jamais le public n’avait vu sur scène une interprétation aussi sensuelle, la bestialité du faune allant jusqu’à mimer un orgasme. Gaston Calmette, directeur du Figaro écrit : “Ceux qui nous parlent d’art et de poésie à propos de ce spectacle se moquent de nous. Ce n’est ni une églogue gracieuse ni une production profonde. Nous avons eu un Faune inconvenant avec de vils mouvements de bestialité érotique et des gestes de lourde impudeur« . Rodin, par contre, est enchanté (dans Le matin), il écrit : « Je voudrais que tout artiste qui aime réellement son art, assistât à cette personnification parfaite de l’idéal de beauté de la Grèce ancienne. »
L’affiche et le décor de scène sont de Léon Bakst un peintre russe dans un style proche de celui de Gauguin.
Voir l’après midi d’un faune rejoué par l’opéra de Paris en 2009.
En 1987, Marie Chouinard danseuse et chorégraphe canadienne née en 1955, adepte d’une danse organique et sexuée, se produit dans des solos, et elle a donné sa version de l’après-midi d’un faune, en collant chair, avec des clous et des prothèses qui affirment la singularité du faune.
En 2008 Olivier Dubois chorégraphe et danseur, a repris le rôle dansé par Nijinski (avec le même costume) dans le cadre du festival d’Avignon. Avec sa silhouette un peu ronde, il met en évidence la sensualité ambiguë du personnage de Nijinski, qui avait été l’amant de Serge Diaghilev, avant, en 1913, de tomber amoureux d’une danseuse hongroise qu’il a épousée, au point d’être envoyé par Diaghilev des ballets Russes. La critique a été très mitigée.
La danse libre de Isadora Duncan, les ballets cinétiques de Loïe Fuller, et la sensualité de Nijinski, toutes ces ruptures ont eu une influence décisive sur les arts visuels.
Voir également l’exposition Danser sa vie en 2012 au Centre Pompidou.
André Derain la danse 1906 est encore sous influence de Gauguin.
André Derain la danse 1906 huile sur toile 175 x 225 cm Collection particulière
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Le corps libre, très peu vêtu, au sein d’une nature sauvage.
Henri Matisse la danse 1909.
La danse de 1909 de Matisse pour une commande du collectionneur russe Chtchoukine, est une icône de la modernité. Grande toile très fascinante ; avant d’en arriver à l’éclat de ces trois couleurs saturées (rouge, vert, bleu) Matisse avait eu l’idée de recadrer la ronde de l’arrière-plan de la joie de vivre de 1905. Ce nouveau cadrage qui met les bords du tableau au ras des têtes et des jambes des personnages, est déjà très novateur et étonnant. Matisse avait ensuite saturé les bleus et verts du fond traités en aplat (sans profondeur) en laissant aux danseurs une couleur chair (ce qui leur donnait un caractère un peu fragile). Il a compris là, que les déformations anatomiques exigaient un traitement non réaliste de la couleur. Enfin pour réussir à donner la sensation que les pieds frappent le sol avec énergie, il a réalisé un modelage de pied en volume. Le résultat : une ronde solaire éblouissante, énergique..
Henri Matisse la danse 1909 huile sur toile 260 × 391 cm Musée de l’Hermitage
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Ce qui lui donne son énergie, ce n’est pas seulement le mouvement des pieds, mais aussi le fait qu’il manque un personnage au centre, ce qui crée un déséquilibre (les danseurs font un effort pour se rejoindre).
Peu importe si les figures, comme chez Cézanne, ont une sexualité indéterminée.
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Sonia Delaunay le bal Bullier 1913.
Sonia Delaunay le bal Bullier 1913 huile sur toile à matelas 97 x 390 cm Centre Pompidou
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Très inspirée par les effets cinétiques de Loïe Fuller, Sonia Delaunay traduit en rythmes colorés l’animation du bal, en frôlant l’abstraction. Le tableau est peint sur une toile à matelas.
Gino Severini, la danseuse bleue 1912.
Gino Severini, la danseuse bleue 1912 huile sur toile 61 x 46 cm
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C’est le mouvement qui intéresse l’artiste futuriste, il est traité ici par de multiples facettes, auquel le peintre a même ajouté des paillettes colorées qu’il a collées.
Voir également,
– La danse du pan-pan au « Monico » 1909 huile sur toile 280 x 400 cm entre Pompidou. Une foule, un espace saturé de couleurs et des formes géométriques. En gros plan, on distingue les danseurs en mouvement dans cet enchevêtrement de silouhettes.
– La danse de l’ours au Moulin Rouge 1913 huile sur toile 100 x 73,5 cm Centre Pompidou.
D’autres artistes font des représentations de la danse encore plus épurées. Théo Van Doesbourg, proche de Mondrian, donne des interprétations très épurées de la danse.
Théo Van Doesbourg, les ballerines 1916 48 x 62 cm huile sur panneau de ciment Musée Kröller-Müller, Otterlo, Pays-Bas
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Voir également :
– Danse 1916 et 1917 vitrail 47 x 27 cm Musée Kröller-Müller, Otterlo, Pays-Bas
– Rythme d’une danse russe 1918 huile sur toile 135,9 x 61,6 cm MoMA New York, proche de Mondrian.
Man Ray (complice dadaïste de Marcel Duchamp) réalise en 1917 danser/danger.
Man Ray danser/danger 1917-1920 Peinture à l’aérographe sur verre dans un encadrement en bois 60,8 x 35,2 x 2 cm Centre Pompidou
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Il traduit la danse par des rouages, peints à l’aérographe sur du verre, dans un encadrement en bois de 60 cm de haut “inspiré”, dit-il, par les girations d’une danseuse espagnole, vue dans une revue musicale. L’œuvre a appartenu à André Breton, et le verre s’est brisé en 1968.
Fernand Léger, hommage à la danse 1925.
Fernand Léger, hommage à la danse 1925 huile sur toile 31.9 × 42.0 Centre Pompidou
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De 1917 à 1925, Picasso a partagé la vie de la troupe des Ballets russes aux côtés de Jean Cocteau de Serge Diaghilev et du chorégraphe Léonid Massine, l’une de ses motivations on le sait c’était Olga Khokhlova.
Le spectacle parade de 1917, entre beaux arts et spectacle vivant, a marqué tous les esprits. Contraste entre ce rideau de scène, très figuratif qui montre un groupe de saltimbanques festoyant entre deux rideaux rouges, une danseuse ailée sur un cheval ailé… et la suite du spectacle écrit par Jean Cocteau, musique d’Erik Satie, chorégraphie de Léonide Massine décors et costumes de Picasso.
Les interprètes sont les danseurs des Ballets russes. La réception au théâtre du Châtelet en mai 1917 est très hostile. La musique est traitée de « bruit inadmissible » (il y a des bruits de machine à écrire), et les costumes, d’inspiration cubiste sont, dit-on, incompatibles avec la danse, seuls deux personnages peuvent se mouvoir normalement. Ils obligent les danseurs à des trépignements d’automates.
Picasso et la danse Parade, 1917
Nous verrons que la danse est contrainte à se réinventer à partir de costumes ou d’objets, c’est une piste explorée par la suite au 20e siècle. Apollinaire était enthousiaste écrivant : ”Pour la première fois le mariage entre la peinture et la danse, la plasticité et le mime, est le signe de l’avènement d’un art plus complet« .
Picasso participera à d’autres ballet, Le tricorne 1919, Pulcinella 1920, Mercure 1924.
Voir Picasso et les ballets russes (musée Picasso).