L’oeuvre en mouvement


Jean Tinguely Rotozaza

Même lorsque le dispositif est ludique comme Rotazaza en 1967, qui invite les spectateurs à jouer au ballon, les bruits produits par cette machine absurde montrent sa fragilité.
Tinguely déclare : « Je doit travailler très sérieusement pour assurer l’inutilité des mes machines. »

L’autre poste dadaïste adepte des matériaux de récupération est RobertRauchenberg.


Robert Rauchenberg – Oracle (1962-1965)

Robert Rauchenberg – Oracle (1962-1965). Installation dont tous les éléments sont des objets de récupération montés sur roulettes. Oracle est une sculpture interactive. L’environnement sonore est constitué de récepteurs balayant les longueurs d’onde des radios New-yorkaises ;
Les spectateurs déambulent parmi les objets, ils peuvent alors méditer sur la vanité de nos biens de consommation.
Les bruits de la métropole moderne constituent ici un matériau sonore dont le public, armé d’une télécommande, pouvait faire varier la vitesse.
L’idée est que, si toute valeur d’usage et valeur marchande de ces objets a disparu, l’ensemble est néanmoins perpétuellement actualisé. Le titre Oracle revoie à celui qui annonçait l’avenir.
Voir un commentaire.

A cette époque se développe l’op art.

Mouvement virtuel, les débuts de l’op art

Victor Vasarely a été le pionnier dans ce domaine. Dans les années 1955-1960 il a exploré beaucoup de jeux d’illusion d’optique.


Victor Vasarely – Binaire (1956)
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Nous percevons certains vides blancs comme venant à l’avant.

Bellatrix (1956) Cercles partiellement découpés qui donnent l’illusion de lignes blanches.
Bethel (1959). Cercles et ellipses qui donnent une illusion de illusion volumétrie par endroit.

Jusqu’à 1959, Victor Vasarely a réalisé ses dessins de manière artisanale, à la règle et au compas. En 1959 Vasarely, désormais français, dépose le brevet de « l’unité plastique », une espèce d’alphabet formé à partir d’une forme (triangle, rond, losange…) inscrite dans un fond (carré). Tel un alphabet graphique, ces formes sont assemblées au millimètre près suivant des plans rigoureux pour former non pas des mots mais des ensembles graphiques

Il retrouve alors les mêmes effets mais en couleur à partir du même module avec ses thèmes et variations sur le carré et le cercle.


Victor Vasarely – Orion (1962)
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Voir également :
Majus (1964).
Quasar (1965).
Arny (1967) avec des effets de moirures, appartient au Pompidou.

Vasarely a même motorisé une de ses oeuvres


Victor Vasarely – Kroa multicolor (1963)
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Victor Vasarely – Kroa multicolor (1963) Un moteur fait tourner les éléments géométriques.

En 1965 à New York, le MoMA organise l’exposition l’œil réceptif qui consacre mondialement l’Op art. 91 artistes originaires de 15 pays sont présents, qui tous travaillent sur l’ambiguïté visuelle des surfaces.

Bidget Riley présentait des oeuvres en noir et blanc, inspirées par Vasarely.

Vasarely présentait Métagalaxy (1961)


Victor Vasarely – Métagalaxy (1961)
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– ainsi que Bi-forme (1962) Verre Saint-Gobin, métal 200 x 120 x 20 cm

Agam était présent avec double métamorphose 3.


Agam double métamorphose 3 (1968)

Carlos Cruz Diez présente physiochromie, plaques de plexiglas disposées perpendiculairement au spectateur posées sur des aplats de couleur primaires. Lorsque le spectateur se déplace, le motif coloré change.

Les critiques après cette exposition étaient partagés. Certains déploraient que les artistes réduisent l’abstraction à une sorte de design. D’autres parlaient de masochisme d’usine à lavage de cerveau.

Cette exposition a véritablement lancé l’op art aux Etats-Unis.
Le magasine Vogue en 1966 présentait de la mode op art.

Phlip Johnson l’architecte, était très enthousiaste.

En France parmi ceux qui appréciaient ce type d’art, le président Pompidou a commandé en 1972 à Agam un salon qui servait d’antichambre aux appartements privés de l’Elysée.

En 2013 au grand palais à Paris, se tient l’exposition dynamo. Présentation du travail de 150 artistes qui recherchent des effets rétiniens.


Dynamo, l’exposition
Années 70-90 humaniser la technologie

Période de désenchantement du progrès permanent, la foi dans la technologie avait un peu disparue. On prend conscience qu’il faut faire des choses plus proches de l’humain.

Beaucoup de pratiques artistiques visaient à « humaniser le technologie » (expression de Nam june Paik). Détournement des images télévisuelles.

Nam june Paik – Soutien gorge TV pour sculpture vivante (1969). Les images des téléviseurs sont déformées en fonction des sons du violoncelle.

Dans un essai publié en 1965, Nam june Paik écrivait : « Si Pasteur et Robespierre ont raison, nous ne pouvons résister au poison que grâce à un poison intégré. Certaines frustrations causées par la vie cybernétique anesthésiante nécessitent un antidote« .


Nam june Paik – Concerto for TV (1972)
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Concerto for TV, se joue sur un violoncelle constitué de trois téléviseurs.

Theo Jansen. Artiste né en 1948 il fabrique depuis les années 80 des créatures de plage qui sont nées sous la forme d’un algorithme simulé sur un ordinateur. Elles sont ensuite fabriquées avec des tubes en PVC, du film transparent et des bouteilles en plastique. Ces sculptures se déplacent avec la force du vent (mélange d’aéronautique, de poésie et de ludique).


Theo Jansen Strandbeest – Evolution 2017