Cours du 14 mai 2018

Georges Rousse, Felice Varini, Pierre Delavie, Bernard Pras, Markus Raetz, Kurt Wenner, Edgar Mueller, Julian Beever

Sommaire : Utilisation de la perspective, les trompe l’oeil, les anamorphoses,

Cours d’Agnès Ghenassia

Utilisation très contemporaine des règles de la perspective

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La perspective a été découverte par Filippo Bunelleschi né à Florence en 1377. Il est l’architecte qui a construit le dôme de la cathédrale. Pour faire comprendre son projet, il avait découvert la perspective géométrique. Il réalisa une expérience, en 1425, avec un petit panneau troué et un miroir. Il explique comment-grâce à un miroir, on peut représenter une perspective. Coïncidence parfaite entre le tableau et le réalité. Ce dispositif est devenu célèbre.


Expérience de Brunelleschi en 1425
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La perspective permet de démontrer une illusion de la réalité. Le peintre et spectateur sont immobiles. Ce qui sera remis en cause par Picasso et Braque dans le cubisme.
A partir de Brunnelleschi tous les architectes signerons leurs œuvres.

Masaccio fut le premier peintre à représenter la perspective (avec sans doute l’aide de Brunelleschi). Il réalise la fresque de la Trinité dans l’église de Santa maria Novella à Florence.


Masacchio – La trinité (1425 – 1428)
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C’est la première application en trompe l’oeil. Il place sa ligne d’horizon au niveau des donateurs agenouillés. Tous les autres personnages sont au dessus. Dieu tout en haut, la Vierge et st Jean au dessus de la ligne d’horizon, le tombeau d’Adam en bas.
Les artistes vont adapter la position de la ligne d’horizon au sujet. Voir le schéma de la fresque de Massaccio.


L’invention de la perspective par Daniel Arasse

Georges Rousse est né en 1947 à Paris.
Il a a fait des études de médecine puis s’est passionné pour la photo.
Au début années 80 il réalise des publicités pour chaussures Jourdan.


Georges Rousse – Chaussures Jourdan (1983) Photographie 115 x 135 cm
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Ambiguïté sur le personnage réel ou peint. Les chaussures deviennent secondaires. Il fusionne trois disciplines, peinture, architecture, et photographie. Il mélange le vrai et le faux.

Voir d’autres publicités

Il réalise ensuite des photos dans des lieux abandonnés ou en cours de rénovation. Photos couleur sur des lieux qui n’existent plus.

Photo colorisée
Peinture figurative avec des personnages et qui laissent voir les lieux à l’état d’abandon

Il raconte que c’est en découvrant les œuvres de Malewitch carré noir sur fond blanc 1915 qui lui donne des idées.
Voir l’exposition 0.10 à Petrograd en 1915. (0.10 signifie mettre les compteurs à zéro et ouvrir l’angle de 10 degrés.)

Les artistes du Land Art comme la spirale de Jetty en 1970, l’ont également influencé.
Puis, progressivement, il décide de construire sa propre voie en mettant en scène des espaces abandonnés pour y créer des espaces utopiques.
Alors que jusqu’en 1983, il représentait des personnages, son travail va se diriger vers des formes abstraites. La constante, c’est d’abord le choix du lieu, il dit : « Je visite un bâtiment, à un certain endroit je m’arrête parce que je perçois dans l’espace des choses qui m’intéressent. Je vois la lumière. Je cherche souvent l’incidence de la lumière sur l’architecture. J’observe la complexité des volumes dans le lieu. »
Georges Rousse va investir des lieux abandonnés avec des formes simples.


Georges Rousse – Fontevraud, (1985) Photographie 125 x 160 cm
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Voir le lieu avant sa transformation.

Il invente en peinture des volumes qui semblent flotter, cela crée un sentiment ambigu. Il imagine une forme géométrique, puis il projette ce dessin dans la pièce et il le peint ensuite. L’apparition de l’œuvre se construit à partir d’un point de vue unique.

Voir un commentaire sur son œuvre. (salon de Montrouge)

Voir comment travaille Georges Rousse.


Georges Rousse – Arles, (1986) Photographie 125 x 160 cm
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Arles 1986
Voir les volumes imaginaires de G. Rousse.

Georges Rousse à Montréal en 1997.


Georges Rousse – Metz (1994)
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Metz 1994. Il a ajouté des volumes en bois qui se reflètent dans un miroir. Sensation d’une sphère.


Georges Rousse – Lyon (1997)
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Lyon 1997. Quand l’espace est trop grand ou trop petit, il a tendance à le complexifier. Voir un commentaire.


Georges Rousse – Sargadelos, (2001)
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Sargadelos 2001 damier multicolore. Le point de vue donne toute sa magie à l’œuvre.


Georges Rousse – Varsovie, (2003)
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Varsovie 2003 il a utilisé du feu, image très poétique.

2010 Arles musée Reattu en utilisant les haricots sèchés qui poussent dans la cours du musée. Deux interventions dans deux salles différentes.

Grands moulins (2006) carré qui semble flotter au dessus du sol


Georges Rousse – Vitry, (2007)
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Vitry 2007 envol de carrés rouges.


Georges Rousse – Lima, (2008)
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Lima 2008
Voir d’autres œuvres.


Georges Rousse – A la Samaritaine, (2003)
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Georges Rousse – Genève, (2003)
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Genève 2003 irréel mots qui évoquent la question de l’illusion.


Georges Rousse – Séoul, (2010)
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Séoul 2010 il a peint une carte d’un vieux quartier promis à la démolition


Georges Rousse – Chasse sur Rhône, (2010)
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Georges Rousse – Chambord, (2011) Photographie marouflée sur aluminium 125 x 160 cm
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Réalisation de l’œuvre au musée de l’homme


Georges Rousse à l’ancienne station sanitaire de Marseille

Marseille 2011 regard de Provence. Il a été aidé par une équipe de bénévoles.


Georges Rousse – Thonon les bains – Chapelle de la visitation, (2013) Photographie marouflée sur aluminium 125 x 160 cm
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Georges Rousse – Conciergerie, (2015)
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Conciergerie 2015 composition complexe. Voir un commentaire (site de Georges Rousse).

2017 – Détournement de Fonds from Georges Rousse on Vimeo.

Détournement de Fonds – Ancienne Banque de France de Lens 2017

Voir le site de Georges Rousse.

Le travail de Georges Rousse a à voir avec les notions de in situ en art. Telle forme est adaptée à tel lieu dans tel architecture dans tel endroit avec la notion d’installation, la notion de point de vue et celle d’illusion nocturne. Si on lui demande s’il se sent plus peintre ou plus photographe, il dit : « Je me considère surtout comme un artiste nomade parce que ma carrière m’a entraîné dans tous les pays du monde. » Son seul objectif est de spatialiser la peinture, de la confronter à l’espace profond.

Felice Varini né en 1952 à Locarno. C’est un Franco suisse, un artiste de la perspective et du point de vue. Contrairement à Georges Rousse, il laisse les spectateurs déambuler dans ses espaces.
Il a fait des de dessins, puis d’art de la scène.


Felice Varini – Quai des Célestins Paris (1979)
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En 1979 il peint dans un appartement quai des Célestins à Paris. Il adopte le même principe que G. Rousse, l’espace profond est transformé par le jeu des illusions d’optique. Voir sous un autre angle.
Voir d’autres images (site de Felice Varini).

Voir l’interview de Felice Varini qui qui explique sa première œuvre.

A l’aide de projections lumineuses, il peut tracer des repères sur le support choisit afin d’y poser des bandes adhésives colorées. Seulement à un point précis, le travail prend forme et devient une œuvre.


Felice Varini – Maison de la culture à Créteil (1982)
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Maison de la culture à Créteil 1982, voir d’un point de vue décentré.


Felice Varini – Castillan du Gard (1983)
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Castillan du Gard en 1983. Peinture sur des rochers, voir un point de vue décentré. Le spectateur doit rechercher le bon point de vue.


Église des Jésuites à Sion 1985.

Voir à la vieille charité à Marseille en 1998. 360 degrés rouge simple mais efficace

Interview de Felice Varini.