Cours du 2 mars 2015

Martial Raysse, Christo

Sommaire : Martial Raysse, période pop, Loco Bello, Made in Japan, Spelunca, Peintures – Christo,

Martial Raysse né en 1936

Né à Golfe-Juan, ses parents étaient céramistes à Valloris. Il a rencontré Ben et Arman en 1955, et il s’est orienté vers les arts plastiques en 1959.
Son adhésion au mouvement des nouveaux réalistes se fait à travers l’appropriation d’un geste pris dans le réel. Il appelle ce geste l’hygiène de la vision. Martial RAYSSE ajoute: « L’art actuel, c’est une fusée dans l’espace. Les « Prisunic » sont les musées d’art moderne. » Le trivial devient conceptuel.

La période pop


Martial Raysse – Hygiène de la vision (1960)
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Dès 1959, Martial Raysse utilise quantité de matériaux dans des œuvres qui mettent en scène la société de consommation et ses artifices (apparition des premiers Prisunic en France à cette époque). Il se sert de plastiques, d’objets usuels colorés, d’emballages et réalise des montages où sont souvent présentées des images stéréotypées de la femme à travers les médias. Il organise sa vision d’un monde qu’il appelle « hygiène de la vision », référence aux présentoirs des vitrines, aux maquettes publicitaires. Il adhère en 1960 au Nouveau Réalisme.
Il déclare : « J’ai voulu un monde neuf, aseptisé, pur et au niveau des techniques utilisées, de plain-pied avec le monde moderne. »


Martial Raysse – Arbre (1962)
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Le plastique joue un rôle essentiel dans les objets ménagers.

Dans les années 1961-62, il continue avec des choses qui relèvent de l’esthétique moderne (pin up, rayon maquillage des Monoprix) vision un peu superficielle.


Martial Raysse – Make up (1962) Visser collection
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Il utilise le même procédé que Warhol sérigraphie d’une photo qu’il repeint. Il colle sur le tableau un pinceau à maquillage qui se prolonge sur le mur.


Martial Raysse – Le miroir aux houppettes (1962) accessoires de maquillage, miroir, photographie, plastique, papier 40 x 60 x 4 cm collection privée
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Le miroir aux houppettes. Le côté mode populaire s’exprime ici avec un côté superficiel.


Martial Raysse – La France américaine (1962) 230 x 122 cm Nantes, musée des Beaux-Arts
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1962 La france américaine. Plumeau collé sur isorel.
Raysse témoigne donc ici de l’américanisation de la société française, l’american way of life tendant à s’imposer dans la culture française de l’après-guerre.
Il a agrandi un cliché photographique en noir et blanc de sa femme, France, qu’il s’est contenté de l’agrémenter par un objet hautement symbolique et des touches de peinture avant de le mettre sous plexiglas. Il nous présente ainsi une femme « coincée » dans ses vues émancipatrices, tiraillée d’un côté par ses astreintes ménagères et de l’autre par ses aspirations à séduire, le plumeau planté dans son œil droit offrant un contraste saisissant mais charmant avec l’œil gauche fardé de mauve. Ses cheveux sont rehaussés d’un jaune doré, un grain de beauté rouge vient mourir près de ses lèvres.

En 1962, il participe à l’exposition Dylaby a Amsterdam. Dylaby, (un labyrinthe dynamique), était une exposition expérimentale de six artistes Jean Tinguely, Daniel Spoerri, Robert Rauschenberg, Martial Raysse, Niki de Saint Phalle et Per Olof Ultvedt du 30 Août au 30 Septembre 1962 au Stedelijk Museum à Amsterdam.


Martial Raysse – La France verte (1963)
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France verte (1965), sa femme, France, nous épiant dans La France Verte (1963), ornée d’une fleur et d’une mouche en plastique superposées sur son visage espiègle.

Il fait une installation. La Raysse Beach (1962).
Panorama en relief avec 9 photos de pin-up. L’espace est pénétrable par le spectateur. Cette installation évoque, l’hédonisme, la vie au soleil, avec une dose de vulgarité. Il affirme que « la beauté c’est le
mauvais gout …
 »


Martial Raysse – Soudain l’été dernier
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Soudain l’été dernier, comme Souviens-toi de Tahiti, appartient à une série constituée à la fois d’aplats de couleurs synthétiques et éclatantes, généralement appliquées à la bombe, et d’objets ready-made – ici le chapeau de paille et la serviette de bain visibles au premier plan. L’assemblage harmonieux de la peinture et de l’objet, jusqu’ici étrangers l’un à l’autre, déjoue le trompe-l’œil pour évoquer un monde idyllique et joyeux, qui reflète le tempérament de l’artiste
Voir un commentaire.


Martial Raysse – Verte pour toujours (1963)
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Verte pour toujours.

Voir également, Portrait de madame Raysse, France bleu, Portrait acide et champêtre, d’autres portraits.

Il utilise la xérographie.

Voir Martial Raysse et le visage féminin.

Il obtient un gros succès il s’installe alors à Los Angeles en 1963.
Il découvre les possibilités offertes par le néon, dont il dit : « Le néon c’est la couleur vivante, une couleur par-delà la couleur… avec le néon, vous pouvez projeter l’idée de couleur en mouvement, c’est-à-dire un mouvement de la sensibilité sans agitation. » Avec le néon, il souligne les lèvres d’une femme (Peinture à haute tension [portrait d’Elaine Sturtevant], 1965)


Analyse de peinture haute-tension par Daniéle Perez

Voir des œuvres avec des néons.

Série Made in japan

Dès 1963, il commence la série made in Japan.
Pour les œuvres de cette série, Raysse utilise des reproductions photographiques en noir et blanc d’œuvres de grands maîtres, qu’il agrandit, découpe, restructure, bombarde de couleurs fluorescentes et sur lesquelles il colle de petits objets en plastique. Il reprend ainsi des œuvres de Pollaiuolo, Cranach, Tintoret, Gérard et Ingres.
Il donne un lifting à des œuvres anciennes.

A partir du portrait d’une jeune fille d’Antonio Pollaiuolo, il réalise ce tableau Made in Japan

A partir d’Ingres, la grande odalisque, il réalise un recadrage de la tête de l’odalisque.
Il ajoute des éléments de réels, éléments de passementerie, bijou, mouche.


Martial Raysse – Made in Japan, tableau turc et invraisemblable (1965) technique mixte et montage photographique sur contreplaqué, 137 x 211 cm, Venise,
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Tableau turc et invraisemblable. A partir du bain turc de Ingres, ils recompose la position des différents personnages après les avoir découpés et en jouant sur les couleurs.

La baigneuse Bonnat de Ingres, il réalise Made in Japan en martialcolor, (1964). La sensualité a disparu chez Raysse, notamment la qualité de la peau représentée par Ingres.


Martial Raysse – Odalisque a l’esclave
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Odalisque a l’esclave Ingres. Ciel à la manière de Magritte, il s’est inspiré également de Matisse.


Martial Raysse – Tableau simple et doux (1965)
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Tableau simple et doux, photo peinte collée, élément de néon. Raysse travaille encore à partir d’une œuvre représentant une scène mythologique, Psyché et l’Amour de François Gérard. Il joue des codes de la représentation d’une telle scène et de sa douceur présupposée. En reprenant la construction du paysage à l’arrière-plan et en la simplifiant avec de petites fleurs schématiques et un élément de néon (petit cœur), il accentue encore l’aspect naïf donné à cette scène et à ses deux protagonistes.


Martial Raysse – Made in Japan, Conversation printanière (1964) technique mixte et montage photographique sur contreplaqué
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Inspiré de la conversation printanière Apollon et Diane de Lucas Cranach.


Martial Raysse – Made in Japan, Suzanna Suzanna (1964)
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Suzanna Suzanna inspiré de Suzanne et les vieillards de Tintoret. Raysse n’a gardé de l’œuvre de Tintoret que la figure de Suzanne, réservant à l’arrière-plan un espace blanc pour la projection du film Arman dans le rôle du vieillard. Dans ce film de 8 minutes réalisé pour être projeté en boucle sur la toile blanche à l’arrière-plan du tableau, l’artiste Arman, affublé d’une fausse barbe, apparaît parmi les arbres et écarte sa chemise, tel un voyeur pris en flagrant délit.

Pour l’époque si les coloriages sur des photos contemporaines sont bien acceptées, le coloriage d’œuvres de peinture classique est pour certains un sacrilège.

Il reprend le thème des pin-up auquel il ajoute des éléments en plastique, des fleurs artificielles, et des enseignes en néon.