Cours du 3 juin 2013

Cindy Sherman (1911-2010)

Cindy Sherman est née en 1954 dans le New-Jersey. Elle vit et travaille à New-York et est aujourd’hui reconnue comme l’une des meilleures représentantes de la photographie plasticienne post-moderne.
Photographie plasticienne, cela veut dire qu’elle s’exprime en plasticienne par la photographie.
Post-moderne , c’est le nom que l’on donne aux artistes qui, contrairement aux modernes qui ambitionnaient d’inventer du nouveau en faisant table-rase du passé (les avant-gardes), revisitent au contraire toutes les formes de l’art en inventant « à partir de »…

Cindy Sherman ne photographie qu’elle-même (elle est son propre modèle, son éclairagiste, son metteur en scène, son maquilleur…) et offre son visage comme miroir à ses contemporains pour interroger de façon critique la question des apparences.
Son portrait au naturel montre une jolie femme aux traits réguliers.
Elle travaille par séries, et voici les principales par ordre chronologique :

1977-80 : série Untitled film stills
La série Untitled film stills se compose de 69 photos en noir et blanc où elle incarne les starlettes de films de série B dans les années 50-60,comme pour faire un inventaire des stéréotypes de la jeune femme respectable.


Cindy Sherman – Série Untitled film stills n° 21 (1978)
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L’artiste y décrypte les codes du cinéma américain des années 1950, notamment ceux appliqués aux rôles féminins. Le point de départ de Cindy Sherman est son propre visage sur lequel elle inscrit avec force artifices de multiples personnages pour nous proposer sans cesse de nouveaux autoportraits fictionnels. Dans la tradition des beaux-arts de reprises d’œuvres historiques par d’autres artistes,


Cindy Sherman – Série Untitled film stills n° 58 (1980)
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Voir les photos MoMA galerie 2.

1981 : série Centerfolds/horizontals
Au départ une commande d’un portfolio par la revue Artforum…qui finalement a refusé de les publier en raison du caractère vulnérable et de l’expression inquiète des personnages. Là, elle est passée à la couleur.


Cindy Sherman – Série Centerfolds/horizontals Untitled # 96 (1981)
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Elle a choisi le format horizontal pour une publication sur 2 doubles pages.


Cindy Sherman – Série Centerfolds/horizontals (1981)
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Cindy Sherman – Série Centerfolds/horizontals (1981)
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« Tout le monde pense ce sont des autoportraits, mais ils ne sont pas censés être. Je m’utilise juste moi-même comme un modèle parce que je sais que je peux me pousser à l’extrême, faire de chaque coup aussi laid ou maladroit ou stupide que possible.  » (Cindy Sherman)

Voir les photos MoMA galerie 4.

1982 : Série Pink Robes
Gestes pudiques, jeux de clair-obscur, personnages drapés dans une robe de chambre en chenille rose, mais travail sur le pli, le drapé, les nuances…et les expressions. Le modèle (Cindy Sherman elle-même) dispose d’un peignoir « chenille rose ». Le principe de cette série de photos est de montrer un côté de Cindy Sherman un peu dénudé. Les photos ont été prises en gros plan afin que l’artiste remplisse entièrement le cadre. Les images deviennent de plus en plus sombre au fil et à mesure de cette série.


Cindy Sherman – Série Pink Robes (1982)
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Article sur Cindy Sherman de l’attrait à la répulsion.


Cindy Sherman – Série Pink Robes (1982)
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Cindy Sherman – Série Pink Robes (1982)
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1983-84 : Série Fashion (poursuivie en 93-94)
Quatre commandes de stylistes pour Vogue et pour Harpers Bazaar. Là elle se moque : lumière dure, personnages caricaturaux, elle dénonce les critères de jeunesse, beauté, minceur…


Cindy Sherman – Série Fashion (1983)
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La mode est le domaine même d’une transaction avec l’image de soi au travers des codes de l’apparence, et Cindy Sherman s’empare de ces règles à sa manière, produisant des images dérangeantes et parfois morbides, à l’encontre des usages dominants de la presse spécialisée.


Cindy Sherman – Série Fashion (1983)
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Cindy Sherman – Série Fashion (1983) Balenciaga
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Film sur la série fashion

1985 : Série Fairy Tales
C’est une commande de la revue Vanity Fair sur l’univers des contes de fées les terreurs et les menaces qui en sont le ressort. Sherman choisit de matérialiser l’angoisse et l’effroi, l’inquiétante étrangeté, parfois jusqu’au macabre (?) Pour la première fois ici, elle utilise des prothèses…et met l’accent sur les arrière-plans qui jouent un rôle dans la narration.


Cindy Sherman – Série Fairy Tales (1985)
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Cindy Sherman – Série Fairy Tales (1985)
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Cindy Sherman – Série Fairy Tales (1985)
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Voir l’exposition au MoMA (galerie 9) de New York.

1988-90 : Série History Portraits/ Old Masters
35 photos qui exaltent le caractère artificiel des poses. elle parodie les grands maîtres. 3 seulement font directement référence à des tableaux précis: le Cindy Sherman – Bacchus et original du Caravage, la Fornarina de Raphaël et le diptyque de Melun de Jean Fouquet. Les autres sont de son invention, dans l’esprit de…A noter que si elle utilise massivement les prothèses, elle ne cherche pas à les dissimuler, au contraire. D’où l’effet de parodie.


Cindy Sherman – Série History Portraits/ Old Masters (1988-90)
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Voir au MoMA galerie 7.