La biennale de Venise 2024

Amusant contraste entre ce jeune homme porteur d’un t-shirt avec des marques Chicago Bulls et une casquette, muni de sacs en plastique, sur fond de tissus ethniques traités en patchwork, agrémenté de perles, de paillettes, de sequins.


Placita Abad
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Grande utilisation de sequins.


Placita Abad
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Autre peinture sur tissu, cette famille en attente derrière les fils barbelés.

On change de monde avec un immense panneau peint par Frieda Toranzo Jaeger, une artiste mexicaine née en 1988. Sur 9 m de large, elle met en scène la liberté queer et une communion écologique avec la nature dans des espaces conviviaux. Elle voue un culte à Frida Kahlo.


Frieda Toranzo Jaeger
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Frieda Toranzo Jaeger
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Elle à logé ici une petite nature morte qui est une copie de celle de Frida Kahlo.


Frieda Toranzo Jaeger
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Frieda Toranzo Jaeger
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Des petits personnages dans une sorte de jardin d’Eden.

À côté, Naminapu Maymuru-White, australienne aborigène née en 1952, peint en noir et blanc sur écorce de façon traditionnelle. Elle montre la convergence des royaumes physiques et celui des ancêtres de son peuple qui ont laissé des empreintes sur le sol.


Naminapu Maymuru-White
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Naminapu Maymuru-White
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Greta Schödl née en Autriche en 1929 vit à Bologne. Son travail extrêmement raffiné consiste à écrire à la main à l’encre et à la feuille d’or sur des pierres choisies pour leur qualités tactiles, créant un rythme all-over sur leur surface. Elle expose aussi un superbe panneau bleu, rythmé lui aussi par une écriture manuscrite presque ton sur ton et une application de feuilles d’or.


Greta Schödl
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Les mots sont séparés par des incrustations de feuilles d’or.


Greta Schödl
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Elle expose également un superbe panneau bleuté complété également par une écriture manuscrite.


Greta Schödl
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Travail très délicat et subtil.

Emmi Withehorse, artiste américaine autochtone Navarro née en 1957. Elle peint des paysages poétiques aux couleurs chaudes peuplés de signes en résistance, dit-elle, à l’exploitation colonialiste des terres.


Emmi Withehorse
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Emmi Withehorse
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Brett Graham, artiste maori né en 1967 en Nouvelle-Zélande, il présente une sculpture qui reproduit un Pataka, un chariot recouvert d’anguilles sculptées. C’est du bois peint en noir.
Double symbolique, le Pataka sur ses roues fait allusion aux migrations forcées des Maoris. L’anguille est une nourriture essentielle pour le peuple maori, le père de l’artiste pêchait l’anguille pour nourrir sa famille.


Brett Graham
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Brett Graham
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Se sont des anguilles très surdimensionnées.

River Claure né en 1977 est bolivien. Ses séries de photographies réinterprètent le Petit Prince de Saint-Exupéry en le situant dans la Bolivie actuelle. Ce sont des tableaux vivants, avec un peu de magie (l’avion de Saint Exupéry s’était posé en Bolivie).


River Claure
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Le petit prince au milieu de femmes boliviennes.


River Claure
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Le mouton de St Exupéry.

Omar Mismar, libanais né en 1986 (dont nous avions vu la couverture en Mosaïque aux Gardini) montre ici plusieurs grandes mosaïques : l’une s’intitule « Amar et Akram protégeant Hercule« , montre les efforts héroïques de deux gardiens d’un musée archéologique en Syrie, qui ont disposé des sacs de sable pour protéger des bombardements une mosaïque représentant Hercule.


Omar Mismar Ahmar et Akram protégeant Hercule
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Voir un détail.
Ce musée a été bombardé en juin 2015.

Une autre montre une scène d’adieu des gardiens d’un autre musée, qui tentent de s’interposer face au pillage d’œuvres.


Omar Mismar Scène d’adieux
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Omar Mismar Scène fantastique
Dans cette scène fantastique, l’artiste a inversé les têtes du lion et du taureau : un jeu de mots en arabe le premier se traduisant par Al-Assad (cf. Le président Bachar el-Assad de Syrie) et le second par Al-Thawr qui sonne comme Thawra : révolution.


Omar Mismar Ahmar deux amants inconnus se reflétant dans un miroir
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Et dans deux amants inconnus se reflétant dans un miroir, il montre ce que le régime au Liban et en Syrie considère comme une relation contre nature.
Des mosaïques dont le message est à chaque fois politique alors qu’il utilise une technique traditionnelle ancestrale.

Dana Awartani est née en 1987 en Arabie Saoudite et a été formée à Londres. Son installation monumentale de tissus s’intitule : ”Viens, laisse moi réparer tes os brisés !« . C’est un requiem pour les sites historiques et culturels détruits dans le monde arabe lors des guerres et des actes terroristes. Sur des mètres de soie qu’elle a trempées dans des colorants à base d’herbe aux propriétés curatives, elle a déchiré des trous, qu’elle reprend en brodant les bords, comme un geste de guérison.


Dana Awartani
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Dana Awartani
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Nour Jaouda est libyenne, née en 1997, elle vit entre Londres et le Caire. C’est la plus jeune exposante. Elle a obtenu à Londres une maîtrise de peinture en 2021. Elle collecte des tissus qu’elle teint avec des pigments naturels et qu’elle assemble par collage dans de très grands panneaux, des sortes de paysages abstraits aux couleurs très raffinées.


Nour Jaouda
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Nour Jaouda
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Nour Jaouda
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Lydia Ourahmane, née en 1992 en Algérie, vit entre Alger et Barcelone. Son installation toute simple consiste en deux portes : l’une en bois date de 1901 et ressemble à celle d’un appartement parisien. L’occupant, dit-elle, voulait qu’Alger ressemble à Paris. L’autre, porte métallique avec cinq serrures, a été rajoutée en 1990 pendant la guerre civile.


Lydia Ourahmane
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Lydia Ourahmane
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L’artiste dit qu’elle a voulu montrer un palimpseste d’histoire de l’Algérie, en recréant les portes de l’appartement qu’elle louait à Alger, où il y avait cette double porte.

Günes Terkol est une artiste turque née en 1981. Elle utilise la couture et le dessin. Elle organise des ateliers féministes, dans lesquels chacune interprète librement son histoire et ses revendications.


Günes Terkol
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Panneaux réalisés collectivement en couture.


Günes Terkol
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Tableau réalisé avec des gondoles pour le biennale.
Voir des détails : détail 1, détail 2.

Le 17 avril à Venise, elle a fait défiler ses bannières le long du grand canal.

Antonio José Guzman panaméen né en 1971 et Iva Jankovic serbe née en 1973 vivent à Amsterdam. Ils ont fait une grande installation de textile indigo, parce que cette teinture est liée au commerce des esclaves africains.


Antonio José Guzman et Iva Jankovic
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Installation pénétrable dans laquelle on peut circuler.


Antonio José Guzman et Iva Jankovic
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J’ai photographié celles du groupe qui étaient en bleu devant cette installation.

Anna Zemankova (1908-1986) était praguoise. C’est une artiste autodidacte qui avait subi l’amputation des deux jambes à la suite d’un diabète non soigné, elle s’était mise dans les années 50 au dessin et à la peinture. Elle a réalisé un herbier imaginaire, en utilisant des fils de soie et des éléments de satin brodés sur du textile.


Anna Zemankova
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Anna Zemankova
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Anna Zemankova
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Travail précieux et délicat à regarder de très près.

Claudia Alarcon est née en 1989 en Argentine, elle file, et teint, des fibres de la plante indigène Chaguar et les tisse pour composer des tableaux abstraits.


Claudia Alarcon
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Claudia Alarcon
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Suzanne Wengler née en 1915 en Autriche, morte au Nigeria en 2009. Dans les années 50, lors d’un voyage en Afrique, elle avait été initiée au culte Yoruba et à la pratique des teintures, dans lesquelles le motif est appliqué avec une pâte d’amidon de manioc, puis le tissu est immergé dans une teinture indigo.


Suzanne Wengler
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Suzanne Wengler
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Suzanne Wengler
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On est complètement dans le monde des esprits Yoruba.
Ce sont des œuvres réalisées dans les années 50 et 60.

Sangodare Gbadegesin Ajala né au Nigéria 1948-2021, il a réalisé des batiks peints à la main. Le batik est une technique de teinture avec des réserves à la cire. Le sujet, ce sont des individus consacrés aux divinités Yoruba.


Sangodare Gbadegesin Ajala
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Sangodare Gbadegesin Ajala
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Sangodare Gbadegesin Ajala
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Les significations nous échappent, mais la maîtrise technique est impressionnante.

Daniel Otero Torres est né en 1985 en Colombie. Son installation a été réalisée à partir de matériaux collectés localement. Elle évoque l’architecture vernaculaire sur pilotis de la communauté Embera (en Colombie), conçue pour recueillir l’eau de pluie et fournir aux habitants une eau non polluée. Les Emberas, paradoxalement, alors qu’ils vivent le long d’une rivière, ont du mal à obtenir de l’eau potable en raison de la pollution causée par l’exploitation illégale de l’or.


Daniel Otero Torres
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Daniel Otero Torres
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Dalton Paula, né au Brésil en 1982, il peint grandeur nature des figures historiques d’origine africaine qui ont été impliquées dans des mouvements de résistance anti-esclavagiste au Brésil.


Daniel Otero Torres
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Technique très particulière sur les fonds vert de gris, les réserves de blanc donnent une impression de relief.. Huile sur toile et feuille d’or.


Daniel Otero Torres
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Cheveux et le nez traités à la feuille d’or, voir un détail.

Bouchra Khalili est née en 1975 au Maroc, elle vit en Autriche, elle s’engage auprès des communautés de migrants. Pendant 3 ans, de 2008 à 2011, sans casting ni interview, elle les a écouté raconter leur périple.
8 vidéos se concentrent sur une carte et une main tenant un marqueur qui dessine en temps réel un voyage tortueux et périlleux.


Bouchra Khalili
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Bouchra Khalili
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Une série, au mur intitulée constellation reformule poétiquement l’installation vidéo sous forme de sérigraphies qui transforment le voyage en constellation. Cette artiste a reçu le Prix Marcel Duchamp en 2023.


Natasa Petresin Bachelez présente le travail de Bouchra Khalili / Prix Marcel Duchamp 2023.