Yves Klein
Sommaire :
Les monochromes, les structures éponge, le vide, les anthropométries, les zones de sensibilité picturale.
Yves Klein (1928 – 1962)
Universellement associé à son bleu et à ses monochromes, c’est avant tout l’histoire d’une conquête de la scène artistique (qui a duré 5 ans), par un jeune homme très charismatique, à la fois naïf et orgueilleux, convaincu d’être l’homme nouveau dont le monde de l’époque avait besoin.
Il est né à Nice, entouré de peintures, son père est un peintre paysagiste (Fred Klein) et sa mère Marie Raymond est un peintre abstrait.
Une jeunesse heureuse entourée de deux amis : Armand Fernandez (qui deviendra Arman) et Claude Pascal, poète. Ils aiment le jazz, danser et … le judo. Il dira que le judo a été sa première expérience de la spiritualité.
Sur la plage de Nice les trois amis jouent à se partager le monde : à Arman, la terre et ses richesses (ce sera les accumulations), à Claude Pascal les mots et à Yves Klien le ciel et son infini.
1948, il découvre la cosmogonie des Rose-Croix de Max Heindel et la montre à Claude Pascal. Comprenant qu’il leur faut un maître, ils s’adressent à Louis Cardeaux, un viel astrologue qui les initie à cette doctrine ésotérique hermétique.
Peu de temps après, Yves s’inscrit à la société des Rose-Croix (d’Océanide en Californie) pour trois ans.
Il visite l’Italie, puis, fait onze mois de service militaire en Allemagne.
1949
Fin 1949 avec Claude Pascal, ils s’installent à Londres (où ils poursuivent le judo) et Yves est apprenti chez un encadreur, Robert Savage qui lui apprend les bases de la préparation des couleurs, des colles, des vernis, et la dorure à la feuille d’or.
1950, ils vont en Irlande où ils s’installent, dans un club d’équitation.
1951, il est à Madrid (seul, car Claude a des ennuis de santé) pour étudier l’espagnol. Dans le club de judo où il s’inscrit, il remplace fréquemment le moniteur.
1952 – 1953 grâce à l’aide financière de sa tante, il séjourne à Yokohama, puis à Tokyo et s’inscrit à l’institut le plus prestigieux du judo, l’institut Kodokan. En même temps, il donne des leçons de français à des américains et à des japonais.
Il y reste quinze mois et obtient une ceinture noire 4éme dan (meilleur niveau européen). Il prépare un livre sur le judo, mais ne pense qu’à la couleur.
Il résilie son adhésion à la société des Roses-Croix.
1954, de retour à Paris, malgré la publication de son livre « Les fondements du judo », il n’obtient que méfiance du côté de la fédération française de judo.
En Espagne, il fait publier ses réflexions sur la couleur dans deux recueils : Yves peintures et Haguenault peintures. Ce sont des monochromes réalisés dans un atelier de gravure, 10 planches en couleur, chacune indiquant un lieu différent.
1955 à Paris, il propose un monochrome orange intitulé : « expression de l’univers de la couleur mine orange » au salon des réalités nouvelles, réservé aux peintres abstraits.
Yves Klein – Monochrome orange (1955) Pigment pur et résine synthétique sur toile 50 x 150 cm Centre Pompidou Paris
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
C’est un panneau de bois, uniformément peint en orange mat. Signé du monogramme YK, mai 55. refusé par le jury qui s’explique auprès de Marie Raymond :
Vous comprenez, ce n’est pas vraiment suffisant tout de même ; alors si Yves acceptait au moins d’ajouter une petite ligne, ou un point, ou même simplement une tache d’une autre couleur, nous pourrions l’accrocher, mais une seule couleur unie, non, non, vraiment ce n’est pas assez, c’est impossible !
Septembre : Yves Klein ouvre une école de judo au 104, boulevard de Clichy, à Paris. Dans la salle il accroche plusieurs monochromes.
15 octobre : première exposition publique Yves Peintures, au Club des Solitaires, dans les salons privés des Éditions Lacoste. Yves expose des monochromes de différentes couleurs. Il livre ses intentions dans un texte proposé aux visiteurs de l’exposition : « J’en suis venu à penser qu’il y a un monde vivant de chaque couleur et j’exprime ces mondes. » C’est là qu’il rencontre Pierre Restany, critique d’art, avec lequel il a une connivence immédiate et intense. Cette rencontre sera déterminante pour leur vie à tous les deux.
1956 A la galerie Colette Allendy (une des meilleurs galerie d’avant garde à Paris), il expose, Yves, propositions monochromes.
Yves Klein: Propositions monochromes 1957
A cette occasion, Restany écrit un texte radical et provoquant, dans lequel il évoque « La dramatique et désormais classique aventure du carré de Malévitch » et parle de « phénomènes de pure contemplation ». ce texte commence par « À tous les intoxiqués de la machine et de la grande ville, les frénétiques du rythme et les masturbés du réel… «
Durant le vernissage, Klein rencontre Marcel Barillon de Murat, chevalier de l’Ordre des Archers de Saint Sébastien, qui lui propose de se joindre à eux. Le 11 mars, Yves est adoubé chevalier de l’Ordre des Archers de Saint Sébastien en l’église de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris. Il prend comme devise : Pour la couleur ! Contre la ligne et le dessin !
En août, il participe avec Jean Tinguely, au 1er Festival de l’Art d’avant garde, présenté à la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille. Il expose un Monochrome rouge.