Giuseppe Penone
Sommaire :
Les arbres, Les « gestes végétal », Verts de la foret, Le souffle des feuilles, Empreintes et moulages du corps, Les souffles, Les Empreintes, L’art des vertèbres, Etre fleuve, Le cuir,
Giuseppe Penone né en 1947 à Garessio, province de Cuneo, dans le Piémont.
Il dispose de vrais savoir faire d’un sculpteur, il travaille avec seulement deux aides. Pas de tapage dans les médias il fait un travail très subtil et très poétique. Il se dit disciple de la nature. Il renouvelle continuellement son inventivité.
Il a appris l’art a l’académie de Turin.
Il est associé à l’Arte Povera. Aujourd’hui l’artiste vit et travaille à Turin tout en enseignant à l’École Nationale des
beaux-Arts de Paris.
En 1968 début de son parcours artistique. Phographiée avec des verres de contact réfléchissants. Sa pratique se joue entre les sensations tactiles et visuelles.
Rovesciare i propri occhi (« retourner ses propres yeux »), 1970. Dans cet autoportrait de ses débuts, Giuseppe Penone se photographie portant des verres de contact miroir, réfléchissant la lumière qui lui recouvrent l’iris et la pupille. Rendu ainsi physiquement aveugle par cette pellicule de verre, l’artiste dépasse les contingences de la réalité visuelle extérieure pour mieux se tourner vers son intériorité. Il semble aussi affirmer que le regard qu’un artiste porte sur le monde est comme un miroir, exacerbé par sa sensibilité, du monde lui-même.
Daniela Lancioni écrit à propos de l’artiste : « Penone cherche une identité retrouvée dans une société qui préférait l’apparence à l’être …». En recouvrant ses yeux de lentilles-miroirs, l’artiste pourrait bien vouloir marquer sa méfiance et son retrait par rapport aux visions trompeuses organisées par la société de spectacle. Société de plus en plus décriée par la jeunesse de l’époque (Guy Debord,La société de spectacle, 1967).
Les arbres, sont son matériau de prédilection.
En 1968, il a enlacé un arbre. L’arbre a été entouré ensuite avec un fil de zinc. La trace de sa silhouette a ensuite grandi avec l’arbre. Laisser faire la nature et inscrire la trace de sa présence. L’arbre se souvient de lui. Approche psycho affective.
Il a saisi un arbre avec sa main, dans les Alpes Maritime en 1968. Il a réalisé ensuite un moulage en bronze de sa main qu’il a fixé sur l’arbre. L’arbre se souviendra du contact avec son corps et il va continuer à croître sauf en ce point. Il a touché l’arbre mais c’est lui qui en apporte la preuve. Se sont des œuvres qui préfigurent tout ce qui se développera par la suite : le rapport à ce qui nous entoure, la pensée sur le monde, la nature, le temps… Le dialogue avec les arbres ne cessera jamais de se poursuivre.
Les Arbres :
Série qu’il commence en 1969 en enlevant aux arbres leurs cernes de croissance, anneau par anneau, jusqu’à atteindre leur cœur.
Il a taillé une poutre jusqu’à retrouver l’arbre originel. Il dégage l’arbre.
Il remonte le temps, et retrouve l’arbre dans sa 22 eme année (il avait 22 ans lorsqu’il a réalisé cette oeuvre) un moment magnifique. Leonard de Vinci avait trouvé comment calculer l’âge des arbres. Michel Ange pouvait dans un bloc de marbre dégager les veines et adapter sa sculpture au matériau, voir la série des esclaves.
A partir des années 80 il dégage entièrement les troncs de leur emprise, la vieille poutre sert de socle.
Par un méticuleux travail de sculpteur, couche par couche, Penone retrouve l’arbre qui est dans la poutre équarrie…
Une nouvelle fois, Penone sculpte en retirant le bois cerne après cerne jusqu’à retrouver la forme originelle du tronc utilisé pour fabriquer la poutre. Penone inverse en quelque sorte le geste de création industrielle, qui va de l’élément naturel à l’objet manufacturé, et confère à cette poutre un aspect mystérieux, comme s’il révélait un secret.
Répéter la forêt (1969-1997) devient le miroir de tout l’engagement de Giuseppe Penone : des poutres industrielles sont dénudées pour faire renaître l’arbre originel,
En 1999 il a acheté le vieux cèdre de Versailles tombé lors d’une tempête en 1999, afin de dégager une fenêtre au milieu. Il « décortique » l’arbre en suivant l’un des cernes de croissance jusqu’à retrouver l’aspect qu’avait celui-ci à une époque antérieure à celle où il a été abattu.
L’arbre des voyelles au jardin des Tuileries, est un moulage d’arbre en bronze.
Le bronze est une commande du Ministère de la Culture et de la Communication.
« Si j’ai utilisé le bronze, c’est parce qu’il est une fossilisation idéale du végétal. Le bronze a ses racines dans une culture qui est l’animisme et je ne peux penser qu’elle ait utilisé des techniques qui n’étaient pas en liaison avec la brutalité de la nature. Enfin c’est un matériau qui, si on le laisse à l’extérieur, à toutes les intempéries, prend une oxydation dont l’aspect est très similaire à celui de la feuille ou du fût des arbres. »
En cherchant bien on peut voir des voyelles dans les racines de l’arbre. En fait son idée est plus subtile. Les cinq branches de l’arbre sont en contact avec le sol. Un jeune arbre est planté au niveau de chaque point de contact. Il a fait planter cinq espèces d’arbres différentes. Dans l’alphabet ancien des druides les voyelles sont des noms d’arbre. Le vieil arbre mort donne naissance a la vie. Hybridation entre naturel et artificiel. Il a demandé que dans cette partie du jardin la végétation pousse naturellement.
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L’Arbre des voyelles, Guiseppe Penone
Matrice de bronze 2008. Plusieurs branches supportent un tronc le tout en bronze. Le coffre de bois coulé dans le bronze, et recouvert de cire permet de mélanger ses empreintes digitales avec l’impression de l’écorce de l’arbre. «L’arbre est une création spectaculaire», dit-il. «Parce que chaque partie de l’arbre est nécessaire à sa vie, c’est la sculpture parfaite« . A l’intérieur de la sculpture, il a versé de la résine, qu’il assimile à du sang.
L’intérieur est en bronze doré. L’éclat de l’or donne un contraste.
Effet d’arrachement violent, or a l’interieur.
En 2013, il est invité à Versailles
Voir Penone à Versailles en 2013.
Sur la terrasse devant le château, un jeune arbre vivant pousse entre deux écorces d’un tronc vénérable. Ce cèdre bicentenaire avait été abattu lors de la tempête de 1999 à Versailles et Penone en a fait un moulage en bronze, d’un illusionnisme parfait. Dialogue entre nature et sculpture, c’est une image de la vie qui croît dans l’ombre protectrice des aînés.
penone à Versailles
Voir présentation pédagogique de l’exposition de Versailles.
A Versailles en 2013 enfilade de troncs évidés. Entre le zest et le zest.
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Voir également le bosquet de l’étoile.
Idée du ruisseau de sève installation 2009 cour des beaux arts a Paris la « Matrice di Linfa » arbre coupé en deux de 48 mètres de long. Circulation de la sève interrompue. Matrice de sève.
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Il a réalisé à Aix pour l’année de la culture en 2013, Les élévations, allée Jas de Bouffan. Moulage d’arbres supportés par les supports métalliques.