Cours du 13 mai 2013

Magritte et les artistes contemporains qui prolongent son oeuvre.
Le surréalisme historique suite (objets et photographies dans le surréalisme)

Sommaire : René Magritte, Joseph Kosuth, Marcel Broodthaers, Ben (Benjamin Vautier), Philippe Ramette – La suite du surréalisme historique : Meret Oppenheim, Victor Brauner, Alberto Giacometti, Man Ray, Brassaï, Jacques-André Boiffard, Laurent Goldring.


René Magritte (1898 – 1967) suite


René Magritte – La trahison des images (1929) Los Angeles county Museum of Art
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Ceci n’est pas une pipe. Nous avons deux messages contradictoires, dessin et texte. Dans un tableau, les mots sont de la même substance que les images.
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René Magritte – La clé des songes (1929) 81 x 60 cm Collection privée
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Magritte quitte Paris et retourne à Bruxelles. Les mots sont en contradiction avec ce qui est représenté. C’est également une réflexion sur l’arbitraire du langage.
Magritte disait : « Un objet ne tient pas seulement à son nom qu’on ne puisse en trouver un autre qui lui convienne mieux ! »
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René Magritte – L’évidence éternelle (1930) The Menil Collection, Houston USA
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L’évidence éternelle. Effet polyptyque accusé par des cadres peints : menuiserie en trompe l’œil.
Ici, 5 petites toiles, indissociables et cependant significatives, regardées séparément. Sorte de blason du corps féminin en cinq icônes.
Un assemblage de peintures fragmentées, le corps de la femme est fragmenté, et les fragments sont sélectionnés de façon arbitraire, avec des changement d’échelle assez troublants. Érotisme humoristique (ce que les hommes regardent en premier).


René Magritte – En hommage à Mack Sennett (1936) ; 73 x 55 cm. Ville de La Louvière (Belgique)
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En hommage à Max Sennett
Chemise de nuit (à laquelle reste accroché les seins) accrochée dans le placard. Érotisme humoristique.


René Magritte – Couverture du Minotaure (1933)
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1933 couverture du Minotaure. On retrouve ici un thème exploité plusieurs fois, l’instrument de musique qui prend feu comme s’il était en bois. Jeu d’échange de matière traduire dans un matériau innatendu un objet associé d’habitude à un autre matériau.


René Magritte – La clé des champs (1933) 80 × 60 cm, collection Thyssen-Bornemisza, Lugano
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Série de peintures, où il joue à faire coïncider le tableau et la fenêtre (rappelle la relation tableau fenêtre d’Alberti). Le chassis du tableau correspond exactement au chassis de la fenêtre. Peinture illusionniste. Il va poursuivre les réflexions sur ce thème.


René Magritte – L’invention collective (1935) 116 × 73 cm, collection Thyssen-Bornemisza, Lugano
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Une sirène inversée, elle a des jambes avec une tête de poisson. Invention du mythe de la sirène. Le poisson est échoué supprimant ainsi toute l’élégance de la sirène, un poisson hors de l’eau. C’est un regard saisissant sur les sirènes qui, dans les mythes attirerait les hommes à la mer a cause de leur beauté. « C’est au goût de créer des monstres. Je me précipiterais peut-être entre les bras d’une sirène ; mais si la partie qui est femme était poisson, et celle qui est poisson était femme, je détournerais mes regards. » (Diderot).


René Magritte – Magie noire (1934) 50 x 70 cm, Collection privée
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1934 Magie noire.
Idée que la partie supérieure de la femme est inatteignable, elle est dans les cieux, alors que la partie inférieure est davantage ancrée dans la réalité. Traitement sage et classique de la peinture.
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René Magritte – Le viol (1934) 73,2 x 54,3 cm, Collection Le Menil Houston
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Image très dérangeante. Pour Magritte, c’est le visage d’une femme désirant fortement être désirée et attirant le sexe par son regard. La pochette du disque des Rolling stones Angie s’en inspire.


René Magritte – Le faux miroir (1935) 54 x 80 cm, Musée des beaux arts Bruxelles
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1935 Le faux miroir. Ce tableau de Magritte présente un œil en gros plan dans lequel est reflété un ciel parsemé de nuages. Les bords de l’œil et du globe oculaire sont très sombres, ce qui est accentué par la clarté dans l’iris au milieu. Mais, bien sûr, au milieu de l’iris existe la pupille noire qui se juxtapose à cette clarté.


René Magritte – Éloge de la dialectique (1937) 38 x 32 cm, Musée d’Ixelles Bruxelles
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Éloge de la dialectique. Inspiré par la lecture de Hegel (qui a écrit : Un intérieur qui n’aurait pas d’extérieur ne serait pas un intérieur). Une fois les fenêtres ouvertes elles révèlent… une autre maison. Dans cette inquiétante mise en abyme, l’homme a tout simplement disparu.


René Magritte – La clairvoyance (1936) 37 x 30 cm, Galerie Isy Brachot, Bruxelles
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C’est un autoportrait. La signification de la peinture est indiquée par le titre La Clairvoyance. L’œuf devient un oiseau. Les artistes voient ce qu’il va devenir. Dans l’œil de l’artiste, il voit déjà l’oiseau. Grâce à la compréhension des lois de l’Univers, l’artiste sait que l’œuf deviendra un oiseau – que c’est déjà un oiseau.


René Magritte – Le principe de plaisir (1937)
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1937 le principe de plaisir
Il réalise le portrait d‘Edward James d’après une photo de Man Ray, Magritte a substitué au visage du modèle l’éclair d’un flash, se gaussant une fois de plus du principe d’irréalité caractérisant toute image. Une façon également de nous dire qu’il a réalisé ce portrait à partir d’une photo.


René Magritte – La reproduction interdite (1937) 81 x 65 cm, Rotterdam, Musée de Boymans-van-Beuningen
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C’est le même personnage, Edward James. Un homme se tient devant un miroir dont le reflet nous le présente de dos. Cette troublante infraction aux règles du portrait se trouve renforcée par le livre posé sur le rebord de ce qui semble être le foyer d’une cheminée et dont l’image réfléchie possède un caractère, quant à elle, vraisemblable. Le miroir ne joue pas le rôle que l’on attend de lui. La peinture n’est pas là pour représenter le réel, mais pour jouer à partir de ce que le réel nous offre.
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René Magritte – Le modèle en rouge (1935) 56 x 46 cm, Centre Pompidou Paris
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Peinture très célèbre.
Chaussures pied posées sur le sol, mur de planches derrière. Une des premières images de Magritte qui a inspiré des publicités. Représentation de la condition humaine : ancrage au sol, le pied, l’homme premier, puis la chaussure, l’homme civilisé.
Toute son œuvre a nourri la publicité.


René Magritte – Le mal du pays (1940) 50 x 70 cm
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1940 le mal du pays.
Lion sur un pont, un homme avec des ailes repliées qui semble rêver de partir. Rêve d’un ailleurs impossible. Peur d’être arrêté durant la guerre car il était communiste.
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René Magritte – Les compagnons de la peur (1942) 33 x 48.5 cm Musée Magritte Bruxelles
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1942 Les compagnons de la peur. Oiseaux nocturnes pétrifiés. Évoque également M. Ernst (association oiseau-feuilles).


René Magritte – Les promenades d’Euclide (1955) 33 x 48.5 cm Musée Magritte Bruxelles
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Il reprend le thème des tableaux fenêtre, avec Les promenades d’Euclide. Le chevalet n’est pas frontal, il est décalé, on voit les clous de près. Perspective fuyante sur la droite avec un promeneur. D’autre part, on remarque l’isomorphisme du toit conique de la tour, et de la rue qui s’étire jusqu’à l’horizon (l’ombre de la rue est opposée à celle de la tour). Les promenades d’Euclide : dans l’univers euclidien, deux parallèles ne se rejoignent jamais.
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René Magritte – L’appel des cimes (1942) 66 × 56 cm, collection particulière
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L’appel des cimes. La montagne a pris la forme d’un aigle.