Cézanne au temps du Jas de Bouffan

Le Jas de Bouffan fut pendant 40 ans le lieu de référence de Cézanne à Aix. Certes il n’y demeura pas de manière continue, mais il y revint sans cesse de 1859 à 1899… Il commença son œuvre par la peinture de murs du Grand Salon entre 1859-1870… Il a réalisé toute une série de portraits (amis, parents). Le Parc du Jas de Bouffan lui permit de mettre en pratique, en Provence, les leçons de l’Impressionnisme.
Plus tard, il trouva dans les métayers de la Ferme, les modèles pour ses figures et paysans et plus encore pour ses joueurs de cartes. Disposant d’un atelier au Jas de Bouffan, il exécuta de nombreuses natures mortes ici et commença ses séries sur le thème des baigneurs et baigneuses. Le Jas de Bouffan fut encore le point de départ de nombreuses escapades sur la colline de Bellevue, à l’Estaque, Gardanne voire le Château Noir et Bibémus.
Plus que jamais le Jas de Bouffan est reconnu comme le « lieu » essentiel de Cézanne en Provence. Sauf qu’en ses dernières années, le Jas ayant été vendu, Cézanne trouva refuge dans l’atelier des Lauves… »

Intervenant : Denis Coutagne
Denis Coutagne est peintre, écrivain, historien de l’art et conservateur en chef du patrimoine français, président de la socièté Paul Cézanne il a été directeur du Musée Granet d’Aix-en-Provence de 1980 à 2008. Il a organisé de très nombreuses expositions (dont Marius Granet en 2022, Cezanne en Provence en 2006 …).

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De la photographie au photographique, les conditions de l’artistique

La photographie est peut-être l’art qui s’est le plus démocratisé tant par sa diffusion que par sa pratique. Pour autant, des notions comme La photographie contemporaine, où La Photographie artistique ne vont pas de soi. La très grande diversité des productions et des techniques à laquelle s’ajoute la porosité du medium avec les autres arts ne font que renforcer la nécessité d’une analyse autour d’une question qui paraît centrale, celle de l’Artistique.
Ce qu’elle prétend définir et comment cette notion s’investit dans le champ propre à la photographie. Le tour d’horizon concernera les productions nées à partir des années 70 jusqu’à aujourd’hui. Seront convoqués, dans un champ élargi, les différents genres (photos vernaculaires, photos plasticiennes, photos documentaires…).

Intervenant : Alain Marsaud

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Le cirque dans la peinture contemporaine

Observateurs de la vie moderne, les peintres ont été fascinés par le cirque et ses personnages, qui leur offraient quantité de jeux de cadrages, de mouvements, d’équilibre et de légèreté. Les gens du cirque, en marge de la société bourgeoise, suscitaient l’empathie.
Les artistes contemporains eux, sont nombreux à s’être identifiés à la figure du clown, populaire, fascinante et repoussante, androgyne, solitaire., dont ils déclinent de multiples facettes.

Intervenante : Agnès Ghenassia

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L’art et le kitsch

A l’origine, le kitsch désigne les objets et décors de mauvais goût, inutilement surchargés d’ornements, m’as-tu-vu, souvent chargés d’une valeur sentimentale, et produits en grande quantité. Le terme est donc à la fois péjoratif et affectif et suppose le regard condescendant et critique d’une classe cultivée sur une classe populaire.

Après que, à l’époque du Pop Art, la société de consommation ait largement popularisé les produits culturels bon marché dérivés du grand art, des artistes contemporains se sont emparés de l’esthétique kitsch en contribuant à la revaloriser. Jeff Koons aux USA, Takashi Murakami au Japon, et bien d’autres, ont «décomplexé» les amateurs d’art dans leur attirance pour cette forme d’expression sentimentale et infantile. Leur travail, sur-médiatisé et pensé pour être décliné en produits dérivés, ne permet pas toujours de déterminer où se trouve la frontière entre l’ironie et le réel attrait pour le mauvais goût.
Le kitsch a gagné le design, les arts du spectacle, la mode et même l’architecture.

Indice d’une époque sans âme ? Art d’une société narcissique qui cherche la confirmation de l’image insouciante qu’elle veut donner d’elle-même ? Art du bonheur, reposant, amusant, rafraîchissement mondain ? Ou expression pathétique de notre époque ? Nous nous poserons ces questions, tout en reconnaissant qu’il y a bien une part de kitsch en chacun de nous…

Intervenante : Agnès Ghenassia

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L’art contemporain des Inuit au 20ème siècle

Sculptées dans l’ivoire de morse, dans l’os de baleine, dans la corne de cervidé ou dans la tendre pierre (stéatite, grise, noire ou verte) des centaines de figures humaines, animales ou chimériques représentent aussi bien la vie quotidienne que les mythes inuit.
Née de la rencontre de l’esthétisme contemporain et du souvenir vivace des traditions sculpturales des Esquimaux Canadiens, ma passion tente de diffuser hors de ses frontières, une pensée plus que millénaire. L’art inuit, dans sa richesse et sa vigueur, avec ses oeuvres originales et son style caractéristique, est à explorer sur toutes les terres et sous toutes les formes traitées. Ouvrir, sans exclusive, avec sérénité et passion, entre les urgences d’une conception esthétique vivante et l’idéal du passé, un espace autre, un lieu décalé où l’on prend le temps de découvrir un mode de vie ancestrale conditionné par les terres du Grand Nord.
Intervenant : Dr. Claude Baud

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La biennale de Venise 2024

Le voyage à Venise a enchanté tous les participants. La Biennale 2024 ouverte à tous les oubliés de l’histoire de l’art nous a fait découvrir de nombreux artistes et des pratiques étonnantes.

Nous avons été dépaysés par les choix du commissaire brésilien désigné cette année, Adriano Pedrosa, mais aussi dans les pavillons nationaux répartis un peu partout dans la ville. Les expositions « collatérales » nous ont permis aussi de voir les derniers travaux d’Ernest Pignon Ernest à l’espace Vuitton, l’amusante réinterprétation que Francesco Vezzoli fait des primitifs italiens du musée Correr, les étonnantes vidéos de Pierre Huyghe à la Pointe de la Douane, les grandes peintures – palimpsestes de Julie Mehretu au Palazzo Grassi, l’installation des pleureuses de Berlinde de Bruyckere à San Giorgio Maggiore, les belles peintures abstraites de Chu Teh Chun à la fondation Cini et les portraits surréalistes d’Ewa Juszkiewicz au Palazzo Cavanis… entre autres. Des journées bien remplies qui nous ont permis de profiter d’ambiances variées dans Venise.

Intervenant : Agnès Ghenassia

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ISOKON

ISOKON est à la fois le nom d’un immeuble achevé en 1934 et une marque de meubles en contreplaqué cintré, tous deux se rattachant au Mouvement Moderne. Cet immeuble se trouve à Hampstead, un quartier de Londres fréquenté par de nombreux artistes, peintres, sculpteurs comme Henry Moore, photographes, architectes.

Les commanditaires, Jack et Molly Pritchard, et l’architecte Wells Coates, ont fait auparavant le voyage au Bauhaus de Dessau. Quelques années après, fuyant les persécutions nazies, des architectes et designers du Bauhaus sont accueillis dans l’immeuble ISOKON ; un moment important dans la diffusion de la modernité outre-Manche. Cette conférence, se poursuit avec la vie surprenante des premiers locataires, intellectuels, écrivains, artistes, mais aussi espions.

Intervenant : Marc ISCH-WALL

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New York et ses musées, prise de pouvoir

Pour des générations d’artistes et de collectionneurs venus du monde entier, Paris a longtemps été le centre des arts. Comment, entre 1948 et 1950, ce centre s’est-il déplacé à New-York ? De plus, comment les critères de l’art américain sont-ils devenus, pour plusieurs décennies, ceux du monde de l’art en général ? Nous verrons les conditions économiques, politiques et idéologiques qui ont permis aux artistes et aux intellectuels américains de faire triompher «l’École de New York», que galeristes et grands musées ont contribué à répandre par delà les frontières. Dans ce parcours américain, nous parlerons donc de peinture, d’architecture, de société et de politique. Enfin, nous poserons la question de savoir si ce centre, au vingt et unième siècle, s’est à nouveau déplacé…et dans quelle direction.

Intervenante : Agnès Ghenassia

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La peinture aborigène contemporaine

Embarquons pour un voyage à travers le monde envoûtant de l’Art Aborigène aux couleurs chatoyantes et symboles complexes qui racontent des histoires ancestrales. Nous examinerons les conditions de vie des Aborigènes pour mieux comprendre la raison d’être de leurs expressions artistiques.
Nous explorerons le lien profond qui unit l’art, la terre et l’esprit du ‘Dreamtime’, le mythe fondateur des Aborigènes d’Australie. Nous découvrirons comment une peinture aux origines millénaires et paradoxalement, résolument moderne, a su s’imposer sur la scène artistique internationale. Aujourd’hui acte de résistance identitaire, ces peintures chargées de sens expriment une spiritualité délicate et sophistiquée que nous tenterons de décoder à travers l’analyse d’une œuvre intitulée ‘Yilpinji’ ou Magic Love Song.

Un Art qui ébauche une réconciliation de l’Homme avec la nature et avec lui-même
André Breton

Intervenant : Thierry Thivisol
Anthropologue
Globe trotter – Australianiste
Spécialiste en art aborigène
thivisolthierry@gmail.com

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Sculpture moderne 2 : Constantin Brancusi et Henry Moore

Chacun d’eux, l’un en France l’autre en Angleterre, incarne la sculpture moderne. Comment? Qu’ont-ils en commun?
Après un bref passage dans l’atelier de Rodin, Brancusi, renonçant à la sensualité expressive, s’est employé à rechercher l’essence la plus pure d’une forme.
Cette quête rompt avec de nombreux clichés attachés auparavant à la sculpture : le portrait n’est plus un buste, le socle est lui-même une sculpture interchangeable, chaque œuvre est déclinée sous forme d’une série évolutive dont la photographie rend compte de la mise en espace idéale.
Henry Moore nourrit sa démarche d’influences primitives, mais aussi des formes de roches, de pierres, d’os et de coquillages qu’il collectionnait. Oscillant entre figuration et abstraction, l’artiste accorde une place au vide et est attentif à l’insertion de ses sculptures dans le paysage.

Intervenante : Agnès Ghenassia

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