Art et science

Art et science

Sommaire : Art et machines volantes, art astronomie et astrophysique, art et biologie, art et botanique, art et le corps humain

Cours d’Agnès Ghenassia

Qu’ils aient eux-même bénéficié d’abord d’une formation scientifique ou qu’ils aient besoin de collaborer avec des biologistes, des mathématiciens, des architectes, des informaticiens, pour mettre en œuvre leur projet, certains artistes contemporains produisent des oeuvres au croisement de l’art et de la science.
Le mot français « art » dérive du latin ars, artis qui signifie «science, savoir faire, méthode, habileté».

L’art a toujours utilisé les résultats et les applications pratiques de la science.
L’impressionnisme par exemple est lié à l’invention de la couleur en tube, à l’utilisation du train, à l’invention de la photographie, à la prise de conscience de la structure moléculaire de la matière.
La science est une source d’inspiration pour les artistes. L’artiste en s’appropriant les outils scientifiques en démocratise les découvertes, en questionne leur application dans la socièté et parfois en dénonce les dangers.


Leonard de Vinci artiste et scientifique, a été le grand prédécesseur. Il a imaginé des prototypes de machines volantes

Art et machines volantes

Panamarenko. Il est né en 1940 à Anvers, il se passionne par les découvertes spatiales, il est obsédé par l’idée de voler.
Sculptures ailes


Panamarenko – Machines volantes
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Se sont des assemblages de machines improbables.

Machines volantes
Voir d’autres machines volantes
Doringboom (Centre Pompidou)
Meganeudion 1 (Centre Pompidou)
Dirigeable (Centre Pompidou)
Méganeudion (Centre Pompidou) réalisé avec des éléments de bicyclette.

Son oeuvre comporte de nombreux dessins préparatoires, comme Léonard de Vinci.

Il est à mi chemin entre Icare et Buster Keaton.

Voir exposition 2015

Daniel Agdag. Artiste australien, il crée des machines volantes fantastiques en carton, pleines de détails minuscules.
Sans dessin préalable, et avec beaucoup de minutie.


Daniel Agdag – Machines volantes
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Voir ses machines fantastiques.

Leonard s’est intéressé à la lumière.

Art astronomie astrophysique

Les artistes anciens :


Giotto – Adoration des mages (1303) Fresque, 200 x 185 cm Eglise de l’Arena à Padoue
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Giotto est le précurseur, il représente l’étoile de la nativité comme une comète (qui avait été vue en Toscane deux ans auparavant).

En 1494 Durer peint saint Jérôme pénitent. Au dos du tableau il a peint une comète qui représente la météorite tombée à Ensisheim en Alsace en 1492.
Les artistes sont préoccupés par des phénomènes astronomiques.

Rubens en 1637.


Rubens – Saturne dévorant ses enfants (1637) 180 x 87 cm, Musée du Prado à Madrid
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Rubens – Saturne dévorant ses enfants. Rubens représente Saturne par trois étoiles car à l’époque Galilée pensait qu’elle se composait de trois étoiles. Rubens utilise l’état des connaissances de l’époque.

Au XIXéme siècle on a souvent attribué des pouvoir maléfiques aux phénomènes inexpliqués.
John Poynter a réalisé en 1883 Les ides de Mars. Il représente Jules César se rendant au Sénat (où il sera assassiné) avec une comète, signe maléfique. Un an avant Poynter avait observé une comète.

Nicholas Roerich en Campagne du prince Igor. Départ en campagne du prince Igor avec ses troupes alors que se produit une éclipse solaire. Il annonce ainsi la défaite prochaine du prince Igor.

Les astronomes faisaient souvent appel à des artistes pour reproduire les phénomènes observés.

Etienne Léopold Trouvelot a beaucoup collaboré avec des scientifiques et des astronomes pour leur fournir des images de leurs observations.


Etienne Léopold Trouvelot – Aurore boréale (1872)
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A l’époque les dessins étaient plus précis que les photographies.


Etienne Léopold Trouvelot – Surface du sol lunaire (1889) dessins
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Surface du sol lunaire.

Voir d’autres dessins d’Etienne Léopold Trouvelot.

Jean Francois Millet dans Nuit étoilée (1851) on reconnait dans le ciel la position des étoiles (Sirius, Orion, les Pléiades).

Van Gogh, qui connaissait le tableau de Millet, a réalisé à son tour des ciels étoilés.


Vincent Van Gogh – La nuit étoilée (1889) huile sur toile 74 x 92 cm MoMA
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Van Gogh la nuit étoilée 1889. Au centre avec une spirale Van Gogh a représenté des galaxies. Il a repris des illustrations de nébuleuses dans les manuels populaires d’astronomie.

Dans d’autres cultures, l’observation du ciel reste très liée à des mythes, c’est la cas de la peinture aborigène.


Wendy Nungurrayi Brown – Les 7 soeurs, Nyirru et le fleuve nuit
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Surface du sol lunaire.
Le rêve de sept sœurs est l’un des cycles mythiques les plus populaires en Australie. Sept sœurs, l’ogre, leur père, qui les veut pour femmes, s’enfuiront jusqu’à Uluru et là, utilisant des pratiques magiques, elles deviendront des stars de la constellation du taurus, que nous, Occidentaux, appelons Pléiades. Voir un commentaire.

Les premiers abstraits
Frantisek Kupka a peint Disques de Newton (1912) 100 x 73.7 cm

Robert Delaunay
Alexandre Calder réalise un des premiers mobiles mécanisés un univers (1934) qui représente une vision du cosmos.


Juan Miro – La poétesse, série des Constellations (1959) gouache sur vélin d’Arches 38 × 46 cm Centre Pompidou
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Série de 23 œuvres, réalisée sur support papier de 38 × 46 cm, par Joan Miró de 1939 à 1941. L’iconographie des Constellations veut représenter l’ordre cosmique : les étoiles font référence au monde céleste, les personnages symbolisent la terre et les oiseaux sont l’union des deux.
Voir un commentaire.

Victor Vasarely s’est également intéressé aux astres.


Victor Vasarely – Vega 200 (1968) 120 x 90 cm
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Il disait que ce qui l’intéressait c’était la matière énergie, et les déformations de l’espace qu’elle engendre. »
Le sujet l’intéressait

Voir également
Orion (1969)
Metagalaxie (1961)

Yves Klein


Yves Klein – Terre en lévitation (1958)
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Terre en lévitation traduit bien la passion de Yves Klein pour l’espace. En 1957, il avait déclaré que la terre entière était bleue. Parallèlement à cette réflexion, l’artiste crée en 1958, un globe terrestre en relief bleu I.K.B, ce bleu outremer, « couleur unique qui permet de visualiser l’immatériel et l’invisible comme l’espace et le ciel » dit-il, et le fait léviter dans l’espace. « La Terre Bleue ». Vue de l’espace la terre est effectivement bleue ce que l’on ignorait en 1958.

Max Ernst dans les années 60, a consacré de nombreux travaux, au ciel, au soleil et aux astres.


Max Ernst – Le soleil (1964) lithographie 27,7 x 36 cm
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Voir également :
Terre et soleil (1967) huile sur toile 46 x 38 cm.
Le soleil sur terre (1960) huile sur papier 27 x 22 cm.
Forêt et soleil (1958) 66 x 44,5 cm

Il s’est intéressé au destin d’un allemand Ernst Wilhelm Leberech Tempel (1821-1889), un lithographe, qui était passionné d’astronomie et qui, en quelques années avait découvert de nouveau astres. Comme il n’avait pas de diplômes, ses découvertes ont été négligées. Il travailla quelques temps à l’observatoire de Marseille puis en Italie.
Max Ernst trouve un parallèle de destin, avec lui (éternel exilé), il a été aussi troublé par la coïncidence des noms.
Il a fait un hommage à Temple en illustrant un livre en collaboration avec et Ilia Zdanevitch : Maximiliana ou l’exercice illégal de l’astronomie.

Il a également réalisé un film : Maximiliana.


Max Ersnt – Images du film Maximiliana
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Aujourd’hui on a donné son nom a une comète, la comète Tempel 1

Nous savons aujourd’hui, grâce à nos connaissances en astronomie, que nous sommes composés de la même matière que les étoiles. C’est ce qu’exprime la série photographique réalisée par Duane Michals photographe américain né en 1932, qui a réalisé une série de photos intitulées la condition humaine.