Cours du 15 mai 2017


Orlan – Opération omniprésence (1993)
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C’est pourquoi en 1993 lors de la 9e opération performance elle a convaincu à New York, le docteur Majorie Cramer de lui implanter deux bosses au niveau des tempes, sachant que son visage allait être perçu comme monstrueux tant qu’il serait hors-normes.

Les traces de ces performances sont soigneusement pensées : ce sont des photos, des photos retravaillées avec un logiciel de morphing (par exemple pour hybrider son visage avec celui de la Vénus de Botticelli), des triptyques. Certaines de ces images exhibent le refoulé de la chirurgie esthétique : les yeux au beurre noir le visage tuméfié ce que l’on cache soigneusement d’habitude. Il y a aussi des reliquaires (avec des prélèvements organiques).


Orlan – Triptyque Opéra opération
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Voir triptyque 1, et triptyque 2.

Cette année-là en 1993 celle qui s’affirmait contre le mariage épouse Raphaël Cuir, un historien d’art dont les recherches portent sur la représentation du corps de la Renaissance à nos jours. Voir une photo du couple.
Il est né en 1969 il a 20 ans de moins qu’elle. Il a fait une thèse sur Andres Serrano et il préside aujourd’hui l’association des critiques d’art.


Orlan – Vous prendrez bien un peu de contenu monsieur Greenberg (1998)
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En 1998 une photo la montre servant un café ou un thé avec un sourire un peu idiot (elle appartient la série idioties, la femme qui rit) et s’intitule : « Vous prendrez bien un peu de thé monsieur Greenberg« . (On se souvient que le père du formalisme de l’abstraction américaine prônait une peinture sans contenu).

À partir de 1998, Olan poursuit son idée d’inventer des formes esthétiques non occidentales, mais cette fois virtuellement dans une série intitulée, self-hybridation précolombienne en hybridant son visage avec des sculptures précolombiennes d’anthropologie du musée de Mexico.


Orlan – Self-hybridations précolombiennes (1998)
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Ce sont des images superbes (de 1m x 1.5 m) qui transgressent les catégories du beau et du laid. Elle met en évidence le fait que dans toute société toute culture fabrique, sculpte ses propres corps… et qu’un corps est toujours façonné par des paradigmes culturels.
Des figures, à la fois difformes et splendides, qui mêlent archaïsme et cyberculture. A l’opposé des visages lisses et aseptisés on a la sensation très matérialiste de terre cuite, de pierre. Hybridation de deux civilisations et de pratiques artistiques.


Orlan – Self-hybridations africaines (2000)
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En 2000 les self-hybridations africaines ont été réalisées à partir de photos noir et blanc de musées ethnographiques. Voir également
self-hybridation n°3
self-hybridation n°5


Orlan – Self-hybridations amérindiennes (2002)
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En 2002 les self-hybridations amérindiennes s’appuient sur les peintures de Georges Catlin.
Voir également
self-hybridation n°3
self-hybridation n°5


ORLAN présente ses « auto-hybridations » à New York


Orlan – Self-hybridations opéra de Pékin (2014)
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En 2014 les self-hybridations opéra Pékin.
Voir également
self-hybridation opéra de Pékin n°3
self-hybridation opéra de Pékin n°5


Orlan – Le manteau d’Arlequin (2014)
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Puis Orlan, est passée au « bio art » : le manteau d’Arlequin s’inspire du texte de Michel Serres « Laïcité » en préface de son livre « Le tiers-instruit ». Elle utilise les biotechnologies en faisant prélever de ses cellules et en les croisant avec des cellules d’origine humaine (d’un homme noir) et animale.
Dans un laboratoire spécialisé dans la recherche sur les sciences du vivant, des cellules de sa peau sont placées dans un bioréacteur en co-culture avec des cellules de l’homme africain acheté par internet à une banque de tissus avec des cellules de marsupiaux. Le bioréacteur est situé à la place de la tête sur une structure en losanges colorés qui forment symboliquement le manteau d’Arlequin.
Les agglomérats de cellules qui se sont développées sont placées dans des boîtes de Pétri et insérées dans des modules colorés de la surface du vêtement. L’oeuvre est une vidéo projection.

Voir un commentaire.

2013 La Liberté en écorchée. C’est une œuvre vidéo dans laquelle évolue un avatar du corps de l’artiste sans sa peau, donc littéralement comme un écorché, qui prend la place de la Statue de la Liberté.

Voir entretien avec Orlan (2004)

Les inventions multiples d’Orlan ont souvent été copiées par les photographes de mode sans qu’elle s’en émeuve, d’autant plus qu’à chaque fois, elle avait été contactée, mais lorsque Lady Gaga sans son autorisation, a plagié ses prothèses faciales dans le clip « Born This Way » elle a porté plainte… et en juillet 2016 le tribunal de grande instance de Paris a rejeté sa plainte, la condamnant à payer à la chanteuse 20 000 € Orlan fait appel et porte l’affaire devant les tribunaux américains.

Voir le site d’Orlan

Orlan a voulu remettre en question et les conventions, le déterminisme social, les pressions religieuses et toute forme de domination. Son oeuvre, très cohérente dans sa diversité, reste dérangeante mais a le mérite de poser des questions de société, en particulier celle de la soumission à des normes imposées. Depuis les self-hybridations son travail rejoint l’idée du post-humain, d’une reconfiguration imaginaire de l’humain.

Marion Laval-Jeantet est née en 1964 à Neuilly. Artiste française plus jeune qu’Orlan, elle est une adepte du du bio-art.
Elle a grandi avec un père médecin radiologue et une mère chercheur en biophysique. Elle est aussi bardée de diplômes, elle est ethnopsychiatre, chercheur en ethnologie, biologie, psychologie avec son compagnon Benoît Mangin elle est aussi une militante écologiste (« veilleurs du monde »). Voir l’art orienté.

Dans le cadre de ses recherches elle a en 2007 réaliser son travail intitulé « Félinantropie ».


Marion Laval-Jeantet – Félinantropie (2007)
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Félinentropie où elle a tenté de communiquer avec un chat en s’équipant de prothèses de pattes arrière de félin, de gants à griffes et d’une queue.


Marion Laval-Jeantet par ArtsThree
Interview de Marion Laval Jeantet

Et, plus récemment elle s’est fait transfuser, sous surveillance médicale, du sang de cheval pendant plusieurs semaines à petite dose pour réaliser la performance : « Que le cheval vive en moi » avec des prothèses de jambe arrière de cheval, là encore afin d’éprouver une sensation d’empathie totale avec l’animal.


Marion Laval-Jeantet – Que le cheval vive en moi
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