Robert Filliou 1926 – 1987
Tour à tour résistant en 1943, il rejoint son père aux Etats-Unis en 1948 où il est manœuvre pour la société Coca-Cola à Los Angeles. Il obtient un diplôme d’économie à l’université de Los Angeles (U.C.L.A.) qui lui ouvre la possibilité de partir en mission pour les Nations unies au Japon et en Corée du Sud, où il découvre la pensée extrême-orientale. Il démissionne en 1954 et entreprend des voyages qui le mènent en Égypte, en Allemagne, en Espagne et au Danemark
Il s’est intéressé aux philosophies zen.
Robert Filliou élabore une œuvre ambitionnant d’abolir les frontières entre l’art et la vie.
Il se définissait comme un génie sans talents.
Il rentre en France en 1959. Il expose des poèmes, étude d’acheminement de poèmes.
Parmi ses première œuvres, l’Étude d’acheminement de poèmes en petite vitesse, qui propose l’envoi par la poste de poèmes-objets, qu’il demande aux gens de compléter.
Il cherchait à donner une forme plastique a la poésie. Lien entre poésie et peinture.
« L’idéal de Robert Filliou » (1964), (traduit sous la forme d’un poème d’actions ) ,idéal qui deviendra également celui du mouvement Fluxus
ne pas choisir
ne pas souhaiter
ne pas posséder
pleinement éveillé
tranquillement assis sans rien faire
Galerie légitime : C’est une galerie miniature avec des photos et des textes de tout ce qu’il aimait et qui étaient contenus dans une casquette à l’origine.
1965 il ouvre la cédille qui sourit. Idées de films, de téléphones poèmes, Ben a exposé en 1966.
En 1967 il est à Düsseldorf, il rédige un livre d’enseignement; en collaboration avec Joseph Beuys, George Brecht, John Cage.
En 1967 à la galerie Schmela à Düsseldorf, il présente le « principe d’équivalence ».
Le Principe d’Équivalence propose de considérer trois possibilités de réalisation comme équivalentes – bien fait ≡ mal fait ≡ pas fait. C’est équivalent pour l’artiste, ce qui compte, c’est l’idée de l’oeuvre.
Il applique le Principe d’Équivalence à un module : « une chaussette rouge dans une boîte jaune ».
Bien fait, mal fait pas fait.
Pourquoi une chaussette rouge dans une boite jaune ? Filliou raconte qu’un tel objet se trouvait dans son appartement-atelier, rue des Rosiers à Paris, au début des années 1960 et que, lorsque des personnalités le visitaient pour s’informer de son travail, la réception souvent perplexe laissait place à des questions : « Et cela, qu’est-ce ? ». « Eh bien, répondait-il, c’est une chaussette rouge dans une boîte jaune ! », laissant le visiteur stupéfait. En anglais chaussette se prononce show set ce qui a beaucoup faire rire Brecht
Oeuvre achetée par centre Pompidou principe d’équivalence.
Robert Filliou – Le principe d’équivalence (1968) 200 x 1000 cm Centre Pompidou Paris
(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Cette oeuvre montre comment le principe d’équivalence peut s’appliquer concrètement. Voir un détail.
Voir un commentaire.
Il a réalisé des performances filmées :
L’esclave Robert Filliou
Il obéit a son double.
Il a formulé ses principes d’économie poétique (détournement du terme économie politique). Très proche de J. Beuys qui dit « le vrai capital, c’est l’esprit« .
En 1971, il a le projet de fonder le territoire de la république géniale (tendant à abolir les barrières entre l’art et la science).
Filliou accueillait les visiteurs pendant un mois dans une salle du Musée d’Amsterdam, et des idées sur la République idéale de chacun… Le catalogue, publié à la fin de la manifestation, rassemble une sélection des échanges et réactions.
Il disait : « Ce qui définit l’artiste, ce n’est pas le type d’objet qu’il crée, et qu’on appelle oeuvre d’art, mais se sont ses interventions créatives dans la société. »
En 1963, avec son ami Joachim Pfeufer, architecte et urbaniste américainil a conçu le Poïpoïdrome. Bâtiment utopique avec notamment la mort du père Noel pour se débarrasser des opinions inutiles, le passé actualisé, Shakespeare sur une Vespa, aquariums de poissons d’avrils découpés dans des textes de critiques d’art ….
Réalisé en 1975 a Bruxelles et acheté par le musée de Lyon.
La Joconde est dans l’escalier à la manière de Duchamp.
Série de boites optimistes.
Il s’est retiré en Dordogne près du centre bouddhiste tibétain de Chanteloube où il a décidé de faire une retraite de 3 ans, 3 mois et trois jours. Il est mort avant la fin de sa retraite.
Parmi les choses qu’il nous a légué, il disait : « Le modèle bourgeois est figé, on dit que le modèle artistique peut être enrichissant, mais ce modèle implique de beaucoup travailler sur soi et dans le même temps que vous changez la société vous essayez, bien plus de vous changer vous même. »
Exposition Filliou à Lille (novembre 2003 – mars 2004).
Voir un site sur Robert Filliou.
Ben Vautier né en 1935.
Sa famille s’installe a Nice en 1949. Il a été très influencé par Y. Klein et M. Duchamp.
A la fin des années 50 il construit des objets sur lesquels il écrit de courts textes.
Les écritures vont devenir le cœur de son travail.
En 1958, il ouvre à Nice une petite boutique de disques d’occasion, « Laboratoire 32 », (alias Le Magasin) dont il décore la façade d’une accumulation d’objets hétéroclites. En 1965, il crée une galerie sur la mezzanine du magasin, qu’il nomme « Ben doute de tout ». Jusqu’en 1973 son magasin devient un lieu de rencontre pour tous les jeunes « qui font du nouveau ». Cette boutique fonctionnera jusqu’en 1973, elle sera ensuite transportée au centre Pompidou.
En 1962, il va à Londres où il rencontre George Maciunas, qui l’invite à rejoindre le groupe Fluxus. Ben, en devient un des membres les plus actifs. Il réalise des happenings, des actions, des performances et il publie de nombreux textes.
En 1966, Robert Filliou, George Brecht et Ben réalisent une exposition et une performance dans les rues de Villefranche sur mer.
Il reprends l’idée de Duchamp lorsqu’il a fait ses ready made, comme quoi il suffisait qu’un artiste choisisse et signe pour que cela soit de l’art. A partir de 1959, il a fonde une revue Ben Dieu. Il a signe toutes les choses de la création. Moi Ben je signe.
Il faisait au début ses actions de signature en public.
Quelques exemples :
Il signe des sculptures vivantes (performance au festival de Cannes en 1963).
Ben signe la ligne d’horizon.
Il a mis Dieu dans une boite et il l’a jeté a la mer.
Il a fait également une série de gestes : traverser le port à la nage,
Manger 1964, se peindre le corps, uriner 1962
Il a inventorié des gestes quotidiens qui sont considérés comme des oeuvres d’art. Voir la signification des performances.
Ben – J’ai mangé un œuf dur hier a 12 h 32 (1966)
J’ai mangé un œuf dur hier a 12 h 32
Ben – L’art c’est du bluff
Ben – La vie ne s’arrête jamais
Dans les textes de Ben on trouve des phrases qui parlent de la vie (Il est temps d’être heureux, Tout est argent, L’enfer c’est moi…) d’autres sur le sens de l’art (J’ai voulu abandonner l’art, mais j’en ai fait de l’art, Etre bien dans l’art, Je voulais faire du nouveau, mais j’ai fait comme les autres…) et les doutes des artistes.
Il définit lui-même son art comme « un art d’appropriation » :« Je cherche systématiquement à signer tout ce qui ne l’a pas été. Je crois que l’art est dans l’intention et qu’il suffit de signer. Je signe donc : les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules, etc. Je vais être très jaloux de Manzoni qui signe la merde et qui me volera l’idée des sculptures vivantes. »
En 2013, ouverture de la Fondation du doute à Blois. La Fondation du doute est un lieu singulier. Ben Vautier l’imagine empli de la liberté des lieux en mouvement, animé de ce flux qu’il porte avec lui depuis cinquante ans. La Fondation du doute n’est ni un musée, ni un centre d’art mais un lieu original où règne l’esprit Fluxus.
Blois : Fluxus, Ben et les autres, une question d’égo
Voir les performances de Ben.
Rétrospective Ben au musée de Lyon.