Cours du 10 mars 2014

Les minimalistes, l’art minimal

Sommaire : Frank Stella, Donald Judd, Carl André, Dan Flavin


Le mouvement minimaliste est un mouvement qui est apparu au milieu des années 60 au départ en réaction contre le débordement subjectif de l’Expressionnisme abstrait (jugé trop lyrique) et contre l’excès de figuration du pop art.

Le terme d’art minimal a été inventé en 1965 par le critique d’art analytique anglais Richard Wollheim qui analysait le travail de Ad Reinhardt (peintures noires) et qui analysait également les ready made de Marcel Duchamp. Mais très vite ce terme a servi pour désigner le travail d’un certain nombre d’artistes.

Le langage formel est très réduit et on utilise des matériaux usinés. Retrait total de l’expression de soi.
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Frank Stella (né en 1936)

Il a inspiré le mouvement et a tourné le dos à cette tendance à partir des années 70.
Après une formation artistique, il est intéressé par les peintures de Barnet Newman. En 1950, il rejette le lyrisme de l’expressionnisme abstrait, s’installe à New York et se lie d’amitié avec les peintres Jasper Johns et Robert Rauschenberg et les architectes Richard Meier et Philip Johnson.
En 1958 – 59 il se fait remarquer par des séries de peintures noires. Il utilise un pinceau de peintre en bâtiment et de la peinture du commerce.
Le noir y est posé en bandes régulières séparées par de fins traits blancs, comme pour construire un pattern (motif) : c’est la fin de l’expressionnisme abstrait et le début de la peinture-objet, qui exerce une profonde influence sur la naissance du minimalisme.


Frank Stella – Die Fahne Hoch (1959) 308,6 cm × 185,4 cm Whitney Museum of American Art , New York
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Die Fahne Hoch 1959. Inspiré par les drapeaux de Jasper Johns.
Frank Stella a donné à l’œuvre un titre provocateur. Die Fahne Hoch! est nommé d’après l’hymne du parti nazi , le Horst Wessel-Lied , et est l’un des tableaux de la série qui font directement référence au nazisme. En appliquant un titre très émotif à l’image, il produit un effet ironique qui déstabilise l’idée de son signifiant.
Il tend ses toiles sur les châssis plus épais qui ont la même largeur que ses bandes. leur épaisseur est trois fois supérieure à celle des châssis habituels.


Frank Stella – Mariage de la raison et de la misère (1959) 230,5 x 337,2 cm MoMA, New York
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Mariage de la raison et de la misère. 3,37 m MoMA
Dessin géométrique, jeu des bandes noires. Voir un commentaire.

Stella en train de peindre, zones blanches. Neutralité totale.

Conception minutieuse de l’oeuvre avant sa réalisation.
Carl Andre décrivait ainsi les peintures à bandes de Frank Stella : « L’art exclut le superflu, ce qui n’est pas nécessaire. Pour Frank Stella, il s’est avéré nécessaire de peindre des bandes. Il n’y a rien d’autre dans sa peinture. Frank Stella ne s’intéresse pas à l’expression ou à la sensibilité. Il s’intéresse aux nécessités de la peinture… Ses bandes sont les chemins qu’emprunte le pinceau sur la toile. Ces chemins ne conduisent qu’à la peinture. »

A partir de 1960 invention des « shaped canvas ».

Peintures sur toile qui n’ont plus une forme rectangulaire.


Frank Stella – Pagosa Springs (1960) Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington D.C.
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Pagosa Springs 1960. Accord entre forme du support et forme intérieure. Un objet dans sa réalité matérielle. « Ce que vous voyez est ce que vous voyez ».


Frank Stella – Mas o Menos (1964) Centre Pompidou Paris
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Mas o Menos 1964. Centre Pompidou 418 cm. Châssis 12,7 cm d’épaisseur. Motif du labyrinthe.
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Frank Stella – BAFQ (1965) 238,8 x 274,3 x 10,2 cm
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BAFQ 1965

Autres oeuvres : Empress of india (1966), Fez (1964), Concentric square,

A partir de 1966 évolution vers les « polygones irréguliers ».


Frank Stella: Irregular Polygons


Frank Stella – Wolfeboro III, (1966) San Francisco Museum of Modern Art
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Wolfeboro III 1966

D’autres oeuvres : Star of Persia II.

Série « Protarctor »


Frank Stella – Série « Protarctor », (1967)
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Couleurs vives, très décoratives.
Voir d’autres oeuvres : Darabjerd III (1967), Harran II 1967, Hatra I 1967, Khurasan Gate III (1968), Raqqa II 1970, York factory Sketch.

Dans les années 70, il abandonne cette austérité géométrique, il évolue vers des structures tri dimensionnelles. Il évolue vers une sorte de Baroque.
Il réalise tout d’abord des peintures d’oiseaux. (Guadeloupe Caracas, ).


Frank Stella – Bonin night heron (1976)
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Voir d’autres oeuvres (exposées à la galerie Saatchi à Londres)

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Grands formats un peu fantaisistes.

L’art baroque a tendance à masquer les structures architecturales. L’ornement devient le plus important.


Frank Stella – Exposition à la galerie Saatchi
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Installation dans un musée, les objets qui sont à la fois peinture et sculpture et non peinture et non sculpture.
Voir autre installation.


Frank Stella – Jungli kowa (1978)
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Jungli kowa

Il n’est plus minimaliste.


Frank Stella – Holy Rollers (1988)
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Holy Rollers


Frank Stella – Quaqua! Attaccati La! (1985)
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Quaqua! Attaccati La!

C’est un peu comme s’il avait mis en 3D les peintures de Kandinsky.

A partir de 1988 il réalise une série sur le roman d’Herman Melville « Moby Dick »
Les 138 chapitres du livre lui ont inspiré 135 reliefs.
Il essaye de suggérer les mouvements de la mer, morceaux de cartes, éponges.


Frank Stella – La queue (1988)
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Voir The grand armada.

Travaux plus récents


Frank Stella – Le mousquet (1990)
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The musket 1990

En 2001 il réalise the prince of Hombourg à la National Gallery of Art Bâtiment est à Washington, DC, cette sculpture ressemble aux effets de Frank Ghery (Musée Guggenheim de Bilbao) qui fait des jeux de lumière.

Voir des oeuvres plus récentes.