Dans un interview de 1963 Lichtenstein se dit anti-contemplatif anti-nuance anti-tyrannie du rectangle anti-mystère anti toutes les brillantes idées. Dans le pop art proposer une BD reconnaître les personnages ne suffit pas à comprendre.
Dans toutes les représentations, il y a un balancement entre transparence (ce que l’on voit) et opacité (la façon dont s’est peint). Le jeu de ce balancement est son sujet. L’objet est facile à appréhender mais dans le même temps, il exhibe sa technique de peintre.
Il déclare également, « Je veux que mon tableau ait l’air d’avoir été programmé. Je veux cacher la trace de ma main. »
Série peintures de guerre
« Je pense que ce qui me plaît dans l’art commercial, c’est son énergie et son impact, sa franchise, une sorte d’agressivité et d’hostilité qu’il véhicule. »
Roy Lichtenstein – Takka takka (1964)142,2 × 172,7 cm Musée Ludwig , Cologne
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Takka takka (1964), voir un commentaire.
Torpille lancée (1963). Il utilise le magasine Men of war
Il fait une sélection rigoureuse des scènes de BD et même si la langue dominante de son travail est l’anglais, les thèmes et les sentiments qu’il dépeint sont universels, ce qui explique que son art est populaire dans le monde entier. Même s’ils ne parlent pas couramment l’anglais, les gens ont adopté assez de la culture américaine à travers des films, des séries TV et des livres pour comprendre les messages de base que Lichtenstein véhicule.
Roy Lichtenstein – Whaam ! (1963) Porcelaine émaillée sur acier: 61,2 x 122,2 cm Tate museum Londres
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Whaam ! Forces du bien à gauche et les forces du mal à droite. Voir un commentaire.
C’est son œuvre la plus célèbre. Dans cette toile, tout le monde voit une référence à la guerre froide et plus particulièrement à la guerre de Corée, mais il semblerait qu’il n’en soit rien. En fait, Roy Lichtenstein et sa famille venaient d’emménager dans une jolie petite maison de la banlieue de New York. Le cadre était calme et idyllique, mais chaque fois que l’artiste voulait se reposer chez lui, son voisin mettait en marche sa tondeuse à gazon. Jim Lash était le plus gentil des voisins, toujours souriant, toujours prêt à rendre service. Mais il ne se rendait pas compte que son voisin Roy ne venait à la maison que pour se reposer et méditer. A bout de nerfs, Lichtenstein ne pouvant ni massacrer son voisin, ni même se représenter sur une toile en train de le massacrer, il peignit cette métaphore qui traduisait exactement son état d’esprit. Une œuvre qui montre très visiblement l’humour hilarant et décalée de l’artiste.
OK hot-shot 1963. Il ne cherchait à critiquer la politique américaine. Voir un commentaire.
Crak pour la France.
Roy Lichtenstein – Pow ! Swette dream baby (1963) 95,6 x 70,1 cm Sérigraphie
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Faits de beaux rêves bébé. Pow !
Série des paysages
Roy Lichtenstein – Roy Lichtenstein – Nuages dans le ciel
Nuages dans le ciel
Soleil levant.
Dans « Soleil Levant », il reprend le thème classique du paysage, mais il en détourne les codes. C’est l’aspect stéréotypé qui l’intéresse. Il est difficile de savoir quel plan se situe devant l’autre. L’artiste incorpore des ambiguïtés spatiales, créant une tension dans le paysage et un certain mystère. On discerne néanmoins le ciel, l’eau, la lumière, éléments essentiels de l’esthétique chinoise des paysages que l’on retrouvera à la fin de sa vie. Il ne peint pas une œuvre néo-zen à contempler mais une version industrialisée.
Temple d’Apollon violence de la lumière et de l’ombre. Son idée et de transformer toutes les images à travers des stéréotypes de lectures
A partir de 1962 il revisite les œuvres d’artistes.
Picasso, Cézanne, Léger, Mondrian, Matisse… Lichtenstein s’empare des grands peintres modernes, de la même façon qu’il détourne les vignettes de BD.
Il déclare : « Je ne cois pas que je fasse des parodies. Je crois que je réinterprète des oeuvres antérieures; comme Picasso quand il réinvente Vélasquès, Delacroix, ou Rembranlt« ,
Interview de Roy Lichtenstein en 1962
Il se confronte aux géants de l’art moderne car leurs reproductions sont partout aux USA. Ce n’est pas de la citation, processus d’appropriation par homogénéisation. Il nivelle esthétiquement toutes les images comme Warhol avec la photo, Il fait place nette avec une apparence d’objectivité.
Quelqu’un qui n’a jamais vu les originaux mais seulement des reproductions de mauvaise qualité apprécie Lichtenstein, il met en valeur l’effet produit sur l’art par la révolution industrielle. (W. Bellamine histoire d’art). L’aura d’une œuvre vient de ce qu’elle est unique, dès lors que l’on la remplace par des clones il y a une déperdition de l’aura. L’art perd son A majuscule. Walter Benjamin
Femme au chapeau 1962 inspiré d’un Picasso de 1943 rendu pimpant
Femmes d’Alger.
Il a dit « Picasso a fait Femme d’Alger à partir de la peinture de Delacroix, et bien moi je fais femme d’Alger à partir de la sienne ! »
Voir la peinture de Picasso et celle de Delacroix.
Voir la réinterprétation d’œuvres par des artistes américains.
Portrait de madame Cézanne, il nous donne des axes et nous montre comment il rééquilibre la composition.
En non-Objectif I , L’image est simple il conserve l’équilibre des couleurs de Mondrian. Par contre les zones en gris ne sont pas peintes, mais elles sont représentées par des points Ben-Day. On peut dire que c’est à la fois plus abstrait (le gris est suggéré par une trame) et moins abstrait (il ne s’agit que la recréation d’une oeuvre) que la peinture de Mondrian.
Il réalise une série sur les meules de foins à la manière de C. Monet. Le tramage est très gros, pour restituer l’impression trouble.
Cathédrale de Rouen, voir un commentaire. Il les dépouille de tout ce qui fait leur saveur. Pour les deux peintres, Monet et Lichtenstein, l’objet de la cathédrale est moins important que l’acte de voir.
Série sur les nymphéas de Monet. Trames en oblique à rayure, utilise plus de trame, mais des adhésifs qu’il enlève ensuite. L’oeuvre veut dire tout autre chose.
Série de nature morte.
Roy Lichtenstein – Nature à la cruche d’argent (1972) 129,5 x 152,4 cm
Nature morte à la cruche d’argent. Ce ne sont plus seulement des agrandissements d’images imprimées, il invente des jeux avec ces éléments, couleurs vives, cernes, trames. C’est le cas dans cette Nature morte avec cruche d’argent dont l’éclat des noirs et blancs surprend par la manière de varier les contrastes, la trame des lignes droites rigoureuses du fond fait ressortir les courbes diverses, les surfaces plates, vides et celles qui sont surchargée de décors baroques. On appréciera, amusé, cette cruche qui trône fièrement sur le plat comme un pachyderme sur une piste de cirque ou, en amateur averti des arts plastiques, ce jeu de marelle en grains de raisin bleus avec son grain tout rond sur le rond jaune de l’orange ou les rappels des brillants qui éclairent les grains bleus avec les ellipses sur les noirs de la cruche… ou encore quelques subtilités dans la rencontre des lignes. (Daniel Mary).
Roy Lichtenstein – Nature morte avec Picasso (1973) 76,2 x 55,9 cm Fine art Cologne
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Nature morte avec le visage de Picasso
Roy Lichtenstein – Still Life with Goldfish (et peinture de Golf Ball) (1972)
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Bocal de poisson rouge référence à Matisse 1914.
Roy Lichtenstein – Trompe L’œil with Léger Head and Paintbrush (1973)
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Photo-blende avec un pinceau et de la tête Léger (1973).
« Bull Profile Series » (1973) de Roy… par centrepompidou
Référence au cavalier rouge 1974 Carlo Carra 1913
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Laocoon inspiré par la mythologie classique.
A partir de 1965, il engage une réflexion sur la peinture.
Effets de coups de pinceau
L’abstraction inspire sa série des coups de pinceau (Brushtrokes) dans laquelle il explore le geste du peintre. Il trace de larges rubans de couleur sur une trame de petits points. Les coulures de peinture s’opposent à la trame mécanique de l’arrière-plan.
Ses « coups de pinceau » sont une interrogation sur l’acte de peindre et sont inspirés de l’expressionnisme abstrait en vogue dans les années 1950. Voir un commentaire.
Brushtrokes (coups de pinceau) Avec sa technique il fige tout les coups de pinceaux, il le fait méticuleusement. C’est une peinture qui est spontanée. Le geste est inhumain par sa taille. Il imite les coulures, il crée une image standardisée, froide et banale à partir du « grand geste » de l’artiste. Peinture sensuelle reproduite, sans émotion.
Arthur Danto, dans le célèbre ouvrage « la Transfiguration du banal », démontre que les brushstrokes ne peuvent être pleinement appréciés que par ceux qui connaissent l’expressionnisme abstrait (pour lui une oeuvre d’art est avant tout une interprétation).
Ecouter une émission de France culture sur Arthur Danto.
Voir Big painting n°6 (1965) 4,60 m Francfort. La transfiguration du banal démontre que seul les initiés peuvent les apprécier.
Série des châssis à coins.