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Le mouvement dada
Sommaire : Dada à Zurich – Hugo Ball, Emmy Hennings, Marcel Janco, Jean Arp, Sophie Taeuber. Dada à New-York – Francis Picabia, Raoul Hausmann, Hannah Hoech, George Grosz, John Heartfield. Dada à Berlin – Raoul Hausmann, Hannah Hoech, George Grosz, Otto Dix. Dada à Hanovre – Kurt Schwitters. Dada à Cologne Max Ernst, Dada à Paris Francis Picabia, Man Ray
Le mouvement dada est un mouvement d’avant-garde actif entre 1916 et 1923, Dada n’est pas un « isme » comme les autres, même si on parle parfois de « dadaïsme » . C’est bien une avant-garde parce que regroupant plusieurs personnalités, avec un et même des « manifestes « ( le premier a été écrit par Tristan Tzara) et s’exprimant dans le refus des formes du passé. Mais sa singularité, c’est que ce mouvement, né de la guerre, conteste toutes les valeurs politiques, sociales et culturelles…y compris l’art. Ils ont donc produit des choses qui selon eux relevaient de l’anti-art. Dada est donc avant tout un mouvement de contestation, qui mêle nihilisme et humour, toujours avec la conscience de provoquer le public.
Ex contemporain : les « Pussy Riot » en Russie s’expriment dans un esprit dadaïste…
Dada est aussi international, et s’est manifesté dans différents lieux :
1° Dada à Zurich
En 1916, en pleine guerre, des jeunes écrivains, poètes, plasticiens, étudiants, se sont retrouvés à Zurich pour fuir les champs de bataille. Soit objecteurs de conscience, comme l’allemand Hugo Ball, soit réformés après avoir simulé la folie comme l’alsacien Jean Arp…
photo du trio Jean Arp / Tristan Tzara/ Hans Richter, 1916
Le poète Hugo Ball et sa compagne Emmy Hennings investissent une taverne de la Spiegelstrasse à Zurich et la rebaptisent le cabaret Voltaire pour en faire un lieu littéraire et artistique. Un jour de février 1916, ils ouvrent un dictionnaire et tombent au hasard sur le mot Dada : ils l’adoptent parce que c’est enfantin, absurde, primitif.
Au cabaret Voltaire vont se dérouler de mémorables soirées dadaïstes, au carrefour de la danse, du théâtre et des arts plastiques, autour de textes « lettristes » absurdes ( cf. la poésie abstraite des Futuristes).
Quelques images de ces soirées : masque de Marcel Janco et la photo d’Hugo Ball dans son costume de scène en carton.
Janco (étudiant en architecture originaire de Roumanie), fabriquait pour tous des masques sauvages faits de matériaux de récup ; ( carton, cuir , ficelle). Ces masques leur donnait l’audace de scandaliser le public du cabaret par des propos irrationnels. Hugo Ball a raconté qu’avec son costume il devait être porté sur scène et qu’il psalmodiait ses textes comme un imprécateur pendant que les autres faisaient des bruits de casseroles et des aboiements de chiens… Sans le savoir, ils inventent ce qu’on appellera plus tard le « happening »…
Leur volonté à tous, c’était de répondre à l’absurdité de la guerre par des comportements absurdes, dérisoires, pour faire table rase de toutes les valeurs établies.
Plastiquement, le groupe de Zurich n’a pas produit d’œuvres majeures. Le plus intéressant est le travail de Jean Arp ( collages et sculptures), qui invente les bois découpés , renonçant à la forme rectangulaire :
et les oeuvres de celle qui deviendra sa femme, Sophie Taeuber, qui réalise des collages, des sculptures , ex Portrait de Jean Arp, 1918 et des « tapisseries » : elle transpose en broderie
les formes abstraites de ses collages ; ex : Formes élémentaires, 1917. Elle aussi est pionnière dans le détournement de techniques « féminines ». Voir des réalisations..
Arp disait « nous cherchions des matériaux sur lesquels ne pesait pas la malédiction de la tradition picturale. »
En 1918, dans le premier manifeste, Tristan Tzara écrit : « Dada reste dans le cadre européen des faiblesses, c’est tout de même de la merde, mais nous voulons dorénavant chier en couleurs diverses, pour orner le jardin zoologique de l’art de tous les drapeaux des consulats do do bong hiho aho hiho aho ! »
Après l’armistice, le groupe de Zurich va poursuivre son action à Berlin, Cologne ou Paris.
2° : Dada à New-York :
Dès 1915 sous l’impulsion de Marcel Duchamp et de Francis Picabia, et jusqu’en 1921, un mouvement similaire a lieu à New-York. C’est l’époque où Duchamp conçoit ses ready-mades et commence son Grand Verre. Francis Picabia est lui aussi préoccupé par les machines auxquelles il associe des émotions humaines :
Francis Picabia – Paroxysme de la Douleur, (1915) Musée des beaux arts du Canada Montréal
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Paroxysme de la Douleur, 1915. Voir un commentaire.
Man Ray produit des objets : Boardwalk, 1917 …et des photographies: La Femme et l’Homme 1918 sont des photos d’ustensiles ménagers.
Ils exposent dans une galerie de la 5ème avenue et publient une revue : «the blind man».
Après l’armistice, ils regagnent Paris.