En 2008-2009 il expose au MAMAC de Nice « Chemin de peinture »
Stéphane Pencréac’h – Allégorie (2005) Huile et sublimation sur toile Trévira
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Le motif du miroir est très fréquent dans des mises en scène de types variés. Voir le cartel du tableau.
clown 2008
Voir également :
– Ecce homo (2009) Huile et mannequin sur toile, 200 x 200 cm.
En janvier février 2010, il expose à la galerie Anne de Villepoix l’exposition s’intitule « Pain in love« Souffrir c’est aimer. Elle se présente comme une « tragédie en 4 actes et 16 tableaux ».
Ce sont des tableaux noirs, des scènes allégoriques qui recèlent inquiétude et désir, comme dans des rêves à la fois doux et angoissants. Des tableaux qui ont à voir avec le théâtre, non seulement en raison des rideaux rouge, mais aussi parce que ces œuvres, tout comme l’art théâtral, se voudraient cathartiques : montrer l’horreur c’est l’exorciser. Beaucoup de ces toiles intègrent des objets en 3D.
Stéphane Pencréac’h – Acte 1 scène 1 primitive, (2009) peinture à l’huile et mannequin 130 x 160 cm
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Voir également :
– Acte 1 scène 2, (2009) huile sur toile 130 x 160 cm.
– Acte 1 scène 3, (2009) huile sur toile 130 x 160 cm.
– Acte 2 scène 2 (2009) huile sur toile bras de manequin 130 x 160 cm.
– Acte 3, scène 2, Farewell (2009) huile et tissu, huile sur toile 130 x 160 cm.
– Acte 4 scène 2 Le roi de rien (2009), huile et marionnette.
Fragments de corps vrais et faux miroirs, il utilise la réserve comme une béance qui irradie.
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Une sculpture de cette période s’intitule d’ailleurs Catharsis for the masses et met en scène l’explosion d’une voiture. Elle est présentée à Berlin à la galerie Fritsch. Litanie du vide de sens de notre époque, et en même temps de son narcissisme.
Stéphane Pencréac’h – Exposition «la Passion » au Carré Sainte Anne, Montpellier, (2010)
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En 2010 la passion au carré Sainte-Anne à Montpellier dans une ancienne église, ne laisse personne indifférent. Le public est surpris, parfois choqué par la violence de « sa » religion qui intègre des loups-garous, des vampires et toutes sortes de monstruosités. Le propos et osé. Cette exposition est la même année présentée à Madrid. Les sculptures qui accompagnent les toiles sont parfois assez lourdes dans leur symbolique de pacotille.
Voir également Passion au carré sainte Anne
Voir également :
– Déposition (2010). Dans »La Déposition », tout est consommé. La génitrice est en deuil, son fils, la bête sanglante sur ses genoux, un rictus de souffrance aux lèvres. Elle a donné la vie. Elle savait que la tragédie serait au rendez-vous.
– La grande faucheuse (2010) un personnage baroque, au masque ricanant, plane au dessus des flammes et des illusions spéculaires éclatées.
– Jérusalem (2010)
La mère et le fils, apparence trompeuse d’une crucifixion, un lycanthrope mutilé ricanant devant une forme féminine monstrueuse.
En 2011 il présente Tempestad à Perpignan acentmètresducentredumonde comme son nom l’indique est placée sous le signe de la tempête et du déluge. Toutes ces toiles intègrent des fragments de mannequins « le fait de jouer avec la troisième dimension est vraiment à la base de mon travail. Je veux que la toile surgissent au spectateur, qu’il soit projeté dedans grâce à des illusions visuelles. »
Entretien avec Stéphane Pencreac’h (Exposition Tempestad) Perpignan
Stéphane Pencréac’h – Le naufragé (2011) Technique mixte et huile sur toile, 200 x 200 cm
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Le naufragé. Là encore les toiles sont accompagnées de sculptures. Bien sûr toutes ces œuvres entrent maintenant en résonance avec l’actualité des migrants en Europe.
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Voir également :
– La tempête triptyque (2011).
– La sirène (2011).
– Le noyé (2011).
Il expose à la galerie Anne de Villepoix en 2012.
En 2012 ses travaux proposent une réinterprétation plastique des grands mythes de l’Antiquité.
Persée et la Méduse.
La Pythie
Voir également :
– Laïos, le père d’Œdipe.
– Hadès et Perséphone.
– Minotaure et
– sa version en volume de Méduse
– Corée (devenue maîtresse des enfers) dans un linceul sanguinolent.
Francis Bacon n’est pas loin avec ses caissons et ses coups de pinceaux verticaux.
Narcisse (d’assez mauvais goût la jeune femme qui se masturbe à ses côtés) est-ce une façon appuyée de nous dire que l’interprétation est nécessairement freudienne ?
Narcisse, est traité en parallèle en gravure sur bois.
Circé et elle aussi en train de forniquer.
Les sculptures :
L’enfer,
Voir également :
– La roue (bronze peint), et La moitié du temps sont très inégales.
Voir un commentaire sur l’oeuvre de Pencréac’h.
En 2014 le MAMAC de Nice expose ses peintures récentes sous l’intitulé « Peinture d’histoire« . Pencréac’h choisit la peinture afin d’illustrer l’Histoire, et ce pour sa fonction critique, émotionnelle et subjective, même si le rapport à la photographie est latent. Dans cet objectif, il confère au médium une profondeur et une ampleur singulière, afin de décrire l’Histoire du Printemps arabe. Si Pencréac’h déploie ses peintures de manière apparemment assez classique, il vise cependant à fonder une expérience esthétique nouvelle et développe un traitement moderne, en référence au monde actuel.
Il met en scène la révolution du peuple dans quatre villes, Tombouctou au Mali, Tunis, Tripoli en Libye et Le Caire dans quatre triptyques de très grand format. Il représente chaque fois au centre une scène parmi celles qu’on a vu à la télévision. Et de part et d’autre des figures allégoriques, il dispose des portraits, des symboles, des inscriptions. Chaque fois aussi des ruptures d’échelle et des couleurs qui claquent.
Tombouctou 2012. Trois panneaux cernés de noir comme un écran de cinéma. La figure centrale peut évoquer une Pietà ou un Touareg digne et menaçant confronté à la mort. Le gisant représente la victime collatérale des manifestations. Les deux panneaux latéraux montrent un corps en lévitation peint en raccourci. Dans la fenêtre s’ouvrant à gauche, apparaissent les slogans que les salafistes et les intégristes affichaient dans toute la ville. Un floutage général altère un peu la vision. Le Rouge et le Noir dominent, et un horizon vert bascule. À droite, le même corps en lévitation, et la tache rouge de sang qui affectait la ville devient un astre solaire.
Tunis 2013 est rythmée par trois colonnes, rappelant que le peuple tunisien a ses origines dans la Carthage antique. La figure centrale c’est Mohamed Bouazizi qui, s’immolant par le feu, a été le déclencheur du printemps Arabe (« J’y vois un Prométhée moderne« ). À gauche, une foule de manifestants sous des fumées noires, et des taches rouges toujours évoquant le sang des victimes. À droite un touareg devant des pancartes indiquant « dégage ! » positionné au bord du cadre (comme l’Aristote du Titien) interpelle de son regard.
Le Caire. Au centre, la foule qui défile, folle d’espoir devant la liberté. La construction générale est pyramidale, avec un point de fuite au centre. Le peuple brandit des drapeaux et des slogans. Au-dessus, plane une figure discrète, peut-être l’ange de la liberté. Sur les panneaux latéraux, aussi un effet de perspective. À gauche, Anubis est représenté faisant la moisson de morts de la guerre civile et tend en offrande des flèches pharaoniques. Sur le panneau de droite, Hosni Moubarak apparaît derrière des barreaux. Des empreintes de main sanglantes, siglées de l’Aigle de Saladin, empreinte de la République arabe unie comme un phénix. Au loin à l’horizon, les faubourg du Caire et les pyramides de Gizeh.
Tripoli, une symétrie centrale en miroir. Le corps du supplicié se dédouble, torse nu, pantalon noir. Cette fois il n’est pas en lévitation, il est pendu par les pieds, un voile sur le visage tuméfié. La ville est en flammes et la foule déferle à l’extérieur des remparts sous les bannières nationales. À gauche un enfant tente d’échapper à la ville sous les bombes. Cet éternel Gavroche révolutionnaire indique que Delacroix a laissé sa propre lecture de la Révolution française. Le volet de droite sur fond rouge représente une allusion à la photo officielle de Nicolas Sarkozy, marquant l’implication de la France. Dessous, un portrait de Kadhafi pourtant la coiffe traditionnelle, et peint en anamorphose (comme Holbein) très discret…
En 2015 Pencréac’h a ajouté à cet ensemble un nouveau triptyque Paris 11 janvier 2015.
Au centre au premier plan, toujours le martyr torse nu et pantalon noir cette fois en raccourci avec la tête proche de nous. En face de lui, (et de nous), les chefs d’État, François Hollande au centre c’est la photographie prise le 11 janvier place de la République. On est dans la photo mais plus vraiment : les visages sont floutés. Le corps à l’avant du cortège, est comme le Christ de Mantegna inversé. C’est l’histoire à l’échelle humaine.
Voir un commentaire (dossier de presse).
Voir un commentaire (culturebox).
De mai à juillet 2015 il expose à l’Institut du monde arabe à Paris. Nous sommes abreuvés de ces images reportage, au point que nous ne les voyons plus vraiment. Par la peinture Pencréac’h nous oblige à nous arrêter sans porter de jugement, et on a l’impression que ces foules ivres d’émotion et d’espoir, qui à chaque fois s’achèvent dans le drame et le sang, c’est sans fin.
Stéphane Pencréac’h – Exposition IMA Paris, printemps-été 2015
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Les sculptures monumentales qui accompagnaient ces cinq grandes fresques portaient le titre générique de Monument à Kobané, ville syrienne kurde détruite par les djihadistes de Daesh.
Voir également :
– Monument à Kobané 1
– Monument à Kobané 2
– Monument à Kobané 3
Ce sont des grandes figures allégoriques en plâtre réalisées en associant des fragments réalisés en argile (et moulées) par Pencréac’h et des fragments de sculptures allant de la Grèce hellénistique au XIXème siècle.
Exposition – Stéphane Pencréac’h, OEUVRES MONUMENTALES