Jeff Koons
Sommaire : Inflatables flowers (1978), The new (1979), Equilibrium (1985), Luxurian dégradation (1986), …
Jeff Koons est né en 1955 à York en Pensylvanie. Il fait partie de ces artistes star du marché qui cherchent à s’adresser à un large public. Ce sont à la fois des artistes, des chefs d’entreprise, des communicants, des provocateurs et des perfectionnistes.
Il est issu de la classe moyenne, son père tenait un magasin de décoration. Le commerce fait partie de son ADN, il a aussi le look d’un politique. Il est impénétrable, il adapte son discours au public. C’est un élève médiocre, à 17 ans, un jour, il appelle Salvador Dali à l’hôtel Saint Regis et parvient à passer quelques heures avec lui. C’est une rencontre qui le marquera beaucoup.
Il fait ensuite une série de petits boulots (vente de Coca, travaille au MoMA, vend des fonds de placement à Wall Street).
Voir une biographie plus complète.
Premières oeuvres : Inflatables flowers (1978) fleurs gonflables disposées avec des miroirs, avec l’idée que le spectateur peut se voir dans l’oeuvre.
Relève à la fois du pop art et de l’enfance, voir également.
Voir un commentaire (Musée Guggenheim Bilbao)
Il crée également un lapin en plastique.
Jeff et son lapin.
Idée empruntée à Robert Smithson, qui transportait des éléments de la nature dans les musées. Il associe le souvenir du land art à celui de l’enfance.
Voir d’autres inflatables flowers sur le site de Jeff Koons.
Avec The new en 1979, il attire l’attention de certains critiques. Il réalise l’exposition dans une galerie temporaire. Tout devait relever de la nouveauté. Il présente des aspirateurs neufs présentant la modernité avec des néons des tubes fluorescents évoquant le travail de Dan Flavin. C’est à la fois un croisement des ready made de Duchamp avec un mode de présentation qui est un clin d’œil aux minimalistes. Obsession de la nouveauté.
Il se revendique ainsi d’une tradition artistique hérité de la fameuse Fountain de Duchamp en 1917.
Jeff Koons, qui voulait se faire connaître, avait ajouté dans l’exposition une photo de lui à 5 ans. Il montre ainsi qu’il est un artiste « nouveau ».
Voir d’autres œuvres sur le site de Jeff Koons.
Equilibrium (1985)
Ce qui va le révéler c’est son usage des panneaux de basket. À cette époque ce sport permet l’ascension sociale des classes défavorisées. Il réalise une collection d’affiches pour Nike des champions de basket,
Il représente Moïse Malone basketteur, comme un berger. Voir d’autres basketteurs sur le site de Jeff Koons.
Présentation de ballons de basket à la manière de Warhol.
Jeff Koons – Equilibrium three balls (1985) 164.6 x 83.1 x 39.3 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Equilibrium en 1985. Ballons en apesanteur. Three Ball Total Equilibrium Tank », une installation composée d’un aquarium contenant trois ballons de basket plongés et en équilibre dans une solution d’eau salée. L’artiste a fait appel aux services de Richard P. Feynman, prix Nobel de physique.
Voir un commentaire (musée Guggenheim Bilbao).
Le même année il faire réaliser en bronze des objets usuels canot, sac à dos etc.
Jeff Koons – Canot de sauvetage bronze 30.5 x 203.2 x 152.4 cm (1985)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Voir également un Scaphandre autonome.
Voir d’autres œuvres sur le site de Jeff Koons.
Luxury and degradation (1986)
En se promenant dans les rues de New York, il remarque les publicités pour des marques d’alcool. Plus on va vers les quartiers populaires plus les publicités deviennent figuratives.
Art abstrait pour les riches le figuratif pour les pauvres. Il va faire un art figuratif pour tout le monde.
Il expose des tirages sur toile de photos publicitaires.
Il ajoute des objets en acier inoxydable qui sont des répliques d’objet en relation avec la consommation d’alcool.
Jeff Koons – J.B. Turner train (acier) 27.9 x 289.6 x 16.5 cm (1986)
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Le J.B. turner train en acier inoxydable très poli et brillant, d’apparence luxueuse, va devenir le moyen d’unifier des objets appartenant à des mondes esthétiques très différents.
Il a fait remplir ce train de bourbon. Il veut créer une tension avec la sensation de boire.
Voir également Travel bar (bar de voyage).
Voir un commentaire (musée Guggenheim Bilbao).
Voir d’autres œuvres de Luxury and degradation sur le site de Jeff Koons.
En 1987, il est invité à participer en Allemagne au Skulptur Projekte de Münster manifestation qui réuni des sculpteurs tous les dix ans.
Il réalise une œuvre intitulée Kiepenkerl (le colporteur). Ce travail est une copie agrandie en acier d’une sculpture en bronze qui se situe dans le centre-ville de Münster qui représente le symbole de la ville.
Voir un commentaire de Jeff Koons sur Kiepenkerl.
Ce sera le point de départ de la série statuaire statuary (1988). Objets cultes populaires qui correspondent au mauvais gout populaire.
Buste de Louis XIV réplique de son lapin en acier. Reflets à Versailles. Son objectif est de brouiller des frontières entre l’art savant et l’art populaire.
Voir d’autres œuvres de statuary sur le site de Jeff Koons.
Banality (1988). Il délègue l’exécution de ses créations à des « artisans » choisis pour l’excellence de leurs savoir-faire techniques (sculptures sur bois et sur porcelaine, travail des métaux). Il détourne ces artistes de leur production.
Jeff Koons – Ushering in Banality (Usage dans la banalité) (1988) sculpture sur bois 96.5 x 157.5 x 76.2 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
L’enfant qui pousse la truie c’est lui. Voir un commentaire sur Ushering in Banality.
Jeff Koons – Fait d’hiver (1988) porcelaine 49.5 x 160 x 80 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Il a eu un procès avec le photographe Franck Davidovici, pour contre façon.
Jeff Koons – String of Puppies (1988) bois peint 106.7 x 157.5 x 94 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Ici également procès avec un photographe.
Jeff Koons – Michael Jackson avec son singe (1988) 106.7 x 179.1 x 82.6 cm
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Michael Jackson avec son singe, traitement luxueux et très kitsch. La statue s’est vendue plus de 5.6 millions de dollars lors d’une vente aux enchères Sotheby’s en 2001.
C’est la transgression d’un tabou : faire entrer le kitsch (symbole du mauvais gout) dans les musées avec des matériaux précieux et dans une présentation luxueuse. Réalisation de grands formats avec le soucis de la perfection technique. Un critique de Beaubourg à d’ailleurs déclaré : « Finalement, c’est tellement parfait que ça exige d’être pris au sérieux« .
La série Banality a bénéficié d’une efficace stratégie de communication dans quatre revues d’art. Sur les couvertures des magasines Jeff Koons se présente comme un play boy sûr de lui.
Voir d’autres œuvres de banality sur le site de Jeff Koons.