Cours du 16 octobre 2017


Damien Hirst – Legend & Myte (2010) bronze peint 359 x 280 x 80,8 cm
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Legend & Myte – Légendes et mythes (2010). Ces œuvres font partie d’une exposition de sculpture monumentale de Sotheby’s à Chatsworth, la maison ancestrale des ducs de Devonshire.
Legend, est un cheval ailé qui a été partiellement écorché, exposant les muscles et les os. L’autre est une licorne appelée Myth, avec la peau de ses jambes enlevée.
Hirst a déclaré que ces pièces étaient une continuation de son intérêt pour la relation entre la science et la religion.


Damien Hirst – Life’s a drug
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Ces années là ne sont pas de bonnes années sa cote a baissé.

Il réalise en 2007, For the love of God – Pour l’amour de Dieu. (Son titre est une référence à une expression de la mère de l’artiste, affolée par les idées de son fils), copie en platine d’un crâne humain datant du 18e siècle recouverte de 8 601 diamants. L’oeuvre a été vendue 100 millions de dollars en août 2007.


Damien Hirst For the love of god (2007) 17,1 x 12,7 x 19 cm Platine diamants et tête humaine.

Un critique a révélé que le la pièce avait été achetée par un groupe d’investisseurs dont Damien Hirst faisait parti.

Voir un commentaire.

L’année suivante il procède à une vente aux enchères de ses œuvres récentes (déstockage ?) sans passer par les galeristes. Il viole alors une règle habituelle et fait polémique dans le monde de l’art. Il a vendu 230 pièces pour 140 millions d’euros.
C’est l’artiste le plus riche du monde.
Il se remet à la peinture la critique estime qu’il plagié Bacon.

En 2012, la Tate à Londres organise une Rétrospective Hirst. Gros succès public, mais critiques très dures. Il est déprimé.

Un critique a écrit : « On assiste attristé au gâchis d’un talent certain, qui sombre non dans l’alcool mais dans le succès, l’argent, la facilité, le marketing. L’exposition montre un suicide artistique en plein vol.  »
Voir également une critique très sévère de Charles Thomson

Voir Damien Hirst enfant terrible de l’art ou imposteur (culturebox).

Voir une Interview de Damien Hirst (Le Point).

Il met en oeuvre une stratégie de renouvellement total avec F. Pinault, à la Biennale de Venise 2017.

C’est la première fois que la Collection Pinault confie à un seul artiste ses deux espaces vénitiens, Palazzo Grassi et Punta della Dogana, offrant ainsi une surface d’exposition de plus de 5 000 m2.
C’est le projet le plus ambitieux jamais produit par Damien Hirst. Dix ans de travail auront été nécessaires pour que l’artiste mène à bien ce projet artistique extraordinaire, au sens littéral du terme, (et qui rassemble près de 200 œuvres inédites). Il présente une fiction digne Hollywood : « Treasures from the Wreck of the Unbelievable » (Trésors de l’épave de l’incroyable) il prétend avoir trouvé près de Zanzibar en 2008 d’une épave d’un vaisseau antique et sa précieuse cargaison : l’impressionnante collection de Aulus Calidius Amotan, un esclave affranchi plus connu sous le nom de Cif Amotan II, destinée à un temple dédié au soleil.
Hirst remplit intégralement les deux espaces de la Pointe de la Douane et du Palazzo Grassi avec des œuvres, qui rappellent toutes les civilisations : Egypte, Aztèques, Mésopotamie, Grèce, Rome, Mickey, RoboCop dans toutes les matières, or, argent, marbre, bronze, malachite ou verre. Dans tous les genres, aussi, de la statue à la pièce de monnaie, et dans tous les formats, du plus petit au plus colossal.
Tout au long de l’exposition, des vidéos montrent les œuvres dans les fonds marins.


Damien Hirst à Venise en 2017 avec Helena Geuna commissaire de l’exposition (en anglais)

L’artiste ne crée pas un nouveau style, mais une infinité de styles.

« Le visiteur ne sait pas si les œuvres qu’il voit sont restées deux mille ans au fond de l’eau ou si elles sont le résultat du travail de l’artiste. On est dans l’ambiguïté qui laisse la place au rêve« , explique Martin Bethenod, directeur des Palazzo Grassi et Punta della Dogana. « Il y a différents niveaux d’interprétation qui se superposent et qui font la richesse et la complexité du projet« , relève-t-il.

Chaque œuvre est déclinée en 5 exemplaires, pour satisfaire ses différents collectionneurs.

Voir le montage du géant dans le Palazzo Grassi.

Quelques œuvres :


Damien Hirst – Hathor déesse égyptienne – Venise (2017)
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Méduse qui rappelle la méduse du Caravage en or et argent cristal de Murano ou en malachite.


Damien Hirst – Calendrier Aztèque – Venise (2017)
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Voir également Bustes de femmes.


Damien Hirst – Ishtar déesse mésopotamienne – Venise (2017)
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Voir également son autoportrait.


Damien Hirst – Mickey – Venise (2017)
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Voir également une statue en bronze.


Damien Hirst – RoboCop – Venise (2017)
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– Voir un Commentaire (La Croix).

– Voir d’autres photos

– Encore d’autres photos.

À la fin de l’exposition, on trouve un autoportrait de Hirst tenant Mickey par la main.

Coût de la réalisation de l’exposition 58 millions d’euros.

Par rapport à tout son parcours précédent, Damien Hisrt montre à Venise en 2017 une renaissance qui ne manque ni d’éclat, ni d’humour et qui n’a plus rien à voir avec le caractère très morbide de ce qu’il faisait auparavant. Ce qui est très drôle c’est un faux trésor mais réellement immergé dans l’océan pour y avoir été photographié. Toutes les pièces ont été immergées pour que l’on puisse raconter cette histoire par la photographie. C’est un faux naufrage, mais c’est un vrai trésor en fonction de la richesse des pièces, en utilisant des matériaux très précieux, et en les faisant fabriquer par les meilleurs artisans.
On est partagé entre le fait d’admirer ces œuvres et de s’être rendu complice d’une énorme opération de marketing destinée à relancer sa cote sur le marché, sa carrière en terme de critiques et sa valeur sur le marché de l’art.

Damien Hirst est marié, il a trois fils : son patrimoine :
Il possède une maison de famille dans le Devon, un manoir néogothique, 3 maisons au Mexique, une péniche sur la Tamise, et une suite au Claridge.