J.R.
Sommaire : 28 millimètres, portrait d’une génération, …
J.R.. J.R. = Jean René, c’est aussi le nom du personnage principal de la série Dallas. Il est né à Paris en 1983.
En 15 ans, il a acquis une notoriété mondiale en exposant sur les murs des villes de tous les continents. Son travail ne s’adresse pas à ceux qui fréquentent les musées (comme Ernest Pignon Ernest et Banksy). Sa famille est d’origine juive tunisienne, il a grandi à Montfermeil (Seine St Denis). Ses parents tenaient un stand au marché aux puces de Clignancourt.
Son travail composé de collages photographiques, mêle l’art, l’action, l’engagement ; il se définit comme « activiste urbain » (un peu comme Ai Weiwei), il est très actif lui aussi sur les réseaux sociaux, Instagram, Facebook et Snapchat.
Il pratique la photographie de portraits depuis l’âge de 18 ans.
En 2004 à 21 ans, il réalise une série intitulée 28 millimètres, portrait d’une génération.
Ce sont des jeunes de banlieue de Montfermeil, issus de la cité des Bosquets qu’il expose en très grand format sur les murs même de la cité. C’est un projet d’affichage illégal et sauvage. Il a fait le choix d’un cadrage très rapproché (à 10 cm du visage avec un objectif de 28 mm), et il a demandé à ses modèles de grimacer, de faire peur, comme un jeu qui font toute la singularité de ces portraits géants. Le choix du noir et blanc distingue aussi ces images de toutes les autres images publicitaires présentes dans la ville. C’est en somme, à la taille des portraits électoraux.
Très vite la mairie de Paris lui propose d’afficher dans Paris intra-muros sur les murs de l’hôtel de ville et dans les 20ème, 19ème, 18ème 6ème et 5ème arrondissement. De clandestin, le projet devient officiel.
Voir portrait d’une génération.
La confrontation avec l’autre des cités est encore plus saisissante.
– Zid Les Bosquets
– Byron de Clichy sous bois dans le 20ème. Byron, Paris, Place de la Bastille.
– Ladj Lif de Montfermeil dans le 19ème.
– Araba dans le 6ème.
– Goune dans le 18ème.
– Petit Zé de la cité des Bosquets (Montfermeil).
– Christof dans le 5ème.
Pour en savoir plus 28 mm projet 2004 – 2006 (site de JR)
En 2007, il réalise le projet intitulé Face 2 Face.
Voir un commentaire.
« La plus grande exposition de photographies illégales jamais créée. »
L’année précédente, il s’est rendu avec un assistant (Marco) dans huit villes palestiniennes et israéliennes. Il photographie (toujours selon la même procédure de très près) des palestiniens et des israéliens pratiquant le même métier, des coiffeurs, des boulangers, des acteurs, des religieux … et avec la complicité des uns et des autres, il colle ces portraits gigantesques, quasi jumeaux de part et d’autre du mur de séparation et dans chacune des villes.
L’objectif est d’une part de montrer que ces deux peuples en conflit se ressemblent, d’autre part de lutter contre les préjugés. Les échanges filmés de J.R. avec chacun d’eux révèlent que pour les palestiniens, les israéliens sont obnubilés par la sécurité et prêts à tirer sur tout ce qui bouge, pour les israéliens, les palestiniens sont tous des terroristes en puissance, prêts à actionner leur ceinture d’explosifs.
Face To Face – JR
J.R. voulait introduire de la joie, de la complicité, de l’humain.
Voir d’autres images.
Vues sur INTERNET abondamment, les photos ont ensuite été exposées à Paris.
« Les véritables héros du projet, sont tous ceux qui, des deux côtés du mur m’ont autorisé à coller des photos sur leurs maisons. »
Pour en savoir plus sur face 2 face 2007 (site de JR)
L’année suivante en 2008, à travers le projet Women are Heroes, il veut « rendre hommage aux femmes qui occupent un rôle essentiel dans la société, mais qui sont pourtant les premières victimes des guerres, des viols, de tous les fanatismes politiques et religieux. »
Il a d’abord recouvert de photos de femmes les bâtiments de la favela Morro da providencia.
« Un projet fait de bric et de broc comme la favela elle même. On s’est adapté à l’environnement de cet univers où les toits des maisons sont en plastique et les revolvers des enfants en acier. On s’est débrouillé malgré les rues en pente, les maisons chancelantes, les câbles électriques imprévisibles et les échanges de tirs qui traversaient parfois plusieurs maisons« .
Pour en savoir plus sur Women are heroes au Brésil 2008 – 2009 (site de JR)
Jusqu’en 2010, il poursuit Women are heroes en Sierra Léone (2008), au Libéria (2008), au Kenya (2009), en Inde (2009) et au Cambodge (2009).
Il tire de ce projet un film documentaire.
J.R. Women are heroes
En 2010, il est sélectionné par la semaine de la critique, en association avec la sélection officielle du festival de Cannes et concourt pour la camera d’or.
En 2008, il réalise le projet the wrinkles of the city (les sillons de la ville) qui a pour but de révéler la mémoire d’un pays à travers les rides de ses habitants.
Il choisit des villes qui ont connu des bouleversements politiques et/ou urbains : Carthagène (2008) en Espagne, Shanghai (2010), La Havane (2012), Los Angeles (2011), Berlin (2013), Istanbul (2015).
A chaque fois, ce sont les habitants les plus âgés, dont les rides incarnent les cicatrices de l’histoire, qu’il s’agisse d’expansion économique, ou des mutations socio culturelles.
« La période actuelle est marquée par une perte de repères. je veux travailler autour de la mémoire, transmettre des histoires passées, raconter les souvenirs des personnes âgées aux adultes et aux enfants. »