Cours du 12 janvier 2015

En 1960 Autoportrait robot


Arman – Portrait d’Yves Klein (1960)
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Poubelle portrait d’Yves Klein.


Arman, Poubelle des halles par centrepompidou
Arman, Poubelle des halles

Plusieurs poubelles sont des portraits d’amis … ou de lui même. Voir d‘autres portraits robot.
Octobre 1960 exposition le plein chez Iris Clert, en réponse au vide de Klein.

C’est l’année de la fondation du groupe des nouveaux réalistes.

Les accumulations entre 1960 et 1963, renvoient au besoin de conserver, de collectionner (Arman a été parallèlement à son travail d’artiste un grand collectionneur en particulier, d’objets africains, d’armures anciennes de samouraï …).


Arman, Home sweet Home par centrepompidou
Arman – Home sweet home (1960)

A partir de 1961, il réalise les colères, les coupes, les combustions qui renvoient au besoin de détruire. Le critique d’art Bernard Lamarche Vadel soulignait à quel point faire de la colère une procédure artistique était quelque chose de novateur (car appartenant à la vie et non à l’art).
Les premières colères ont lieu en public, en 1961 à Paris. C’était des performances dont Arman recueillait soigneusement les morceaux pour les composer sur un support de bois … non sans faire observer qu’il obtenait ainsi un assemblage cubiste, constructiviste ou lyrique.


Arman – Meubles Henri II (sans titre 1961)
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Sans titre 1961 (meuble Henri II), c’est la première colère. Il était important de détruire un meuble chargé d’une valeur marchande et affective, pour provoquer l’émotion du public (plaisir de la transgression, mépris des valeurs traditionnelles bourgeoises, idée que le prix de l’art est très supérieur à l’objet détruit.

Colère de contrebasse sur tableau de bois 1961. C’est le premier instrument de musique détruit, il y en aura d’autres.


Arman – Chopin’s Waterloo (1962) 186 x 302 x 48 cm
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Chopin’s Waterloo, 1962 la plus célèbre. En août 1962, pour son exposition Rage musicale à la galerie Saqqarah à Gstaad en Suisse, il a réalisé une performance au cours de laquelle il a démoli à coup de masse un piano, puis fixé les morceaux sur un support de bois préalablement peint en rouge, il obtient un assemblage collage de type cubiste. Arman s’attaque avec les instruments de musique à des symboles de l’harmonie et de la culture. L’humour est très présent. Voir un commentaire.

En 1962, Restany a fait connaître les nouveaux réalistes à New York, Arman a rencontré le succès et s’est installé aux États-Unis. En 1968, il se fait construire à Vence une maison partiellement enterrée et il vit entre New York et Vence.


Arman – L’orchidée sage (1962) Die Wisc Orchid
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L’orchidée sage 1962 Die Wisc Orchid

Les colères sont parfois plus froidement méthodiques : se sont des coupes. Elles donnent aux objets un aspect de décomposition futuriste.
Avec le procédé de la Coupe développé dès 1961, Arman cherche à comprendre la structure interne de l’objet, qu’il déstructure pour modifier à sa guise l’apparence externe finale. La Coupe engendre une métamorphose de l’objets, créant souvent une anamorphose en trois dimensions et effectue des rappels avec des mouvements artistiques antérieurs.


Arman – Colère (1962) violoncelle découpé
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Colère 1962 violoncelle découpé, voir un commentaire.
Voir également Butterfly variations (1962)

Voir également d’autres colères.

En juin 1970, dans une galerie de New York, il propose à tous les visiteurs de lui apporter un objet, qu’il a découpé, signé et revendu au profit du comité de défense des Black Panthers.
L’objet est aussi martyrisé par d’autres moyens que sont les combustions.


Arman – Piano brûlé sur fond blanc (1964)
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Voir d’autres combustions.

En 1988, à Pékin ; il a réalisé un happening sur la scène du palais du peuple. Pendant que l’orchestre de Paris jouait le quatuor à cordes n°16 de Beethoven, il exécutait une colère d’instruments. Cette manifestation a été réalisée au profit du sauvetage de la grande muraille.

De 1967 à 1969, grâce à la complicité de Claude-Louis Renard, une collaboration avec Renault va lui permettre de réaliser une centaine de sculptures avec des séries de pièces neuves identiques issues directement des chaînes de montage.


Arman – Accumulation Renault n°112 (1967)
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Accumulation de rétroviseurs


Arman – La victoire de Salemotrice (1967)
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La victoire de Salemotrice (1967), hommage plein d’esprit à la Victoire de Samothrace et l’obsession de la peinture. L’oeuvre est exposée à Montréal, à l’Exposition Universelle de 1967, pour représenter la France.


Arman, Accumulation Renault par centrepompidou
Arman accumulation Renault


Arman – Vénus à la cuillère (1998)
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Les Vénus, sont d’innombrables versions de corps féminins en plastique, remplis de gants, de billets de poupées … mais aussi sous la forme de sculptures en bronze fragmentées. Elles renvoient tantôt aux accumulations tantôt aux coupes.
La Vénus aux dollars (1970), la Vénus des arts (1992).

L’archéologie du futur, la série Atlantis 1991 – 1992. C’est l’idée de présenter des objets familiers comme s’ils étaient redécouverts après un long séjour dans l’eau.
Déjà en 1985, The day after était un ensemble environnement en bronze, moulage de tout un salon de style Louis XV éventré.

Mais en 1991 -1992, il met au point un système de moulages d’objets, en ajoutant du sable et de la poussière dans le moule avant la coulée du bronze, et c’est la série Atlantis.


Arman – Traction avant, traction après (1991)
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La peinture est représentée sous forme de colère


Arman – Tant va la cruche (1958)
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Tant va la cruche 1958. Pichet contenant de la peinture projeté sur un panneau.


Arman – Brushing paintings (1982)
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A Paris, ce sont les brushing paintings dans les années 80 où les pinceaux brosses sont directement collés sur le support, avec leur traînée de peinture acrylique, parfois alignés, parfois convergents


Arman – Promenade d’automne (1992)
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Les shooting paintings où tout s’organise sur un vélo (un vélo coupé).
Puis en 1999 – 2000, il a associé les pinceaux brosses à des instruments de musique.


Arman – Violons (1999)
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Arman – Toledo’s guitar (1991)
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Brush Strokes, Toledo’s guitar (1991)


Arman, Hello Jackson par centrepompidou
Arman, Hello Jackson

Dans l’espace public, Arman a souvent été sollicité pour d’importantes réalisations.


Arman – Divionis Mechanica Fossilia (1976)
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1976 Divisionis mechanica fossilia est une accumulation de rouages de béton. Commande pour l’université de Bourgogne à Dijon. Voir un commentaire.

Long term Parking (Jouy-en-Josas) est une commande de la fondation Cartier. En 1982, il crée Long Term Parkingde l’ex-Fondation Cartier à Jouy-en-Josas, une tour de près de 20 m de haut constituée de 59 véritables automobiles superposées les unes sur les autres, coulées dans 1600 tonnes de béton, se dressant dans un parc tel un énorme fossile, témoin d’une société de consommation de masse.


Arman – A ma jolie (1982)
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A ma jolie, (Guitares soudées, bronze avec patine) un hommage à Picasso à l’occasion de l’ouverture du musée Picasso d’Antibes.
Voir l’heure pour tous.


Arman – A la République (1984)
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1984 A la République, une commande de l’État pour le hall du palais de l’Élysée, 200 drapeaux de marbre de Carrare sculptés. Voir un commentaire.


Arman – La Rampante (1999)
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La Rampante, accumulation de Ferrari en bronze rouge coupées et superposées, installé à l’entrée du circuit d’Imola en Italie.

A sa mort, les cendres d’Arman ont été selon sa volonté partagées en deux, une partie au père Lachaise (où il avait dessiné sa tombe), une autre partie aux États-Unis.

Voir le site d’Arman.


Arman, oeuvres et correspondances par centrepompidou
Arman, oeuvres et correspondances
Patrice Alexandre, sculpteur et professeur à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts nous fait visiter l’exposition Arman du Centre Pompidou en 2011, et nous en présente les oeuvres exposées.
Pierre Restany, dans sa définition du nouveau réalisme disait c’est la réalité toute entière, le bien commun de l’activité des hommes, la nature au XXéme siècle, technologique, industrielle, publicitaire, urbaine qui est assignée à comparaître.