L’art conceptuel (suite)
Sommaire : On Kawara, Roman Opalka, Mouvement Fluxus : , George Maciunas, Yoko Ono, George Brecht, Robert Filliou, Ben.
Le pop art, l’art minimal, l’art conceptuel et Fluxus sont de la même époque les années 1960-70.
On Kawara, né en 1933 au Japon.
On Kawara fonde sa pratique sur l’élaboration de protocoles liés à la répétition et à l’archivage. Rattaché à l’art conceptuel, à partir de 1966, il s’est fait connaître par la série des Date Paintings, tableaux monochromes sur lesquels sont inscrits la date du jour où la peinture est réalisée.
Sur un fond monochrome, il peint minutieusement la date de fabrication de la toile. Les peintures de date ont toujours le même format. Il adopte la nomenclature au pays dans lequel il le réalise.
Il peint chaque lettre ou chiffre soigneusement à la main, sans pochoir, et ayant fixé comme règle de ne jamais passer plus de 24 heures sur une oeuvre.
Quand elles ne sont pas exposées, les Date Paintings sont placées dans une boîte accompagnées d’un article du journal de la ville dans laquelle chaque tableau est peint. On Kawara, qui poursuit ce projet depuis 1966 et ne compte l’arrêter qu’à sa mort, a déjà réalisé des Date Paintings dans plus de 112 villes.
Le lieu de réalisation figure aussi comme élément essentiel dans la série I Went, qui révèle au cours de douze volumes et plus de 4 700 pages tous les voyages et itinérances de l’artiste entre le 1er juin 1968 et le 17 septembre 1979. Chaque jour pendant cette période, On Kawara a tracé sur la carte de la ville où il se trouvait une ligne rouge indiquant ses déplacements. Rassemblés dans un coffret en bois comme les calligraphies et peintures chinoises, les livres constituent une matérialisation de l’espace-temps de l’artiste.
I got up. Entre le 10 mai 1968 et le 17 septembre 1979, On Kawara a envoyé tous les jours une carte postale attestant du lieu où il se trouve alors. Au dos de chaque carte, il a tamponné les mots “I GOT UP AT”, suivis de l’heure à laquelle il s’est levé ce jour-là.
Il envoie régulièrement des télégrammes aux autres artistes (il écrit seulement : I am still alive).
Son oeuvre la plus célèbre est One million of years. One Million Years past en 1971 et One Million Years futures en 1983 où sont inscrits sur leurs pages toutes les années composant un million d’années, avec un rythme de 500 ans par page soit 2 000 pages par million d’années.
A partir de 1970, il répertorie le million d’années qui précède 1970. Série un million d’années passées. A partir de 1999, il a pris deux performers chargés de lire les dates. (les enregistrements comportent 4 000 CD).
Voir un commentaire sur one million years.
Voir un commentaire sur l’oeuvre de On Kawara. (un article pour la revue art press, Janvier 1997)
Roman Opalka 1931 – 2011
Né en France de parents polonais. Formation en Pologne, étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie.
En 1965 à Varsovie, Roman Opalka attend dans un café sa femme, qui tarde à arriver. Ce temps mort lui donne la solution à son travail en gestation : il a l’idée de matérialiser le temps avec la peinture.
Il décide alors de compter le temps qui le sépare de sa mort.
À partir de 1965, année du « 1 », il peint, en majorité sur un format d’échelle humaine, (196 × 135 cm). Il peint minutieusement en blanc sur fond noir, puis gris, les nombres qui se succèdent sans relâche et sans fin : 1 2 3 4 5 etc. Chaque nombre, représente un instant, une trace irréversible du temps.
A partir de 300 000 il a enregistré sa voix qui énonce les chiffres.
Il s’établit définitivement en France en 1977 après des séjours en Pologne, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Lorsqu’il a atteint le nombre de 1 million, il a décidé d’éclaircir son fond avec 1% de blanc à chaque nouvelle toile. Ecriture très régulière. Progressivement les chiffres vont devenir de moins en moins visibles, allégorie de la mort qui l’efface progressivement.
Il ne peignait chaque année que cinq toiles, chacune intitulées « détail ».
Roman Opalka 1965 / 1- ∞ , détail
Roman Opalka prend en compte également son propre vieillissement. Après chaque séance de travail dans son atelier, il prend la photographie de son visage devant le « Détail » en cours.
Voir un commentaire.
A partir de 2008, Opalka peint en blanc sur fond blanc, c’est ce qu’il appelle le « blanc mérité ». Le 6 août 2011, Roman Opalka a achevé son oeuvre: « le fini défini par le non fini » . Il était arrivé au nombre 5 607 249.
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C’est une démarche conceptuelle et radicale qui touche le destin de chacun de nous. Voir une salle d’exposition de Roman Opalka.
Voir le site de Roman Opalka.
Mouvement initié par G. Maciunas dans les années 60. Mouvement néo-dadaïste, qui questionne le rôle de l’artiste et la place de l’art dans la société, avec humour et dérision. C’est un mouvement qui se situe du côté de l’anti-art, au carrefour des arts visuels, de la musique, et de la littérature,
Leur credo : la vie c’est de l’art. Tous les gestes de notre vie peuvent être considérés comme artistiques.
Fluxus a multiplié les happenings, les evens, les concerts, fêtes, ils ont laissé quelques objets : revues, livres.
C’est un mouvement international avec des artistes qui se déplacent beaucoup.