Cours du 18 mars 2013


Salvador Dali – Métamorphose de Narcisse (1937) 51.1 * 78.1 cm ; Galerie Tate, Londres, Royaume-Uni
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Métamorphose de Narcisse. Dali a montré ce tableau à Freud, lors de sa visite à Londres. C’est une image séquentielle qui se déroule de gauche à droite qui montre une métamorphose du personnage. Il se reproduit à droite, les doigts d’une main deviennent un œuf qui devient un narcisse. Cette toile disait beaucoup de lui-même, être névrotique et hyper narcissique. Il met l’accent sur le drame humain de l’amour, de la mort et de la transformation connue sous le nom de « narcissisme » en psychanalyse. Sigmund Freud, dans son Introduction à la psychanalyse, définit ce terme comme « le déplacement de la libido de l’individu vers son propre corps, vers le “moi” du sujet ». Voir également le poème écrit par Dali.
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Salvador Dali – Apparition d’un visage et d’un compotier sur une plage (1937) 115 × 144 cm ; Centre Pompidou Paris
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La toile est une image multiple. Le décor est la plage de Cadaques et les rochers du Cap de Creus, qui sont la toile de fond la plus commune chez le peintre.
Plusieurs interprétations sont possibles. Sur une plage avec en fond les rochers du cap de Creus, une coupe de fruits blanche contenant des poires est posée sur la plage. Une seconde interprétation est possible en changeant de point de vue sur la coupe de fruit. Le pied de la coupe devient le nez d’un personnage féminin, la coupe par elle même, son front, ses cheveux sont faits par les fruits. Enfin, le socle de la coupe forme la bouche du personnage.
En fond, dans les rochers, des personnages sont visibles ainsi qu’un pont, permettant une autre interprétation de la toile. Les rochers forment alors un chien, la tête est à droite. Le pont dans les montagne forme son collier, et les montagnes à gauche son arrière train,une marque dans le sable forme ses pattes arrières.


Salvador Dali – Marché d’esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire (1940) 47 × 66 cm ; Salvador Dali Museum, St. Petersburg, États-Unis
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Marché d’esclaves avec apparition invisible de Voltaire. Il représente un marché aux esclaves disposé de telle sorte qu’apparaît au cœur du tableau ce qui semble être un buste de Voltaire. Dalí décrit son travail sur la peinture « pour rendre le regard normal et anormal de l’aspect normal anormal. »
D’après lui, La vente de ses tableaux est freinée par la franc maçonnerie de l’art moderne.

Les objets surréalistes

A la fin des années 30 il expose aux Etats Unis, fait des films avec Luis Buñuel, il veut faire parler de lui. Il réalise des « objets irrationnels à fonctionnement symbolique », et lance la mode de les fabriquer en série. Dalí en décrit le mode de fonctionnement dans La Vie secrète de Salvador Dalí (1942) : « L’objet surréaliste devait être absolument inutile tant au point de vue pratique que rationnel. Il matérialiserait, avec le maximum de tangibilité, les fantaisies spirituelles de caractère délirant. »


Salvador Dali – Buste de femme rétrospectif (1933)
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Buste de femme rétrospectif. Baguette de pain, surmontée par un encrier en bronze en forme d’Angélus de Millet, le font du personnage est parcouru par des fourmis, deux épis de maïs.


Salvador Dali – Visage de Mae West (1934)
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Visage de Mae West. Canapé en forme de lèvres.


Salvador Dali – Téléphone Homard (1936)
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Téléphone Homard. Le Téléphone aphrodisiaque, présenté à l’Exposition internationale du surréalisme de 1938, juche un homard sur un téléphone en guise d’écouteurs, rattachant l’objet comestible à l’immangeable sous prétexte qu’ils font tous deux appel aux organes buccaux. Dalí dira d’ailleurs « ne pas comprendre pourquoi, quand il commande un homard grillé, on ne [lui] apporte pas un téléphone bien cuit, pourquoi on met le champagne à refroidir et pas les écouteurs de téléphone qui sont toujours si tièdes et collants, alors qu’ils seraient tellement meilleurs dans un seau avec de la glace pilée ».


Salvador Dali – Veston aphrodisiaque (1936)
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Veston aphrodisiaque. Voir photo de Dali

« L’objet surréaliste ne sert à rien, il sert à crétiniser l’homme » (Dali).

Il réalise le taxi pluvieux à l’occasion de l’exposition surréaliste de 1938.

L’artiste reconnu


Salvador Dali – Girafes en feu (1936) 35 × 27 cm Kunstmuseum (Bâle)
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Girafes en feu. Au premier plan, une femme immense, à la tête rouge sans visage tends ses bras. Son tronc est soutenu par des béquilles, ses seins sont remplacés par un tiroir ouvert. Sa jambe droite est munie de 7 autres tiroirs ouverts.
En second plan, une autre figure féminine noire porte un drap rouge – ou un lambeau de chair. En troisième plan figure une girafe en feu. Ces personnages sont disposés sur un sol ocre désert. En fond une montagne dans la mer avec une chemin de lave.
Dans un télégramme adressé à l’Art Institute qui lui avait acheté la toile, Dali expliqua le sens de la girafe qu’il avait représenté
«Suis heureux et honoré de votre achat – stop Selon Nostradamus apparition de monstres est présage de guerre – stop Cette toile fut peinte sur les montagnes du Semmering quelques mois avant l’Anschluss et a caractère prophétique – stop Les femmes-cheval représentent les monstres fleuves maternels, la girafe en flamme le monstre cosmique apocalyptique masculin – stop»
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Salvador Dali – Le cabinet anthropomorphique (1936) 60 × 23 cm Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen de Dusseldorf
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Le cabinet anthropomorphique. Un homme est représenté comme un bureau, les organes sont rangés dans des tiroirs, les tiroirs sont ouverts comme si l’homme était entrain de mourir, il se trouve dans une pièce sombre. Il est allongé et tend la main vers la sortie, on peut apercevoir une passante. Pour Dali, les tiroirs représente l’inconscient des hommes.


Salvador Dali – Vénus de Milo aux tiroirs (1936)
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Vénus de Milo aux tiroirs. « La civilisation grecque n’a pas connu l’introspection, voyez-vous, ni Freud ni le christianisme. Avec les tiroirs, il est désormais possible de regarder l’âme de la Vénus de Milo à travers son corps. » Salvador Dalì
Lorsque Dali évoque son travail de ré -actualisation pour sa fameuse Vénus de Milo aux tiroirs, il le fait en ces termes : « J’invente la Vénus de Milo aux tiroirs et le cabinet anthropomorphique« .


Salvador Dali – Construction molle avec haricots bouillis – Prémonition de la guerre civile, (1936) 100 x 99 cm Philadelphie, the Philadelphia museum of Art
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Prémonition de la guerre civile. Une de ses toiles les plus célèbres. Rappelle Goya les désastres de la guerre. Un corps qui s’auto mutile. Paysage catalan. Les haricots bouillis sont des offrandes à Guillaume Tell pour le détourner de sa violence. Voir un commentaire.


Salvador Dali – Le sommeil, (1937) 51 × 78 cm Collection privée
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Le sommeil, auto portrait mou de profil, monstre chrysalitique. Dur et mou s’opposent.
« J’ai souvent imaginé et représenté le monstre du sommeil comme une lourde tête géante avec un corps filiforme soutenu en équilibre par les béquilles de la réalité. Lorsque ces béquilles se brisent, nous avons la sensation de « tomber ». La plupart de mes lecteurs ont expérimenté cette sensation de tomber brusquement dans le vide, juste à la minute ou le sommeil va les gagner complètement. Réveillés en sursaut, le cœur agité par un tremblement convulsif, vous ne vous doutez pas toujours que cette sensation est une réminiscence de l’expulsion de l’accouchement« (Dali)
En 1938 s’installe pour quatre mois à Roquebrune chez Coco Chanel dans sa maison « La Pausa ».


Salvador Dali – L’énigme d’Hitler, (1939) 51,2 x 79,3 cm Musée de la Reina Sofia à Madrid
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Énigme d’Hitler. Le combiné téléphonique est pris dans les branches d’un olivier mort (allusion à la conférence de Munich de 1938). Portait de Hitler dans l’assiette. Ses relations avec Hitler ne sont pas claires. Il est convoqué par Breton pour son « procès » et exclu du groupe. Voir un commentaire.

Malgré son exclusion du groupe, il va continuer à collaborer à toutes les expositions surréalistes.

En juin 1939, Salvador Dalí créa pour l’Exposition Universelle de New York un pavillon dont la construction fut confiée à l’architecte Ian Woodner. Baptisé The Dream of Venus (Le rêve de Vénus). A cette occasion, il rencontre Philippe Halsman qui deviendra son photographe.
On lui refusa de mettre une tête de poisson à la Vénus de Botticelli.

Ce fut le début d’une relation très forte avec les Etats Unis. Avec Gala, ils vont rester huit ans aux USA.


Salvador Dali – Le visage de la guerre, (1940) 64 x 79 cm Musée de la Reina Sofia à Madrid
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Le visage de la guerre. Visage hanté par la mort, effet de mise en abyme de la tête et des crânes.
En 1940, la guerre est un fait avec la défaite française.
Salvador Dalí alors en exil aux Etats-Unis, présente son Visage de la Guerre, tête béante et hurlante « aux yeux remplis de morts infinies ».
Le « visage de la guerre » est une « mise en abyme » de la mort, qui parle du nombre infini des victimes des conflits. Ce tableau a pour thématique l’épouvante et l’effroi qui caractérise la peinture de Dali. Il s’agit d’une « mise en abîme » de la mort. La bouche et les yeux contiennent des têtes squelettiques qui elles-mêmes en contiennent d’autres dans une sorte d’infini aussi profond que l’horreur de la mort. Il sait que l’angoisse de la mort est un de ses moteurs les plus violents faisant fonctionner son cerveau. Il y a des deux côtés du visage des serpents qui ouvrent leur grande gueule pour attaquer, comme deux camps adverses et comme ce tableau est fait à la fin de la guerre civile en Espagne, les serpents font référence aux Espagnols qui se sont entretués. Du visage se dégage un sentiment de désespoir, on peut le voir aux rides sur le visage, les sourcils, le front.
On voit dans la bouche et ses deux yeux un squelette qui se dégrade de plus en plus, cela a pour but de représenter le nombre infini des victimes des conflits.

Le désert peut représenter le désespoir car il n’y a aucun signe de vie mais il y a le ciel de couleur bleu qui fait surgir comme une lueur d’espoir…

Il dit de lui même « pas une seule minute dans ma vie ne se passe sans que le spectre de la mort ne m’accompagne dans la moindre de mes plus subtiles et capricieuses fantaisies« .

En 1946 projet de dessin animé avec Walt Disney. Ce projet ne sera pas finalisé.


Salvador Dali – La tentation de Saint Antoine, (1946) 90 × 119,5 cm Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, Belgique
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Tentation de St Antoine. St Antoine est agenouillé en bas à gauche, des éléphants avec pattes très fines. Premières toiles mystiques, volonté de s’élever au delà du réel. Les éléphants portent des marques symboliques. Fragment de l’Escurial dans les nuages.
Réalisée pour un concours pour une adaptation cinématographique du roman Bel ami de Maupassant.
Saint Antoine est représenté parcourant le désert, et tenté par chacun des animaux dans la file qui le suit : le cheval représente la gloire, la femme presque nue la sexualité, l’éléphant porte un obélisque d’or et représente ainsi la richesse.
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Salvador Dali – Leda atomica, (1949) 61 × 45 cm Fundación Gala-Salvador Dalí, Figueres, Espagne
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Leda atomica. Ce tableau représente Léda, la reine mythologique de Sparte, avec le cygne. Leda est un portrait de Gala, qui est assis sur un piédestal avec un cygne suspendue derrière et à sa gauche. Différents objets comme un livre, une équerre, deux tabourets sont disposés autour de la figure principale. Dans le fond sur le côté les rochers du Cap Creus. Tous les éléments du socle flottent en lévitation, rien ne repose sur rien. Voir un commentaire.


Salvador Dali – Tête Raphaélesque éclatée, (1951) 43.2 × 33.1 cm Collection privée
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Tête raphaelesque éclatée. Tête d’une madone de Raphaël et représentation du plafond du Panthéon de Rome. Un hommage à la Renaissance, éclatement de la matière, télescopage entre science et sacré. Glus céleste qui fait flotter le portrait dans l’espace. Cette glus sont des cornes de rhinocéros.

Pie XII a instauré le dogme de l’assomption de la Vierge . Il essaye de réconcilier la science et le religieux.