L’évolution de l’architecture religieuse en Provence sous la contre réforme
La naissance de l’art baroque découle du concile de trente (1545 – 1563), réuni en réaction à la Réforme, qui a réformé profondément l’Église. Les canons artistiques ont été modifiés, on a mis l’accent sur le réalisme (voir le martyre des saints), sur le spectaculaire, le grandiose. « On bannira des églises tout ce qui est lascif et impure ». On n’hésitera plus à montrer des scènes très violentes comme le fait Le Caravage, qui a en peinture une influence importante. C’est un art de propagande, qui vise quelque chose de théâtral de spectaculaire, qui aime le mouvement et qui doit savoir émouvoir les fidèles.
Le concile de Trente recommande également : de bien entendre le prédicateur (construction de grandes églises, avec des nefs spacieuses, bien voir où est conservé le saint sacrement – le maître autel doit être bien visible),
Les thèmes de l’antiquité sont utilisés, comme durant la période classique précédente, mais l’esthétisme n’y est plus recherché, on met l’accent sur le réalisme, avec une mise en scène particulière. C’est un art plein de vitalité (c’est le symbole de l’église romaine qui réagit à la contre réforme).
A partir du concile de Trente, l’église triomphe du protestantisme et d’une série d’hérésies (dont le Jansénisme, à l’abbaye de Port Royal).
Luther avait rejeté le dogme de la présence du Christ dans le saint sacrement, ainsi que le culte des saints. L’Église réaffirme ce culte avec vitalité.
Dans le domaine de la sculpture, mise en valeur de symbole. Voir le baldaquin de St Pierre par Le Bernin.
On place des anges adorateurs tournés vers le saint sacrement (inspiré du Bernin).
On place des gloires à l’extrémité des églises. Gloire du Bernin à St Pierre.
On développe le culte des saints sur tout dans les chapelles latérales.
Mettre en valeur de saint sacrement.
Mettre une croix au sommet de l’autel
La première période du baroque en Provence, est une période de transition
Période de transition, édifices encore gothiques, bonne maîtrise des techniques, construits de manière économiques.
Chapelle sainte Catherine Marseille chapelle des pénitents blancs. Dates des premières années du XVIIéme siècle.
Retombée des ogives. Art manièrisme, figures torsadées.
Aix en Provence baptistère nouvelle coupole (1605 – 1610). Coupole ajourée, les pilastres cannelés ne sont pas du baroque (ressemble à Fontainebleau). Coupole très Renaissance.
L’église St Cannat des prêcheurs à Marseille a été construite en 1629. La nef unique est très spacieuse, bordée de chapelles latérales. Gothique tardif. Maître autel à baldaquin (1750).
Le couvent des Dominicains (Frères Prêcheurs) est construit à la fin du XV siècle. L’église, commencée en 1558, est consacrée en 1619 sous le vocable de l’Annonciation de la Sainte-Vierge. Elle devint paroisse en 1803 sous le vocable de Saint-Cannat, ancien évêque de Marseille.
Au milieu du XVIII siècle les frères Gérard construisent la grande façade « à la romaine » dont le fronton et l’ordre supérieur sont supprimés en 1926 pour des raisons de sécurité. La nef, d’un gothique tardif, est propice à la prédication.
L’église des grands Carmes a été construite en 1620. Gothique méridional, vastes chapelles latérales, le chœur est fermé par un mur qui n’existait pas au départ. Les Carmes et les oratoriens développent les crèches.
L’essor du baroque en Provence : Avignon
A Avignon, citée papale, les ainés des familles nobles sont envoyés à Rome pour parfaire leur éducation.
Royer de la Valfenière, était responsable des fortifications d’Avignon. Son fils, François Royer de la Valfenière, sera un architecte remarquable. Après un séjour à Rome, il visita les réalisations de la Renaissance, la basilique St Pierre, admire réalisations de Maderno, influencé par Falminio Panzzo. Il revient à Avignon en 1619, il réalise l’hôtel de la monnaie, face au palais des Papes. Cet hôtel ressemble à un palais romain (palais san Callisto à Rome). Énormes guirlandes végétales que l’on retrouve sur la plupart de ses édifices.
Couvent de la visitation (1632), ressemble à la façade de St Suzanne à Rome et au Jésus à Rome. Intérieur sombre, coupole à la romaine conçue comme une lanterne.
Église des Jésuites (Avignon). 1638. Touche personnelle portail latéral. Intérieur très différent, synthèse des modes romaines, parisiennes et versaillaises. Une seule nef, chapelles latérales, art du mouvement (décrochement de la corniche).
Portail de la Chartreuse, de Villeneuve-lez-Avignon (1649) couronnement admirable (décrochements partout). Vierge et l’enfant dans le tympan.
Il fit un second séjour à Rome.
Isle-sur-la-Sorgue église collégiale notre dame des anges. Reconstruction de l’église par La Valfenière. Réutilisation de l’ancienne église gothique. Les tribunes sont disposées uniquement pour le décors. Ce qui est très romain, c’est les statuts placées dans la retombé des arcs. La façade est de pur style jésuite avec ordre dorique au rez de chaussée, ionique à l’étage. Coupole, intérieur, arc de triomphe stylisé, assomption de la Vierge. Sur le coté sud , une porte du XVII ème siècle à tympan curviligne est inséré dans un encadrement ionique avec fronton rectangulaire .
Chapelle St Anne cathédrale d’Apt. Voir également
Collégiale St Pierre à Avignon.
Cathédrale de Carpentras – Chœur
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