Reliques et reliquaires en Provence
Face à des monuments, il est toujours intéressant de se poser la question pourquoi ont-ils été construits ?
Cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras
La cathédrale St Siffrein à Carpentras offre un bel exemple d’architecture gothique méridionale. La partie basse a été terminée fin XVIIéme la partie haute (plus ancienne) est non terminée.
Le Saint Mors ou Saint Clou est une relique du Christ, conservée dans la cathédrale Saint Siffrein de Carpentras. Cet objet daterait du vie siècle après Jésus-Christ.
Le « Saint Mors » de Constantin aurait été forgé avec un des clous de la Passion. Il l’aurait reçu de sa mère, sainte Hélène. La tradition rapporte que l’impératrice Hélène aurait fait fouiller l’emplacement du calvaire et ayant retrouvé les clous de la Passion du Christ, aurait fait forger avec l’un d’eux, un mors pour le cheval de son fils, l’empereur Constantin1.
Cette relique fut conservée au trésor de l’église de Sainte Sophie de Constantinople jusqu’au pillage de la ville par les troupes de la 4e Croisade ( 1202-1204). Le mors disparaît ensuite. Il réapparaît pour la première fois en 1226, sur le sceau de l’évêque Isnard de Carpentras.
Il devint l’emblème de la ville en 1260. (Le mors est d’argent sur fond de gueules).
Il s’agit d’un mors romain du VIe siècle. Il est aujourd’hui exposé dans la chapelle du Saint Clou
Au XVéme siècle reconstruction de la cathédrale (portail latéral, porte de la juiverie). Voir la boule aux rats qui symbolise le christianisme rongé par les hérésies. C’est un ensemble gothique flamboyant, il n’existe pas en Provence d’édifices gothiques comme dans la partie nord de la France (à part la basilique de St Maximin), ceci s’explique par les conditions climatiques, lorsqu’il y a du mistral les flèches ne tiennent pas, on préfère construire des édifices surbaissés.
Statut de saint SIFFREIN premier évêque de Carpentras tenant le saint mors.
Reliquaire contenant le saint mors. Un reliquaire plus ancien offert par le Pape a disparu à la révolution. Le reliquaire actuel a un décor qui illustre l’histoire de la relique et de l’empereur Constantin. C’est un reliquaire ostensoir (qui se montre). Exposition de la relique le 27 novembre de chaque année. Pendant la peste, Carpentras a été protégé de la peste grâce au saint mors.
Dessin de 1870 de Charles Rohault de Fleury, architecte qui a consacré un livre aux dessins des reliques de la passion.
Couvent de notre dame de Nazareth à Aix en Provence
Couvent de notre dame de Nazareth à Aix en Provence. Ce couvent a aujourd’hui disparu, on en a retrouvé des traces lors des travaux du parking Mignet. Le reliquaire qui contient le pied droit de saint André, est conservé dans la cathédrale St Sauveur.
Louis XIV lors de son passage à Aix a demandé de vénérer la relique. Il a pris également un morceau du pied, le pouce. Étirement du pied observé par un médecin légiste.
La cathédrale d’Apt
Apt était un ancien diocèse. Dôme de la cathédrale, statue de saint Anne. Ce dôme est un rajout du milieu du XVII le reste date du XIIéme. (voir une coupe de l’édifice) Lieu de pèlerinage. Reliques de St Anne, (mère de la Vierge) ramenées à Apt par l’un des premiers évêques St Castor. Pélérinage fait par Anne d’Autriche, qui finança la nouvelle chapelle.
Voutement refait au XVI baroquisée au XVII. Crypte sous le chœur, reçoit les reliques. Il y a en fait deux cryptes. Une mérovingienne du IVéme siècle, et une seconde du XIéme.
Intérieur de la crypte. Petites pierres jusqu’à 1060, puis ensuite belles pierres de taille.
Au dessous crypte mérovingienne. Le plafond plaques de marbre sculptées (motif de croix, rinceaux de pampres de vigne).
Au XVIIéme siècle Anne d’Autriche fait un don pour François de Royers de la Valfenière (architecte avignonais). Son père et son grand père venant du Piémont s’installent à Avignon. Grande armoire à reliques. D’autres reliques ont été placées ici. Sainte Delphine et saint Elséa (mari et femme qui ont fait vœux de chasteté) lien avec château d’Ansoui.
Louis XII interdit de prélever des reliques de saint Anne. Un des fragments est conservé en Bretagne dans la basilique de Sainte-Anne-d’Auray.
Les Saintes Maries de la mer
Saintes maries de la mer. Église romane du début du XIIéme siècle (par des constructeurs lombards). Petites arcades et plein cintres (bandes lombardes). L’église sera fortifiée un siècle après sa réalisation. La chapelle haute existait dès l’origine. Les reliques seront découverts vers le XV éme siècle. La chapelle haute est consacrée à St Michel. Une embarcation amène plusieurs personnes venant de Palestine dont Sainte Marie Jacobé, Salomé et leur servante Sara. Ils vont évangéliser la Provence. La première église a été consacrée à la Vierge. Saint Maximim premier évêque d’Aix, Point de départ du christianisme en Provence. Remparts jusqu’à la vielle de la guerre de 14.
En 1448, le roi René entend parler de cette tradition. Il ordonne des fouilles dans le sous-sol de l’église romane (lieu présumé de l’arrivée de l’embarcation).
On découvre en décembre 1448 plusieurs têtes disposées en croix et les corps de deux femmes. Un autel de terre pilée est également mis à jour ainsi qu’une pierre de marbre lisse que l’on appellera plus tard “l’oreiller des Saintes”, actuellement enchâssée dans une colonne de l’église. Fait important, ces reliques sont mises à jours sous le maître autel de la première église, ce qui confirmerait l’idée que ces ossements sont bien ceux des Saintes femmes, l’usage voulant, dans l’église primitive, que la messe soit célébrée au dessus des saintes reliques.
La ville était entourée de murailles jusqu’au début du XXéme siècle. L’église comporte une seule nef, un chemin de ronde a été ajouté au XIIIéme. Dans la cathédrale, les reliques sont conservées en hauteur. Coupe de l’église. Procès verbal de 1448. Translation des reliques en 1448. Double chasse. St Marie Jacobé et Salomé Sainte Sara. Simple reliquaire de bois (reliquaire volé).
Sainte Marthe. (avec un dragon). Région malsaine, hantée par un monstre. St Marthe va évangéliser cette région et la libérer.
La collégiale de Tarascon
Collégiale de Tarrascon qui abrite les reliques de St Marthe. Comporte deux parties, une partie romane, et le portail latéral reste d’un tympan sculpté martelé à la Révolution. En 1187, fouilles dans la partie basse de l’édifice, sous le petit porche, reliques exhumées à cette époque. Reste à Rougean (ancien monastère de bénédictin) qui a pu obtenir un fragment de la relique. Au XVéme siècle Louis XII va couvrir de privilège cette église et l’élever au rang de collégiale.
Intérieur, édifice harmonieux, édifice à trois nefs. Maitre autel du XVIII, armoire à relique en or derrière le chœur offert par Louis XI, disparu à la révolution.
Plan de la crypte. Gisant dans l’abside.
Tombeau de St Marthe au XVII Orsolino sculpteur a eu de mauvaises mesures, il a fallu couper les têtes du collège des apôtres. Buste en or massif offert par Louis XI. En 1794 envoyé à la fonte à Marseille, renvoyé ensuite à Paris et disparu depuis. Le crâne qui était à l’intérieur a disparu avec le reliquaire.
Cathédrale de la Major à Marseille
Monument de Laurana entrée de la crypte permettant de toucher le sarcophage.
Au lendemain de la révolution on construit un reliquaire en bois vers 1815.
En 1860, la paroisse va se cotiser pour faire une copie du buste de Louis XI. Poussielgue réalisé en bronze doré. Bras reliquaire de la sainte orné de véritables pierres précieuses.
La main à Rougean.
Saint Lazare à Marseille. Tracé du baptistère découvert en 1850. Ancienne cathédrale du XIIéme siècle. La vieille Major était un lieu de pélérinage. Restes de mosaiques d’un cathédrale du IV ou V éme siècle (même époque que le baptistère).
Intérieur de la vielle Major, croisée du transept. On passe d’une base rectangulaire à une base carrée. Chapelle de Saint Lasard. Autel de Laurana, premier monument de la Renaissance en France. Dans la travée de droite, reliquaire, une partie transportée à Autun. Le reliquaire a été fondu à la révolution, il a été remplacé par une autre reliquaire au XIXème siècle. En 1856 Eugène de Mazenot offre le reliquaire, réalisé à Lyon,qui était à l’époque capitale des ornements liturgiques. Une partie des reliques d’Autun est restituée à Marseille, Ce reliquaire se trouve dans la nouvelle Major.
La sainte Baume
Tableau début XVI Marie Madeleine aide son frère à évangéliser Marseille.
M. Serre représente M. Madeleine à la sainte Baume
Gravure de Jean Giraman qui a dessiné les oratoires qui mènent à la sainte Baume. Un monastère dominicain se trouve à l’entrée de la grotte. Le corps de sainte Madeleine été enseveli dans la plaine de St Maximin. On a redécouvert son corps en 1263 grâce au comte de Provence qui a dirigé ces fouilles.