F. Mistral disait : la Provence est une terre de passage entre l’Italie et l’Espagne. A l’époque la recherche historique était précaire, mais ce fut effectivement une terre de passage.
La région est en grande partie côtière, le commerce s’y développa ainsi que l’ouverture vers d’autres horizons. A partir de 711, et l’arrivée des musulmans en Espagne on assiste à la création de comptoirs arabes en méditerranée (nombreuses épaves).

Circulation est-ouest, nord sud (vallée de la Durance jusqu’au col de Montgenèvre). L’art roman a suivi ces chemins dans notre région – de création Lombarde vers la première moitié du XIéme siècle cet art s’est diffusé dans la région. Les principales réalisations : la cathédrale d’Embrun XIIème et début XIIIéme siècle, polychromie, petites arcatures en plein cintre (bandes lombardes, forme du clocher, plan carré, plus on monte plus le clocher est ajouré, ce monument va servir de prototype), l’abbaye de Boscodon superbe église romane réalisée par les Lombards, elle inspire les constructeurs de l’église de Seyne les Alpes, la cathédrale de Digne celle du XII notre dame du Bourg.

Toutes ces églises ont un point commun, un chevet (extrémité de l’église) plat, comme l’église de saint Donat de Montfort qui date des années 1040.

Les châteaux de la vallée de la Durance étaient nombreux, ils ont été détruits durant les guerres de religion ou à la Révolution. Château de Tallard, chapelle gothique flamboyant, Château Arnoult transition entre château gothique.

La vallée du Rhône, est un axe majeur Nord Sud. C’est aussi une région de grand vins. La qualité du vin s’est amélioré avec les Papes d’Avignon (depuis Jean XXII, qui était originaire de Cahors), ce qui a permis une augmentation substantielle des revenus. La vallée du Rhône est également un grand couloir d’accès vers le Dauphiné, sur l’autre rive c’est le royaume de France, c’est aussi une porte vers la Bourgogne (toitures polychromes, village de Carcès, voir une façade, une autre clocher pointu polychrome de l’église du village de Cruiz).
La Provence est une terre de synthèse de beaucoup de tendances, ce qui va encore s’accentuer avec l’installation des Papes à Avignon, elle sera également très ouverte à l’influence de la France et de Versailles (ultérieurement).

Au XV éme siècle René d’Anjou gouverne la Provence, il est également roi de Naples, et il a fait venir en Provence Francesco Laurana (Autel de Saint Lazarre 1477 à Marseille, vieille Major) qui va introduire l’art de la Renaissance italienne en Provence (à l’époque la France ne le connaissait pas encore).

Le monde romain avait pris conscience de l’intérêt des voies de passages : voie Domicienne (Pont romain vers Apt). Voie aurélienne, elle suit la côte, passe à Aix et Arles. Axe nord sud via narbonancis (Arles à Lyon, vallée du Rhône).

Comment la Provence a-t-elle été évangélisée ?
Selon la tradition elle aurait été évangélisée par des personnages venant de Palestine, saint Lazarre, Sainte Marie Madeleine, retirée dans la grotte de St Baume, Sainte marie Jacobé et sainte Marie Salomé, sainte Sara, saint Maximin premier évêque. Tous ces gens seraient arrivés par la mer. La recherche actuelle est très réservée sur cette question. mais, l’analyse des ossements de Sainte Marthe à Tarascon a montré qu’elle était une femme âgée de 50 à 60 ans de type palestinienne, et que les ossements retrouvés correspondent à une seule personne.

La basilique de St Maximin est la seule église gothique de type nordique, (plusieurs nefs), car le dominicain qui a commandé l’édifice était parisien.
Les lieux de pèlerinage sont essentiels pour comprendre le patrimoine.
L’abbaye de Saint Victor a une chronologie qui remonte jusqu’à la fin de l’antiquité, (ce fut une carrière, puis un cimetière païen, puis cimetière chrétien). Ce qui montre que la communauté chrétienne était importante à Marseille et à Arles. Les Alyscamps à Arles remarquable
Cerest prieuré de Carluc, qui remonte aux premiers siècles du christianisme.
Découverte d’une basilique sous le quartier de la Joliette.