Cette conférence, réfute l’idée que tous les régimes autoritaires imposent une politique à des fins de propagande. Dans l’Italie de Mussolini, l’intervention de l’Etat est loin d’être contraignante sur la peinture, les arts appliqués (ou décoratifs) ou l’architecture. Elle laisse la place à des débats entre artistes qui sont parfois virulents ; certains souhaitent s’inscrire dans le modernisme européen, tandis que d’autres exaltent le classicisme romain. Le régime ne cherche pas à arbitrer le débat, mais à éviter qu’il ne prête le flanc aux adversaires du régime.
Intervenant : Marc Isch-Wall
1 – Introduction
1.1 – Modernisme et progressisme
Retour sur quelques idées reçues
Modernisme ou classicisme coexistent et se croisent plus qu’ils ne s’affrontent dans l’Italie du Ventennio, qui commence en 1922, année de la Marche sur Rome, et se termine en 1943. J’ai choisi de couper la présentation en deux parties chronologiques afin d’avoir le temps d’aborder en parallèle plusieurs disciplines artistiques, les arts figuratifs avec la peinture, les arts appliqués (on disait à l’époque décoratifs) comme la céramique, le verre soufflé, l’ébénisterie, le textile, le fer forgé, le décor de théâtre et enfin l’architecture, qui sera le parent pauvre de cette première partie, pour des raisons liées à la situation politique et économique de l’Italie pendant ces années.
L’historiographie traditionnelle des arts plastiques, celle qui élabore le concept de modernisme, sous-entend l’idée d’un progrès continu des arts. Chaque génération reprend les acquits de la génération précédente, mais entend la dépasser par des innovations plastiques ou thématiques. En conséquence, il serait bon de faire rimer modernisme dans le domaine des arts et progressisme politique.

Richard Heymann-Schicht, L’écoute 1930-35 huile sur toile Collection particulière
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L’extraordinaire foisonnement des arts dans l’Allemagne démocratique de 1919 à 1933, suivi de la rebutante création qu’aucun musée au monde n’ose aujourd’hui présenter, apporterait la preuve de cette affirmation. Un exemple n’est pas suffisant. Au contraire,
Le Corbusier, ici photographié par Brassaï, une des colonnes du Mouvement Moderne, essaie en vain d’être reçu par Mussolini, afin de proposer ses plans d’urbanisme pour les villes nouvelles des marais pontins. Il tente, toujours en vain, de vendre ses idées au régime de Vichy.

Yuri Pimenov La Nouvelle Moscou 1937 huile sur toile 140 x 170 cm Galerie Tretiakov, Moscou
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A l’inverse, le réalisme socialiste imposé par Staline dès 1934 n’appartient vraiment pas au modernisme.
Le modernisme serait-il incompatible avec le totalitarisme ? L’Italie apporte la preuve qu’un régime réactionnaire est ouvert au pluralisme esthétique et même encourage les artistes relevant du modernisme.
Mon propos sera donc de présenter divers mouvements artistiques qui ont droit de cité dans l’Italie fasciste, d’analyser le contrôle qu’exercent les autorités politiques. Tous les arts ne sont pas traités à la même enseigne. Nous verrons comment les peintres et les sculpteurs sont encadrés de façon croissante avec l’affermissement du régime, ce qui n’est pas le cas des arts décoratifs.
Je dois maintenant préciser les termes de modernisme, modernité, avant-garde et classicisme auquel je ne pense rien ajouter de nouveau.
Le modernisme commence au début du XXème siècle. Ce courant artistique est lié à la formation des avant-gardes et concerne tous les arts plastiques.
Le modernisme est un courant des arts émergeant pleinement au début du XXème siècle en Europe. Il est lié à la formation des avant-gardes. Je cite cette définition de Roland Barthes : « Être d’avant-garde, c’est savoir ce qui est mort. Être d’arrière-garde, c’est l’aimer encore ». Une formule trop tranchée à mon sens, puis qu’elle rejette tout compromis, comme celui auquel est parvenu le réalisme allemand de 1925 à 1933 « die neue Sachlichkeit »..

Henri Fantin-Latour Hommage à Delacroix 1864 huile sur toile 160 x 250 cm Musée d’Orsay
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Maurice Denis Hommage à Cézanne 1900 huile sur toile 180 x 240 cm Musée d’Orsay
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Les avant-gardes se nourrissent du foisonnement des arts de Delacroix à Cézanne. Je viens de citer deux peintres français, auxquels la génération suivante rend hommage.

Saint-Simon 1825 « Opinions littéraires, philosophiques et industrielles »
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Que sont les avant-gardes ? Le terme est à l’origine militaire. Saint-Simon l’emploie en 1825 dans ses « Opinions littéraires, philosophiques et industrielles ». Il imagine un dialogue entre un artiste, un industriel et un scientifique ; il fait dire au premier : « C’est nous, artistes, qui vous servirons d’avant-garde ». Ainsi se formalise l’idée d’une émancipation de la société par l’art. Dès le milieu du XIXème siècle apparait une conception antagoniste, comme celle des impressionnistes, qui minorent les questions d’ordre social ou politique, mais manifestent inventivité plastique et originalité thématique.
Dans l’histoire de la pensée, la modernité est une période historique au cours de laquelle se développe une pensée rationnelle qui cherche à s’émanciper de la religion. L’humanisme marque le début de cette période et l’Italie joue un rôle primordial dès le XVème siècle . Le renouvellement des arts est concomitant avec celui de l’humanisme. Par l’étude des textes anciens et les premières recherches archéologiques, la Renaissance italienne cherche à se raccrocher à un glorieux passé romain. Dans le langage courant, « modernité » a un sens plus large, qui peut recouvrir le modernisme.
L’humanisme italien joue un rôle primordial dans la modernité. Il se construit en référence à l’antiquité romaine.
Cette référence aux arts de l’Antiquité, qu’on peut appeler « classicisme » va marquer l’Italie, ses artistes et ses intellectuels, jusqu’au début du XXème siècle. C’est la seule ruine romaine que vous verrez ; nous allons nous rendre en Italie, plus à Milan qu’à Venise, plus à Turin qu’à Florence.
1.2 – L’italie du regorgimento à l’art moderne
L’Italie nostalgique de son passé
De l’héroïsme à la vie moderne », est publié à l’occasion du salon de 1846. Le poète est à la fois curieux et inquiet devant la vie moderne, qu’il considère comme transitoire, fugitive, contingente. L’art moderne n’est que « la moitié de l’art ». La beauté classique, stable et définitive obéit à des lois éternelles.
Cette féconde opposition chez Baudelaire est absente de l’Italie du Risorgimento. Risorgimento est proche du mot résurrection, un passage de la mort à la vie. Elle doit être comprise non comme un passage de la mort vers un vie future, mais comme un retour de la mort vers une vie passée idéalisée, celle de l’Italie, centre de la romanité. Les bouleversements politiques et culturels de l’Italie après 1861 n’impactent que très peu les arts plastiques, comme le prouve ce tableau d’histoire traditionnel.

Telemaco Signorini L’artillerie toscane de Montechiaro accueillie par les blessés français de Solférino 1859 huile sur toile 60 x 117 cm Collection particulière
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Giovanni Boldini peint un portrait de Verdi vieillissant, rempli de nostalgie, image d’une Italie nostalgique de son passé romain.

Giovanni Boldini Portrait de Verdi 1886, huile sur toile 54 × 65 cm Galerie nationale d’art moderne, Rome
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Deux courants artistiques font exception :
Les Macchiaioli, qui se réunissent à Florence au caffé Michelangelo. Giovanni Fattori, [est le plus connu, mais je cite] Raffaelo Sernesi (1838 1866) et ses Toits au soleil.

Raffaelo Sernesi Toits au soleil 1861, huile sur toile 54 × 65 cm Galerie nationale d’art moderne, Rome
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Les rebelles de la Scapigliatura milanaise. L’écrivain et architecte Camillo Boito est le théoricien de ce groupe. Il réactualise le Moyen-Âge lombard, avec une décoration en briques rouges, une sorte d’historicisme raisonné.
La plus grande réussite de sa carrière est la Casa Verdi, une maison de repos pour musiciens construite à Milan (1899-1913).
Originalité et créativité du style Liberty</strong>
Les arts décoratifs italiens font preuve d’une grande originalité au début du XXème siècle. En 1888, Carlo Bugatti (1856-1940) est présent à l’exposition d’art italien qui se tient à Londres. Il se fait remarquer par ses « quaint furnitures », des meubles bizarres, qui connaissent un certain succès.
Voici un secrétaire, légèrement postérieur à l’exposition de Londres.
Carlo Bugatti triomphe à Turin, en 1902.

Carlo Bugatti Le salon Escargot avec ses fameux sièges Cobra de en 1902
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Il y présente quatre chambres dont celle baptisée Escargot ; elle reproduit en effet les différentes parties de la coquille de ce gastéropode. Il s’inscrit dans l’art nouveau international, qui prend le nom de Liberty en Italie.
Ce mobilier est recouvert de parchemin, calligraphié de motifs quelque peu japonisants, les ornements en métal repoussé et nielle restent d’inspiration mauresque.
Le style liberty est rès varié. Les traditions régionales restent vivantes : l’ébénisterie à Milan, le verre à Murano, la céramique à Florence. Parmi ceux qui se font remarquer à l’exposition de Milan :
Eugenio Quarti (1867 1929), il a commencé dans l’atelier de Bugatti, puis élabore un style plus personnel. Il crée une chaise en noyer à décor floral stylisé, bois marqueté, incrustations de laiton et nacre.

Alessandro Mazzucotelli Suspension pour éclairage électrique 1903 Musée d’Orsay
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Le forgeron Alessandro Mazzucotelli Il est lui aussi Milanais. Il réalise peu après l’exposition, entre 1903 et 1906, une suspension pour éclairage électrique en fer forgé, découpé.
A Florence en 1896, Galileo Chini (1873-1956 ) crée la manufacture « Arte de la Ceramica ». Il orne ses vases de fleurs de tous types, de poissons, d’oiseaux, de plumes de paon.
A Murano, Artisti Barovier réalise des vases à murrines, des baguettes constituées de plusieurs couches de verre de couleur découpées en rondelles et assemblées (en vente publique 707 000 £).
Artisiti Barovier fait appel au peintre Vittorio Zecchin pour réaliser la célèbre Murrina del pavone (1913, Christies, 138 000 $). Ils préparent les initiatives novatrices de l’après-guerre.
Architecture de style Liberty
Le Palazzo Castiglioni à Milan de Giuseppe Sommaruga mélange réminiscences baroques et Art nouveau.
Le sud n’est pas en reste ; l’architecte palermitain Ernesto Basile (1857 1932) appartient pleinement au style Liberty. Il réalise et meuble la Villa Igiea, un hôtel de grand prestige au bord de la mer, à Palerme, livré en 1899.
Les meubles sont réalisés par un industriel d’origine française, Vittorio Ducrot.
Une avant garde italienne. Le dynamisme pictural (1910-1915)
Coup de théâtre, le 20 février 1909, le poète Marinetti publie dans le Figaro le manifeste futuriste. Umberto Boccioni, Carlo Carrà et Luigi Russolo, qui vivent à Milan au contact de Marinetti, signent le 11 avril 1910 le « manifeste technique de la peinture futuriste », s’alignant ainsi sur les positions esthétiques et politiques du poète.
Severini puis Balla (qui n’est pas sur la photographie prise à Paris en 1912) se joignent au manifeste. Une avant-garde italienne vient de se constituer, celle du dynamisme pictural, la 1ère expression plastique du futurisme.
En 1913 Umberto Boccioni peint Dynamisme d’un joueur de football. J’ai choisi ce tableau pour illustrer cette courte période, la plus brillante de la peinture futuriste. Cette avant-garde permet enfin à l’Italie de jouer un rôle majeur dans l’art moderne.
Umberto Boccioni force la syntaxe cubiste et exprime le dynamisme des corps athlétiques placés espace continu grâce aux vibrations de la lumière. Il exprime l’énergie de l’athlète sous tension par des obliques et des diagonales.
La métafisica est-elle une avant garde ?
La Metafisica est née officiellement en 1917, par la rencontre de Giorgio de Chirico et de Carlo Carrà à l’hôpital militaire de Ferrare.

Giorgio de Chirico Le muse inquietanti 1962 huile sur toile 94 × 62 cm
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Giorgio de Chirico n’a pas attendu cette rencontre pour orienter ses recherches vers le classicisme. Il se définit en 1919 comme « pictor classicus ». Selon lui, le classicisme se caractérise par « le démon de la ligne ». Avec les muses inquiétantes et ses mannequins aux têtes vissées, la narrativité traditionnelle n’a plus sa place. La Metafisica annonce autant le surréalisme que « le réalisme magique », qu’adopteront les peintres du Novecento. Ces artistes sont au cœur de ma présentation ; ils reprennent la narrativité traditionnelle avec « cette finesse et cette pureté de la sensation linéaire » qu’affectionne Giorgio de Chirico.
La Metafisica s’oppose au futurisme en ce qu’elle nie la possibilité de refaire le monde de fond en comble.
Retorno all’ordin (Retour à l’ordre)
A la fin de la 1ère guerre mondiale des artistes renouent avec le classicisme, supposé incarner le « génie » des nations dont l’ordre et les valeurs ont été bouleversés par la guerre. Massimo Bontempelli, dont je vais reparler, fait coïncider la mort des avant-gardes militaires avec celle des avant-gardes artistiques. Cette recherche du classicisme coïncide avec une renonciation aux postulats théoriques et formels des avant-gardes. Ce besoin de stabilité porte un rude coup au Futurisme. Il refuse en effet tout règle établie, il véhicule les valeurs d’un monde moderne dominé par la science et la technique.

Pablo Picasso, Portrait d’Olga dans un fauteuil 1918, huile sur toile, 130 x 88.8 cm, Musée Picasso, Paris.
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En Italie, comme en France les arts plastiques sont affectés : Picasso, Derain, comme un peu plus tard l’architecture avec l’Art déco.
En Italie, le « Ritorno all’ordine » est encouragé par le magazine Valori plastici. Carlo Carrà dans l’éditorial du premier numéro publié 12 jours après l’armistice, entend retrouver « la rigueur de la peinture ». La revue réaffirme que l’art est « l’essence spirituelle l’Italie », selon l’expression d’Ardengo Soffici. La revue axée sur les seules « valeurs plastiques » s’oppose à l’idéologie avant-gardiste du futurisme. Elle cesse de paraître avant l’instauration du régime fasciste ; les idées sont reprises par Novecento, un mouvement pictural animé par Margherita Sarfatti.
Quelques jours après la marche sur Rome, le 3 novembre 1922, Carlo Carrà, Achille Funi, Mario Sironi et Marinetti publient dans il Popolo d’Italia : cet évènement souligne « la principale vertu de notre race, la supériorité de son esprit artistique. » Ils applaudissent « le fascisme, chargé des valeurs de l’idéal » et son chef, Benito Mussolini, qui incarne le renouveau des arts.
Le retour à l’ordre commencerait-il plus tôt. Après avoir défini le dynamisme plastique, atteint les limites de l’abstraction, Umberto Boccioni se laisse influencer par le cubisme et par Cézanne : Paysage montagneux (1916, Novecento Milan) ; certains historiens d’art emploient le terme « régression »
2 – De véhéments débats artistiques
Un homme, une femme et une revue
Deux tendances artistiques, sensées incarner ce renouveau des arts, vont s’opposer. Curzio Malaparte les définit par des néologismes :
Stracittà, Super-ville, s’attache à la figure de l’homme moderne, bâtisseur de la nouvelle civilisation fasciste, qui doit rayonner dans le monde. (Stracittà mérite son nom, puisque ses protagonistes sont établis à Milan et à Rome).
2.2 – Stapaese
Strapaese, Super-bien-de-chez-nous s’attache aux paysages traditionnels de l’Italie rurale. Dans les 2 cas, super est à comprendre comme dans « c’est super », ou « c’est extra ».
Ces deux courants artistiques considèrent le fascisme comme une idéologie totale, où art et politique se confondent. Le premier cherche à promouvoir une mission civilisatrice que s’est donnée le régime. Le second entend se limiter à une exaltation de la terre italienne. De 1926 à 1930, les deux mouvements s’étripent dans leurs journaux respectifs ….
2.3 – Stracielo
Au point de favoriser un retour en grâce du futurisme, avec l’Aéropeinture, auquel par dérision Marinetti donne le surnom de Stracielo.
Stracittà et Novocentro

« 900 » Cahiers D’Italie et D’Europe 2. Cahiers d’hiver 1926-1927
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Stracittà, s’exprime dans la revue littéraire « 900 : Cahiers d’Italie et d’Europe », fondée en 1926 par Massimo Bontempelli.
C’est un écrivain de talent, qui publie sa vie durant des pièces de théâtre et des romans. Il est nommé au « syndicat des auteurs et écrivains », une organisation corporatiste propre à l’Italie fasciste. Sa revue promeut l’architecture rationnelle et la peinture murale. Il exerce une influence considérable sur la culture italienne. Dans ces 4 premiers numéros, la revue est éditée à Rome et à Paris.

Mario Sironi Portrait de Margherita Sarfatti 1917 encre de Chine sur papier 29,8 x 22,9 cm
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Margherita Sarfatti tient la rubrique artistique dans il Popolo d’Italia. Elle crée un rassemblement d’artistes appelé Novecento, et organise les expositions à la galerie Pesaro de Milan, puis dans toute l’Europe. Dès 1923, elle reçoit un soutien financier de Mussolini, dont elle devient la maitresse. Mussolini inaugure la 1ère exposition le 26 mars 1923. Le Duce prononce un discours qui sous-tend toute l’action du régime pendant deux décennies : « On ne peut gouverner en ignorant l’art et les artistes. L’art appartient à la sphère de l’individu. Le seul devoir de l’état est de donner des conditions de vies décentes aux artistes ». Novecento ne donne pas l’apparence d’un groupe cohérent, mais marque le triomphe du retour à l’ordre et d’un nouveau classicisme, déjà annoncés dans Valori Plastici.
Tous deux sont d’accord sur trois points fondamentaux pour définir un « modernisme classicisant (moderna classicista) ».



















