Cours du 19 février 2018


Jean-Michel Alberola – Highlights, La Collection de la Fondation Cartier

Un ciel intérieur autre mur peint centre d’art contemporain de St-Restitut, Drôme, en 2014.
Il a la conviction d’arriver après (après Duchamp, après dada) il est dans la post modernité.

Inventer quelque chose de connu (L’aventure des détails, palais de Tokyo). Voir un commentaire.

Reprendre la conversation.

Il déclare : « Ce sont des phrases qui demandent aux gens d’être moins aliénés qu’ils ne le sont. Ils sont toujours aliénés, moi-même je le suis, mais je le suis un peu moins que d’autres. C’est parce que je suis dans la luxueuse position de l’artiste qui peut se lever à 11 heures du matin sans aller pointer. Beaucoup de personnes sont aliénées. Comment quitter cette aliénation. Toutes ces phrases tournent autour de cela : comment quitter cette position d’aliénation, comment réagir, comment avoir de la mémoire, ne pas se laisser faire. Ce sont des indications. Je pose des questions morales. Je suis un peu moraliste.


Jean-Michel Alberola, Galerie Daniel Templon, Paris


Jean Michel Alberola, Les détails de l’aventure (chapitre II), Galerie Templon

Série de peintures sur ceux qui profanent, ceux qui ou celui qui … Il procède par bribes, c’est très mystérieux.


Jean Michel Alberola – Ceux qui profanent (1990) Huile sur toile 150,7 x 162,5 cm Fondation Cartier
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Ceux qui profanent 1990

Ceux qui bâtissent les églises (centre Pompidou)

Voir d’autres celui qui

Celui qui a eu peur (Fondation Cartier)

Voir un commentaire sur son oeuvre. (Paris art)


Jean Michel Alberola – Celui qui cycliste (2002) Huile sur toile
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Celui qui cycliste, on voit une jambe et un pied sur une pédale.

Voir un commentaire sur l’exposition au palais de Tokyo.

Salle des instructions Les phrases inscrites deviennent des injonctions lisibles d’un point de vue personnel, philosophique ou souvent même politique. Elles évoquent des situations et des actions mêlant fonctionnalité administrative, références littéraires, oxymores, etc.

D’autres portraits sont des hommages conceptuels.


Jean Michel Alberola – Jeanne, Pierrette, Martin, Gotlieb, Spiess (2002) peinture 150 x 118 cm
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Jeanne, Pierrette, Martin, Gotlieb, Spiess (2002). Fait partie de la série des « Heimatlos », des sans patrie, des réfugies, personnages devenus nomades, ayant perdu leurs « chez eux ». Il a trouvé ces noms dans les rapports de police en Suisse.

Voir également :
Anna Maria Ber Gdorf
Michael Humboletzky

Série de peinture en noir et blanc réalisées à partir de photographie. En haut et en bas il a inscrit « paupière supérieure » et « paupière inférieure ». On écrit en général haut et bas lorsqu’un colis est fragile. Il montre des lieux fragilisés par des événements, la vision des habitants.


Jean Michel Alberola – Ferguson (2014-2015) Huile sur toile 130 x 96,5 cm
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Ferguson en 2014. Ville des Etats-Unis qui a connu des émeutes en 2014 à la suite d’un meurtre d’un noir par un policier blanc.

Voir également :
Vision des habitants de Watts en 1965 émeutes dans un quartier de Los Angeles en 1965. Les images sont neutres.
Vision de Robert Walser. Robert Walser est un écrivain suisse, interné contre son gré, dans une clinique psychiatrique, d’où il s’est évadé en 1956, dans la neige et il est mort d’épuisement.

En 2011, avec Dominique Duchemin (Maître-verrier), il réalise les vitraux de la cathédrale de Nevers.

De 2008 à 2015 il réalise une série de peintures sur le thème du pouvoir et de l’impuissance. La série du roi de rien. Toutes les toiles ont un numéro.


Jean Michel Alberola – Le roi de rien I
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Le roi de rien, c’est surtout l’impuissance du peintre lui-même, qui est un aristocrate de la scène assis sur un trône instable. On reconnait juste les jambes et la masse du siège.

Voir également :
Le roi de rien X
Le roi de rien XII

On lui a demandé s’il avait toujours du plaisir à peindre et il a répondu : « Je prends beaucoup de plaisir et de temps à ajuster les couleurs, mais vraiment comme un ouvrier« .

En 2009 il a réalisé un film (Koyamaru, l’été et l’automne) au Japon dans un village d’une dizaine habitants qui vivent en autarcie, et qui sont pour lui la figure du paysan universel. Présence au monde complètement oubliée du confort moderne. (Alverola ne dispose chez lui, ni de la télévision, ni d’un ordinateur ou d’un téléphone portable). C’est un documentaire qui donne la parole sur quatre saisons à un couple de paysans.

En 2012 à la fondation Cartier, il participe à l’exposition : « Mathématiques, un dépaysement soudain » (formule empruntée au mathématicien Alexandre Grothendieck).


Mathématiques, un dépaysement soudain – Jean-Michel Alberola – Interview – 2011


Jean Michel Alberola – Un ciel mathématique Henri Poincaré (2011) 393 x 980 cm
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Fresque murale un ciel mathématique, Henri Poincarré. Commande pour l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 2011. Voir un commentaire.

Voir les livres d’artiste publiés par Jean Michel Alberola.


Jean Michel Alberola – Férias de Nimes (2016)
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En 2016 il réalise l’affiche de la Ferias de Nîmes.

En 2016, rétrospective de son travail au palais de Tokyo l’aventure des détails. Il dit : « Chaque œuvre est un détail et un ensemble de détails crée une aventure. Elles font sens dans les connections qui résident entre elles. Les mots fonctionnent ainsi. Aussi, nos journées sont des détails au regard des années qui passent. »

Voir également : Jean Michel Alberola et le cinéma (la Cinémathèque française)

En 2005, il réalise un livre sur La vie de Debord, 65 vignettes en lithographie extraites de bandes dessinées représentant des «maisons parlantes» (avec des phrases de Chateaubriand tirées de son roman : La vie de Rancé). Debord est l’auteur de La société du spectacle.


Jean Michel Alberola – Remplacement du verbe être par le verbe porter (2006)
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Remplacement du verbe être par le verbe porter. Enclume dans un étui en cuir produit par Hermès, avec titre gravé sur cuir. Dans cette œuvre splendide d’un artisan du cuir le titre ouvre à des sens multiples.

Il réalise plusieurs constructions en bois qui s’intitulent : « La parole de… »

La parole de Simone Weil (Politique), 2014


Jean Michel Alberola – La parole de François d’Assise (économie) 2014, 40 X 20 X 30 cm
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Jean Michel Alberola – Pharmacie (Karl Marx à Arnold Ruge 1843), 2004 Huile sur toile
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Jean-Michel Alberola. Pharmacie (Karl Marx à Arnold Ruge 1843), 2004. Il y a eu un échange de courrier entre Karl Marx et Arnold Ruge. Alberola a repris des bribes de ces échanges.

Avec Michel Henochsberg (professeur d’économie à l’Université de Paris-X), il réalise plusieurs œuvres sur le dérèglement des comptes.


Jean Michel Alberola – Dérèglement des comptes (2000) Diagramme imprimé sur bâche
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Dérèglement des comptes.

Une certaine quantité d’oseille.

Voir d’autres œuvres (spectacle sélection).


Jean Michel Alberola – Protégée 2 (Marcel Duchamp) 2003
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Protégée 2 (Marcel Duchamp). Caisson avec des objets rappelant l’oeuvre de Duchamp, (sonnette, couronne de roi, etc.) sur le côté Duchamp est protégé par la situation financière de Dior.

Sur le même modèle, on trouve Protégée (S. Dali), (caisson avec notamment un escargot en chocolat… Lanvin) avec sur le côté protégé par… la situation financière de la compagnie British airways.
Idée que les artistes sont protégés du monde économique.

Série NPI (Non Productif Incontrôlable), la figure de l’artiste est représentée comme un petit pingouin.


Jean Michel Alberola – Le seul état de mes idées (1999-2000) MAC de Marseille
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Le seul état de mes idées (1999 – 2000). Un œuf en or qui se brise sur le sol à droite. Beaucoup d’humour.

Exposition au Palais de Tokyo en 2016. L’aventure des détails.

Arpenter l’intervalle : voir le catalogue de l’exposition de 2016 au palais de Tokyo.


« L’arpenteur de l’intervalle » : portrait de Jean-Michel Alberola

Voir l’exposition au palais de Tokyo en 2016.


Jean Michel Alberola – Une contradiction excessive (2010) 67 x 54 cm
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Voir les charades visuelles de Jean Michel Alberola (Télérama).

Fallait-il interdire le be bop a Lula ? 2003. Huile sur toile
Va chercher !, (Grignan est le pays des truffes ??)

– L’exposition au palais de Tokyo L’aventure des détails.

En 2015, le journal Libération a fait refaire ses unes par des artistes contemporains. Alberola avait choisi : Géorgie l’oukase. A ce propos, il déclare : « L’expression « Géorgie l’oukase » m’a immédiatement renvoyé à Georges Lucas, le réalisateur de Star Wars, et à Georg Lukács, philosophe et sociologue de la littérature hongroise. Ce penseur de l’aliénation est l’auteur d’un des plus beaux livres sur Karl Marx, le Jeune Marx. J’ai rajouté en haut de la une le nom de ce philosophe en écho au titre, c’est moins un jeu de mot qu’un glissement de mot, qui catalyse trois points de vue différents sur les pouvoirs : Populaires, politiques, et philosophiques. Je joue sur le décalage apparent entre des univers très éloignés, mais il ne s’agit pas d’humour, je suis toujours au premier degré. La guerre des étoiles, c’est quelque chose de très sérieux, y faire référence permet de s’adresser à un imaginaire collectif et populaire, c’est aussi une manière de démystifier le politique. Je ne fais pas de distinction entre la culture populaire et la culture savante qu’incarne Georg Lukács.
Le seigneur des anneaux de Tolkien est une réflexion sur le nazisme, la guerre des étoiles questionne le pouvoir. Mon travail relève de l’étoilement, je fais des connexions entre des milieux et des temporalités différentes. Ce qui se passe ici a des conséquences là-bas. L’effondrement du bloc soviétique a créé des problèmes de territoire aux racines économiques et politiques profondes. Le dénominateur commun entre Georges Lucas et Georg Lukács est le pouvoir, le lien m’a semblé évident dès que j’ai vu cette une. Je considère que la question du pouvoir fonde toutes les relations humaines
« .
Alberola travaille souvent à partir d’associations, son travail est quelque fois difficile à comprendre, car il ne donne aucune clé de lecture, laissant au spectateur toute liberté d’interprétation.
Pour Philippe Dagen, « Ses œuvres sont des dépôts de mémoire visuelle et littéraire, des variations sur l’esprit du cubisme et du dadaïsme et des démonstrations graphiques d’une grâce rare. Ils ne s’épuisent ni en un regard, ni en un instant, le signe des œuvres de qualité».