9 – Parfois de la pure poésie

La dame qui fait sécher les zébrures d’un zèbre dénudé, les chasseurs dans la brousse à l’affût, l’homme avec son attaché case qui fuit sous la flèche de Cupidon,

L’amant tout nu pendu à la fenêtre du couple, la domestique qui soulève le mur pour y cacher la poussière.
A chaque fois l’échelle 1 rend la scène extrêmement familière.

10 – A New York,

Un médecin ausculte le cœur de la ville sur une affichette, la statue de la liberté enfant se cure le nez dans un coin, Lincoln SDF, des amants s’enlacent dans la nuit, devant une porte, chacun regarde son portable.
Une sonnette d’alarme rose attire des spermatozoïde.

10 – L’art

La boucle d’oreille de la jeune fille à la perle de Vermeer. Pour ironiser contre la manie d’effacer les graffitis, un employé, muni d’un karcher efface des peintures préhistoriques, un peintre (un peu Velázquez ?) se « lâche » sur un mur.
La Joconde, est armée d’un bazooka (2001).

2005, projet Santa’s Ghetto Ramallah, mur frontière israélo-palestinienne

A partir de 2005, Banksy révèle son engagement dans d’autres territoires
Il crée le projet Santa’s ghetto, en réalisant des peintures sur le mur de séparation entre Israël et la Palestine. Il s’était rendu en Cisjordanie à l’occasion de l’anniversaire de l’avis rendu par la cours internationale de justice de la Haye condamnant la barrière de séparation.

En trompe l’œil, le mur s’ouvre sur un ciel bleu… devient un fragment à découper, une fillette s’en échappe avec une grappe de ballons.
Banksy a raconté dans un livre, que pendant qu’il peignait un habitant est venu lui dire « Vous embellissez le mur. » Il répondit alors « Merci, c’est gentil« , mais l’autre ajouté « On ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous. »
Les fresques ont été réalisées sous le regard médusé des soldats des forces de sécurité (en territoire Palestinien) qui laissent faire, mais braquent leurs armes.
Il agit en plein jour, pour être bien identifié comme touriste.
Ce projet dit-il est « un message d’espoir dédié aux populations civiles« .

En 2008 à Bethléem

L’homme qui fait un lancer de fleurs, la fillette qui a plaqué au mur un militaire et qui le fouille, la colombe de la paix équipée d’un gilet pare-balles, à l’endroit où 40 hommes ont été tués lors de la première intifada.
Voir Banksy en Palestine.

En 2014 à Clacton-on-sea, en Angleterre,

Il représente un groupe de pigeons qui adresse à une hirondelle des pancartes « les migrants ne sont pas les bienvenus » « retourne en Afrique » et « laissez-nous nos vers de terre ». La mairie l’efface car l’image est jugée « offensante et raciste »… ignorant qu’il s’agissait d’une oeuvre anti-raciste de Banksy ! (humour à la Coluche).
Voir un commentaire (Libération)

A Londres, en face de l’ambassade de France en janvier 2016,

Il peint Cosette en pleurs (celle de Victor Hugo), une bombe lacrymogène à ses pieds, le drapeau tricolore déchiré derrière elle.
En bas de l’oeuvre, un QR code que l’on peut scanner et qui renvoie à une vidéo sur Youtube de 7 mn, montrant une intervention des forces de l’ordre les 5 et 6 janvier dans la jungle de Calais (pour évacuer 1 500 personnes vivant dans des conditions insalubres). Le lendemain, l’oeuvre a été cachée derrière des panneaux de contre plaqué.

2015 Gaza Palestine

Des images peintes dans les décombres de la ville, un chaton géant, Bomb damage représente Niobé (selon la mythologie grecque, Niobé, fille de Tantale, pleure la mort de ses enfants tués par ceux de la déesse Leto, une maîtresse de Zeus qui a voulu punir l’arrogance de ces humains. Face au chagrin de Niolé, le Dieu des Dieu est pris de pitié et la change en pierre. Ici, l’image est réalisée sur une porte, seul souvenir d’une maison détruite.
Des enfants utilisent un mirador israélien comme un manège.

Voir un commentaire.

Fin 2015 Calais ,

Il peint un portrait de Steve Jobs (le créateur d’Apple) portant un ordinateur en baluchon. Il rappelle ainsi que Jobs est le fils d’un immigré syrien arrivé aux Etats-Unis dans les années 50.
Il peint aussi le radeau de la Méduse, un radeau d’immigrés qui rêvent d’aller en Grande Bretagne et un enfant qui regarde au loin à travers une longue vue, sur laquelle est posé un vautour. A ses pieds, une valise…

Un graffeur, c’est celui qui déjoue les règles de sécurité et de la propriété, pour faire d’un pan de mur son domaine. La force de Banksy, c’est d’avoir exporté cet esprit pirate au-delà des murs … et assumer aussi sa fortune.

Facéties diverses hors les murs

En 2004, il met en circulation des centaines de faux billets de 10 livres sterling : à la place de la reine Elisabeth II, il met lady Di, avec la mention Banksy of England (à la place de Bank of England)…

Il s’introduit dans l’enclos des pingouins au zoo de Londres pour y écrire en lettre de 2 m de haut « On en a marre du poisson« .

Infiltration clandestine dans les grands musées anglais et américains (2005)
Il s’infiltre dans les musées les plus surveillés du monde et les truffe de canulars :

Au MOMA, une boite de soupe Tesco (le Carrefour anglais) à la place des soupes Campbell’s, des visages de Kate Moss à côté des Marilyn de Warhol.
Dans le musée d’histoire naturelle de New York, un insect porteur de missiles et une drôle de peinture rupestre.
Au musée de Brooklyn, un portrait du XVIII éme siècle détourné.
A la Tate Britain, un lord grossier (the rude Lord).
Au Louvre, une Joconde smiley, voir également …
Tout est prétexte à désacraliser. Il se désigne comme « art terrorist ».