Banksy
Sommaire : Les rats, les singes, les enfants …
Banksy. Banksy, c’est le pseudonyme d’un artiste anglais connu pour son art urbain (street art). Il tient à garder l’anonymat, mais grâce aux caméras de vidéo surveillance, on dit qu’il serait né en 1974 à Bristol, qu’il s’appellerait Robert Banks, ou encore Robin Gunningham, mais, ce ne sont que des rumeurs…
Il est devenu en quelques années, l’icone du graffiti au point que les gens sont capables de démonter des pans de murs pour vendre aux enchères un pochoir de Banksy.
Pourtant, qui dit graffiti dit vandalisme, action illégale : il s’agit en général, la nuit, de déjouer la surveillance policière, donc de rester discret.
Ses débuts dans les années 90 consistent en effet à barioler des murs, des portes, des trains dans sa ville, Bristol. Son style est alors celui de beaucoup d’autres qui sont très liés à des groupes de musique.
Ainsi en 1998, lors d’un festival de musique hip-hop qui prenait la forme d’une rave party installée sans autorisation sur un terrain, il a peint en trois jours, comme une performance, le flanc d’un camion (silent majority) semi remarque de 10 m de long (qui transportait la sono).
Dans une ambiance glauque de clair de lune, plusieurs personnages habillés en soldat et équipés d’armes sont suivis par des hélicoptères. Ils traînent derrière eux un canot de sauvetage gonflable, transportant une sono et un D.J. On peut lire : « Mieux vaut ne pas trop se fier aux majorités silencieuses…car le silence est fragile…un bruit puissant, et il disparaît. »
Message réalisé principalement à main levée, qui lui a valu, à l’époque, le respect de tous ceux de sa génération (il a 24 ans).
Voir un commentaire (Le monde).
Mais quatre ans auparavant, il avait réalisé un montage choc en sérigraphie, Napalm (1984), en utilisant la photo de la fillette vietnamienne brûlée par le napalm dans la célèbre photo de Nick Ut (en 1973) et en l’encadrant par Mickey et Ronald Mac Donald (mascotte de Mac DO.) les gentils bourreaux encadrant la victime…
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The midl midl West (1999), est une fresque réalisée à Bristol montrant un ours en peluche qui s’apprête à lancer un cocktail Molotov sur trois policiers.
A cette époque, on le découvre comme subversif et la police le traque, les entreprises de nettoyage effacent la plupart de ses interventions. Des pétitions de riverains permettent de les sauvegarder.
Alors, pour travailler plus vite, il choisit de réaliser des pochoirs à partir de ses dessins, et de les peindre à la bombe aérosol.
Pochoirs Bristol, Londres, New-York
Plusieurs de ses pochoirs sont devenus aujourd’hui quasi mythiques
1 – Les rats sont très présents
On trouve également des rats gangsters, , anarchistes, manifestants, facétieux, menaçants, espions… ils endossent tous les rôles.
Voir un commentaire sur les rats de Banksy.
2 – Les singes également
Actionnant un dispositif de dynamite, … ou policés comme un serveur de Mac Do.
Ils introduisent du « sauvage » dans les rues.
Voir un commentaire sur les singes de Banksy.
3 – Les enfants
Ils sont souvent rétro dans leur style et leur tenue. Banksy exploite très judicieusement les « accidents » du crépi du mur, ou la présence de tel ou tel panneau d’interdiction, ou des salissures (qui deviennent ruissellement sous un parapluie).
No ball game (Londres 2009) a été été arraché et vendu aux enchères en 2013).
Enfants voyeurs, joueurs, qui se balancent, saluent le « drapeau » d’un grand distributeur britannique.
L’ironie, ici est poétique, ludique. Elle est parfois plus nettement politique.
Slave labour, pochoir exécuté à Londres en 2012, a été arraché du mur en 2013 par son propriétaire qui l’a ensuite vendu aux enchères (1 million de dollars).
Dénonciation de l’exploitation des enfants dans l’industrie textile.
No future message nihiliste mais c’est une fillette qui utilise le O comme un ballon gonflable. Voir un commentaire.
Sachant le prix que l’on peut désormais tirer de son travail, il « offre » une image à l’école la plus déshéritée de Bristol : une fillette joue avec un pneu enflammé. Le gardien de l’école a failli effacer son oeuvre.
Les question de société, la violence, les traumatismes de tous ordre sont traités sur le mode de l’ironie poétique.
Voir Banksy le tagueur masqué (Télérama).
4 – Les personnes âgées.
Ainsi la vieille dame qui vient de « tagger » que la Grande Bretagne doit rester propre !
Ou cette autre qui écoute avec un audio guide un commentaire sur un morceau de colonne antique (cette image a été depuis protégée derrière une vitre).
5 – Les héros de l’enfance
Un cow-boy, Zorro … toujours en exploitant un accident du mur, qui aussitôt prend sens …
6 – Une toison pubienne bien entretenue … et le mur sourit ?
7 – Les forces de l’ordre
Des policiers, des gardiens, des soldats … souvent ridiculisés
Celui qui passe sous un rouleau compresseur, les deux policiers qui s’embrassent (Brighton 2005), le Horse Guard qui urine contre le mur, le policier accroupi qui « sniff » un rail de coke…, celui qui palpe une fillette (ironie envers le « tout sécuritaire » de ces dernières années), la police fouettant la justice (qui a les yeux bandés), le cordon de sécurité qui barre la route du coureur.
Les deux militaires, armés jusqu’aux dents qui peignent le symbole de la paix.
Les soldats qui cambriolent une maison avec un caddy de supermarché…
8 – Les jeux olympiques l’inspirent également.
Le jeune à capuche qui fauche d’un des anneaux… le javelot missile.