Georg Baselitz
Sommaire : Georg Baselitz
Georg Baselitz (né en 1938)
Il est né en 1938 dans un village de la Saxe à Deutschbaselitz. Son nom véritable est Hans-Georg Kern et il prendra le nom de son village natal en 1961.
Dans sa jeunesse, l’art le passionne. En 1955, il tente de rentrer à l’académie des Beaux Arts de Dresde, qui est rejetée. Il passe alors le concours d’une école forestière pour y être garde forestier, et il est simultanément admis à la Hochschule für bildende und angewandte Kunst (école des arts plastiques et des arts appliqués) de Berlin-Est. Après deux semestres, il est expulsé pour « immaturité socio-politique ».
En 1957, il est admis à la Hochschule der Künste (école des beaux-arts) de Berlin Ouest où il s’immerge dans les théories de V. Kandinsky et de Kasimir Malevitch. Il se lie d’amitié avec Eugen Schönebeck.
En 1958, il quitte Berlin Est et déménage à Berlin Ouest où il rencontre sa future femme, Elke Kretzchmar, qu’il épousera en 1962.
Au cours d’une exposition itinérante du MoMA, il découvre Pollock et De Kooning.
En 1959, il fait de l’auto-stop jusqu’à Amsterdam, où il admire le Bœuf écorché de Chaim Soutine au Stedelijk Museum. Il s’arrête à Cassel sur le chemin du retour pour assister à la Documenta 2. Il quitte l’atelier de l’école et commence à travailler chez lui.
Lors d’un voyage à Paris, il s’intéresse à l’art des malades mentaux et découvre, Fautrier, et Michaux.
Les têtes de Rayski (1958) sont ses premières véritables peintures. Voir également un autre Portrait de Rayski. (Rayski était un peintre du début du XIXéme siècle).
En 1961, il prend le nom de Baselitz (du nom de sa ville de naissance) et rédige un premier manifeste, le Premier Pandémonium avec son ami Eugen Schönebeck, suivi d’un second manifeste en 1962.
Écrit à la plume et agrémenté de dessins, le Pandémonium est la capitale imaginaire des enfers et par analogie, tout lieu possédant les caractères attribué à l’enfer (désordre, souffrance, corruption …).
Dans ce premier manifeste, ils déclarent : « Le blasphème est en nous« . En fait se sont des déclarations de guerre aux bourgeois de type révolte dadaïste ou Antonin Artaud. Ces textes sont exposés avec leurs travaux dans une maison abandonnée.
Dans le second manifeste, ils déclarent : « De tout temps, le démonisme vulgaire a été la beauté sublime. »
En 1962, Naissance de son premier fils, Daniel. Début de l’amitié avec Michael Werner.
En 1963 a lieu la première exposition personnelle de Baselitz à la galerie Werner & Katz, à Berlin., elle donne lieu à un scandale. Voir un commentaire.
Georg Baselitz – Tranenbeutel, Sac de larmes (1962) 100 x 80 cm
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Voir également Sans titre (encre de chine et aquarelle)
Georg Baselitz – Ans der traum (A partir du rêve) 1962 100 x 80 cm
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Trois têtes (à partir du rêve). Voir un détail.
Deux toiles sont l’objet de toutes les critiques.
Georg Baselitz – L’Homme nu 1962, huile sur toile, 114 x 146 cm Collection particulière
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La première représente un nu masculin,
Georg Baselitz – Die grosse Nacht im Eimer, La grande nuit foutue (1963) 250 x 180 cm
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La seconde représente un jeune garçon qui se masturbe. L’œuvre dérange car elle renvoie au traumatisme de la guerre. Pour Baselitz, elle témoigne de sa découverte de l’œuvre de Fautrier et de celle de Dubuffet sur les malades mentaux.
On voit un être sans âge, le corps disproportionné émergeant de la nuit (nuit de l’humanité). La chair est très présente, le visage défiguré, les yeux hagards. les couleurs évoquent la boue et le sang. Le sexe qui semble être le seul signe d’un pulsion vitale pour échapper à la pourriture. Voir également Die grosse Nacht im Eimer
Voir un commentaire.
Plusieurs œuvres sont confisquées pour atteinte à la pudeur, (« Outrage public à la pudeur, pornographie et insulte à l’Allemagne« ) les deux sont saisies par un huissier. Il y aura un procès qui aboutira en 1965 à la restitution des peintures. Un nouveau manifeste est rédigé sous la forme d’une lettre adressée à « Cher M. W ! ».
Voir également La maison en flammes (1964).
Il entreprend la série des « Helden Bilder » (série des héros).
Voir également Der Hirte (Le berger), et également le berger avec drapeau rouge.
En même temps, il s’est lancé dans la gravure et a séjourné six mois à la Villa Romana de Florence. Il y étudie le graphisme maniériste. Il commence à collectionner des xylographies du XVIéme siècle et des gravures. C’est là qu’il entreprend la série des héros du Helden.
Il s’inspire de la toile de Courbet Bonjour monsieur Courbet (1854).
Voir également Verschiedene Zeichen Le peintre moderne 162 x 130 cm
Le peintre rebelle (1965) 165 x 133 cm.
Cette série des « Helden Bilder » est très lisible. Au centre, il y a à chaque fois une figure debout, accompagnée d’accessoires qui expliquent ce que le personnage symbolise. On reconnaît les préoccupations de l’artiste ; il est question de guerres, de misère, de désir de libération. Ses « héros » n’ont rien à voir avec ceux du réalisme socialiste, ils sont misérables et errants, et démunis. Baselitz tourne en dérision le culte du héro hitlérien.
Georg Baselitz – Les grands amis (1965) 162 x 130 cm Musée Ludwig Cologne
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Le plus grand tableau s’intitule Les grands amis. On y sent l’héritage de la peinture maniériste (qui correspondait aussi à une période de crise des valeurs humanistes à la Renaissance).
En 1966, son second fils, Anton, naît. Il déménage à Osthofen près de Worms. Là Baselitz réalise une série avec des motifs ruraux appelée les Frakturbilder (tableaux à fractures) de 1966 à 1969.
Georg Baselitz – Erstes Frakturbild – Der neue Typ (Maler im Mantel) Premier motif de rupture – Le nouveau type (peintre dans la coquille) (1966) 250 x 190 cm
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Voir également la vache, les chiens.
Voir série sur les Frakturbilder les chiens (tableaux à fractures).
En 1969 commencent les tableaux dont le motif est retourné (tête en bas) « C’est le meilleur moyen de vider de son contenu ce que l’on voit »
Le but est de faire porter l’attention du spectateur sur la peinture en elle même et non sur le sujet, qui n’est que secondaire.
Georg Baselitz – Der Wald auf dem Kopf (la Forêt sur la tête), 1969, 250 x 190 cm Musée Ludwig Cologne
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C’est un geste radical et c’est aussi le signe de sa résistance à l’art conceptuel : il continuera à être un peintre figuratif de type expressionniste par la violence de son réalisme, ses couches épaisses, sa touche très visible, mais il proclame que c’est la peinture qui l’intéresse et non le sujet.
Georg Baselitz – Fingermalerei-Birken (Buisson de frênes), 1972, 162 x 130
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« Le fait de renverser le motif me prouva que la réalité c’est l’image. Ainsi j’ai pu me tourner vers la peinture en soi. Je peins directement à l’envers. Il suffit d’inverser le sens de l’une de mes œuvres, de la remettre à l’endroit pour voir qu’elle ne fonctionne pas. »
Voir également usine à béton (1970) 200 x 250 cm.
1970 à Cologne, il expose pour la première fois des tableaux inversés.
1971 la famille déménage à Forst.
Son atelier est dans l’ancienne école du village et il commence à peindre des oiseaux.