Paul Cézanne (suite)
Sommaire : Les autoportraits, les portraits, les paysages, les saintes Victoire, les baigneuses.
P. Cézanne (suite)
Les autoportraits
Cézanne a peint de nombreux autoportraits dont ceux de 1875 et de 1877.
P. Cézanne – Portrait de l’artiste au fond rose (1875) – Musée d’Orsay
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Les touches sont larges et amples elles se resserrent sur le font et sur les joues.
P. Cézanne – Artiste à la palette (1887) – E.G. Bührle Collection, Zurich
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Vibration du coup de pinceau, forme très géométrique
Dans cet autoportrait de 1895 on voit sa volonté de « traiter tout à égalité« , le personnage comme le fond.
Aquarelle de 1895 Malgré le peu de couleur et la réduction des moyens le résultat est efficace
Les portraits
La bouteille, sur laquelle joue la lumière, constitue l’axe central de la composition. Elle sépare l’espace en deux zones symétriques, ce qui accentue l’opposition des joueurs. Ces derniers seraient des paysans que le peintre observait dans la propriété paternelle du Jas de Bouffan, aux environs d’Aix. L’homme fumant la pipe a pu être identifié comme étant le « père Alexandre », jardinier du lieu.
Les personnages ne sont pas expressifs (Cézanne demande de longs temps de pose) ce sont des volumes.
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P. Cézanne – Les joueurs de carte (1890) Barnes Foundation, Merion, Pennsylvania
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Effet de symétrie avec des formes plus arrondies (drapé et blouse des personnages). Pour Cézanne c’est un sujet de l’histoire de la peinture (il a vu des toiles au Louvre).
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P. Cézanne – Homme à la pipe (1890-94) Musée Pouchkine, Moscou
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Le personnage n’est pas expressif, il ne bouge pas, il n’est pas au centre de la toile, il dialogue avec son environnement.
Homme à la pipe, belle circulation du blanc.
Jeune homme au crane fondation Barnes. Il nous rappelle la mise en scène des natures mortes (rideau à fleur, crâne de son atelier). C’est un thème religieux sorti du contexte de la peinture religieuse.
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P. Cézanne – Garçon au gilet rouge (1888-89) Fondation E.G. Bührle Zurich
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Garçon au gilet rouge pose très statique et peinture qui ne l’est pas. Déformation très grande au niveau du bras, placement du coude insolite. La logique du tableau prime.
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P. Cézanne – Portrait d’Ambroise Vollard (1899) Paris, Musée du Petit palais
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Portrait Ambroise Vollard 1899. Portrait grand format (100 x 81 cm). D’après Vollard, 115 séance de pose ont été nécessaires. Il était installé sur une chaise posée sur une caisse.
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Le portrait cubiste de Vollard par Picasso en 1910 est très ressemblant.
P. Cézanne – Femme à la cafetière (1890–95) Paris, Musée d’Orsay
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Femme à la cafetière 1890–95. Le corps est très géométrisée, en relation avec la cafetière. Pose statique, grande humanité du tableau, rattrapage par les couleurs, mélanges de tons chauds et froids, peinture épaisse et légère, masse très intense de la nappe.
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P. Cézanne – Madame Cézanne dans une robe rouge (1890) Metropolitan Museum of Art
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Pas d’expression, déséquilibre du personnage, il n’y a pas d’élément principal mais tout les éléments du tableau sont liés.
Cette toile est l’un de vingt-sept portraits peints par Cézanne de son épouse. Il sera réalisé vers 1890, dans l’appartement de l’artiste sur le quai d’Anjou (Paris). Les représentations de l’épouse de Cézanne sont davantage des études de composition sur la figure plutôt que des portraits dans le sens conventionnel.
P. Cézanne – Madame Cézanne à la Jupe rayée (1877) Boston, Museum of Fine Arts
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Cette peinture a eu un très grand écho chez Matisse et Picasso, expression neutre et indifférente. Chaque morceau a la connaissance de tous les autres.
La fonction de ce portrait est explicative. C’est un portrait statique, le personnage est présenté à l’arrêt. Paul Cézanne présente sa femme en montrant son aspect général (silhouette), visage, vêtements.
Madame Cézanne fut longtemps restée dans l’ombre, n’étant pas issue d’une famille bourgeoise, elle fut toujours considérée comme « une femme de haut entretien » mais elle avait le don de savoir poser sans pour autant aimer les toiles de son mari.
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P. Cézanne – Madame Cézanne dans la serre (1891-1892) New York,The Metropolitan Museum of Art
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Dans la serre 1891 – 1892 (MOMA) beaucoup d’inachevé dans le vêtement noir, la robe noire ne plombe pas l’ensemble et donne l’éclairage de la lumière du jardin. C’est l’un des rares portraits de son épouse, dont il aurait dit qu’elle posait comme une pomme !
P. Cézanne – Le jardinier Vallier (1906) Tate collection Londres
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Vallier était le jardinier et homme à tout faire à la maison de Cézanne près d’Aix-en-Provence. C’est l’un des six portraits de lui, et il a probablement été peint durant l’été et l’automne de 1906, peu de temps avant la mort de Cézanne en Octobre de cette année. Il suit la méthode de Cézanne de capturer le ton exact de chaque élément – à la fois l’ombre de la couleur et de son degré de luminosité – en touches distinctes mais qui se chevauchent, parfois reflétant de légers changements dans la perspective de l’artiste. Cézanne a une grande capacité pour combiner ces éléments ensemble ; la composition unifiée a eu une influence très forte sur le développement du cubisme.
Le jardinier appartient à l’espace du jardin, les mains sont informes, comme le bas de la toile, Cézanne s’en tient à l’essentiel, la lumière et la pose du personnage.
Dans les portraits comme dans les natures mortes, il a besoin du modèle, mais celui-ci n’est un point de départ, il reconstruit ensuite le personnage et les volumes dans l’espace qui dialoguent avec les objets qui les entourent. Les formes sont perméables à ce qui les environne.
Les paysages
P. Cézanne – Le bassin du Jas de Bouffan en hiver (1878) Collection Corinne Cuellar
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Le bassin du Jas de Bouffan en hiver. Il construit le tableau presque comme Mondrian, construction géométrique. La stylisation et la simplification ne l’empêchent pas d’être sensible aux effets de lumière, tout son art va consister à choisir des points de vue géométriques ou trouver des lignes géométriques, il veut faire du solide et du durable.