Cours du 5 février 2018

Peter Doig

Sommaire : Peter Doig

Peter Doig est né en 1959 à Edimbourg.

Il a aujourd’hui trois ateliers : Londres, Trinidad et New York. Il travaille seul sans assistants. Il est resté simple, un peu timide.
Il a un an lorsque sa famille s’installe à Trinidad et six ans plus tard la famille déménage au Canada. Il s’est alors passionné pour le hockey sur glace.
A 19 ans il s’installe à Londres et suit des études artistiques à Saint Martin school of art puis à la Chelsea School of Art jusqu’en 1983.
Il réalise ses premières œuvres à 24 ans.
Dans sa première année, il a passé beaucoup de temps et d’énergie à peindre des «récits urbains que je faisais sans me soucier si je peignais en brillant ou en huile ou en aérosol si j’en avais besoin. J’étais anti-peinture en quelque sorte. Ce que je peux voir maintenant, c’était moins de faire des peintures et plus de faire des images« .
Dès ses premières œuvres, sa peinture s’inscrit dans une peinture de grand format.

Boum boum boum sublime


Peter Doig – Boum boum boum sublime (1982) 179.8 x 150.6 cm
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Thématique urbaine.


Peter Doig – I think it’s time… (1983) 180.5 x 238 cm
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Personnage avec un chapeau de cow boy qui observe la ville à distance.

Peter Doig – We do it well. That’s good lickin’s finger., 1983 Nous le faisons bien. C’est le bon doigt de lickin (1983) personnages sur les côtés.

Beaucoup d’images caricaturales.


Peter Doig – Burger king (1983) 180.5 x 238 cm
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Imagerie un peu caricaturale. Il aurait pu devenir une sorte de Robert Combas.


Peter Doig – Rome school (1985) 180.5 x 238 cm
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Rome school (1985), L’école de Rome 1985

Durant cette période il est employé comme habilleur à l’opéra de Londres.


Peter Doig – Red sienna (1985)
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Red sienna 1985 couleur saturée

Voir un commentaire sur les premières œuvres de Peter Doig (The guardian).


Peter Doig – Contemplating culture (1985) huile sur toile 195,1 x 241,3 cm
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1985 culture contemplating

De cette époque il dit « Je n’avais pas de démarche, pas d’idée précise sur le type de peinture que je voulais faire« .


Peter Doig – At the edge of the town (1985) huile sur toile 151.9 x 212.9 cm
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At the edge of the town Au sommet de la ville.

En 1986, il retourne à Montréal. Il travaille comme peintre scénographe pour un film d’horreur The Amityville Curse. Il a envie de se consacrer entièrement à la peinture. Il retourne à Londres pour une maîtrise d’art de peinture au Chelsea School of Art. Il dit « Le fait d’avoir été pendant trop longtemps privé de peinture a été bénéfique. Les idées se sont mises à débouler. Mes maîtres étaient toujours les mêmes: Matisse, Monet, Munch, mais pour la première fois, j’ai osé les citer en toute liberté dans mes tableaux, ce que je m’interdisais avant« .

Il choisi des très grands formats pour évoquer les grands espaces du Canada.


Peter Doig – La voie lactée (Milky way) (1990) 152,00 x 204,00 cm
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Voie lactée parti pris des reflets, très stylisé un peu pointilliste.
« Voie Lactée » a été peint pendant que Doig étudiait vers une maîtrise à l’École d’Art de Chelsea: une période courte mais fructueuse dans sa carrière. Doig a été influencé par des artistes tels que Paul Gauguin (1848-1903) et Pierre Bonnard (1867-1947), qui ont ouvert la voie au modernisme du XXe siècle. Les éléments post-impressionnistes de la Voie Lactée (les formes hallucinatoires des arbres et des reflets, la pirogue minuscule et son occupant encore plus petit, le riche éventail de motifs de surface et l’étreinte enveloppante de l’encre noire et noire. ciel bleu et lac) sont quelques-uns des aspects qui en font un tableau si remarquable.


Peter Doig – Hitch hicker (1990)
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Hitch hicker 1989 autostopeur. Le ciel est chargé, le premier plan fluide, on distingue la tache rouge d’un camion.
Il déclare : « J‘ai été influencé par Barnett Newman, et notamment par les Newman avec le zip en bandes horizontales. » L’atmosphère mystérieuse et lourde a également été influencée par une photo de Cindy Sherman en 1979 pour sa série Untitled Film Stills.


Peter Doig – Baked (1990)
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Baked (cuit) 1990 tout le paysage est embrasé. On distingue un petit bateau au loin.

Il conçoit ses peintures à partir de souvenirs et en s’appuyant sur des cartes postales, des photos, des extraits de film etc. Les matériaux iconographiques l’aident à reconstruire le plus souvent un paysage mental.

Parfois, c’est à partir de photos anciennes qu’il élabore ses toiles.


Peter Doig – Okahumkee (Some other Peoples Blues) (1990) huile sur toile 204 × 241 cm
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Okahumkee (Some other Peoples Blues), a été réalisé à partir de photos anciennes. Il s’agit d’un bateau à vapeur du XIXéme siècle qui descendait les rivières en Floride, avec à son bord des musiciens noirs. Il a utilisé de vieilles cartes postales.
Par son traitement il veut créer une sorte de voile entre le spectateur et l’image. Le caractère équatorial de la végétation sert comme un rideau. Traitement pictural des reflets


Peter Doig – Swamped (1990) huile sur toile 197 x 241 cm
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Swamped (submergé) jeux de reflets. Il réalise les reflets avec des superpositions, des raclages. Le canoë blanc mystérieux est le seul repère stable. Il s’est inspiré d’un film d’horreur (Vendredi 13).


Peter Doig – White canoe (1990) huile sur toile 200.5 x 243 cm
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White canoe (1990) jeu de reflets dans l’eau.
En 2007, chez Sotheby’s la toile a été vendue aux enchères pour 8.5 millions d’Euros (5 700 000 £). Vente record de ce tableau. À l’époque, c’était la somme la plus élevée payée pour l’œuvre d’un peintre vivant, un record qui a depuis été battu, avec la vente d’un tableau de Gerhard Richter.
Reste qu’en 2007, Doig n’a pas touché un sou sur la transaction, puisqu’il s’agissait d’une vente sur le marché secondaire, mais sa cote a monté furieusement.
Il déclare: « C’est sûr qu’une vente comme celle là a mis de la pression sur mon travail mais je ne peux rien y faire, sinon poursuivre ma démarche le plus sincèrement possible sans me préoccuper des courses aux enchères« .

Voir une interview de Peter Doig.


Peter Doig – Trees (1990) huile sur toile 200.5 x 243 cm
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1990 personnage dans les arbres. Les arbres forment un grand rideau vertical. Thème du personnage dans les arbres, floutage qui évoque les flocons de neige.


Peter Doig – Biches rouges (1990) huile sur toile
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Biches rouges (1990). Peinture presque symboliste, paysage en perspective
– Série sur les maisons, Road house (1991) Maison au bord de la route. Maisons travailleurs saisonniers, effet de brume flottante. Il est parti de photos de maisons ouvrières. Traitement en bande. Influence de Munch pour saturer les couleurs.


Peter Doig – Young bean farmer (1991) huile sur toile
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Dans Young Bean Farmer 1991, la nature ambiguë de la scène invite le spectateur à déterminer sa propre lecture de l’histoire. Rappelle la maison jaune de Van Gogh.


Peter Doig – Rosedale (1991) huile sur toile 199.4 x 239.4 cm
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Rosedale 1991 manoirs enfouis derrière un réseau de branches dans un quartier résidentiel de Toronto. Il avait fait une photo de ces résidences et pour certains d’entre elles, il a dû pour s’en approcher se frayer un passage à travers les branches et c’est ce qu’il restitue.
Voir un commentaire.

Comme pour beaucoup de tableaux, c’est pour lui, une façon ce créer un voile, un rideau entre le spectateur et le sujet.

En 1991, il tient sa première exposition personnelle à White chapel gallery à Londres, qui le fait connaître immédiatement dans le monde de l’art. Il intéresse alors trois galeristes : Charles Saatchi, et Victoria Miro à Londres et Michael Werner à Berlin.
Les premières critiques qualifient son travail de réalisme magique.

De nombreuses toiles sont consacrées à des paysages enneigés, des lacs gelés.


Peter Doig – The white snow show (1991) huile sur toile 199.4 x 239.4 cm
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Paysages enneigés, à partir de souvenirs personnels de documents photographiques et de réminiscences artistiques.


Peter Doig – Iron hill (1991) huile sur toile
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Iron hill, la montagne de fer (1991).
Inspiré par Bueguel Les chasseurs dans la neige.


Peter Doig – Blotter (1993) huile sur toile 249 x 199 cm musée de Liverpool
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L’œuvre a été peinte à partir d’une photographie et montre le frère de l’artiste debout sur un étang gelé. La réflexion a été améliorée déversant de l’eau sur la glace. De la peinture, Doig a dit: « Le titre fait référence (entre autres) à la notion d’être absorbé dans un lieu ou un paysage, et au processus par lequel la peinture s’est développée: tremper de la peinture dans la toile. La figure est délibérément montrée en regardant vers le bas dans la réflexion; c’est suggérer une pensée intérieure, plutôt qu’une sorte de contemplation de la scène« .

Windows pane (1997) volets de la fenêtre idée de désorientation.


Peter Doig – Cobourg 3+1 more (1994) huile sur toile 200 x 250 cm
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Cobourg, ville de l’Ontario d’où sa peinture de 1994 tire son nom, est l’un des endroits où la famille de Doig s’est installée.
Cobourg 3+1 more montre une présence humaine à très petite échelle. Les personnages de Doig semblent «nager» vers le spectateur à travers un champ translucide de neige blanche qui semble, de façon incroyable, tomber devant le tableau. Doig a commenté : «Je regardais beaucoup de Monet, où il y a cette utilisation incroyablement extrême, apparemment exagérée de la couleur». Là encore, un «monde intérieur» émerge. Voir Monet île sous la neige.