Cours du 20 mars 2017

En 1988 il réalise un premier voyage en Afrique au Mali et en Côte D’ivoire, ce qui marque un tournant dans son inspiration : il travaille principalement sur papier, utilisant les pigments locaux et les sédiments fluviaux. Il expérimente l’utilisation de matériaux les plus divers (boue, terre, cendre, sable, pigments naturels, crânes d’animaux).
Il est resté 6 mois au Mali dans le pays d’Ogon il a rempli des carnets de croquis et des carnets d’aquarelles.

En 1989 il fait un deuxième voyage en Afrique il y passe 5 mois.


Miguel Barceló – Autour du lac noir (1990)
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Autour du lac noir on voit des grumeaux de matière qui donnent des textures particulières.


Miguel Barceló – Aquarelle Pirogue (1988)
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Voir également Aquarelle 1, Aquarelle 2, Aquarelle 3,
Aquarelle 4,

Voir d’autres aquarelles


Interview de M. Barceló en 1989 par T. Ardisson

Entre 1990 et 1991, il réalise un voyage minutieusement préparé qui le conduira au Burkina Fasso, en Côte d’Ivoire et au Mali. Il a construit une pirogue atelier dans laquelle il travaille.

Durant cette période il peint notamment : Saison des pluies 1 et 2 (Guggenhiem Bilbao). Il a intégré des gravas sur la toile et c’est très économe du point de vue de la couleur.


Miguel Barceló – Le golfe de Guinée (1991) 49 x 64.7 cm
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Le golfe de Guinée.

Voir d’autres oeuvres.

Au printemps 1992, il épouse Cécile Franken à Majorque qui donne naissance à leur première fille Marcella.
Il passe sa vie entre Majorque, les falaises de Bandiagora au Mali, où il a construit un atelier et Paris.

Voir ses relations avec Amahiguere Dolo, artiste malien (Le Monde).


Miguel Barceló – Taxi brousse (1992)
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Taxi brousse 1992


Miguel Barceló – Pinassi (1991)
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Matérialité très importante voir les branchages intégrés, avec des algues. La texture de ses tableaux est aussi matérialiste que ceux de Kiefer.

Au Mali il a été frappé de voir des animaux suspendus.
Il a réalisé une série de travaux sur ce thème, comme :


Miguel Barceló – Droits et suspendus (1992) 32,5 x 46 cm
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Droits et suspendus, assez explicite.

Voir également :
Cabride-cabrida Bouc et chèvre (Cabrit i cabrida), (1992) Technique mixte sur toile 297 x 246 cm. Guggenheim Bilbao.
Il intègre à ses toiles des objets organique et végétal.


Miguel Barceló – Le bal des pendus (1992) 235 x 285 cm
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Le bal des pendus. Véritable guirlande.

Ensuite ses expériences l’amènent à utiliser de grandes quantités de peintures sur ses toiles qu’il expose par la suite à l’air libre et aux intempéries, recherchant ainsi les réactions spontanées d’oxydation, salissures et craquelures. Il combine les matériaux traditionnels avec des éléments organiques divers.

C’est morbide, et se sont des vanités d’une certaine manière, et il a l’idée de peindre des crânes.


Miguel Barceló – Ex-voto à la chèvre (1994) 235 x 285 cm Centre Pompidou
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Ex-voto à la chèvre centre Pompidou. Il s’agit du cycle de la vie et de la mort, il mêle des fruits des poissons une carcasse de chèvre, qui sont intégrés à une toile elle même déformée par des plis. Il utilise le procédé d’estampage pour créer ces reliefs.

Il a pris goût à ses supports bosselés et il s’est passionné pour la grotte Chauvet (découverte en 1994) où les artistes préhistoriques utilisaient également les irrégularités de la roche pour mettre en valeur leur art.
Pour lui « il n’y avait pas de progrès en art entre ce qu’avaient fait les artistes préhistoriques et Michel Ange qui avait peint la voûte de la chapelle Sixtine« .

Voir d’autres aquarelles de Miguel Barceló (galerie Bordas).

Voir également :
Boule de viande (1994) 285 x 725 cm musée d’art contemporain de Barcelóne.


Miguel Barceló – Chaussure crâne melon et poisson (1994) 235 x 285 cm Centre Pompidou
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Chaussure, crâne, melon et poisson effets de relief créés par estampage.

L’association crâne et nourriture est la tradition des vanités hollandaises, mais la mise en scène chez Barceló est différente.

Deux papayes (1995). Recto-verso avec un support grossier, l’autre face représente deux portraits.

Il a a pu voir les dégâts provoqués par les termites au Mali. C’est une nouvelle source d’inspiration.


Miguel Barceló – Dessins de termites
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Dessins de termites. Il exploite, les traces et les tous laissés par les termites.

Il a aussi volontairement confié aux termites des pages de ses carnets.

Il peint des corridas

Entre 1987 et 1993 il commence par des lithographies sur papier de couleur, voir également une autre lithographie (évocation très gestuelle des arènes, geste très circulaire).

Il réalise ensuite de grandes peintures.


Miguel Barceló – « La Suerte de matar », (1990)
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Grande peinture, arène en vue plongeante, gradins très matérialisés, arène inondée de lumière, taureau très petit mais très réaliste (gestuelle précise). Il réalise ses tableaux avec du sable, pierre, résine et peinture. Les tauromachies de Barceló sont comme des tourbillons noirs qui happent celui qui les regarde, vertige de l’espace. On est irrésistiblement attiré vers le centre de cette spirale qui finit là où a lieu l’affrontement entre l’homme et la bête. Voir également.

Il a aussi réalisé de nombreuses estampes gravées.
Voir également des eaux fortes.
Il transgresse les techniques traditionnelles avec inventivité (effet de mouillé, triturations à l’éponge etc.). Voir également.

Il réalise une série de portraits :


Miguel Barceló – Portrait de John Berger (1990)
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Portrait de John Berger

Portrait de Evgen Bavcar photographe et philosophe aveugle qui a travaillé avec lui à Barcelóne pour réaliser un livre de lithographies pour aveugles.

Portrait d’Alberto Mangel.


Miguel Barceló – Portrait de Bernard Picasso
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Bernard Picasso, petit fils du peintre.

Portraits des amis du Mali.

Voir également Autoportrait au clin d’œil, autre Autoportrait. Ces portraits ressemblent aux gravures dans les grottes préhistoriques.


Reportage sur Miguel Barceló

Après la découverte de la grotte Chauvet, en 1994, on a fait appel à lui comme expert pour réaliser la copie de la grotte.

Au début des années 1990 il a commencé à faire de la sculpture et de la céramique.

Sculpture le chat du peintre qui se prend les pattes dans les pots de peinture.


Miguel Barceló – L’insoutenable légèreté de voir
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Voir d’autres sculptures de Miguel Barceló.

Interview de Miguel Barceló à l’Express : « Je n’ai pas encore accompli mon oeuvre » (2015).


Miguel Barceló – Âne, bronze
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Sculpture réalisé en plâtre par l’artiste, puis coulée dans le bronze.


Miguel Barceló – Pinocchio mort Collection Bischofberger Zurich
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Pinocchio mort

Voir également l’exposition chez Yvon Lambert.

Il a appris la céramique au Mali en réalisant au début des têtes et des masques. Il reprend le thème de l’atelier.


Miguel Barceló – Atelier aux sculptures (1993) 235 x 375 cm. Collection Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía
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Atelier aux sculptures. Le sol est jonché par ses travaux, mais également par des crânes d’animaux.