Cours du 2 mai 2016


Huang Yong Ping – L’arc de Saint-Gilles (2015) Bois, fer, fibre de verre, poils de chien, feuille d’or 156 x 448 x 70 cm
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L’arc de saint-Gilles (2015). Saint-Gilles était un Hermite qui vivait dans le sud de la France. D’après sa légende, au cours d’une chasse la main de l’Hermite a été transpercée par la flèche du roi Flavius, chasseur acharné qui visait une biche qui s’était réfugiée près du saint. Ici c’est la biche qui est divisée en deux par l’arc. L’intérieur de son corps est recouvert d’or pour lui donner un caractère mystique.

Huang Yong Ping a été choisi pour monumenta 2016.


Installation de Monumenta 20156

Ce qui fait la force de ses installations, c’est leur à-propos dans leur contextualisation à la fois historique, politique, sociale et architecturale. Il a l’art à la fois de s’adapter au lieu, (Chapelle des beaux arts de Paris) et de s’adapter à des techniques qui nous traversent tous et en même temps un effet de qualité.
Voir une analyse de l’œuvre de Huang Yong Ping (par Shiyan Li)


Voir les œuvres de Huang Yong Ping (galerie Kamel Mennour)

Voir l’installation Monumenta 2016

Ai Weiwei né en 1957 à Pékin
Il est à la fois sculpteur, performer architecte, et activiste. Fils d un poète chinois connu, la famille est envoyée dans un camp de travail et de rééducation lors de la Révolution culturelle. Ils regagnent Pékin.
Il part aux USA vit de petits métiers, après les manifestations de la place Tian Anmen de 89 il fait une grève de la faim. Il retourne en Chine. Écrit des livres, fait découvrir l’art moderne en Chine.
Il montre les contradictions du développement chinois et les atteintes aux libertés individuelles.

En juin 1994 jour anniversaire des manifestations de la place Tian an Men, avec sa compagne, il réalise une parodie de photo touristique. La jeune fille tourne le dos à Mao, et aux gardes, en relevant sa jupe. En une image, il oppose la libération sexuelle à l’ordre établi.


Ai Weiwei – Han-Coca
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Vase de la dynastie Han avec la marque Coca Cola. Il lui donne le statut d’un banal objet de consommation.
Il laisse tomber une urne de la dynastie Han, par ce sacrilège il dénonce le régime qui a effacé l’histoire de son pays, et il se libère d’un passé.


Ai Weiwei – Conte de fées (2007) Documenta de Kassel
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Conte de fées à la documenta de Kassel 2007. Il utilise 1001 chaises et des fenêtres anciennes qui symbolisent les 1001 chinois qu’il pensait pouvoir inviter mais qui n’ont pas pu être présent en raison du refus de visas de sortie de Chine.
Voir un commentaire.

En 2008 eu lieu un tremblement de terre au Sichuan. Les autorités cherchèrent à minimiser les dégâts. Il réalise une série de photos. Il a recruté des bénévoles sur internet pour rechercher les noms des morts. 5335 noms ont finalement été publiés par le gouvernement.


Ai Weiwei – Remembering (2009) Munich
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L’installation Remembering, présentée à Munich en Allemagne en 2009, qui vient en écho au séisme de mai 2008 dans la province du Sichuan et se pose comme une violente critique des autorités chinoises.
Remembering est réalisé avec 9 000 sacs à dos d’écoliers. Il a repris en chinois, la phrase d’une mère « Ma fille a eu une belle vie jusqu’à huit ans« .

Voir un article sur Ai Wiewei (L’art tornade)

Ai Weiwei – Straight (2013) Venise grande installation de barres de fer de taille différentes (150 tonnes) qui ont été récupérées à sur le site du tremblement de terre au Sichuan en 2008, puis soigneusement redressées. L’installation est destinée à attirer l’attention sur la responsabilité de l’État sur les conséquences tragiques de l’événement et de souligner les inhumanités causées par l’essor économique du pays.


Ai Weiwei – Souvenir de Shanghai (2012) installation, 380 x 170 x 260 cm, débris de son atelier de Shanghai démoli par les autorités en janvier 2011, Exposition Évidence musée Martin-Gropius Bau de Berlin
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En représailles les autorités font démolir son atelier, il récupère les restes et réalise « Souvenir de Shanghai ».

Il est arrêté en 2011. Un comité de soutien se constitue dans le monde.

En 2013, alors qu’il ne peut toujours pas sortir de Chine, il réalise à Venise SACRED 6 caissons de métal dans l’église de St Antonin, dans lesquels on peut regarder les conditions de la détention secrète de 81 jours que l’état chinois lui a infligée en 2011. Deux gardes le surveillent constamment. Le visiteur double ainsi le regard des gardiens au sein d’un œuvre qui révèle ce qui devait rester caché.
Voir le diaporama réalisé par Le monde.
Il envoie sa mère le représenter à Venise.


Ai Weiwei , l’artiste le plus controversé de Chine


Ai Weiwei – Graines de tournesol (2011) Tate modern Londres
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Invité à la Tate modern de Londres 2011. Il réalise Graines de tournesol. 100 millions de graines grandeur nature (150 tonnes), réalisées en porcelaine (cuites à 1300°)et peintes à la main par les artisans chinois de Jingdezhen (2 ans et demi de travail pour 1600 artisans, à partir du kaolin des montagnes voisines), tapissent le Turbine Hall (1000 m2) de la Tate Modern de Londres en 2010 et constituent un paysage poétique visuel et sonore sur lequel les visiteurs e déplacent, s’assoient et manipulent l’oeuvre. Les graines de tournesols sont depuis vendues au poids.
Les graines de tournesol renvoient à deux évocations complémentaires : une phrase et une image de la propagande chinoise appelant les gens du peuple à se tourner comme des tournesols vers le soleil de Mao, et le partage humain chaleureux des graines de tournesol, repas de base durant cette même Révolution Culturelle (1966-1976), période de grande pauvreté et d’incertitude. Les graines uniques et massives, comme leur réalisation, sont les symboles des individus et de leur puissance collective et l’image de leur devenir (graines). Ils renvoient également à l’image de la Chine, atelier à bas prix de production de masse pour le monde occidental avec les ouvriers dans un travail répétitif.


Ai Weiwei – Bang (2013) Venise
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886 tabourets traditionnels « bang » (dynastie Qing) en bois, fabriqués à la main et conservé de génération en génération dans les campagnes chinoises, vue de l’installation, Biennale de Venise, 2013.


Ai Weiwei – Stools (2014) Exposition Évidence, Martin-Gropius Bau, Berlin
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6 000 tabourets traditionnels en bois (dynastie Ming, remplacés par des modèles en plastique et métal après la Révolution culturelle),

Empilement de vélos.

Voir également la nuit blanche à Toronto en 2013.


Ai Weiwei – Diaoyu island (2011) Tate modern Londres
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Diaoyu island sont des îles revendiquées par la Chine. Réalisé avec le marbre du mausolée de Mao.

Fragments (2014), alors qu’il est toujours retenu en Chine, il demande à l’entreprise qui fabrique des Legos de lui en fournir pour une exposition, après leur refus, il organise une collecte de Legos sur internet, il obtient une grand succès. Il réalise en 2014 à Al Catraz des portraits en Legos de personnes qui ont été emprisonnées.


Ai Weiwei à Alcatraz

Il peut sortir de Chine en 2015, et au Bon Marché à Paris il réalise une installation de pièces en bambou et papier. Pour la première fois il expose dans un espace de vente, et il a déclaré que son père qui avait vécu à Paris, dans les années 30, lui avait fait lire Au bonheur des dames de Zola, qui se passe au Bon marché, c’est un hommage posthume à son père.


Ai Weiwei au Bon marché

Voir d’autres œuvres de Ai Weiwei.

Il cherche un projet pour confronter le passé de l’Allemagne avec sa propre expérience.
Artiste hybride. Architecte, Bourgeois et anarchiste, avec une grande audience mondiale, c’est la bête noire du gouvernement chinois. C’est un défenseur sincère et acharné de la liberté d’expression et des droits de ,’homme. C’est aussi un fin communiquant à travers les réseaux sociaux, il est très connu, il est capable de mobiliser des gens rapidement pour réaliser ses oeuvres monumentales. Il montre qu’à travers les réseaux sociaux, l’art peut atteindre un très large public, et lui permet de se connecter au monde réel. .

Ces trois artistes, ont dit clairement qu’ils étaient les fils de M. Duchamp. Tous les trois, sont issus de milieux cultivés, ils ont souffert de la Révolution culturelle, ils avaient l’immense désir de s’intégrer à l’art occidental, en conservant leur culture. Huang Yong Ping et Ai Weiwei sont particulièrement à l’aise avec les codes de l’art contemporain mondialisés.