Cours du 21 mars 2016

Il voyage au Brésil en 1986. Il fait savoir qu’il avait acheté, et équipée d’une ligne téléphonique une station d’essence abandonnée sur une plage isolée à Savador de Baya. La seule preuve est une photographie de cette station. Il fait croire que c’était le refuge d’un criminel de guerre Matin Bormann. Il alimente les rumeurs sur la présence de Bormann au Brésil, lorsque ‘on appelait le numéro de téléphone de la station service une voix répondait « Ici station d’essence Martin Bormann« .
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Accusé plus tard d’attitudes néo-nazis par le critique allemand Wolfgang Max Faust, il a fait réaliser son clone grandeur nature, les mains dans le dos à l’angle d’une salle.


Martin Kippenberger – Martin, ab in die Ecke und schäm Dich (Martin, va au coin et honte sur toi) 1989
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Cette statue, avec sa tête remplie de mégots, mains et pieds moulés dans de la résine, s’appelle Martin, ab in die Ecke und schäm Dich (Martin, va au coin et honte sur toi). Datée de 1989, elle met en scène le remords (simulé ?) de l’artiste à l’époque où il fut montré du doigt pour des déclarations jugées misogynes, voire racistes.


Martin Kippenberger – Étude contre le mal de dos à Rio (1986)
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Il réalise également des sculptures.


Martin Kippenberger – Worktimer (1987)
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Sculptures worktimer 1987.

A partir de 1988, il réalise une série d’autoportraits


Martin Kippenberger – Autoportrait (1988) 200 x 240 cm
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Il se met en scène sans complaisance. Un ventre proéminent, des plis de graisse, un cou épais, et une posture abattue et un peu grincheux. Il porte d’immenses sous-vêtements blancs
Voir également autre autoportrait, ou encore Torture of alcool (1981)


Vidéo sur les autoportrait de Martin Kippenberger (en anglais)

Voir les autoportraits de Martin Kippenberger, galerie Luhring Augustine.


Martin Kippenberger – « Wenn’s anfängt durch die Decke zu tropfen » Quand des gouttes d’eau commencent à tomber du plafond. (1987)
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Quand des gouttes d’eau commencent à tomber du plafond. Voir un article sur la destruction de cette œuvre.

Voir exposition de sculptures en 2015 à Paris rue du dragon.

Métro net il invente un système global d’entrées de métro.


Martin Kippenberger – Entrée de métro sur l’île de Syros (1993)
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Voir également d’autres entrées de métro, à St Moritz en Suisse, à la documenta X de Cassel.
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Martin Kippenberger – Blanc comme neige avec cercueil (1989) 53.3 x 180.3 x 83.3 cm mousse, caoutchouc, plexiglas, métal
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1989 Blanc comme neige avec cercueil. Caisson rectangulaire en plastique contenant un lit avec un matelas blanc en mousse et deux oreillers cylindriques.


Martin Kippenberger – Money forever (Hunger) (1989)
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Money forever (Hunger) formes de bois et polystyrène évidées, humanoïdes sans visage montés sur des fins échafaudages

Il a été fasciné au cours de l’été 1988 par une photo de Picasso de David Douglas Duncan qui montre Picasso, sur le perron de sa demeure cannoise, La Californie, arborant un monumental slip « kangourou ». Kippenberger devait faire du sous-vêtement « XXL » l’objet de sa déférence, de son identification à Pablo Picasso.
Voir un commentaire.

Il fait des photos dans la même pose que Picasso et des peintures.


Martin Kippenberger – Hommage à Picasso (1989)
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C’est un hommage à Picasso ironique, il se représente avec un ventre proéminent, peut être une allusion à sa femme qui était enceinte à cette période. Voir également Sans titre (1989) ou encore sans titre (1992).

En 1990 il réalise la série « Fred the frog ». Cette série qui comprend une dizaine d’œuvres a été exposée à la Galerie Gisela Capitain en Décembre 1990. Le titre était « Was ist der Unterschied zwischen Casanova und Jesus: Der Gesichtsausdruck beim Angeln » (Quelle est la différence entre Casanova et Jésus).


Martin Kippenberger – Grenouille crucifiée (1989)
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1990 série des grenouilles crucifiées. Voir d’autres grenouilles.

Ces œuvres très controversées firent scandale à Vienne et en Italie à Bolzano. Voir un commentaire.

Voir d’autres œuvres de Martin Kippenberger (Galerie Max Hetzler).


Martin Kippenberger – Sans titre (1991) Chariot électro mobile
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Voir l’Exposition « Vision » où a été présenté cette installation (Galerie Luhring Augustine).


Martin Kippenberger – Sans titre (1989)
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Sculptures sur les lampadaires. Voir autre sculpture, ou encore.

En 1992 il devient enseignant à l’école des beaux art de Cassel.


Martin Kippenberger – The Happy End of America de Franz Kafka (1994)
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The Happy End of America de Franz Kafka. Ensemble de tables, de bureaux et de chaises disposées. On trouve également des meubles, des projecteurs de diapositives, projecteurs vidéo, écrans de télévision, un plancher vert avec des lignes blanches, et des gradins pour les spectateurs.
Se référant à l’auteur d’origine tchèque Franz Kafka et son roman inachevé Amerika – qui a exploré l’utopisme américain du point de vue d’un immigrant européen – le titre de Kippenberger promet une «fin heureuse» à l’histoire.
Il l’explore l’utopie fictive de l’emploi universel, en adaptant l’idée de Kafka d’entretiens d’embauche à propos d’une œuvre d’art.
Ouvert à sens multiple, le travail se réfère à la compétition entre les artistes et le jugement au sein de la communauté artistique, mais aussi à l’importance des relations et des dialogues entre les différentes personnalités et types psychologiques (représentés par la variété de meubles).


Martin Kippenberger – Paris bar (1993) Huile sur toile 212 x 382 cm.
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Paris bar 1993 toile offerte à un hôtelier qui l’hébergeait.


Martin Kippenberger – L’atelier de Spiderman (1996), bois, métal, plastique, plexiglas, miroirs, bronze, styromousse, toiles peintes, bouteille de vodka, et balsa, 110 x 120 x 154 cm, collection d’Anton et Annick Herbert, Gand, Belgique,
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1996 l’atelier de Spiderman.

Il apprend à cette époque, qu’il a des problèmes hépatiques, une cirrhose et un cancer du pancréas.

Second hommage à Picasso, série (Jacqueline, les peintures que Pablo ne pourrait plus peindre, 10 toiles) qui montre son épouse, Jacqueline, accablée par la mélancolie. Elles inspirent à Kippenberger une série de dessins aux crayons de couleur, transposés eux aussi par la suite en peinture.
Il dissipe son visage ou la virilise.


Martin Kippenberger – Série Jacqueline les peintures que Pablo ne pourrait plus peindre (1996) 179.7 x 149.8 cm
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Jacqueline Picasso. Hommage assez violent et peu esthétique. Voir un autre portrait (il signe JP Jacqueline Picasso)

Il s’intéresse au radeau de la Méduse de Géricault. Il demande à sa femme Elfie Semotane de le photographier dans les poses des personnages du radeau.


Martin Kippenberger – Le radeau de la Méduse (Galerie Skarstedt New York 2014)
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Série exposée avec un tapis représentant les plans du radeau de la Méduse de Géricault. Voir l’exposition (Galerie Gisela Capitain, Cologne).
Il fait partie des artistes qui pendant les mois qui précédaient leur mort annoncée, ont affronté l’idée de la mort en revisitant une peinture du passé qui ne parle que de ça, et en s’identifiant à des mourants.

C’est quelqu’un d’attachant, un artiste nomade, touche à tout, irrévérencieux, mais aussi un grand questionneur, et qui n’envisageait l’art que dans le contexte social. Il a inspiré beaucoup d’artistes de la génération suivante.


Voir l’exposition Kippenberger au MoMA en 2009, commentaire de Jerry Saltz (en anglais)


Exposition « Martin Kippenberger: sehr gut | very good » au Hamburger Bahnhof – Musée d’art contemprain, Berlin (2013)