Cours du 14 octobre 2013

Le groupe Gutaï, Willem de Kooning (1904 – 1997)

Sommaire : Le groupe Gutaï : Kasuo Shiraga, Saburo Murakami, Kanayama Akira, Atsuko Tanaka, Sadamasa Motonaga, Jirō Yoshihara, Toshio Yoshida.
Willem de Kooning

Le groupe Gutaï

Dès 1954, de jeunes artistes japonais inspirés par Pollock créent un nouveau mouvement.

Gutaï veut dire concret, matière en japonais. Artistes originaires de la province du Kansai. Le corps est au centre de leur travail. Gestes de nature violente, leurs initiatives préfigurent des manifestations ultérieures. Ils ont été à l’avant garde de l’art contemporain.


Groupe Gutaï, photo de groupe : Yamazaki, Shiraga, Shimamoto, Murakami, Kanayama, Motonaga, Tanaka, Ukita.

Photo du groupe Gutaï.
Tous très jeunes, le manifeste a été rédigé par le professeur. Voir un article sur le groupe Gutaï.
Ils ont beaucoup d’admiration pour Georges Matthieu et Jackson Pollock, ils se mettent au service de la matière en une formidable symbiose.

Première exposition historique en 1955

Kasuo Shiraga (1924 – 2008)

Il peint au sol peint avec ses pieds en faisant des figures d’art martiaux.


Kazuo Shiraga, peignant lors de la deuxième exposition Gutaï à Osaka et Tokyo (1956)
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Performance, très spectaculaire.


Kazuo Shiraga, ST (1957)
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Kazuo Shiraga, Travail II, (1958), 183 x 243 cm, Musée départemental d’art, Kobé
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« L’art doit partir du point zéro absolu et se développer selon sa propre créativité. » Rejetant tout principe de composition picturale, tout idéal d’harmonie, toute représentation, il en vient bientôt à concevoir la peinture comme un corps à corps avec la couleur. (…)

En mai 1957, Gutaï organise à Osaka l’exposition « Art Using the Stage« . Shiraga s’y montre vêtu d’un costume écarlate démesuré. Cette couleur est celle qu’il piétine et étale dans ses toiles de la fin des années 1950 et du début de la décennie suivante. De grand format, elles sont aux dimensions du corps.

A ce moment, sa notoriété a déjà largement dépassé le Japon, où ses apparitions créent stupeur et scandale. En 1957, le critique français Michel Tapié s’intéresse à lui et contribue à le faire connaître à Paris, où Shiraga, le premier du groupe Gutaï, expose à la galerie Stadler en 1962 et entre en rapport avec l’avant-garde – en particulier avec Jean-Jacques Lebel, dont les happenings ne sont guère moins virulents. A New York, ses performances retiennent l’attention d’Allan Kaprow, fondateur de la performance aux Etats-Unis qui reconnaît à Gutaï son rôle fondateur : à Shiraga notamment pour ses combats avec les éléments.


Kazuo Shiraga, Shisen (1984) 60.5 x 72.5 cm
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Ressemble à la violence des peintres américains.

Lutter dans la boue. Il mime l’idée de lutter contre la matière (de la boue).


Kazuo Shiraga,Lutter dans la boue (Mud Challenging) réalisée à la première exposition d’art Gutaï à ohara Kaikan, tokyo, octobre 1955
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Voir un document.

Saburo Murakami (1925 – 1996)

Il s’illustre dans le groupe Gutaï par ses performances, en particulier en traversant les écrans de papier (sept châssis en bois recouverts sur chaque coté de feuilles de papier craft (14 feuilles) couvert de poudre d’or. Bois, papier craft, poudre d’or. Cette œuvre de Murakami a été intégrée aux préoccupations de la critique occidentale des années 1960 à travers le dépassement de la peinture dans l’action ; ensuite la démarche irrévérencieuse et destructrice, assimilée à un geste néo-Dada.

Il traverse les six écrans de papier afin d’éprouver physiquement la résistance de la matière.


Saburo Murakami, écrans de papier
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La « performance » de Murakami connaît des versions multiples. Elle a pour origine Six trou, œuvre présentée à l’ouverture de la première exposition d’art Gutaï, en 1955, où l’artiste perce six béances dans un assemblage de trois écrans de papier montés sur châssis. Par la suite, Murakami étend le dispositif en multipliant les écrans, comme dans la performance de 1956 ou bien en fait une œuvre participative en obstruant l’entrée des expositions Gutaï à l’aide des mêmes écrans de papier , avec le titre Veuillez entrer s’il vous plaît. L’œuvre connaît également une variante significative dans le Festival de l’art Gutaï sur scène en 1957, création collective où les notions de frontalité et de visibilité, la représentation spectaculaire et sa déception, l’éphémère et la disparition, sont mis en jeu avec une intensité rarement atteinte dans l’histoire des arts de la scène.
Il continua à réaliser des happenings à travers le monde jusqu’en 1994

Akira Kanayama (1929 )

Idée de lancer la couleur par une machine. Une voiture téléguidée projette la peinture au mur.


Akira Kanayama, 180 x 278,5 cm Musée d’art de la préfecture d’Hyogo 1957
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Tableau sous formes d’abstractions très légères.

Atsuko Tanaka (1932 – 2005)

Elle réalise une Robe de lumière avec tubes et des ampoules électriques. Reconstituée en 1999 et acheté par le centre Pompidou.

Sadamasa Motonaga (1922)


Sadamasa Motonaga – Structures polyéthylène et eau
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Bâches de plastique attachées à des arbres ou des bâtiments et remplies d’eau colorée, effets lumineux, transparence.


Jiro Yoshihara (1905 – 1972)

C’est le professeur et le théoricien du groupe.


Jiro Yoshihara Installation view: Outdoor Gutaï Art Exhibition, Ashiya Park, Ashiya, July 27-August 5, 1956
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Grande surface de libre expression dans l’espace public.

Toshio Yoshida (1911 – 1995)
Il se spécialise dans l’empreinte du feu sur les toiles et l’effet de la chaleur sur des matériaux coulés sur des plaques de contreplaqué
Empreintes de feu sur des matières plastiques.


Toshio Yoshida

C’est par ce groupe que le japon est entré dans l’art contemporain.


Rétrospective Gutaï Splendid Playground au musée Guggenheim de New York en février – mai 2013
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