Cours du 13 mai 2013

Après la guerre, Magritte a éprouvé pendant quelques temps le besoin de changer de style. Il a eu deux périodes brèves :
Une première période, communément intitulée « période Renoir », mais Magritte réfute cette appellation et s’en explique dans une lettre qu’il adresse à Breton le 24 juin 1946 : « Pour le reproche d’imiter Renoir, il y a un malentendu: j’ai peint des tableaux d’après Renoir, Ingres, Rubens, etc., mais sans utiliser la technique particulière de Renoir, c’est plutôt celle de l’impressionnisme, Renoir, Seurat, et d’autres y compris. » Jusqu’en 1947, cette technique coexistera avec le style habituel de Magritte.


René Magritte – La fleur du mal (1946) 80 x 60 cm, collection particulière
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Il cherche à faire de belles choses. La fleur du mal c’est un hommage à Baudelaire
Voir des peintures de cette période.
Une seconde période dite période vache (1947 – 1948). En mars 1948, il peint en six semaines une quarantaine de tableaux et de gouaches aux tons criards (période vache) destinées, en un acte typiquement surréaliste, à dérouter les marchands parisiens et scandaliser le bon goût français, qui sont exposées à la galerie du Faubourg et préfacées par Scutenaire.


René Magritte – Le Stropiat (1945) 59,5 x 49,5 cm, Centre Pompidou Paris
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Les américains disent Bad painting, peinture un peu sale, brutale. Cette tentative pour trouver un autre langage esthétique tourne court et il revient à son style ancien.
Il revient à son style habituel


René Magritte – Le salon de Dieu (1948) 44 x 60 cm
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Le salon de Dieu. Contraste entre jour et nuit. Le Salon de Dieu inverse les valeurs jours-nuit et ciel-terre qui étaient le propre de « L’Empire des Lumières ». Seul Dieu pourrait faire de tels miracles et contredire ainsi les données du présent. Le thème du paradoxe entre jour et nuit est souvent traité.


René Magritte – La saveur des larmes (1948) Barber Institute of Fine Arts Birmingham
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La saveur des larmes. Oiseau feuille dévoré par une chenille. Après son décès, en 1967 l’Etat Italien a voulu utiliser cette image pour une campagne anti-tabac. Refus de sa femme.


René Magritte – La légende des siècles (1950)
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1950 La légende des siècles
Hommage à Victor Hugo. Qu’est-ce qu’une chaise? Jeu sur les matières et la taille des objets. Montrer des objets familiers avec des matériaux différents.


René Magritte – L’art de la conversation (1950) 65 x 81 cm
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L’art de la conversation.
Description de M. Foucault. « Dans un paysage de commencement du monde, ou de gigantomachie, deux personnages minuscules sont en train de parler, discours inaudible murmure qui est aussitôt repris dans le silence des pierres. Dans le silence de ce mur, qui surplombe de ses blocs énormes les deux bavards muets (Ceci n’est pas une pipe 1983)
On peut lire le mot rêve ou trêve, le reste est illisible. Muraille de langage très poétique.
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René Magritte – Le sorcier (1951) 34 × 45 cm, galerie Isy Bachot, Bruxelles
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Le sorcier. Autoportrait où il montre sa capacité à faire plusieurs choses en même temps.


René Magritte – Golconde (1953) 100 × 80 cm, Menil Collection, Houston
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Golconde est une ville indienne de légende. Il pleut des hommes qui sont tous semblables. Une façon de nous dire que les hommes des villes sont des clones. Thème très souvent repris dans la publicité.
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René Magritte – Le séducteur (1953)
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Le séducteur. Un bateau mer, traité comme l’eau. Idée du changement de matière que permet la peinture.


René Magritte – L’empire des lumières (1954) musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles
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L’empire des lumières. Inversion jour nuit. Reprise permanente des mêmes thèmes.
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Voir un film série d’art d’art sur antenne 2.
En 1954 rétrospective de son œuvre à Bruxelles, qui le fait connaître.


René Magritte – Le chef d’oeuvre ou les mystères de l’horizon (1955) 50 x 65 cm Fondation Magritte Bruxelles
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Le chef d’oeuvre ou les mystères de l’horizon. Autoportrait avec trois lunes, associées à trois chapeaux melon devant un paysage très bleu


René Magritte – Les vacances de Hegel (1958) 46 x 38 cm Galerie Christine & Isy Brachot Bruxelles
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Les vacances de Hegel (philosophe qui a pensé, entre autre, la question de la contradiction).
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René Magritte – La chambre d’écoute (1952) 45 x 55 cm The Menil collection, Houston
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La chambre d’écoute. Une pomme occupe l’espace d’une pièce.
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René Magritte – Le château des Pyrénées (1959) 50 x 70 cm
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Le château des Pyrénées. Cette peinture est typique du paradoxe visuel répandue dans le surréalisme. Il s’agit d’un petit château perché au sommet d’un rocher géant, défiant la gravité qui plane sur l’eau.
Image très bleutée.


René Magritte – La voix du sang (1959)
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La voix du sang. « La lune, lassée d’être toujours derrière, cette fois se présente devant les arbres de la forêt, devant une maison isolée, toute naturelle, pas moins particulière, et faisant rêver, la même apparemment qui chaque mois refait ses éternelles figures qui se suivent sans surprise« . Henri Michaux, extrait de « En rêvant à partir de peintures énigmatiques ».
Maison dans le tronc d’un arbre.


René Magritte – Le mois des vendanges (1959) 160 x 90 cm Collection particulière
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Le mois des vendanges. Une foule d’hommes à chapeau melon se presse pour regarder un intérieur vide.


René Magritte – La poitrine (1961)
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La poitrine 1961. Le souffle de la respiration fait effondrer des maisons.


René Magritte – La grande guerre (1964) 81 x 60 cm Collection privée
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1964 La grande guerre. La Grande Guerre 1964 représente une femme portant un parasol debout par une digue en pierre qui surplombe une étendue d’eau. Le visage de la femme est couverte par un bouquet de fleurs.
1964 Grande exposition au MOMa de New York.


René Magritte – Décalcomanie (1966) 81 x 100 cm Collection privée
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Décalcomanie. La silhouette de gauche semble avoir été découpée dans les plis du rideau, laissant entrevoir la mer et le sable. Mais ce n’est pas vrai, la découpe n’est pas la même !
Personnage évidé à l’intérieur duquel on voit le ciel. Stéréotype très souvent réutilisé.


René Magritte – Décalcomanie (1966) 81 x 100 cm Collection privée
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1967 L’oiseau de ciel. Une toile utilisée à de nombreuses reprises dans les campagnes publicitaires à travers le monde au point qu’elle était devenue l’image de marque de la Sabena.
Un oiseau qui traverserait des nuages, que des nuages traverseraient… Tandis qu’il volerait les ailes étendues largement par-dessus les mers, non plus criant, perpétuellement affamé, mais devenu contemplatif… Oiseau en plein ciel, traversé de ciels. (Henri Michaux, extrait de « En rêvant à partir de peintures énigmatiques »)


René Magritte – La page blanche (1967) 54 x 65 cm Collection privée
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La page blanche 1967. Il a dit qu’il l’avait peint en hommage à Stéphane Mallarmé avec lequel il avait entretenu des liens intellectuels étroits. Lune devant le feuillage.

Artiste plus étonnant qu’il n’y paraît à première vue, il a incité un ensemble d’idées reprises ensuite par des publicitaires, mais aussi parce qu’il a mis la figuration la plus banale au service de décalages qui permettent, à l’imaginaire du spectateur, de multiples interprétations. Il a vécu une vie simple, un peu conformiste (il n’avait pas d’atelier il peignait dans sa salle à manger) alors que c’était un esprit libre (adhésion au parti communiste, refus de se rendre à l’invitation du roi de Belgique qui voulait lui rendre hommage, libre de participer aux expositions des surréalistes et de continuer à vivre sa vie en dehors de ce cercle).

Voir le site de la fondation Magritte.
Voir, l’influence des tableaux de Magritte sur la publicité (en 35 exemples).