Cours du 21 mai 2012

Les expressionnistes

L’expressionnisme est un mouvement artistique apparu au début du xxe siècle, en Europe du Nord, particulièrement en Allemagne. L’expressionnisme a touché de multiples domaines artistiques : la peinture, l’architecture, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, la danse, etc. L’expressionnisme est la projection d’une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive.
Le Gréco était un expressionniste déformation des couleurs ciel, exhalation mystique.

Expressionnisme allemand Die Bruke. Rejet du mode de vie bourgeois et des conventions. Ils ont surtout été actifs à Berlin. Ils s’inscrivent dans la continuité de Van Gogh.

Edvard Munch (1863 – 1944)

Edvard Munch peut être considéré comme le pionnier de l’expressionnisme dans la peinture moderne. Il est très tôt réputé pour son appartenance à une nouvelle époque artistique en Allemagne et en Europe centrale, et son œuvre et son importance sont aujourd’hui reconnues en Europe et dans le monde.


Edvard Munch – Le cri (1893) National Gallery d’Oslo

Le cri de Munch. 1893. Il déforme le visage, son corps, la perspective, le ciel, les couleurs, sont analogues à ceux de Van Gogh. Couleurs anti-naturalistes. Voir d’autres versions. Voir un commentaire.

Ludwig Meidner (1884 – 1966)

Meidner Juif allemand mort en 1966. Il peint et grave, jusqu’en 1916, la plupart de ses œuvres majeures : des visions apocalyptiques de l’homme et de la ville, d’une violence hallucinatoire particulière, à travers lesquelles ont sent l’héritage plastique de Van Gogh et de Edvard Munch.


Ludwig Meidner – Autoportrait (1912) Milwaukee Museum of Art, Milwaukee, Wisconsin

Ludwig Meidner – Paysage apocalyptique (1912) Los Angeles County Museum of Art

Ludwig Meidner – Moi et la ville (1913) Collection particulière

Autoportrait moi et la ville 1913, sentiment de malaise. Il déforme, éclate les figures, déchaîne son trait. Ses Prophètes (1916) haranguent la foule et annoncent la dictature; leurs formes s’emmêlent, mains et têtes émergent de la masse. A voir ces dessins, on pressent que l’expérience de la guerre a été un des creusets de l’art moderne, que la destruction des hommes, des vies a permis, entraîné une déconstruction de la ligne, du dessin.

Otto Dix (1891 – 1969)


Otto Dix – Autoportrait au soldat (1913) Kunstmuseum Stuttgart

Autoportrait en soldat 1914 (14, Dix) regard anxieux, une violence exprimée par une esthétique très proche de celle du graffiti (pour les motifs emportés et la présence des chiffres et des lettres).


Otto Dix – Les gueules cassées, partie de cartes (1917) Kunstmuseum Stuttgart

Les gueules cassées, (des blessés de la guerre) font une partie de cartes. Il exhibe des corps mutilés, il dénonce les atrocités de la guerre qui peut altérer l’individu jusqu’à l’aliénation. Il critique également le nationalisme et la sociabilité des Anciens-Combattants.


Otto Dix – La rue de Prague (1920) Kunstmuseum Stuttgart

La rue de Prague est une rue commerçante de la ville allemande de Dresde, où habitait Otto Dix. Le cadre est très resserré autour de deux invalides, sûrement des anciens combattants de 14-18. Mauvaise réception de l’œuvre, la société allemande a été choquée de la critique de ses soldats. Plus tard, les Nazis vont considérer la production de Dix comme un art « dégénéré ».
Voir l’analyse de l’œuvre.

George Grosz (1893 – 1959)


George Grosz – Métropolis (1917) Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Grande ville allemande, comme lieu de tous les vices et les malheurs. Voir un commentaire.


George Grosz – Suicide (1916) Tate Gallery, Londres

Suicide 1912 (une personne git dans la vue, prostituée la regarde depuis un balcon, les gens vont mal). C’est un monde très pessimiste. L’imagerie déformée du suicide dérange les spectateurs comme un cauchemar vivant. Les perspectives sont déformées, les caricatures repoussantes avec l’ambiguïté morale de la scène. C’est une manière qui perturbe et à la fois et fascine.

Ils vont devenir dada après cette période.

Oskar Kokoschka (1886 – 1980)


Oskar Kokoschka – Portrait de Carl Moll (1913) Österreichische Galerie Belvedere Vienne

Portrait de Carl Moll (un peintre et directeur de galerie autrichien), le geste des mains, montre une certaine fébrilité, anxièté.


Oskar Kokoschka – La fiancée du vent (1914) Kunstmuseum Bâle

La fiancée du vent (passion du peintre pour Alma Mahler, femme de Gropus) 1913. La toile ci-dessus est un hymne de Kokoschka en l’honneur d’Alma, de leurs brèves et violentes amours. Un homme gît au centre du tableau, entraîné par un tourbillon, scrutant d’un regard incertain le lointain, la femme la peau nacrée, se blottit pleine de confiance sur la poitrine de l’homme. Témoignage aussi de ce que la jeunesse de cette époque voit venir les catastrophes menaçantes.
Déformation touche apparente, communication entre forme et fond
. Voir un commentaire.


Oskar Kokoschka – L’homme à la poupée (1922) Berlin, Nationalgalerie

L’homme à la poupée 1922. Kokoska ne s’est pas consolé de la perte d’Alma. Poupée à l’effigie d’Anna. Voir des explications complémentaires.

Egon Schiele (1890 – 1918)


Egon Schiele – Autoportrait nu grimaçant (1910)

Autoportrait nu grimaçant 1910

Voir l’œuvre d’Egon Schiele

Idée de malaise, mal être de la part des artistes autrichiens.

Arnulf Rainer né en 1929


Arnulf Rainer – Auto-peinture

Autopeinture, portraits photographiques retouchés par de la couleur. Voir des autres œuvres de Arnulf Rainer.

Georges Baselitz né en 1938 peintre et graveur. Peinture la tête en bas.


Georges Baselitz – Elke IV Musée d’art moderne de Saint Etienne

Elke IV 1979 les peintures sont représentées à l’envers.


Georges Baselitz – Sculpture

Ses sculptures sont travaillées à la tronçonneuse. Impression de violence.

Voir un commentaire sur les sculptures de Georges Baselitz

Les prolongements de Van Gogh

Les nabis

Le terme apparu en 1888 par P. Serusier. (intellectuel et inspiré de Dieu).
Communauté de jeunes artistes en formation à l’académie Julian. Dans le courant du symbolisme initié par Gauguin. Ils plaident pour une ouverture à toutes les formes d’expression. Pratiques du théâtre des affiches, illustrations, décors, papiers peints. Ils s’investissent dans l’art et les arts appliqués. De 1888 à 1898 ils se réunissent régulièrement, (Villard, Bonnard, M. Denis Vallonton et Maillol).

Paul Serusier (1864 – 1927)


P. Sérusier Le talisman (1888) Musée d’Orsay

P. Sérusier Le talisman 1888 Couvercle d’une boite de cigares peint à Pont Aven. Il réalisa ce travail sur les conseils de Gauguin qui le pousse à avoir plus audace. Formulation synthétique du réel. Voir un commentaire.

Maurice Denis (1870 – 1943)
M. Denis est le théoricien du groupe « Se rappeler qu’un tableau est avant tout une surface plane recouverte de couleurs« . Le réel n’est plus prioritaire, devant la logique de la peinture, que le peintre est libre de construire. Ce fut le moteur de tout l’art moderne jusque dans les années 1950. Avant M. Denis, on souhaitait faire oublier le support au profit de l’illusion de la fenêtre.

Voir un commentaire.

L’art nouveau en 1900 prolongement des nabis


Maurice Denis – L’échelle des feuillages (1892) Musée M. Denis

M. Denis l’échelle des feuillages, vision sur le ciel. Voir un commentaire.


Maurice Denis – Les muses (1893) Musée d’Orsay

Ces Muses semblent répondre à un désir d’harmonie avec la nature qui flirte avec l’art nouveau. Le mystère qu’elles suscitent est intimement lié à la foi du peintre qui veut nous entrainer au delà du visible.. Voir un commentaire.

Édouard Vuillard (1868 – 1940)
Les plus novateur est E. Vuillard. Le Nabis zouave. Peintre de l’intimité. A vécu avec sa mère qui tenait un atelier de couture.


Édouard Vuillard – La robe à ramage (1891) Museo de Arte, Sao Paolo

Vuillard se plaît à peindre l’atmosphère intime des intérieurs bourgeois, et fait vibrer dans ses portraits le charme de ses modèles. La douceur de la mousseline de soie se prête à merveille aux subtilités de sa palette raffinée, aux tons assourdis.
Sa mère apparaît dans 500 de ses tableaux. Espace très saturé peu de vides écrasement des silhouettes dans les décors. Goût pour les motifs du tissus. Mélange de pigment avec de la colle, peinture très mate.


Édouard Vuillard – Tuilerie (1894)

Ensemble décoratif de huit panneaux destinés à décorer la salle à manger d’Alexandre Natanson, directeur de La Revue blanche qui soutient les nabis.


Édouard Vuillard – Deux femmes sous la lampe (1891) Musée de l’Annonciade, Saint-Tropez

Artiste de la lumière, il travaille davantage les contrastes que Bonnard, il est encore plus décoratif. Il a plus le sens de la surface, de l’arrangement des surfaces, de la géométrie, du jeu et des mariages de couleurs. Tout est intégré et simplifié. Beaucoup de finesse, de subtilité. Le sujet d’intérieur, est le plus intimiste de tous, il a été le plus loin dans la subtilité psychologique, picturale, lumineuse et décorative. Voir un commentaire.


Édouard Vuillard – La table de toilette (1895)

Détail la table de toilette 1895 dame cachée derrière un bouquet de fleurs. Visage à peine visible.


Édouard Vuillard – Grand intérieur aux six personnages (1897) Kunsthaus Zürich

Édouard Vuillard – A la fenêtre (1923) Musée du Havre

Il aime les espaces confinés, le peintre est sensible à la matière du réel, prise en compte de la planéité de la toile. Il a été décorateur de théatre également.

Pierre Bonnard (1867 – 1947)
Bonnard. Le nabis très japonard.


Pierre Bonnard – Femmes au jardin (1890) Musée d’Orsay

Femmes au jardin 1890 4 panneaux au musée d’Orsay. Les lignes sont très fluides, et très ondulantes, le sujet est traité de façon identique, les figures sont écrasées.
Inspiration japonaise estampe sinuosité des figures.


Pierre Bonnard – Crépuscule ou la partie de croquet (1892) Musée d’Orsay

Crépuscule ou la partie de croquet 1892 Orsay. La nature est traitée de façon décorative. Les motifs des vêtements ne tournent pas dans le même sens. Peinture ou décoration ?


Pierre Bonnard – Le corsage à carreaux (1892) Musée d’Orsay

Le corsage à carreaux 1892, traité en aplat. Voir un commentaire.


Pierre Bonnard – Cheval de fiacre (1895), National Gallery of Art, Washington

Cheval de fiacre 1895, silhouette en contre jour d’un cheval et d’une femme, vision synthétique, pas de détails, tout est plat.

A partir de 1913 il change de style il se concentre sur les nus et sur les intérieurs avec le jardin.


Pierre Bonnard – Salle à manger à la campagne (1913) Minneapolis Institute of Art

Salle à manger à la campagne 1913. Ecrasement du personnage, aplati au premier plan. Intérieur couleurs chaudes, extérieurs couleurs froides.


Pierre Bonnard – Salle à manger (1934) Solomon R. Guggenheim Museum, New York

Salle à manger 1934. Marthe est écrasée sur le mur à droite, la vue par la fenêtre est importante.


Pierre Bonnard – Autoportrait (1930)

Autoportrait 1930 il se peint souvent à contre jour, c’est un homme maigre, assez effacé.


Pierre Bonnard – Autoportrait dans la glace du cabinet de toilette (1939-45) Centre Georges-Pompidou-Musée national d’Art moderne Paris

Autoportrait dans la glace du cabinet de toilette. Voir un commentaire.


Pierre Bonnard – Autoportrait à la robe de chambre rouge

Autoportrait robe de chambre rouge

Voir le site du musée Bonnard au Cannet.