Cours du 20 février 2012


L’art moderne en France entre 1850 et 1920

Sommaire : A. Renoir, P.Cézanne

Films : Inauguration à Essoyes du centre culturel Renoir

Évocation de Cézanne en 1956 par des personnes qui l’avaient bien connu


Pierre-Auguste Renoir (1841 – 1919)

Né à Limoges, a travaillé au début comme peintre sur porcelaine. Grande habileté, très attaché à une esthétique qui se rapproche du rococo. Il est convaincu que l’art doit procurer avant tout un plaisir visuel, sans se poser beaucoup de questions sur l’art. C’est un artiste dont les tableaux ont été acceptés au salon (contrairement aux autres impressionnistes).

En 1862, Renoir réussit le concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts de Paris et entre dans l’atelier de Charles Gleyre, où il rencontre Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. Une solide amitié se noue entre les quatre jeunes gens qui vont souvent peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau.

Le séjour que Renoir fit avec Monet à la Grenouillère (établissement de bains sur l’île de Croissy-sur-Seine, lieu très populaire et un peu « canaille » selon les guides de l’époque) est décisif dans sa carrière. Il peint véritablement en plein-air, ce qui change sa palette, et fragmente sa touche (Monet va beaucoup plus loin dans ce domaine). Il apprend à rendre les effets de la lumière, et à ne plus forcément utiliser le noir pour les ombres. Dès lors, commence véritablement la période impressionniste de Renoir.

De 1870 à 1883, Renoir entre dans la période impressionniste

Il y peint beaucoup de paysages mais ses œuvres les plus caractérisées traitent de la vie sociale urbaine. Quel que soit le sujet, sa principale préoccupation est la jeunesse et la vitalité.

Pierre-Auguste Renoir – La grenouillère (1869) Stockholm, National museum
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Première étude des reflets dans l’eau. Il travaille sur le même sujet que Monet. La grenouillère était un restaurant situé sur la Seine, à Croissy, non loin de Chatou. Lieu de détente très en vogue à l’époque où se pressent baigneurs et promeneurs.
Voir commentaires plus complets.

Pierre-Auguste Renoir – Chemin montant dans les hautes herbes (1873) Paris, musée d’Orsay
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Cette scène d’été s’inspire d’une toile de Monet intitulée « les coquelicots » (1873, Orsay), notamment en ce qui concerne l’emplacement des personnages.

Pierre-Auguste Renoir – La loge (1874) Londres, Courtauld Institute Galleries
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Jeune femme qui comme chez Rubens a des formes pleines, de la peau nacrée et fraîche, des chevelures vaporeuses et scintillantes.
Femme a la voilette, il est assez proche de Manet durant cette période.

Pierre-Auguste Renoir – Torse effets de soleil – vers (1875) Musée d’Orsay, Paris
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On observe une jeune femme nue, à mi-corps, dans un décor de feuillages, de végétations. Le corps est plutôt idéalisé, mais Renoir a un souci de vision sensuelle, calme, sereine. La carnation part du violet foncé au jaune très clair. On a une fusion entre le corps du personnage et son environnement. Hélas, le coloris est très mal perçu par les critiques. On retrouve cette fragmentation de la lumière qui rappelle Fragonard.
Son modèle est Aline Charigot, qui deviendra sa femme. Cette toile a été achetée par Caillebotte.

Pierre-Auguste Renoir – La balançoire (1876) Paris, musée d’Orsay
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Les taches de lumières qui filtrent à travers les feuillages, créent l’unité de la toile.

La balançoire voir le commentaire

Dans ces différentes toiles, qui seront exposées à la troisième Exposition impressionniste, celle de 1877, le souci de Renoir a été d’étudier l’effet d’une lumière tamisée par un feuillage sur les personnages, auxquels les critiques trouveront un aspect cadavérique.

Pierre-Auguste Renoir – Bal du moulin de la Galette (1876) Paris, musée d’Orsay
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Bal du moulin de la Galette. Cette œuvre est l’aboutissement des recherches de l’artiste. On observe le mouvement d’une foule tout en gardant l’individualisme propre à chaque personnage. Beaucoup de couples de danseurs. A l’arrière-plan, une foule compacte, que l’on voit seulement avec le recul. Cette toile met en valeur l’amitié. Les personnages de dos, notamment au premier plan, font partis de cette rupture académique qui caractérise le mouvement impressionniste.
L’espace est construit selon une diagonale, qui part du coin inférieur droit pour remonter jusqu’au coin inférieur gauche. La piste de danse est matérialisée par des bancs. La composition est aérée. On observe également la différence d’échelle entre les personnages. Renoir joue sur la lumière artificielle et la lumière solaire. Il travaille en extérieur et en atelier. Il s’agit là d’une œuvre emblématique de l’impressionnisme, notamment par ses coloris et sa gaieté.

Toulouse Lautrec en donnera une vision nocturne. Les critiques ont dit que c’était un chaos, mal composé, nous trouvons aujourd’hui que la composition donne une impression de mouvement, verticales des éclairages, tâches de lumières qui donnent son unité esthétique (les vibrations de la lumière). Échanges de regards des personnages du premier plan. Espace de lumière et de mouvement.

Comme le public, de nombreux critiques furent déconcertés par les formes fluides et les effets de lumière inhabituels qui caractérisent ce tableau. L’un d’eux se moque même des personnages « qui dansent sur le sol pareil à ces nuages qui obscurcissent le ciel un jour d’orage« . Le critique Charles O’Squarr, en revanche, défend avec enthousiasme le chef-d’œuvre de Renoir : « Le peintre a très exactement rendu l’ensemble tapageur et légèrement débraillé de cette guinguette« .

Pierre-Auguste Renoir – Le déjeuner des canotiers (1881) Phillips Memorial Gallery, Washington, DC
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Rassemblement sur une terrasse à Chatoux, des proches du peintres (Caillebotte, Aline la femme de Renoir).
Le thème reste proche de ses œuvres de la décennie 1870 mais l’art est différent. Renoir recherche davantage les effets de lignes, les contrastes marqués, les contours soulignés. On peut apercevoir dans ce tableau, Aline Charigot, la femme au chapeau sur la balustrade, qui deviendra sa femme en 1890 et la mère de ses trois enfants, Pierre, Jean (le cinéaste) et Claude dit « coco ».
Il s’agit de la dernière grande œuvre de Renoir dans ce style.

De 1890 à 1900, Renoir change de nouveau son style.

Entre 1881 et 1883, Renoir effectue de nombreux voyages qui le mènent dans le sud de la France (à l’Estaque, où il rend visite à Paul Cézanne), en Afrique du Nord où il réalise de nombreux paysages, et en Italie. C’est là-bas que se cristallise l’évolution amorcée dès 1880. Au contact des œuvres de Raphaël surtout (les Stanze du Vatican) Renoir sent qu’il est arrivé au bout de l’impressionnisme, qu’il est dans une impasse, désormais il veut faire un art plus intemporel, et plus « sérieux » (il a l’impression de ne pas savoir dessiner). Il entre alors dans la période dite ingresque ou Aigre, qui culmine en 1887 lorsqu’il présente ses fameuses Grandes Baigneuses à Paris. Les contours de ses personnages deviennent plus précis. Il dessine les formes avec plus de rigueur, les couleurs se font plus froides, plus acides. Il est plus influencé aussi par l’art ancien (notamment par un bas-relief de François Girardon à Versailles pour les Baigneuses).

Les 30 dernières années de sa vie, il a du succès, mais une polyarthrite déformante l’a rendue invalide

En 1888 et 1889 il rend visite à Cézanne. Il voyage beaucoup Provence, Bayreuth), à la fin de sa vie, les jambes paralysées il continuait à peindre, mais des peintures plus commerciales. En 1903, il s’installe avec sa famille à Cagnes-sur-Mer, le climat de la région étant censé être plus favorable à son état de santé.


Pierre-Auguste Renoir – Les Baigneuses (1918-1919) Musée de l’Orangerie, Paris
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Corps mous pas très réussis.

Il est, à cette époque, plus proche des peintres comme F. Boucher (Diane sortant du bain, Diana, la naissance de Vénus, ou Fragonard les baigneuses). Esthétique facile qui cherche la pure séduction. Il parle moins bien de l’art du XXéme siècle.

Son fils Jean fera du cinéma. Dans plusieurs de ses films il évoquera son père et ses tableaux :

Partie de campagne (allusion balançoire)

Voir un site sur Renoir

Voir le cinéma et l’impressionnisme



Essoyes inaugure le centre culturel Renoir

Les grands maîtres de la peinture: Pierre-Auguste Renoir – Toute L’Histoire

Paul Cézanne (1839 – 1906)

Il est considéré comme le père de tous les grands de l’art moderne,et comme un post-impressionniste. Contrairement à Renoir, il réfléchit constamment à la peinture, toutes ses toiles ont ont été refusées au Salon. Il peint sur le motif, il fragmente la touche, il n’aime pas ce qui est fugitif et instantané, il voulait faire un art « solide comme celui des musées« . Il cherche à synthétiser différents moments dans une même toile, mais pas une lumière particulière.

Il ne s’intéresse pas aux sujets de la vie moderne (il réalise des paysages, des nus, des portraits) alors que les autres font des reportages de la vie moderne.
Il n’aime pas les « japonaiseries« . Il est très attaché à dire la troisième dimension, mais avec d’autres techniques. Il peint avec une extrême lenteur. Il n’a jamais voyagé (en dehors d’Aix et de Paris). Son approche de la peinture est différente de celle des impressionnistes.


Paul Cézanne – Autoportrait (1866)

Auto portrait 1866. Difficulté dans les rapports sociaux, la peinture n’a été que son unique raison d’être et a mobilisé toute son énergie. Il ne veut pas être distrait.

Paul Cézanne – Portrait de son père (1866) Galerie nationale d’art, Washington
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Père de Cézanne Louis-Auguste en 1866. Il n’a jamais compris son fils. Grand format (2m de hauteur). Il a remplacé le journal conservateur de son père par le L’événement journal libéral, qui a édité des articles de son ami d’enfance, Émile Zola, à l’arrière plan une nature morte de Cézanne. En fait c’est un portrait curieusement tendre. Cézanne semble voir son père comme il a rêvé qu’il fut. Nous ne voyons pas ses yeux seulement la bouche ironique.

Cezanne fit toutes ses études à Aix, acquérant une solide culture classique et se liant d’une profonde amitié avec quelques-uns de ses camarades de collège, au premier rang desquels Émile Zola, alors son confident le plus intime. Son père le destinait au droit, et il s’inscrivit à la faculté d’Aix en 1858. Sa vocation artistique était pourtant déjà suffisamment affirmée (il avait suivi les cours de l’école gratuite de dessin depuis 1857) pour qu’il songe à aller étudier la peinture à Paris.. Il prend des cours à l’école d’Aix échange de lettres avec Zola qui part à Paris. Cézanne va faire deux années de droit à Aix, il copie des œuvres au musée Granet. Son père achète la propriété du Jaz de Bouffan (ancienne résidence d’été des gouverneurs de Provence).
Il rejoint Paris et s’inscrit à l’académie Suisse, il y rencontre C. Pissarro, C. Monet et A. Renoir. Il passe beaucoup de temps au Louvre, il est refusé à l’école des beaux arts et retourne à Aix.
Retour à Paris, encore refusé à l’école des beaux arts, participe aux réunions des jeunes peintres qu café Guerbois, il ne se sent pas intégré au groupe, il déteste les conversations politiques. Aller retour entre Paris et Aix.
Les toutes premières œuvres de Cézanne n’ont pas grand chose à voir avec celles de ses amis impressionnistes, dont il ne partage alors que l’ambition, le désir de nouveauté, et la révolte contre les normes académiques.

De 1862 à 1870 « période couillarde« , et que les historiens nomment sa période romantique ou sa phase baroque, influencée par les baroques italiens ou espagnols.

Durant cette période, Cézanne peint des tableaux lourds de matière, dans lesquels il développe des scènes imaginaires, sombres et violentes. Toutes ses toiles seront refusées au Salon.

Paul Cézanne – L’enlèvement (1867) Fitzwilliam Museum,Cambridge
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L’enlèvement 1867
Il est d’abord séduit par le romantisme de Delacroix, et fait entrer dans ses sujets et ses compositions les obsessions qui l’habitent (Sensualité refoulée du jeune Cézanne). La violence dramatique de ses sujets est rendue par des couleurs sombres.

Paul Cézanne – Le festin (1867) Fitzwilliam Museum,Cambridge
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1867 le festin ou l’orgie il est toujours influencé par les artistes classiques

Paul Cézanne – Une moderne Olympia (1869) Collection privée
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1869 une moderne Olympia (première version). Une réponse à l’Olympia de Manet. Il se représente au premier plan vu de dos. Pose de la jeune femme étonnante, comme surprise, la couleur blanche est centrale et le reste plus sombre. Voir commentaire.

Vient ensuite la période « impressionniste », sous l’influence de Pissarro, auprès duquel il s’installe à Auvers-sur-Oise, vers 1872-1873

Il y fréquente Van Gogh, Guillaumin et le docteur Gachet. Dans ses œuvres d’alors, le ton, par touches toujours épaisses mais plus subtiles que dans la période romantique, se substitue au modelé classique, sa palette s’éclaircit.
Durant la guerre de 1870 il est à l’Estaque avec sa femme Hortense Fiquet.

La rencontre avec Pissarro Cézanne peint aux côtés de Camille Pissarro et les deux artistes s’influencent mutuellement. Pendant cette période qui durera onze ans, Cézanne peint souvent à Auvers-sur-Oise où il s’installe pour un temps avec Hortense et le petit Paul.

Pissarro, doté d’un tempérament calme, au contraire du jeune Aixois – qui se comporte comme un écorché vif – exécute, lui, de petits paysages à la Corot. Entre les deux hommes se noue une amitié qui durera une vingtaine d’années. Camille et Paul ont en commun l’indépendance d’esprit et le refus de l’académisme.
Le paysage et la lumière du Vexin, aux antipodes de ceux de sa Provence natale, apportent au rebelle l’apaisement. Paul et Camille peignent de concert, pas obligatoirement sur les mêmes motifs, mais côte à côte, dans la nature ou en atelier. Il lui fait abandonner ses couleurs sombres et lui apprend à procéder par petites touches. Il s’est apaisé, et il a progressé très vite.

En 1902, il exprimera sa dette à l’égard de Pissarro. «Ce fut un père pour moi, dira-t-il. C’était un homme à consulter et quelque chose comme le bon Dieu

Paul Cézanne – Une moderne Olympia (1873-1874) Musée d’Orsay
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Quelques années plus tard, Cézanne abordé ce thème une fois de plus, mais cette deuxième version était très différente, très lumineuse, avec des couleurs éclatantes et son exécution brillante qui rappellent des tableaux de Fragonard. A cette époque, le style de Cézanne se déplaçait vers l’impressionnisme. La critique a été très acerbe (délire du peintre). Voir un commentaire.

Paul Cézanne – La tentation de Saint Antoine (première version) (1875) Musée d’Orsay
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La tentation de saint Antoine approche très ronde peinture épaisse. A l’instar de Courbet ou de Renoir, le nu est une préoccupation majeure de Cézanne. Il peint la tentation de saint Antoine entre 1870 et 1877, vraisemblablement après une lecture de Flaubert.

Paul Cézanne – La tentation de Saint Antoine (deuxième version) (1877) Musée d’Orsay
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La sensualité de Cézanne va ensuite s’atténuer, il gardera une grande appréhension vis à vis des femmes, malgré son mariage avec Horthence Fliquet (phobie vis à vis du corps Féminin).


Paul Cézanne – L’éternel féminin (1877) The J. Paul Getty Museum, Los Angeles
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Femme au centre observée par un groupe d’homme qui ont des fonctions spécifiques (évêque, musicien etc.) rigueur géométrique, axe de symétrie verticale, horizontal en haut. Étrange peinture, plutôt baroque et un brin provocateur, elle traduit certaines obsessions sexuelles du peintre, tout à fait contemporaines à situer entre l’Olympia (1863) de Manet et les poses langoureuses des Polynésiennes de Gauguin.

Paul Cézanne – Autoportrait (1873) Musée du Jeu de Paume Paris
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1873 autoportrait. Comme il peignait très lentement, il était difficile pour Cézanne de trouver des modèles suffisamment patients… Cela aussi explique aussi ses nombreux autoportraits. C’est le portrait d’un homme à l’aspect bourru la peinture est épaisse.

Paul Cézanne – La maison du pendu (1873) Musée d’Orsay Paris
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Maison du pendu à Auvers- sur-Oise, où rencontre le docteur Gachet. C’est un des seuls tableaux vendu à la première exposition impressionniste. Il fait connaissance du père Tanguy, marchand de couleurs chez qui il rencontre Van Gogh.

Il présente 16 tableaux à la 3ieme exposition impressionniste tous sont très critiqués. Son père réduit sa pension, Zola lui vient en aide. Il visite Zola à Médan, nouveau refus au Salon, il décide de ne plus présenter de tableaux.
Rupture avec Zola après la parution de l’œuvre. (Après avoir lu le livre, il écrit sa dernière lettre à Zola et termine par ses mots : « Tout à toi sous l’impulsion des temps écoulés ».). En 1886, il épouse Hortense, son père meurt, période de plénitude artistique ensuite.

En 1895, la rétrospective organisée par Ambroise Vollard, jeune marchand d’art de 27 ans, où 150 de ses œuvres sont exposées, allait marquer un tournant pour Cézanne, jusqu’alors rejeté au Salon et peu apprécié lors des expositions impressionnistes. Cézanne est alors découvert : par ses anciens amis, qui ignoraient en fait beaucoup de son évolution, mais aussi par de jeunes artistes pour qui il est un point d’ancrage, une référence immédiate.

– En 1899 vente du Jaz de Bouffan et emménagement rue Boulegon,

– En 1902 aménagement dans son nouvel atelier et mort de Zola.

– Il meurt en 1906 suite à une pneumonie.

Entre 1902 et 1906 de nombreux jeunes artistes venaient à Aix rencontrer le maître.

En 1907 le Salon d’automne présente une grande rétrospective de son travail. C’est cette exposition qui a ébranlé beaucoup de peintres de cette époque (Picasso et Matisse).


Paul Cézanne – Autoportrait au bonnet blanc (1875-1877) Munich, Neue Pinakothek
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Autoportrait 1877 portrait de l’artiste en bonnet blanc.

Les natures mortes

C’est un genre très pratiqué depuis Le Caravage au XVIIéme. Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l’espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleurs et formes : « quand la couleur, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude » disait-il. Incomprises en leur temps, elles sont ensuite devenues l’un des traits caractéristiques de son génie. Il renouvelle le genre par son approche.

Paul Cézanne – La pendule noire (1870) Musée d’Orsay
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Chaque objet s’encastre dans l’ordonnance du tableau tout en se distinguant des autres. Beaucoup de verticales qui sculptent le premier plan, des horizontales le plan de la table et le dessus de la pendule (qui n’a pas d’aiguilles). L’ouverture béante et organique du coquillage offre un contraste prononcé avec le marbre froid de la pendule, élément baroque, très humain. Il sait révéler la présence des objets dans un espace clos les éléments sont liés organiquement.

Paul Cézanne – Vase de fleurs (1883 – 1887) Musée d’Orsay
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Vase de fleurs 1883 – 1887

Paul Cézanne – Compotiers (1879 – 1882) Museum of Modern Art, New York
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Il s’efforce de rendre sa toile vivante. Il décentre le compotier il équilibre la composition des fruits, il ne veut pas hiérarchiser, la déformation du compotier permet de voir les fruits à l’intérieur, le plan de la table est oblique, pas de hiéarchies entre les objets, il fait fusionner le compotier et le linge blanc, le fond comme les pommes sont traités avec des coups de pinceaux. Il accroche la lumière au premier plan et il organise le tableau en fonction de ce point central.


Paul Cézanne – Nature morte avec l’amour en plâtre (1895) Nationalmuseum, Stockholm, Sweden
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Il organise les éléments qui sont autour avec le mépris de la perspective. Les fruits sont en déséquilibre, ils se projettent vers l’avant, le rideau imprimé a été traité en noir et blanc (harmonie avec le plâtre), les fruits captent la lumière, échos en arrière plan. Il reste des morceaux de non peint à l’arrière plan (art de dynamiser une nature morte).
Les choses sont déséquilibrées et la stabilité picturale est réalisée par les couleurs.


Paul Cézanne – Nature morte avec l’amour en plâtre (1895) Courtauld Institute of Art, Londres
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Autre version torsion du corps de Cupidon qui symbolise l’amour, l’espace environnant tournoie également, les éléments géométriques basculent à l’arrière plan.
Cézanne regarde le réel mais il le reconstruit en prenant des éléments qui guident ses sensations, pour arriver à un tableau autonome qui ait sa vie propre. Il déséquilibre et rééquilibre le tout avec la couleur. Les couleurs fortes circulation colorée qui se fait à droite.
Il ne dessinait pas avant de peindre. Pour lui, le dessin et la couleur ne sont pas distincts.

Paul Cézanne – Nature morte aux oignons (1896 et 1898) Musée d’Orsay
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Nature morte aux oignons (1896 et 1898) Musée d’orsay.
Chaque objet a sa perspective propre. Tous les blancs sont orientés vers la droite et rééquilibrent le tableau.

Paul Cézanne – Nature morte aux pommes (1898) MoMA New York
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Nature morte aux pommes Moma 1898
Drapé au fond des non peints en haut à gauche, mettre en mouvement qq chose d’inanimé. Fruit jaune au premier plan, il n’enferme pas les objets dans un cerne, il cerne puis il ouvre le cerne pour que la forme soit en communication avec le reste effet de vibration.

Paul Cézanne – Nature morte au rideau (1899) Musée de l’Hermitage Léningrad
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Très belle composition en triangle dominée par blanc le pichets assiette et drapé au premier plan. Le rideau à fleur apporte sa souplesse. Matisse a été très influencé par cézanne.
A première vue, cette peinture semble une représentation relativement simple d’un classique morte sujet, mais sur les anomalies apparaissent après un examen plus approfondi. Le compotier de fruits, par exemple, est incliné de telle sorte qu’il menace de glisser vers l’observateur. De même, la table est inclinée vers la gauche, et la perspective du côté de la table est de travers. Parfois, nous semblons être à la recherche, des objets, comme si l’artiste avait changé son point de vue. Il n’y a rien d’arbitraire dans les libertés que Cézanne a prises. Au contraire, par sa manière subtile d’ajuster les choses et les harmonies de couleur – avec une précision presque scientifique – il a réussi à donner vie à la composition et nous donne une meilleure perception des formes dans l’espace.

Paul Cézanne – Pomme et oranges (1899) Musée d’Orsay Paris
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Grande maîtrise des questions qu’ils se pose rideaux à l’arrière plan, le pient et le non peint (à gauche) la masse blanche est très structurée, les pommes dans une situation instable notre regard circule partout dans la toile pas de hiérarchisation du centre d’intérêt, rien n’est secondaire. Notre regard circule comme dans la réalité.

Il peignit également de nombreuses aquarelles
Il avait également des crânes dans son atelier voir les crânes entassés